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Depuis des
années, je constate que l'enseignement de l'informatique en France n'est
pas du tout ce qu'il devrait être. Le signe le
plus fort du dysfonctionnement actuel de notre système scolaire est l'incompétence
générale souvent constatée dans les bureaux sur les logiciels bureautiques
courants : texteur, tableur, PréAO (Powerpoint), du
moins à la sortie de l'école, car la formation continue, heureusement,
rattrape ensuite (un peu) la situation. Ces derniers
temps, une importante rénovation de la filière STT est menée, et les
professeurs d'Économie et gestion ont été consultés pour donner leur
avis sur les nouveaux programmes. Cette
circonstance a été pour moi l'occasion de beaucoup approfondir ma réflexion,
de comprendre pourquoi nous en
étions là, et comment nous pouvions en sortir. J'ai donc
beaucoup écrit, notamment sur nos listes de diffusion professionnelles,
et je regroupe sur cette page les grandes étapes de cette réflexion,
pour aider les nouveaux arrivants à
participer à ce débat essentiel pour le pays. Pour résumer, quelques personnes décident depuis 15 ans du cap à
tenir en France pour l’enseignement de l’informatique. Certaines de ces personnes se trompent
gravement, en ne valorisant que l’informatique qu’ils connaissent
(l’informatique de gestion) et en dévalorisant celle dont ils ignorent
tout (la bureautique). C’est le
pays entier qui en pâtit car ses besoins bureautiques ne sont pas satisfaits.
La question est de savoir si notre démocratie permettra de vraiment argumenter
publiquement, honnêtement et utilement, à propos des grandes décisions
qui engagent professeurs et élèves pour des années, entre acteurs
responsables de l’Éducation nationale. Pour l’avenir, il est évidemment
urgent de prévoir systématiquement des bureauticiens dans les groupes
d’experts qui réfléchiront aux prochains programmes d’enseignement, et
pas seulement des informaticiens gros
système. (une archive
ZIP téléchargeable (en bas de cette page) regroupe tous les textes au format
Word pour une impression facilitée, q
* 31 août 2003 : Quels sont donc les vrais MOBILES
de notre dérive ? Rappel des raisons importantes pour réhabiliter l’apprentissage de q
Nier
l’importance de q
Il
est contradictoire, et donc
dangereux, d’imposer à des professeurs polyvalents par force (les profs
d’EcoGestion) l’enseignement d’une
discipline pointue qui, de l’aveu même des professeurs d’IG, exige absolument
une spécialisation. Ne pouvant se
spécialiser, les professeurs resteront par force incompétents. q
Ce
débat est un combat, effectivement. Mais la
polémique n’est pas mauvaise en soi : un débat n’est pas forcément
lisse et consensuel. q
Quelle
que soit la discipline, la plupart des apprentissages sont mécaniques au début, et ne laissent la
place à l’intelligence créatrice que plus tard. Il en est de même en
Bureautique : il est donc fondamentalement injuste et malfaisant de
condamner définitivement et en bloc q
On
a vu concrètement en BTS CG, puis CGO (P10), le mal que peut faire la dérive
vers l’informatique gros système :
c’est un cauchemar pour les élèves que l’on dégoûte de l’école. Il est
essentiel d’éviter cette faillite à l’ensemble des STT ! q
Pour
comprendre ce qui se passe, il est intéressant de se demander quels sont
les MOBILES DE CETTE DÉRIVE : qu’est-ce qui pousse ces informaticiens à essayer de
nous faire croire que leurs savoirs très pointus (et inaccessibles aux non-spécialistes)
sont indispensables à tous les élèves ? Qu'est-ce qui les motive pour
prétendre au contraire que la bureautique, dont ils ignorent tout, n'a pas
d'importance et s'apprend seul, sans professeur ni référentiel précis, ni
cours structuré ? Qu'est-ce qui anime ces spécialistes pour essayer de
devenir LA référence informatique incontournable pour TOUS les élèves, plutôt
que pour les seuls élèves qui se destinent au métier d'informaticien ? Est-ce
que c’est vraiment l’intérêt des élèves ?
q
* 18 juin 2003 : Ce premier chemin est aujourd’hui à
l’abandon : personne ne le suit comme il faut. La "rénovation" des
STT prévoit opportunément d’enseigner enfin la gestion du poste individuel et
l’utilisation des réseaux, mais c’est tout,
et c’est beaucoup trop peu. Le deuxième chemin de l’apprentissage informatique est celui des
outils de spécialistes, les informaticiens de métier, qui se consacrent entièrement à
l’analyse, à la programmation et aux réseaux, pour les moyennes et grandes
entreprises dotées d’un service informatique central et d’un « gros système
». Ce chemin est difficile, plus pentu : la technicité des outils y est
grande, le besoin d’abstraction et de méthode y est très important. Ce chemin
difficile demande un gros investissement personnel et beaucoup de temps. Il
est inaccessible, et surtout inutile, au plus grand nombre. C’est un chemin
de spécialiste, aussi bien pour les
élèves que pour les professeurs. Ce chemin-là est bien entretenu, et
ceux qui le suivent apprennent bien leur métier d’informaticien. Ces deux chemins se suivent sans se confondre. Les deux sont importants. Ils sont complémentaires dans
l’entreprise, mais ils sont très différents. Le pays a besoin
non pas d’une mais de deux disciplines, dont les objectifs, le public, les outils et
les méthodes n’ont vraiment rien à voir : q
Certains
prétendent aujourd’hui que seul le deuxième chemin mérite un apprentissage
formalisé et que tous les élèves doivent commencer à suivre ce chemin de
spécialiste dès la classe de Première. C’est
un mauvais conseil, une grave erreur d’aiguillage. Ceux qui prétendent cela ne
connaissent pas bien eux-mêmes les logiciels universels, ils ne les ont
jamais enseignés, ils ne connaissent pas bien les performances qu’on peut en
attendre, ils ont une vision déformée des besoins informatiques des employés
non spécialistes, ils font comme si la bureautique était enseignée au
collège, et comme si cela suffisait, une fois pour toutes. Ils se font une idée fausse de l’ampleur de la tâche pour maîtriser
correctement les logiciels généralistes. Cette idée
fausse vient sans doute de la relative simplicité des outils pris séparément,
mais elle néglige le fait que ces d’outils sont très nombreux et que leur
maîtrise demande donc mécaniquement beaucoup de temps. Cette
idée fausse néglige aussi l’importance de la rigueur et de la méthode dans
l’utilisation des outils simples : rigueur et méthode qui ne sont ni faciles,
ni intuitives, et qui demandent du temps. Ils sous-estiment ensuite l’immense difficulté du deuxième chemin si on l’impose à tous les élèves
