Ce n'est pas aux hommes au pouvoir d'écrire les règles du pouvoir.
Les membres de l'Assemblée constituante doivent être tirés au sort
et, bien sûr, inéligibles aux fonctions qu'ils instituent eux-mêmes.
Vous n'êtes pas identifié.
Pages: 1
Quand la protection est excessive apparaissent toujours les pires travers :
chacun doit être responsable de ses actes, même les fonctionnaires, évidemment.
Et tout pouvoir doit être limité, par un contre-pouvoir intelligent, non bloquant et juste.
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TRANSFERT (Suite et fin)
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Pour ceux qui ne l'ont pas vu, je signale que j'ai publié un important document
de Pierre Rosanvallon, sur ma page 'Journal' (voir menu ci-dessus) :
« Évolution nécessaire de notre démocratie - L’apport de Pierre Rosanvallon :
Importance cardinale des pouvoirs de surveillance (25 avril 2006) »
Difficile de choisir un des forums pour ce texte et les échanges qu'il peut déclencher, tant le thème est transversal :
partout dans notre Constitution devront être prévus les rouages de surveillance des pouvoirs.
En complément de ce cours de Rosanvallon, nous pouvez lire mon dernier message critiquant le projet de la C6R ("La Constitution de la 6e République" d'Arnaud Montebourg et Bastien François) (http://etienne.chouard.free.fr/forum/vi … d=807#p807), et je me demande si leur "Cour Constitutionnelle", élue pour 6 ans par le Parlement à la majorité qualifiée (des 2/3), ne pourrait pas jouer le rôle central de Conseil des Censeurs...
Ou bien s'il faut que ce Conseil des Censeurs soit tiré au sort pour un mandat court parmi les citoyens volontaires...
Parlons-en, si vous voulez bien
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TRIBUNAT dérobé (1)
(en deux volets, ça passe le critère de JR : 30 lignes...)
Lu hier la transcription d'Etienne de l'intervention de Pierre Rosanvallon sur l'histoire des Pouvoirs de surveillance.
Très intéressant. Même si ça sort pas mal de mes compétences... juste ces commentaires, plus pour donner un avant goût :
C'est un peu comme le tirage au sort : un outil indispensable et de bon sens, qu'on a laissé tomber nous a sucré à l'occasion de petits coups d'Etats et autres guerres bien pratiques pour détourner l'attention.
La différence, je dirais, c'est que le rapt s'est produit bien plus tard que pour le tirage au sort, qui lui n'aurait pas vraiment trouvé de renaissance après la Grèce antique, et n'aurait pas été réveillé du temps des Lumières (celui du tribunat a lui, par contre, grandement fait débat).
Je crois comprendre que ledit rapt a pu être réalisé du fait de l'enlisement du débat, et que finalement, les gens au pouvoir, profitant soit d'un coup de force (Napoléon) soit de l'endormissement populaire (Pennsylvanie), au final (les deux cas cités ici sont bien différents) de la confusion, ont insisté pour et obtenu rapidement de supprimer ce "4ème pouvoir".
Dans le débat jamais "bouclé" des premières années après la Révolution française, l'aspect mise en oeuvre aurait été effacé progressivement derrière l'aspect luttes de partis, et où a dominé le problème de l'ambiguïté en la matière entre "opposition" et "contre pouvoir".
Bien pratique, pour un politicien professionnel, d'arbitrer en disant que l'opposition suffit à assurer le rôle de surveillance...
... un thème qui serait (potentiellement du moins) drôlement à la mode ces temps-ci...
Etienne, à quand le nouveau volet ?
Hop, hop, hop ! ... Les citoyens sont ici chez eux, que je sache...
Dernière modification par sam17 (03-05-2006 14:41:42)
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TRIBUNAT dérobé (2)
Moi qui suis si peu expert en la matière, j'ai peut-être l'avantage de certain recul naïf (l'esprit de ce forum tendrait à prétendre qu'il peut servir).
1) Si je me réfère au début de l'intervention de M. Rosanvallon (et si j'ai bonne mémoire), une pratique qui consiste à juger l'action des élus a posteriori (en fin de mandat) aurait fait ses preuves du temps de la Grèce antique, et été oubliée depuis.