en peu d’heures de cours : difficulté
pour les élèves, extrême difficulté
pour les professeurs. Ils font enfin peu de cas de l’inutilité de tous ces efforts sur le
deuxième chemin pour des élèves non spécialistes, aussi bien que pour les professeurs non spécialisés sur l’IG. Aucun de leurs arguments ne
résiste à l’analyse : je le montre ici point par point (en 4 pages). q
Il
faut donc réhabiliter le premier
chemin, le seul qui mérite un apprentissage généralisé, et créer dans
chaque groupe d’experts travaillant sur une réforme, un sous-groupe supplémentaire, appelé Bureautique, et composé de personnes qui ne soient surtout pas des informaticiens de
métier, mais bien des bureauticiens. q
Il
faut aussi retirer des programmes de Première STT toute référence aux outils difficiles
et inutiles des spécialistes, pour
utiliser le peu d’heures disponibles
exclusivement à l’apprentissage intelligent des outils
universels, accessibles et utiles à tous. * 12 juin 2003 : Proposition : Les programmes sont ainsi trop souvent une invraisemblable
accumulation de savoirs, souvent très abstraits, qui ne tient pas compte du temps nécessaire pour apprendre, surtout quand on est
débutant : il n’est pas raisonnable de ne pas prévoir le temps de répéter, répéter, répéter... pour
bien enseigner. Négliger ce point, faire comme si cela n’était pas possible,
c’est simplement oublier la réalité des
contraintes de l’apprentissage d’un jeune cerveau humain. Toutes les
personnes qui travaillent sur les programmes d'une classe donnée devraient
obligatoirement, pour être accréditées,
pour avoir un droit de proposition, et surtout pour avoir un droit de vote,
avoir fait préalablement un STAGE
récent de quelques jours DANS UNE
VRAIE CLASSE, en donnant des cours
et en corrigeant des copies, des vraies… TOUS les membres, y compris le(s)
pilote(s) de la réflexion, les universitaires, les inspecteurs, les
professeurs, les divers consultants... Absolument TOUS. Pas de dispense, pas d'équivalence... STAGE O-BLI-GA-TOIRE… q
* 26 mai-7 juin : Échange important avec Alain V : q L’analyse conceptuelle, les
bases de données, SQL et autres algorithmes sont des savoirs intimement liés
au métier d’informaticien : ils sont en fait, eux, très « professionnalisants
». q
En reportant à la fin des
études l’apprentissage des outils
bureautiques universels, on se condamne à les survoler, faute de temps, et on
organise ainsi l’illettrisme
technologique qu’on prétend combattre. q
De
nombreux professeurs sont déjà prêts à enseigner le QBE, alors que personne
ne sait parler le SQL, qui de toutes façons, n’apporte rien d’important et ne
servira jamais aux non informaticiens. q
Nous garderons probablement notre
public et la hausse autoritaire des ambitions risque fort d’amplifier les
déceptions. * 26-31 mai 2003 : Échanges importants avec Jacques B : q
L’objectif de « déprofessionnalisation»
des élèves de STT revient à éjecter les plus faibles pour améliorer le
niveau d’ensemble de la filière. On est loin de l’intérêt des élèves. C’est
un objectif de prof qui veut améliorer son propre sort, en faisant peu de cas
des enfants ainsi exclus. Cette motivation est, à mon goût, peu reluisante et
je n’ai, de ce point de vue, pas besoin de rénovation : c’est un honneur
de remonter le niveau d’un groupe d’enfants plutôt faibles, et pas du tout
une honte. Cet objectif de hausse du
niveau apparent en imposant une abstraction grandissante et en éliminant les
pratiques manipulatoires (les aspects concrets de l’apprentissage), est aussi
un pari perdu d’avance car nous ne maîtrisons pas l’orientation : ce
sont d’autres que nous qui nous envoient nos élèves et ils se fichent pas mal
de nos plans sur la comète… "Rénovation" ou pas, nous garderons nos
élèves plutôt faibles et les objectifs impossibles qu’on est en train de leur
fabriquer ne manqueront pas d’en décourager un plus grand nombre. q
Mépriser les outils (bureautiques) au profit
des méthodes et du raisonnement est une aberration : avec nos élèves, on
ne peut pas distinguer les deux : il faut leur montrer les outils en
action pour qu’ils accèdent aux concepts, à l’abstraction. On n’a aucune chance de succès avec nos
élèves en isolant les concepts abstraits des pratiques concrètes. La
« rénovation » qu’on nous propose ne monte pas du tout le niveau en informatique : elle change carrément d’informatique, et
pour aller dans une voie vraiment choquante pour le public concerné ! q
Je trouve fort de café qu’on impose à TOUS les élèves de STT qui, peut-être,
pourraient éventuellement aller en IG (Info de gestion), de boire
l’amère potion des formes normales et l’inutile breuvage du SQL, juste «
au cas où », et dans la plupart
des cas, en pure perte puisqu’ils ne
s’en serviront JAMAIS… q
SQL ne sert qu’aux informaticiens de métier,
et encore ! La plupart du temps, SQL est totalement invisible,
transparent, sous-jacent… Les
professeurs d’Économie-Gestion ne
devraient pas se laisser imposer cet apprentissage
INUTILE ! QUI rédige ses
requêtes en SQL, qui ? Personne. L’utilité
universelle du SQL pour les STT n’est pas démontrée. La différence
entre le langage algébrique
relationnel et le tableur est
que l’un ne sert à rien, ni à
personne, alors que l’autre peut
servir quasiment à tout, et à tout le monde… Et on va choisir d’enseigner le langage
algébrique relationnel ???? À
tout le monde ? q
Le mépris affiché devant un élève qui débute me hérisse
complètement, il va falloir que je le dise : oui, il est maladroit cet élève,
oui il répète bêtement, pour l’instant, parce que c’est la première fois, oui, il suit les consignes parce qu’il
n’est évidemment pas question qu’il les invente tout seul… Mais non ce n’est pas forcément idiot de
travailler comme ça, non, ni le prof, ni l’élève ne sont alors des êtres
inférieurs, de vulgaires « professionnels », non ,non… C’est une vision erronée, beaucoup trop élitiste : TOUT LE MONDE a besoin d’être bien guidé au début, pas à pas,
pour apprendre comme il faut, méthodiquement, pour la vie, et ENSUITE, ensuite
seulement, découvrir seul avec TALENT de nouvelles combinaisons des savoirs… Si
on nous propose de remplacer les quelques (possibles et même problables)
mauvais modes opératoires par l’étude systématique du SQL et de l’algèbre
relationnelle, je préfèrerais qu’on
améliore les modes opératoires. q
L’étude des algorithmes est très intéressante mais chronophage. Prévoir 7 heures (par an ! ) est
inacceptable : on va voir ensuite immanquablement apparaître des examens
qui contrôlent ces connaissances alors qu’aucune heure n’aura réellement été