J'aurais tendance à penser que ce système de jugement a posteriori a de grands avantages (soulignons que le "Tribunat du peuple" est conçu comme le meilleur outil du gouvernement par le peuple – c’est dire ce que nous vaut son absence, et comme il constitue un sujet délicat, ce qui n'est justement pas une raison de réduire le volet à "néant") :
- celui de s'affranchir de l'urgence, ennemi de la lumière (je songe à la caricature de directives gouvernementales imposant un délai ultra court, qui couvre le temps de la lecture des rapports). Rien ne presse une fois que le mandat est passé, on peut consacrer le temps qu'il faut ;
- celui de permettre de minimiser la distance entre citoyens et élus en la matière : les diverses contraintes de publicité sont d'ailleurs grandement déterminées par l'urgence ; pour le reste, les citoyens eux-mêmes sauront faire la part des choses (qui le peut mieux qu'eux-mêmes ? ...) entre ce qui relève essentiellement des guerres de clans politique (jeux d’oppositions) et du contre-pouvoir concerné.
2) Ce "4ème pouvoir" fut lui-même assuré, du temps de la Grèce antique, par des citoyens tirés au sort, du moins en partie.
Quelque soit l’usage (le non usage) que l’on fait du tirage au sort pour les autres, il apparaît intuitivement que s’il est un pouvoir pour lequel ce système s’impose, c’est bien ce "4ième pouvoir" .
Serait-ce une manière de lier intimement ces deux sujets "sensibles", et non seulement de faire renaître le débat et faire revivre ces institutions, mais de les situer au rang qu’il leur revient…
Justement, si j'ai bien tout compris la morale du propos initial (donné quasiment en introduction) :
La démocratie juste, qui traite bien les contraintes de la représentation, reposerait grandement sur le duo tirage au sort - pouvoirs de surveillance. La vigilance des citoyens est essentielle ; la "compétence" des magistrats est assez secondaire.
Dernière modification par sam17 (03-05-2006 15:02:04)
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Tribunat
L'idée est intéressante, mais comment le Tribunat opèrerait-il par rapport au Parlement et aux parlementaires ?
Les constitutions consulaires française avaient instauré un Tribunat exclusivement pour discuter la loi, sans la voter, un un Corps législatif exclusivement pour la voter), sans la discuter. C'est peut-être une autre piste. JR
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Si le contrôle a posteriori suffisait
Je préciserais, d'après ma remarque 1) du message n°893 que si le contrôle des pouvoirs a posteriori était suffisant, même si c'est "de guerre lasse" (*), il y a un volet pour ça : "Les élus devraient rendre des comptes à la fin de leur mandat (impératif)".
C'est un peu brut, mais c'est histoire d'aller droit au but. Par ailleurs, cela n'entend pas que je confonde les délits de droit commun et ceux qui relèvent d'une violation des règles du pouvoir (abus de pouvoir dans les prises de décisions législatives, exécutives, contre pouvoir pas ou peu assuré pour des motifs obscurs d'opposition de partis, promesses électorales non tenues, lois votées contraires au programme électoral, ...)
(*) Tout de même, le principe du 4e pouvoir a obtenu tant de mal à se matérialiser au cours des débats, dans les années d'après-Révolution française qu'il n'a pas été instauré du tout en tant que tel ; en Pennsylvanie, "on" (les gens au pouvoir) l'a supprimé rapidement...
A Jacques Roman :
Pardon, je ne comprends pas trop en quoi le deuxième paragraphe de votre message n°901 répond à l'idée d'un Tribunat du peuple, au sens d'une structure qui rende effectif (optimal) le contrôle des élus par le peuple.
Concernant le premier paragraphe : bonne question. Je vais essayer de me pencher dessus attentivement. Dans l'attente :
- "Parlement" : vous parlez d'un organe représentant le peuple souverain ? Donc un qui dispose de l'initiative des lois.
- En substance, vous demandez si la grève du zèle du législateur est punissable ? ... Si c'est le cas, ma réponse est : Non.
Mais il y a fort à penser que dans une démocratie représentative digne de ce nom, les députés "grévistes" ne seront pas réélus. Mais alors, cela renvoie à la question du renouvellement des mandats : si un député ne peut de toutes façons pas être réélu, la sanction populaire ne pèse rien !
En reversant le problème, une morale est peut-être que ce qui rend fainéant les individus ayant l'initiative des lois (et le pouvoir de voter celles qui viennent le plus à propos) c'est la durée du siège. Un candidat "frais", qui plus est un simple "citoyen volontaire" tiré au sort, je ne vois pas pourquoi il serait blasé de servir le peuple. Ni pourquoi il connaîtrait si vite les mille et une recettes de la stratégie politique, et dont le principe de base est, semble-t-il, l'échange de "bons" procédés. Ces lois de la nature sont valables d'un point de vue probabiliste, certes, mais valables.