consacrée à l’apprentissage. C’est une duperie. L’ambition
des programmes « rénovés » montre bien un formidable décalage, une méconnaissance du niveau réel des élèves
réels de STT. Ce projet de
« rénovation » est
irréaliste. L’obstacle
de la formation des professeurs
d’ÉcoGestion dont la polyvalence est de type cancéreux (à croissante
géométrique) est cité, on veut bien l’admettre pendant quelques instants,
et puis on parle d’autre chose, comme si de rien n’était… Mais un vice
rédhibitoire ne peut pas être traité ainsi : si on ne trouve pas de
solution, si on constate que quelques jours de formation sont tout simplement
dérisoires au regard des besoins, le projet est impossible, il faut
l’abandonner. * 26-29 mai 2003 : Échange
important avec Éric D : l'informatique en
débat. Pour identifier l’informatique nécessaire aux élèves de
STT, j’aurais plutôt tendance, pour ma part, à aller voir sur le terrain,
en entreprise, ce qui manque aux travailleurs, ce dont ils ont besoin pour
être plus performants. Et si je
constatais plusieurs niveaux de difficulté rencontrés par les travailleurs sur
le terrain, j’essaierais probablement de retenir pour mon public plutôt les
problèmes auxquels il a une chance de répondre, après un apprentissage. Il me
semblerait raisonnable d’éviter de pointer les problèmes probablement
inaccessibles aux élèves à former (problèmes trop techniques, trop
abstraits…). Et
les problèmes informatiques que, de mon côté, j’observe en entreprise sont
très concrets : les humains auraient
besoin de maîtriser les techniques (banales mais très nombreuses) relatives à
leur poste de travail (réseau compris), à leur texteur, à leur tableur et à
l’internet. Tout ça sous un angle très pratique, et c’est notre point de désaccord. Je
pense qu’on ne rendra pas tous ces humains plus efficients dans leur travail
avec une analyse théorique du système
d’information. Je suis même tout
à fait sûr de cela. q
La tenaille de l’horaire imparti (une
heure par semaine !) ne
peut être sérieusement évacuée d’un clin d’œil, même sympathique. Tous nos
débats devraient être comme polarisés, conditionnés, modelés, autour de cette
contrainte centrale. Ceci est
essentiel. q
Le
vocabulaire et la logique de base du système informatique d’une organisation, (c’est-à-dire du gros système, de
l’informatique des informaticiens de métier),
n’intéressent en fait que les informaticiens de métier, pardon
d’insister : ð
Je rappelle qu’on parle en ce moment de LA seule heure par semaine consacrée
à l’informatique en Première STT :
on n’a pas le droit de se tromper de
cible : La question à poser n’est
pas « Qu’est-ce qui est INTÉRESSANT ? ». La question centrale est
plutôt « Qu’est-ce qui est URGENT et TRÈS IMPORTANT ? ». On
n’aura pas le temps de traiter le reste. q
Alors,
est-ce que « le vocabulaire et la logique de base du système informatique » sont INDISPENSABLES à toutes les Premières STT ? Moi, je
dis NON, et j’aimerais bien savoir combien de professeurs de base sont de cet
avis. q
Idée importante : c’est précisément parce que personne n’a jamais montré à l’ensemble
des élèves (toutes classes confondues, littéraires, scientifiques,
techniques…) les pièges d’un tableur (liberté
/ facilité = risque de dégradation rapide de l’information) que les employés
utilisent aujourd’hui massivement leur tableur à tort et à travers ! L’anarchie dont je parlais naguère
dans l’utilisation du tableur en entreprise, on ne la doit pas au tableur
lui-même : c’est bien plutôt la faute
de l’Éducation Nationale
qui, faute de temps et de feuille
de route précise, n’a pas
enseigné l’usage rigoureux du tableur, en
harmonie et dans le respect des informations fiables du système central. q
Il est inutile d’encombrer l’esprit des utilisateurs de l’informatique avec
l’apprentissage des rouages internes
sous-jacents qui n’intéressent que les professionnels de l’informatique. q
Sur les fondements même des relations entre les tables, j’aimerais avoir les heures pour les
enseigner (en restant très simple) car je sais bien que ces fondements sont utiles et que ça passe bien auprès des
élèves. Je les trouve sensiblement moins utiles que le tableur et le texteur,
qui sont eux carrément indispensables, mais très utiles quand même. OK. Mais
NÉCESSITÉ FAIT LOI : utiles ou pas, si
je n’ai pas le temps, je suis pragmatique : pas de temps, pas d’enseignement. On
est tous d’accord pour dire que les
besoins de gestion sont le véritable objet de notre enseignement. Qui dirait le contraire ? Mais c’est un sophisme, une apparence
trompeuse de cohérence, que d’opposer les enseignements de Gestion
("véritable objet…") et l’enseignement de q
Les fonctionnalités essentielles des texteurs
et tableurs n’évoluent plus du tout depuis longtemps. Presque tout ce qui est
très utile aujourd’hui existait déjà il y a 10 ans : tableaux croisés, filtres, validation des
données, formats conditionnels, protection des cellules, fonctions de calcul
avancées, graphiques de gestion, publipostage, styles de titres,
abréviations, objets graphiques positionnables librement sur la feuille, etc. existaient déjà dans Excel 5 et Word 6…. Les
savoirs sur machine (ceux dont je parle) ne sont pas du tout éphémères,
comme je l’entends ressasser régulièrement.
Il faut tordre le cou à cette vieille idée qui n’est plus d’actualité. On
peut donc aujourd’hui délimiter un corpus stable de compétences bureautiques
essentielles pour tout le monde, quel que soit le métier. Ce corpus bien
délimité (avec des possibilités de mises à jour souples) et expressément
affirmé, ce corpus de connaissances bureautiques indispensables aidera tout le monde à travailler : professeurs, élèves et examinateurs
! C’est une bonne bataille ! q
Que penser de l’auto apprentissage comme méthode générale d’apprentissage de q
J’enseigne passionnément la bureautique
depuis plus de 15 ans, avec le fort sentiment de rendre de grands services à
mes élèves, et pour longtemps : je prétends
que les manipulations que j’enseigne aux élèves ne sont pas éphémères,
qu’elles serviront à tous pendant de longues années, et que pour bien expliquer tout ça, il faut du temps, un programme
précis et des modes opératoires intelligents,
c’est-à-dire truffés de conseils, d’explications, de prises de recul,
d’invitation à la réflexion, de démonstrations, d’exercices nombreux et
variés (pris dans la réalité de la gestion quotidienne), etc. Si vous
rendez l’informatique trop abstraite, trop lointaine, vous allez arriver,
comble du comble ! à générer de l’ENNUI !
Ennuyer avec l’informatique, ça paraît incroyable !... Et bien je suis prof de P10 (l’informatique
en BTS CGO), et je peux vous dire que c’est possible : il y a une informatique qui génère de l’ennui chez les non informaticiens, chez les élèves qui n’ont pas pris le cap
de l’informatique comme métier : les
formes normales, les SQL, MOTA, MOD et autres outils décalés de MERISE 2, ça
vous dégoûte les meilleurs élèves, les plus travailleurs… Les élèves ne
sont pas bêtes : ils sentent très bien ce qui ne leur servira jamais à rien. Il
faut arrêter cette dérive vers l’informatique de métier qui n’est pas utile à
tous. IL
NE FAUT PAS GÉNÉRALISER LES BASES DE L’INFO DE GESTION À TOUS LES STT ! Est-ce que toi, Éric, par exemple, tu
as déjà vraiment enseigné les formes
normales et le SQL à un public de Premières
STT non IG ? Est-ce que
c’est possible ? Est-ce que c’est
utile ? Est-ce que ceux qui
décident ce nouvel enseignement ont
déjà fait eux-mêmes, une seule fois, ce qu’ils s’apprêtent à nous demander de
faire pendant 10 ans auprès d’un
million d’élèves ? * 24 mai 2003 : Échanges avec Thierry
P : q
L’idéal
(aujourd’hui inaccessible) serait effectivement d’enseigner
correctement (avec des cours, des exercices, des contrôles) à la fois le SGBDR (avec une positon centrale, c’est vrai, pour créer des
solutions professionnelles, cohérentes et fiables), et le tableur pour la souplesse des solutions individuelles
complémentaires aux problèmes de calculs, et le texteur pour ses forces spécifiques totalement
irremplaçables (sur le publipostage et la rédaction de documents imagés et
structurés, notamment). MAIS, car il y un gros
MAIS, pour enseigner l’informatique comme ça, IL FAUT DU TEMPS. Faites
vos comptes de toutes les heures dont vous avez besoin pour enseigner
correctement un tableur, un texteur et un SGBDR. Je dirais qu’il faut au moins 6 heures par semaine, pendant deux ans, le SGBD en
consommant à lui seul 3 ou 4. Utiliser un SGBDR est un
métier. En le survolant, on joue, on
fait semblant, on perd son temps.
Si on n’a pas le temps nécessaire, on ne fait que le début du boulot
et on se moque du monde, Thierry, parce que, concrètement, les élèves sont
finalement très loin de l’objectif, ils
ne sont pas formés, et globalement on a perdu son temps. Cette difficulté-là est centrale, décisive,
Thierry ! Si on passe dessus en parlant d’autre chose (parce qu’il y a
d’autres problèmes), ON PLANE, et on prend des décisions inapplicables et qui
débouchent sur l’échec : l’illettrisme technologique DE FAIT que nous
déplorons TOUS aujourd’hui. Il
ne suffit pas d’être ambitieux pour réussir, il faut se donner les moyens de
ses ambitions, sinon on échoue, simplement. Et
c’est précisément ce qui se passe aujourd’hui. q
Autre difficulté de taille : la formation des professeurs pour
enseigner la programmation. Comment vont-ils être crédibles en n’ayant jamais
programmé eux-mêmes ? ð L’enseignement
informatique, en France, dysfonctionne complètement pour trois raisons graves
: On ne prévoit pas assez d’heures pour enseigner
correctement l’informatique. ð On ne fixe pas d’objectifs précis, aux professeurs et aux élèves, en rêvant
qu’on peut commencer par la fin (activités, projets ou autres méthodes
inductives), et en prétendant que les cours structurés ne sont pas utiles en
informatique. ð On
oublie les outils de base,
dont l’apprentissage est pourtant important et difficile, au profit d’outils professionnels
inaccessibles et finalement inutiles, dans les faits, au bureau, pour le
commun des mortels non informaticiens. * 22 mai 2003 :
Réponses de Bernard Leconte et Marc Romano * 22 mai 2003 : Mais
ce qui se comprend au niveau des grandes entreprises et pour le métier d’informaticien
n’a plus aucun sens, aucune validité,
pour les petites entreprises et l’employé lambda. Pour les petites
structures, les plus nombreuses, comme pour leurs employés non
informaticiens, le tableur est le
véritable outil quotidien et universel pour régler de façon souple et créative des
problèmes de gestion simples et inédits. q
Et
nos élèves… Qu’est-ce qu’on va leur
demander ? S’ils deviennent informaticiens de métier (il
y en a quelques uns), ils vont bien sûr avoir besoin d’analyse et de SGBD, OK. Mais s’ils ne sont pas informaticiens de
métier, ce qui est quand même le cas général, nos élèves n’auront AUCUN accès
à la salle informatique centrale, ils vont travailler sur PC. Et ils utiliseront quoi ? Un
tableur… q
Quant aux BDD, tout au plus auront-ils à
savoir récupérer des infos sur le gros système, en utilisant temporairement
leur PC comme un terminal : nos élèves
auront donc à formuler des requêtes
pour ensuite retraiter les réponses sur tableur. Mais ils ne rédigeront jamais leurs requêtes en
SQL ! SQL est le langage
universel d’interrogation pour les informaticiens de métier, pas du tout pour le commun des mortels
!!! Au contraire, tous les programmes
modernes d’interrogation de BDD adoptent désormais une interface graphique,
agréable, conviviale, du type de celle d’Access en mode Création, celui qu’on appelle "QBE". Ce mode Création d’Access est beaucoup plus proche d’une interface
universelle, pour nos élèves, que le SQL… C’est cette technique-là, QBE
et non pas SQL, qu’il faut donc enseigner (et évaluer) ! Quant
aux MCD et autres compétences associées à la création de BDD, je suis sûr qu’on se fourvoie gravement
avec les STT non informaticiens : on
n’aura jamais le temps de traiter correctement le sujet, on n’aura pas les profs-programmeurs,
et surtout les élèves ne s’en
serviront quasiment jamais en entreprise, si ce n’est pas leur métier ! Une seule de ces trois raisons devrait
déjà conduire à renoncer à s’engager dans l’impasse. Alors, les trois raisons à la fois… Soyons raisonnables ! Si on s’engage dans cette voie, le
résultat sera certainement une INCOMPÉTENCE de fait de la plupart des élèves
sur un sujet de toutes façon INUTILE, dans la plupart des emplois. J’ai
vraiment beaucoup de mal à accepter d’enseigner ce qui ne servira à
rien. On a très peu d’heures de cours et on va les gaspiller. Ce qu’on prépare aux élèves est un cauchemar d’abstraction imbuvable. Si
on n’enseigne pas l’usage du tableur en STT, et si au contraire on généralise
l’analyse conceptuelle, la création de BDD et l’interrogation en SQL, on fait tout à l’envers ! Voilà
dix ans qu’on nous impose en BTS Compta et gestion l’analyse informatique et
les bases de données comme une solution universelle et unique, comme un dogme qui ne se discute pas. Aujourd’hui, je dis : "ça se
discute". Je sens que la
généralisation de cette erreur, cette fois à tous les STT, va faire perdre
son temps à tout le monde ! C’est complètement déconnant ! Vous vous rendez compte que tous les profs
d’eco-gest vont enseigner à tous les élèves de STT les trois formes normales,
les modèles relationnels, les cardinalités, le SQL, l’algèbre relationnelle
(projections, jointures, etc.), les algorithmes avec variables indicées, etc.