Un autre principe, qui s'appliquerait plus à l'exécutif (?) et aux peuples amateurs plus "culturellement spontanés" d'emplois flexibles (...) serait celui de la rémunération "à l'efficacité", disons, à la quantité de services publics rendus.
Avec un "fixe", voire un "fixe ajustable", par exemple en fonction inverse de la solvabilité du citoyen, pour ne pas que les élus occupant, dans la vie civile, un emploi peu rémunéré et précaire, voient leur avenir professionnel et personnel mis en danger du fait d'avoir laissé leur activité pour "exercer". Ce qui serait un système pervers conduisant à ne faire régner que les plus riches... et surtout ceux dont la bourse gonfle en dormant !
Dernière modification par sam17 (04-05-2006 14:26:10)
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Tribunat, etc. (rép à Sam17 message 905)
Tribunat : Comme je disais, il s'agit d'une autre piste. Faire voter les lois par d'autres que ceux qui les discutent introduit un contrôle supplémentaire intéressant. Mais je dois dire que je ne sais pas comment a effectivement fonctionné le Tribunat pendant les quelques années de son existence. Pour ce qui est du Corps législatif, il était aux ordres, bien sûr : mais au Tribunat on a évidemment dit à l'occasion des choses déplaisantes pour le Premier Consul/Empereur.
En effet (correction mon précédent message), le Tribunat a fonctionné de 1800 à 1807 - donc sous la Constitution de l'an VIII et au début de l'Empire, et pas seulement sous le Consulat. Mes souvenirs n'étaient pas précis.
Pour le reste, Sam, vous allez me trouver empoisonnant, mais est-ce que vous pourriez mettre ça en projet d'articles (de constitution ou de loi organique), pour voir ? Je ne demande pas les détails - simplement la formulation des principes constitutionnels ou organiques. Jusque là, je réserve mon jugement.
Cordialement. JR
Dernière modification par Jacques Roman (04-05-2006 15:11:00)
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La machine à articles n'est pas prête…
"vous allez me trouver empoisonnant, mais est-ce que vous pourriez mettre ça en projet d'articles (de constitution ou de loi organique), pour voir ?"
"empoisonnant, jamais"... et des collaborations de cette qualité et aussi constructives n'arrivent pas partout. Me concernant, du moins.
Je n’ai rien contre l’idée de tester ainsi les articles mais, cher Jacques, il n’y a que 24 heures dans mes journées, dont 18 éveillées seulement. Et vous savez que, sur ce seul forum, j’ai des priorités (et compétences) graduées. Ce que je sais du Tribunat, comme ce que je sais du tirage au sort des élus, j’ai commencé à l’apprendre ici même… j’ai parlé de "recul naïf", d’ailleurs (et de certain avantage qu’il a parfois).
Le tirage au sort, à peu près pareil... mais il se trouve que j'ai quelques qualités de logicien / comptable, ça peut servir.
Dernière modification par sam17 (04-05-2006 20:34:21)
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Je vous propose une nouvelle immense leçon de Pierre Rosanvallon qui équipe une véritable armurerie institutionnelle contre les abus de pouvoirs. Cette fois, il vante "Les mises à l'épeuve d'un jugement" :
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/f … n-jugement
Vous trouverez aussi sur ma page 'Liens' (menu 'Documents' ci-dessus), le sommaire des leçons, avec des liens directs (les premières leçons sont encore écoutables-enregistrables avec ces liens directs) et de courts résumés.
Vivement qu'on ait le livre complet, si possible en version LYBER
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Constitution du Venezuela (article 72) / révocation des élus
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/C … ezuela.pdf
- Toutes les charges et magistratures de l'élection populaire sont révocables ;
- révocation possible après la moitié du mandat ;
- 20% des inscrits au moins pour solliciter le RIP révocatoire ;
- 25% des inscrits pour révoquer le (la) fonctionnaire ;
- Durant la période de son mandat, le (la) fonctionnaire ne peut subir plus d'une sollicitation
de révocation de son mandat.
Dernière modification par sam17 (05-06-2006 00:27:17)
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Le problème des fonctionnaires correspond à celui de toute notre société. Pour tous, la question à se poser devrait être : "comment puis-je faire pour améliorer mon travail et mon interaction avec autrui ?".
Je suis enseignante et je constate tous les jours que l'éducation nationale n'est pas à la hauteur de ses missions. Les causes sont nombreuses mais je vois souvent que l'on se trouve toujours de bonnes raisons pour ne pas faire et pour ne pas se remettre en question.
Il manque la confiance, nous sommes tous devenus des ennemis et ainsi nous faisons le jeu de ceux qui gagnent sur notre dos.
Il ne faut pas écrire trop de choses dans une constitution mais il faut définir des "valeurs de société" qui feront que celui (ou celle) qui ne les respectera pas se sentira tellement mal qu'il sera obligé de faire.
Actuellement la valeur qui domine est celle de "l'argent", il en faut beaucoup et à n'importe quel prix.
Cela n'est tout simplement pas acceptable.
Il faut du respect, de la compassion, de la confiance, de la justice et l'envie d'oeuvrer pour le bien d'autrui.
Bien sûr que chacun doit être responsable de ses actes. Mais on constate que ceux "d'en bas" sont plus responsables que ceux "d'en haut". D'où un sentiment d'injustice très préjudiciable à la cohésion de la société.
Nos fonctions publiques ne vont pas bien (justice, santé, éducation nationale) et pourtant partout il y a des fonctionnaires qui font plus que bien leur travail. Alors, d'où viennent les problèmes et comment les résoudre ?
Des solutions existent, à tous les niveaux, mais l'envie politique n'est pas là.
Il me semble que les politiques laissent pourrir "les fonctions publiques" pour pouvoir nous dire dans quelques temps que la privatisation est devenue la seule solution.
Suis-je pessimiste ?
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merci Guillaume de me redonner un peu confiance.
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« Un coup bas contre l’esprit public »
Un article important , emblématique, dans Marianne de cette semaine (n°524-525)
(Ce journal devient un vrai service public : un des rares lieux où
les journalistes sont encore des « sentinelles du peuple », des « inquiéteurs du pouvoir »)
Le titre de cet article pourrait être « Les pourris font la loi »
ou « Organisation méthodique de la corruption des fonctionnaires et de son impunité »
« Quand il s’agit de recaser ses petits copains, il faut savoir passer à la vitesse supérieure. En vertu de ce principe cardinal, qui rythme la vie de la technocratie, le gouvernement Villepin a su profiter de ses derniers jours d’activité pour faire passer le décret d’application de la loi dite de « modernisation de la fonction publique ». C’est très précisément le vendredi 27 avril qu’a été publié ledit décret avec, notamment, le volet destiné à assouplir les règles du pantouflage, en l’occurrence les conditions régissant le passage des fonctionnaires dans le secteur privé.
Jusqu’ici, pour éviter tout mélange des genres, un fonctionnaire ne pouvait pas travailler avant cinq ans dans une entreprise dont il avait « assuré la surveillance ou le contrôle », ou avec laquelle il avait été ammené à « conclure des contrats ». [ÉC : au lieu de cinq ans, ce devrait être à vie, évidemment.]
Désormais, ce délai ne sera que de trois ans. La différence est de taille. Elle va alimenter l’appel d’air qui conduit nombre de hauts fonctionnaires (notamment ceux de Bercy [économie, impôts]) à passer du public au privé avec leurs relations, leurs anciens dossiers et leur carnet d’adresse, alimentant ainsi les risques de corruption et de prévarication.
Cette décision en dit long sur la maladie qui ronge le sens de l’État. A priori, les grandes écoles de l’administration, souvent nées à la libération, étaient destinées à former une élite ayant le sens du bien commun et du service public. Cet idéal est aujourd’hui contrebalancé par l’hymne général à l’argent fou. Nombre de hauts fonctionnaires quittent le public pour des carrières dans le privé, avec les petits et les grands privilèges induits pour ce genre de destinée.
Ce n’est sain ni pour l’État, ni pour la morale.
J. D. »
Proposition :
l’État devrait tenir à jour et publier (sur le net) la liste des fonctionnaires qui ont quitté la fonction publique et les entreprises où ils ont travaillé depuis, avec leurs fonctions successives et les salaires et avantages correspondant à chacune de ces fonctions.
Par ailleurs, l’interdiction de travailler dans une entreprise qu’on a contrôlé ou avec qui on a passé contrat avec la puissance publique devrait être définitive et non pas temporaire.
Remarque : à mon avis, seule une Constitution d’origine citoyenne (honnête) peut imposer une telle mesure anticorruption.