???? Et vous allez laisser faire
ça sans rien dire ? Et à
côté de ça, depuis des années et des
années, on proscrit systématiquement l’enseignement des outils bureautiques
élémentaires et universels de tous les référentiels, depuis la maternelle
jusqu’à Qui
a raison ? Les informaticiens
de métier ? NON. Il faut arrêter de prendre conseil auprès des seuls informaticiens
de métier q
Concrètement, je crois qu’il faut : 1 - Carrément
supprimer le point 2. Système d’information et bases de données.
Ou au moins le réduire à la simple compréhension des relations entre les
tables et à la formulation de requêtes (en mode graphique), encore qu’il me
semble qu’on pourrait faire tout ça plus sérieusement en Terminale : il n’y a
pas d’urgence à traiter ces thèmes en Première. 2 - Le remplacer par la maîtrise réfléchie
d’un tableur, d’un TDT et d’une PréAO (les
outils liés à l’Internet sont vus ailleurs et sont consensuels, tout le monde
est d’accord sur eux), ce qui fait déjà un copieux programme pour les Premières qui, sciemment, n’ont jamais
reçu d’enseignement sur ces points dans les classes précédentes, je le
rappelle. N’oubliez
pas de demander une liste détaillée (à
actualiser tous les ans) de compétences utiles à enseigner: pas une liste de fonctions, mais une
liste de fonctionnalités. Exemples
: savoir sommer les cellules d’une
plage, savoir calculer un pourcentage avec une formule recopiable, savoir déplacer
une colonne sans écraser la colonne de destination, savoir contrôler une
saisie dans une cellule, savoir régler un format conditionnel pour
transformer une cellule en indicateur visuel de problème, savoir protéger les
formules d’une feuille, savoir compter les cellules d’une plage qui
correspondent à un critère, etc. Ne vous étonnez pas qu’en arrivant en seconde,
les enfants ne sachent RIEN faire sur un ordinateur : tout est prévu pour
atteindre ce résultat. C’est simplement incroyable. Chaque
fois qu’on pourrait imaginer d’enseigner tel ou tel outil, il est
expressément spécifié que les outils
(les logiciels) ne sont pas des objets d’enseignement en eux-mêmes. En France, en 2003, de la maternelle au baccalauréat,
aucun cours structuré de bureautique (tableur, TDT, Préao) n’est prévu. AUCUN
! Le B2i qui n’est pas un référentiel mais
un test ne visant que quelques élèves, est (pour l’instant) une supercherie qui ne masque à personne
le niveau lamentable des enfants en
fin de troisième. q
Le programme « rénové » des STT qu’on nous
propose (qu’on nous impose ?) est dans le droit fil de cette «stratégie» d’enseignement qui consiste à ne rien enseigner :
tout est prévu pour que les enfants ne sachent quasiment rien faire au bac. C’est
du déni d’enseignement. C’est
la bidouille improvisée instituée en
système généralisé ! De mon point
de vue, c’est une honte. Pour
apprendre les fonctionnalités vraiment utiles des logiciels (et pas les
autres), les Qui peut apprendre sans leçon ? Qui peut apprendre sans exercices
répétitifs ? Qui a du talent sans
être passé D’ABORD par cette phase d’apprentissage, un peu laborieux, mais
structuré et solide pour construire la suite ? QUI ? Qui
sont les mauvais farceurs qui prétendent qu’on peut apprendre tout seul à
maîtriser un bijou comme Excel
quand on a 17 ans et qu’on ne connaît rien aux problèmes de gestion qui
peuvent se poser en entreprise et encore moins aux solutions qu’on peut créer
avec un tableur ? Qui
osera, avec moi, tempêter contre ce détestable DÉNI D’ENSEIGNEMENT ? Je
pleure sur cette erreur historique. Et
elle se répète. Et elle s’étend... Notre
situation, au plan national, est calamiteuse : profs et élèves cro-magnonent
quotidiennement, sans remord, sur leur TDT et leur tableur. Nous ne progressons pas. Excel est une calculette et Word un machine
à écrire. Pas même 10% de nos élèves,
les meilleurs, en fin de BTS, ne sont finalement autonomes pour créer des solutions informatiques
inédites, avec un poste de travail maîtrisé, après tant d’années à faire
semblant de faire de l’informatique et à s’épuiser sur des tables et des
relations dans des bases de données qui ne leur serviront quasiment jamais à
RIEN puisque ce ne sera pas leur métier et qu’il n’ont pas eu le temps d’apprendre
tout ce qu’il faut pour être autonomes.
2. Le nouveau référentiel insiste beaucoup trop sur
l’analyse conceptuelle et sur des savoirs de spécialistes
informatiques qui seront souvent inutiles à la plupart des élèves de STT. Les nouveaux référentiels de Première
STT imposent expressément l’enseignement de : En CGI (communication et gestion de
l’information) : n La technologie des
réseaux : modes synchrone, asynchrone, architectures, couches, interface,
protocoles (IP, TCP, DHCP, FTP, DNS…), techniques d’adressage, concentrateur,
commutateur, routeur, pilotes de cartes réseaux, services… (CGI-IG, p. 4 et
CGI-IC, p. 5). Ça laisse rêveur… Tout ce jargon lié au
matériel est le pain quotidien des techniciens informatiques… OK, mais toutes
les Premières STT vont avoir à savoir ça ? Est-ce qu’on
se rend compte ? Pour quoi faire ? On a le temps ? On n’a que
ça à faire ? C’est ça qui compte ? Les couches du réseau, DHCP,
DNS ?... Je ne suis pas d’accord du tout, pas du tout, pas du tout. En GSI (gestion des systèmes d’information, en
30 h) : n Mise en évidence des trois
premières "formes normales" (GSI-IG, p. 6 et GSI-IC,
p. 4)… n Les opérateurs
relationnels : sélection, projection, jointure, regroupement, en
guise de langage de requête (GSI-IG, p. 3 et GSI-IC, p. 2). n Puis,
examen du SQL "limité" à SELECT,
FROM, WHERE, ORDER BY, GROUP BY, HAVING…
On
abordera des fonctions "usuelles" d’agrégats et de traitement des
chaînes de caractères, des nombres et des dates (GSI-IG, p. 6 et
GSI-IC, p. 4). n L’écriture
algorithmique : variable indicées, structures alternatives (conditions),
structures répétitives (boucles). 3. Le nouveau référentiel passe totalement
sous silence les compétences à enseigner sur le tableur qui est pourtant
devenu, à l’évidence, l’outil universel le plus important, à maîtriser par
tout le monde. Dans ce référentiel
"rénové", on ne
trouve pas un mot sur ce qui doit être enseigné avec un tableur et un
traitement de texte ! Le
tableur y est réduit à un calculateur de coûts (CGI-IG, p. 6)… ð Rien sur l’analyse préalable (au brouillon) à
la création d’une feuille de calcul. ð Rien sur l’assistance à
la saisie, ni sur le contrôle de la saisie, ð Rien sur la protection
des formules, ni sur le contrôle du fonctionnement, ð Rien sur les dénombrements
synthétiques (tableaux croisés, filtres et sommes conditionnelles) qui font
le bonheur des décideurs qui les ont enfin découverts (après l’école,
dans le monde réel). ð Rien sur l’organisation