(Pour permettre les échanges sur ce point, je reproduis cet article dans le billet de mon blog qui évoquait le propos d’Alain sur les « Mollusques » (savoureuse parabole sur les bureaucrates) : http://etienne.chouard.free.fr/Europe/f … mollusques et dans le présent fil du forum consacré à la responsabilité des fonctionnaires.)
Voyez ma proposition d'article dans la wiki-constitution d'origine citoyenne :
5.8 Organes administratifs - Article II-11 : Probité des agents publics
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Bonjour Étienne,
J'ai fouillé, suite à l'article que vous citez de Marianne (ils devraient mettre les références des décrets dans leurs articles) et j'ai trouvé ceci :
Parution du décret "cumuls d’activités des fonctionnaires" (publié le : 14/05/2007)
Le 2ème décret d’application de la loi de modernisation de la FP du 2 février 2007 est paru au JO du 3 mai 2007. Il s’agit du décret relatif au cumul d’activités des fonctionnaires et des agents non titulaires. Consultez ce décret sur www.legifrance.fr. Décret n°2007-658 du 02.05.2007 (JO du 03.05.2007).
Chapitre Ier
Cumul d'activités à titre accessoire
Article 1
Dans les conditions fixées au dernier alinéa du I de l'article 25 de la loi du 13 juillet 1983 susvisée et celles prévues par le présent décret, les fonctionnaires, les agents non titulaires de droit public et les ouvriers régis par le régime des pensions des établissements industriels de l'Etat peuvent être autorisés à cumuler des activités accessoires à leur activité principale, sous réserve que ces activités ne portent pas atteinte au fonctionnement normal, à l'indépendance ou à la neutralité du service.
Chapitre III
Régime du cumul d'activités applicable à certains agents à temps non complet
ou exerçant des fonctions à temps incomplet
Chapitre V
Dispositions transitoires et finales
Article 23
I. - La deuxième phrase du premier alinéa de l'article 46 du décret du 16 septembre 1985 susvisé aux termes de laquelle : « L'intéressé doit avoir accompli au moins trois années de services effectifs dans l'administration, sauf dispositions des statuts particuliers fixant une durée supérieure » ainsi que les durées fixées par les statuts particuliers par dérogation à cette disposition sont supprimées.
II. - Au premier alinéa de l'article 23 du décret du 13 janvier 1986 susvisé, les mots : « et l'intéressé doit avoir accompli au moins trois années de services effectifs dans la fonction publique, sous réserve des dispositions particulières fixées, le cas échéant, par le statut particulier du cadre d'emplois ou du corps » ainsi que les durées fixées par les statuts particuliers du cadre d'emploi par dérogation à ces dispositions sont supprimés.
III. - L'article 33 du décret du 13 octobre 1988 susvisé est remplacé par les dispositions suivantes :
« Art. 33. - La mise en disponibilité peut être accordée, sous réserve des nécessités du service et sur demande du fonctionnaire, pour créer ou reprendre une entreprise au sens de l'article L. 351-24 du code du travail. S'il s'agit de la reprise d'une entreprise, l'intéressé ne doit pas avoir eu, au cours des trois dernières années, soit à exercer un contrôle sur celle-ci, soit à participer à l'élaboration ou à la passation de marchés avec elle. Cette mise en disponibilité ne peut excéder deux ans. »
Est-ce bien cela dont il s'agit, car je ne suis pas spécialiste en interprétation ? Cela me semble difficile de dire qu'il s'agit là de pantouflage tel qu'on le conçoit de manière populaire. En lisant l'article de Marianne, j'aurais imaginé la situation d'un secrétaire d'État, ou un ministre, ralliant une grosse société alors qu'il s'agit là de tous les fonctionnaires titulaires ou non, à temps complet ou partiel pour des activités juridiquement "accessoires".
Qu'en comprenez-vous ?
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Merci Gede pour cette recherche.
Je manque de temps pour renchérir (conseils de classe la semaine prochaine et des copies à corriger ),
mais j'ai trouvé ce Décret n° 2007-611 du 26 avril 2007 relatif à l'exercice d'activités privées par des fonctionnaires ou agents non titulaires ayant cessé temporairement ou définitivement leurs fonctions et à la commission de déontologie, qui semble mieux correspondre à ce dont parle Marianne :
TITRE Ier : DISPOSITIONS PRISES POUR L'APPLICATION DE L'ARTICLE 87 DE LA LOI N° 93-122 DU 29 JANVIER 1993.
Chapitre Ier : Activités interdites aux agents publics et à certains agents contractuels de droit privé.