des données, avec un classeur séparé pour les infos centrales utilisées par
tous les autres classeurs. Ici, la connaissance des règles essentielles sur
les relations entre les tables serait effectivement utile pour bien organiser
les classeurs entre eux. ð Rien sur les formats
conditionnels comme outil d’aide à la décision (des cellules qui deviennent
rouges toutes seules, dans une colonne, quand une échéance est dépassée ou
quand un seuil est atteint, par exemple)… ð Etc. RIEN. Pas un mot… C’est dingue… Il faut expliquer haut et fort que : · le tableur n’est pas
qu’un simple calculateur, · mais qu’il est devenu un outil d’aide à la décision, · un indicateur de problèmes ou de décision à prendre,
· un outil universel qui permet à tous de créer des solutions informatiques pour des problèmes
de gestion courants… · Mais que toutes
ces vertus ne se découvrent pas spontanément : il faut les avoir
apprises de quelqu’un. Soulignons
que ces aptitudes-là débouchent toutes sur des exercices concrets et
enthousiasmants pour les élèves, spectaculairement utiles et directement
transposables en entreprise. Il me semble que ça correspond mieux, à la fois
aux besoins et aux capacités des Premières STT que l’analyse
conceptuelle approfondie. Analyste–programmeur est un métier, un vrai métier, un métier parmi les autres : il n’est pas utile que toute la population française sache analyser, programmer et créer des bases de données : c’est trop compliqué. Nous avons bien d’autres choses à enseigner, plus importantes, vraiment universelles. On va trop loin, dans nos nouveaux référentiels,
sur les outils d’analyse conceptuelle. Beaucoup trop loin. Qui va avoir le courage de dire ça à notre
"grand commandeur" (s’il existe) ? Pour nos
élèves, on se trompe d’informatique : - Personne
n’a vraiment besoin de l’analyse conceptuelle, ni d’Access, et pourtant, on va enseigner ça en détail à
tout le monde… - Par
contre, tout le monde devrait savoir utiliser astucieusement un tableur, et pourtant personne ne l’enseigne en tant
que tel. On voit bien que c’est décidé, là haut : on ne
publiera pas la liste des fonctionnalités actuellement utiles avec un tableur.
C’est le brouillard complet, l’anarchie. Chacun se détermine dans son coin, avec
son expérience, ses convictions personnelles, sa conscience, ses intuitions.
Il y a des centaines de pilotes dans l’avion… On marche sur la tête. Au final, personne ne saura créer une BDD (pas le
temps), et personne n’utilisera Excel comme il faut. Tout faux… Est-ce qu’on est obligé
d’accepter cette dérive malfaisante sans rien dire? q
La situation de l'enseignement de
l'informatique en France (de la bureautique, plus précisément) m'inspire de
plus en plus souvent une impression de DÉMISSION
de l'institution chargée de la formation et de l'évaluation. Pour
résumer, on prétend d'abord en haut lieu que "les élèves sont capables d'apprendre
tout seuls le plus gros des connaissances utiles sur PC" (il ne faut donc pas dispenser de cours
spécifiques sur PC), et on s'interdit ensuite d'être exigeants à l'examen de
façon à bien masquer le niveau calamiteux que l'absence d'enseignement
organisé n'a pas manqué de créer. Finalement, on rase
gratis... Les élèves n'auront pas
beaucoup d'heures de cours d'info, mais on ne sera pas exigeants à
l'examen... Les ambitions pharaoniques
des programmes d'info (7 logiciels en BTS AG !) ne sont qu'un vœu pieux ou
une façade pour en mettre plein la vue aux acteurs économiques extérieurs,
mais sont impossibles à enseigner correctement sans heures dédiées, sans
profs spécialistes du sujet, et ne sont, de toutes façons, pas évaluées, en
réalité, lors des épreuves qui sont trop courtes et dotées d'un barème de
plus en plus laxiste et vague... Tout
va donc bien se passer, puisqu'on se contente de pas grand-chose en fin de
"formation". Tout le monde
(décideurs, inspecteurs, professeurs, étudiants...) aura ainsi bonne
conscience : "vous voyez bien qu'il n'est pas si mauvais, le niveau de
cet examen"... Ce
laxisme lors de l'évaluation sert surtout à rassurer les professeurs qui vont
devoir enseigner des techniques qu'ils maîtrisent forcément mal (qui, parmi
vous, sait tout faire bien ?). En
effet, les profs ont peur, et on les comprend : on refuse de les laisser se
spécialiser en info, on leur refuse les heures dédiées à l'info et on leur
demande quand même d'enseigner et d'évaluer l'info, dont le corpus de
connaissances est très riche et très changeant ! Sans compter qu'on va
"évaluer" leurs élèves au cours d'épreuves-loterie où il faut
évaluer une aptitude complexe en à peine 20 ou 30 minutes, avec une grille
imprécise et / ou hors sujet... Ces
perspectives sont effectivement inquiétantes, et le laxisme à l'examen (0 =
5) peut être vécu comme un pis-aller, un moindre mal, une protection contre
l'arbitraire... Je
nous trouve de moins en moins professionnels, de moins en moins crédibles. Si
avec ça, on ne fait pas tailler des croupières par des vrais professionnels
(privés ?) de l'enseignement bureautique, on a de la chance... ð Il faudrait se donner les MOYENS de ses ambitions : Des
PROFESSEURS SPÉCIALISTES EN INFO, sans dispenser, bien sûr, les autres profs
d'un minimum de connaissances informatiques. ð Des HEURES
DÉDIÉES À L'INFO, et EN NOMBRE suffisant pour répéter, pour transposer
réellement, et pour contrôler des méthodes autant que des savoirs. ð Une EXIGENCE D'INTELLIGENCE À L'EXAMEN :
il nous faut, à mon sens, des
candidats capables d'imaginer "en direct" une solution informatique
cohérente à un problème de gestion simple et réel. ð Une BANQUE DE SUJETS D'ORAL : nous
devrions tomber tous d'accord sur de nombreux sujets d'oral, "simples et
réels", débattus entre collègues, (avec des professionnels qui nous aideraient
à cibler leurs besoins réels les plus fréquents), à la fois
"faisables" dans les temps impartis et suffisamment riches pour
être discriminants. ð UNE BONNE LISTE D'OUTILS
IMPORTANTS À CONNAÎTRE, REMISE À JOUR TOUS LES ANS POUR TOUT LE PAYS, permettrait à tous les acteurs, profs,
élèves et examinateurs, de savoir exactement où ils vont, ce qu'ils doivent
maîtriser AU MINIMUM, chacun étant libre d'en faire plus s'il le peut et s'il
le veut. ð Il nous faut aussi impérativement
UNE GRILLE NATIONALE, TRÈS PRÉCISE ET QUI RESPECTE LE SUJET (qui ne dévie pas
inutilement sur la communication, par exemple) pour assurer au candidats une
équité minimum. ð Il nous faut enfin des ÉPREUVES
LONGUES : DEUX HEURES SUR MACHINE sont indispensables pour faire un tour
réel, honnête, probant, de la compétence forcément complexe d'un candidat qui
est censé avoir beaucoup travaillé. Sans ça, on joue aux devinettes, on est
approximatif, on n'est pas "pro" du tout... En AG-PME on évalue 7 logiciels en moins
de 30 minutes. C'est une pantalonnade ! Savez-vous
qui a le pouvoir de créer une
discipline "Bureautique",
avec des heures dédiées, dans toutes les sections tertiaires, et d'autoriser quelques profs d'éco-gestion
(volontaires) à se spécialiser pour bien l'enseigner et l'évaluer ? C'est le
ministre ? Vous savez comment parler
à un ministre, vous ? * 28
mai 2002 : Réflexion générale, à partir de l’épreuve d’ABI des BTS AG-PME. Aujourd'hui, notre situation
lamentable peut se résumer ainsi : Un programme vague
et pourtant ambitieux, C'est tout le contraire qu'il nous
faut : Un programme PRÉCIS Il faut inverser
notre logique : arrêter de se cantonner aux outils simples en
apprenant par coeur à régler un et un seul problème compliqué. Il
faudrait plutôt bien connaître tous les outils performants, pour être
capable d'imaginer seul une solution nouvelle à un problème SIMPLE découvert
le jour de l'examen. q
Je voudrais insister sur une peur que je sens
souvent chez certains amis profs et que je trouve tout à fait exagérée, et même
paralysante : la peur de voir
transformer l'enseignement de l'informatique en un catalogue insipide de
compétence hétéroclites et tellement mal digérées et transposées qu'elles en
deviennent totalement inapplicables donc inutiles... Cette peur vient sans doute de la façon
dont, en effet, l'informatique a été enseignée au début, admettons... Mais
ce n'est pas parce que ça a été mal
fait naguère que ça sera toujours mal fait, inexorablement : je sais, je
suis convaincu, je me bats pour qu'on reconnaisse qu'il nous faut un
catalogue de compétences à maîtriser, un programme à apprendre, une liste
claire, palpable, travaillable. (Presque)
tous nos inspecteurs nous refusent
depuis des années cette liste de compétences minimum sur ordinateur. Je souffre le martyre de cette frustration
fondamentale : je crois que c'est une erreur qui nous paralyse et plonge
l'ensemble de notre évaluation dans une profonde injustice. Faute de programme précis et de grille d'évaluation précise, notre évaluation des épreuves informatique
est une véritable loterie ! Nous
essayons tous, nous autres profs, de compenser cette terrible lacune
congénitale, (programmée, voulue), en discutant, en
"harmonisant"... Mais c'est trop tard !!! Il nous aurait fallu un
guide précis dès le début de la
formation, c'est évident ! Quelle est la matière qui peut
s'offrir le luxe de ne pas prévoir précisément à l'avance les savoirs
détaillés à maîtriser et à évaluer ??? Qu'est-ce que c'est que ce sort de
pestiférés qu'on réserve aux profs d'info comme s'ils n'étaient capables que
d'enseigner sottement ? On
m'a dit "les compétences nécessaires évoluent trop vite, il est
illusoire d'essayer de les délimiter, un programme sera obsolète en 3
ans". Ce n’est pas vrai car il y a aujourd'hui un fond stable de
connaissances universellement utiles
sur tableur, TDT et BDD. Mais même si c'est le cas, si les compétences utiles changent vite,
il est tout à fait exagéré de renoncer carrément à tout programme précis
!!! Soyons malins : inventons un
programme en deux parties : • une partie qui est stable et qui est fixée par les textes pour
longtemps, • et une autre partie qui est variable et publiée chaque année en
septembre pour les prochains examens q
On ne peut pas réduire son enseignement à la
pratique de l'aide et de l'auto apprentissage... Si je faisais ça, moi prof,
j'aurais l'impression de démissionner,
de confier mon boulot à des CD ou à des bouquins... Je n'arrive pas à m'y
résoudre. Je peux faire gagner
beaucoup de temps aux élèves grâce à mon cours... Je peux leur faire GAGNER
DU TEMPS. Je
voudrais stigmatiser la pantalonnade que sont
devenues les épreuves d'ABI en BTS AG : Figurez-vous qu'on s'y interdit depuis des années de
sortir du strict dossier de l'élève : on doit seulement, et sans aucune exception,
demander au candidat de reproduire un des travaux présentés, et surtout rien
d'autre !!! Rigoureusement
aucune place à l'inventivité, à la créativité, à la résolution de problème, à l'autonomie !!! Des petits chiens savants, complètement
étriqués sur leur dossier et peureux d'en sortir... Mais qu'est-ce que c'est que cette peur
panique de l'interrogation libre ? C'est anormal. Dans toutes les autres matières, le jury
invente sa question, intelligente elle-même et de nature à montrer
l'intelligence de l'élève. Et on fait confiance au jury pour donner au
candidat le plus de chances possibles pour montrer son talent. Rien
de tel en informatique ! Il y est
interdit de penser ! Proposez une
bibliothèque d'une vingtaine de sujets ouverts (et très simples !), bien
cadrée par des profs qui se connaissent et qui en ont longuement parlé, liste
dans laquelle chaque jury pourrait piocher librement un sujet en laissant au
candidat une grande latitude pour proposer une solution intelligente (avec un
choix réel du logiciel et de la structure de sa solution), liste connue à
l'avance par les candidats qui pourraient la plancher à l'avance, chacun à sa
manière, avec INTELLIGENCE, on va vous vouer aux gémonies !... On va vous
détester et vous traiter de révolutionnaire... de maximaliste, de
provocateur... Et
bien je prétends que cette situation déplorable vient directement du fait
qu'on n'a pas de programme précis! C'est
terrifiant, pour un prof, de ne pas avoir de programme précis,
est-ce qu'on se rend compte de ça ?! Terrifiant parce qu'il va bien falloir
évaluer, à la fin des fins... et
comment est-ce qu'on va évaluer mes élèves si la règle n'est pas parfaitement
précise ??? Ça rend peureux, une situation pareille,
on a envie de se protéger, je les comprends un peu, ces profs qui se
recroquevillent sur les dossiers comme le dernier rempart contre l'injustice
!!! Mais
est-ce qu'on ne marche pas sur la tête, cette fois, quand même ? Il faut
revenir à la raison et à des valeurs universelles : un examen se prépare sur
un programme précis, informatique ou
pas. q
Je milite pour la création d'une matière
Bureautique approfondie, à égalité de moyens horaires, de programme précis et
d'examen sérieux avec l'économie, la comptabilité, le français, les maths... Pour
l'instant, on nous oblige à traiter un
sujet essentiel avec des bouts de
ficelle, des heures grappillées à gauche à droite, en ICO, en ÉAC, en
OAC..., clandestinement quand c'est le mercredi pendant les actions sur le
terrain, dans le désordre dû aux multiples intervenants qui ont "du
mal" à se coordonner (qui a traité quoi, quand, et comment, est-ce qu'on
n'a rien oublié, est-ce qu'on n'a pas traité 4 fois le même point facile ?...