Article 1
I. - Il est interdit aux agents mentionnés au I de l'article 87 de la loi du 29 janvier 1993 susvisée qui cessent temporairement ou définitivement leurs fonctions :
A. - De travailler, de prendre ou de recevoir une participation par conseil ou capitaux dans une entreprise privée, lorsque l'intéressé a été chargé, au cours des trois dernières années qui précèdent le début de cette activité, dans le cadre des fonctions qu'il a effectivement exercées :
1° D'assurer la surveillance ou le contrôle de cette entreprise ;
2° De conclure des contrats de toute nature avec cette entreprise ou de formuler un avis sur de tels contrats ;
3° De proposer directement à l'autorité compétente des décisions relatives à des opérations réalisées par cette entreprise ou de formuler un avis sur de telles décisions.
Les interdictions mentionnées ci-dessus s'appliquent également aux activités exercées dans une entreprise :
a) Qui détient au moins 30 % du capital de l'entreprise susmentionnée, ou dont le capital est, à hauteur de 30 % au moins, détenu soit par l'entreprise susmentionnée, soit par une entreprise détenant aussi 30 % au moins du capital de l'entreprise susmentionnée ;
b) Ou qui a conclu avec l'entreprise susmentionnée un contrat comportant une exclusivité de droit ou de fait.
Ne sont toutefois pas interdites la seule participation au capital de sociétés cotées en bourse ou la participation intervenant par dévolution successorale.
B. - D'exercer une activité lucrative, salariée ou non, dans un organisme ou une entreprise privé et toute activité libérale si, par sa nature ou ses conditions d'exercice et eu égard aux fonctions précédemment exercées par l'intéressé, cette activité porte atteinte à la dignité desdites fonctions ou risque de compromettre ou mettre en cause le fonctionnement normal, l'indépendance ou la neutralité du service.
II. - Les interdictions prévues au I ci-dessus s'appliquent pour une durée de trois ans à compter de la cessation des fonctions justifiant l'interdiction.
III. - Au sens du présent article, est assimilée à une entreprise privée toute entreprise publique exerçant son activité dans un secteur concurrentiel et conformément au droit privé.
Amicalement.
Étienne.
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Irresponsabilité de fait des acteurs politiques dans nos prétendues démocraties -
Encore un exemple de la sottise d'un peuple qui laisse les hommes au pouvoir écrire eux-mêmes les règles du pouvoir
(les "lois organiques" sont, à l'évidence, un des instruments de la tyrannie des partis) :
Nicolas Sarkozy pourra-t-il être un jour destitué ?
http://www.lexpress.fr/actualite/politi … 42184.html
Un projet de loi encadrant les conditions d'application de la procédure de destitution du président de la République sera présenté durant ce premier semestre, a annoncé Michèle Alliot-Marie.
Une proposition de loi organique, encadrant la procédure de destitution du chef de l'Etat, va être présentée au Sénat au cours du premier semestre, a avancé la ministre de la Justice. Cette annonce fait suite à l'examen, puis au rejet, de la proposition de loi socialiste allant dans ce sens.
Introduite par la réforme constitutionnelle adoptée en juillet 2008, la procédure de destitution n'est, à ce jour, toujours pas pourvue de lois organiques. Ces dernières permettent de préciser les conditions d'application de la Constitution. En somme, sans elles, la procédure de destitution présidentielle est impossible à mettre en oeuvre.
La possibilité de destituer le chef d'Etat avait été évoquée comme contrepartie à la protection étendue dont bénéficie désormais le président.
Sans loi organique, l'irresponsabilité du chef de l'Etat reste totale.
Cette procédure a été introduite comme contrepartie à l'irresponsabilité du chef de l'Etat. Ainsi, selon l'article 68: "Le Président de la République ne peut être destitué qu'en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat. La destitution est prononcée par le Parlement constitué en Haute Cour."
L'opposition ne se réjouit pas pour autant de ce droit, puisqu'il est pour l'instant hypothétique. François Patriat, premier signataire de la proposition PS explique: "Le gouvernement n'a toujours pas pris d'initiative. En l'absence de loi organique, l'irresponsabilité du chef de l'Etat reste totale, fonctionnement anormal qui porte atteinte à l'équilibre et à la sérénité de nos institutions". Jean-Pierre Bel ajoute que suite à la "multiplication des procès" engagés par le chef de l'Etat, il fallait "remédier au déséquilibre qui résulte de ses initiatives procédurables".
Alliot-Marie reconnaît des lenteurs
L'adoption de la loi organique n'est pas prévue pour tout de suite. En effet, la majorité sénatoriale a relevé de "nombreuses lacunes", selon Catherine Troendle (UMP), dans la proposition du PS. Notamment en ce qui concerne le nombre de députés et sénateurs nécessaire pour lancer une telle procédure. La proposition fixait la barre à 60 députés et 60 sénateurs. Trop peu au regard de la majorité.
En conséquence, elle a voté une motion de renvoi en commission afin que le texte fasse l'objet "d'une réflexion approfondie" dans l'attente du projet du gouvernement qu'elle a cependant "regretté d'attendre".
Michèle Alliot-Marie reconnaît que "les choses ont peut-être trop tardé", mais estime que "nous devons prendre le temps de la réflexion, surtout s'il s'agit de nos institutions".
Jean-Pierre Bel, dans un communiqué publié après ce vote, a demandé au Président du Sénat, Gérard Larcher "de saisir le Conseil d'Etat sur le statut pénal du chef de l'Etat".
Source : http://www.lexpress.fr/actualite/politi … 42184.html
C'est bien l'institution des "lois organiques" qui permet ici à Monsieur Sarkozy de ne pas appliquer les règles supérieures qui le gêneraient : l'élu Président est maître de son parti et donc maître du Parlement, en plus de sa maîtrise du Gouvernement, et la séparation des pouvoirs n'est plus qu'une coquille vide de sens, un mythe.
La France n'a pas de Constitution.
(art. XVI de la DDHC)
Étienne.
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C'est ce que Benjamin Constant expliquait quand il disait que la séparation des pouvoirs est quelque chose d'insuffisant car les pouvoirs séparés peuvent toujours se coaliser entre eux et ainsi le problème que la séparation des pouvoirs est censé résoudre n'est pas résolu.
Là en étant effectivement chef du parti qui domine l'assemblée et en étant chef du gouvernement, Sarkozy concentre à la fois le pouvoir executif et le pouvoir législatif.
Pour info, on parle souvent de séparation des pouvoirs parfois sans en comprendre le but et l'intérêt, et dites le moi si je me trompe mais le problème c'est que quand les pouvoirs ne sont pas séparés, seules les lois voulues par celui ou ceux qui concentrent les pouvoirs sont possibles, aucune loi ne peut provenir de qui que ce soit d'autre. Or, c'est une situation qui est totalement incompatible avec l'idée de démocratie, où c'est le peuple qui est censer gouverner et où donc forcément les pouvoirs institués doivent appliquer la volonté du peuple et non pas leur propre volonté.
Dernière modification par Sandy (17-01-2010 11:55:23)
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Séparation des pouvoirs, pratique constitutionnelle sarkozienne
Pour répondre à Sandy (8318), quand les pouvoirs ne sont pas séparés, celui des pouvoirs qui est le plus fort se fait naturellement obéir des autres. (Ne parlons pas du régime de l'autocratie absolue, où les pouvoirs sont concentrés dans une seule institution voire dans une seule personne). Comme le pouvoir le plus fort est généralement celui qui dispose de la force armée, c'est le pouvoir exécutif qui profite habituellement de la confusion des pouvoirs.
Mais il arrive que le déséquilibre opère au bénéfice d'un autre pouvoir. Ainsi, aux États-Unis, par exemple, on peut considérer comme une amorce de gouvernement des juges le fait que les décisions judiciaires, du moins au niveau de la Cour suprême, empiètent assez souvent sur le domaine législatif (traitement de la peine de mort, pour citer un exemple). Ou encore, en France sous la IIIe et surtout la IVe Républiques, c'est le pouvoir législatif qui manipulait le pouvoir exécutif à sa guise - les parlementaires s'attribuant les postes ministériels comme ils le voulaient. Quant au pouvoir judiciaire, c'est par nature, comme on le sait, celui auquel le principe de la séparation s'applique le plus difficilement dans la réalité.
En ce qui concerne la pratique constitutionnelle sarkozienne, deux remarques :
1) La constitution actuelle n'interdit pas à la lettre au chef de l'État de conserver sa fonction de chef officiel ou effectif d'un parti ou d'une majorité politiques. J'estime pour ma part que cette confusion des rôles est contraire à l'esprit de la constitution de 1958, laquelle fait du président de la République un arbitre chargé essentiellement de veiller au fonctionnement régulier des institutions et - surtout depuis qu'il est élu directement par le peuple - le représentant effectif de tous les Français.