etc.)... Que diriez-vous si le
français était enseigné comme ça ? Imaginez qu’il n’y ait pas
de cours de français à proprement parler, ou juste une heure "pour
dire...", mais tous les profs de n'importe quelle matière qui, bien sûr,
ont besoin du français à tout propos, et qui enseigneraient le français
chacun pour soi ??? "C'est le boxon !" me diriez-vous
! Et bien, c'est précisément le sort
qui nous est réservé en bureautique...
Pourquoi ? q
C'est probablement bien pensé, voulu comme ça
pour de bonnes raisons... Sans doute cette matière Bureautique ne permet-elle pas à un jeune "débutant en tout" de trouver sa place dans l'entreprise, elle
n'aide pas l'élève à rendre service et à montrer son utilité dans
l'entreprise et à s'intégrer, elle n'est pas assez technique et complexe pour
justifier un enseignement spécialisé, et surtout les profs sont trop bêtes
pour l'enseigner intelligemment : ils vont tous faire "du presse-bouton
à la noix" et nos enfants vont devenir des ânes... c'est sûr ! Non, vraiment, je ne comprends pas de
quoi les décideurs ont peur quand ils nous privent ainsi d'une matière (avec
ses heures réservées !) tellement stratégique ! Nos élèves, pour simplifier un peu, ne sont pas les plus forts en
français et en maths, on va dire ça pudiquement, ils débutent complètement en
éco, en droit, en vente, en compta, en organisation administrative, et ils
débarquent en entreprise au milieu de spécialistes qui ne les ont pas
attendus pour faire de la compta, pour vendre ou pour tenir un bureau... Bien
sûr qu'Access est un outil formidable ! Mais quel crève-coeur de bâcler cet
apprentissage faute de temps ! q
* Avril 2002 : Faut-il enseigner Access ? (en BTS Assistant de gestion et ailleurs) Il
me semble que le nombre d’heures de
cours (une ou deux par semaine !) et le nombre de logiciels à traiter (TDT,
tableur grapheur, SGBD, compta, gestion commerciale, paie, enquête…) nous interdisent absolument d’envisager
la création d’application sous Access : si on commence
ce chantier, on devra s’arrêter au milieu de la rivière, faute de temps, et
l’étudiant aura l’impression d’être capable alors qu’il ne le sera pas
: il ne suffit pas d’avoir suivi et compris 3 ou 4 modes opératoires de
création d’application pour être autonome, loin s’en faut ! Et
finalement, Bien
sûr, l’étudiant passionné, lui, y arrivera et il ne faut surtout pas lui
interdire, il faudra même le valoriser de façon très spectaculaire : cet
élève-là est particulièrement méritant et sera très utile en PME. Mais l’exception méritante ne
doit surtout pas devenir la norme ! On ne peut pas demander à tous les
étudiants d’atteindre cet objectif, même si cet objectif paraît très
intéressant pour les PME : nous
n’avons tout simplement pas les moyens de l’atteindre. Et le temps, le temps précieux, que
nous passons de plus en plus sur Access (en pure perte, je crois, puisque ce
qui est fait à moitié n’est pas fait), je pense que nous devrions le consacrer
à l’approfondissement d’Excel, beaucoup plus polyvalent et universel,
sur lequel les étudiants ont déjà des bases assez solides et qui permet de mener à bien de nombreuses
tâches de gestion de base de données (non relationnelle). POSSIBILITÉS OFFERTES PAR EXCEL POUR
GÉRER DES FICHIERS SIMPLES : Pour tous les travaux
quotidiens sur un fichier unique (base
de données simple), Excel suffit souvent pour effectuer de nombreuses tâches
sur un poste personnel : pour tenir un fichier clients, produits, fournisseurs,
livres, médicaments, ordonnances, revues, stages, etc. dans une TPE : ð
Structure
de la table, aide à la
saisie et contrôles
de validité, Un formulaire simple pour la saisie : la grille, Un formulaire pour la consultation : la grille encore, Pour des formulaires riches et très
personnalisés : alimentation de la table BDD via des classeurs-formulaires, Recherche grâce au TRI et à la
commande Rechercher, Mise en ordre,
extraction et regroupements par
les tris, filtres et les tableaux croisés, ð
Utilisation des fichiers avec Word : le
publipostage est encore plus utile que vous ne le pensiez ! L'outil Publipostage, en effet, ne doit pas
être réduit exclusivement à l'envoi en
nombre : on peut très facilement se servir du publipostage pour imprimer
une table en fiches individuelles :
une fiche par ligne, avec ou sans condition… Conclusion : Je pense que notre système éducatif est comme drogué à
l’informatique "gros système", en profondeur et
depuis longtemps : plus de 10 ans ! On a progressivement rendu
notre système allergique à la bureautique en général et aux modes opératoires
et listes d’aptitudes en particulier. On ne se désintoxiquera donc pas en 15 jours : il va falloir
expliquer comment nous en sommes arrivés là, convaincre que nous sommes mal
guidés, rebâtir un espoir sur des techniques méprisées à tort depuis tant
d’années… Je sais que je me trompe peut-être, bien sûr,
mais j’attends qu’on me le démontre.
C''est pourquoi j'ai regroupé les principaux messages sur ce
sujet en un fichier unique facilement téléchargeable d'un coup, avec une mise en page
qui facilite l'impression papier, correctement paginée : La présente page de synthèse est également téléchargeable au format Word.
Étienne. |
"Documents zippés"
(dernières lignes dans le cadre situé à gauche)
Téléchargez
simplement mes documents au format Word :
Pour mieux profiter de la mise en page
originale, sous Word, qui permet d'imprimer en plus petite taille et donc
d'économiser des photocopies-élèves, je vous propose de télécharger quelques fichiers
au format Word (zippés) pour les apprécier tranquillement chez vous, en
local...
L'ensemble sera plus facile à corriger / imprimer /
réutiliser de cette façon...
... et puis vous pourrez ainsi profiter de l’Explorateur de documents
de Word pour vous déplacer rapidement...
Il faudra cependant, dans certains cas peut-être, télécharger les polices de
caractères que j'utilise d'habitude : voyez dans la partie Word le chapitre
des conseils de réglages essentiels... Vous pouvez m'écrire :
etienne.chouard@arc-en-ciel.info
Compteur du
site
depuis début 2002 :