Puisque ce principe de bon sens n'est pas bien compris ou admis, y compris par le titulaire de la fonction, il conviendrait d'inscrire nori sur blanc dans la constitution que le président de la République, une fois élu, doit s'abstenir de participer aux activités d'un quelconque parti ou d'une quelconque faction politiques.
2) Le président de la République ne doit pas gouverner, même quand il y a communauté de vues entre lui et la majorité parlementaire. L'article 20 de la constitution dispose : "Le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation. Il dispose de l'administration et de la force armée. Il est responsable devant le Parlement dans les conditions et suivant les procédures prévues aux articles 49 et 50."
Cette règle constitutionnelle est la contrepartie naturelle du fait que le président n'est pas responsable devant le Parlement.
La constitution de 1958 a institué un régime original de double exécutif (exécutif arbitral, exécutif gouvernemental) qui se distingue à la fois des régimes parlementaires et des régimes présidentialistes type régime américain. Cette originalité, jointe à la possibilité de recourir au référendum (même s'il y a lieu de revoir les modalités référendaires), représente selon moi le principal apport positif de la constitution actuelle : elle permet au peuple d'intervenir efficacement dans le jeu politique en cas de besoin sans mettre en cause la stabilité des institutions.
En contravention avec les dispositions expresses de la constitution, l'actuel président de la République estime qu'il a été chargé de gouverner et que c'est lui qui gouverne : sa pratique quotidienne en administre d'ailleurs la démonstration. Il est étonnant que l'opposition n'ait pas tiré davantage de conséquences de cette espèce de coup d'État permanent. Il faut revenir à la lettre et à l'esprit de la constitution de 1958.
À mon avis, le système constitutionnel de 1958 implique le septennat présidentiel, et non pas un quinquennat concourant avec le mandat parlementaire. Le quinquennat a été adopté par référendum, mais rien n'empêche d'organiser un autre référendum à ce sujet, maintenant que les électeurs ont pu voir comment fonctionnait le système, cela sur la base de l'article 11 de la constitution, qui dispose qu'un cinquième des membres du Parlement, soutenu par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales, peut demander d'organiser un référendum sur une question d'organisation des pouvoirs publics, et que cela se fait sous la forme d'une proposition de loi. Espérons qu'aussitôt la loi organique correspondante adoptée des citoyens et des politiques sauront faire usage de cette disposition. JR
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Je vais commencer par ce que j'estime le moins importante : j'ai pas comprit ces dizaines de commentaires de règlement de compte public contre privé. Pour moi, il est évident que « fonctionnaires » ne fait ni références aux cheminots, ni références aux postes, ni à l'éducation nationale mais aux hommes politiques, aux haut-fonctionnaires, à tout les élus, bref : à ceux qui s'occupent de la gestion politique du pays.
Peut-être serait-il utile de préciser si c'est bien comme ça qu'il faut envisager la phrase de départ ?
Je penses, personnellement que les fonctionnaires cheminots, des postes ou de l'éducation nationale (rajoutez les mentions oubliées) sont déjà considérés comme responsables de leurs actes, jugeable et punissable, même si l'on peut toujours pinailler.
Ce qui me semble plus urgent, c'est de rendre responsables de leurs actes, jugeable et punissable des fonctionnaires « politiques » (désolé pour la formule, je n'ai pas trouver de meilleurs mots).
En effet, à l'heure actuel un politique au pouvoir (donc payé par l’État donc fonctionnaire) peut trahir le pays au dernier degré personne ne va vérifier ce qu'il a fait.
Quand je dis ça, on penses bien sûr aux présidents de la république ou aux députés européen, mais je voudrais aussi attirer votre attention sur les fonctionnaires travaillant dans les ministères : je me souviens avoir entendu qu'une directive de M. Borloo sur l'écologie avait était totalement détruite de sa substance lorsqu'elle avait traverser un à un les différents services du ministère. Il ne faudrait pas non plus oublier l'échelon local : qui donne les permis pour créer un nouvel aéroport ou qui donne un permis de construire en zone inondable ?
Alors, la suite : au sujet des « responsabilités » :
Pour ce qui est de responsabiliser le peuple, j'imagine que les institutions le feront très bien toutes seules. Alors je me contenterai d'essayer de responsabiliser les institutions.
Je vais commencer par un peu de déduction :
Est responsable celui qui rend des comptes.
Pour qu'une personne rendent des comptes, il fait qu'elle les rendent à quelqu'un.
Il faut que ce quelqu'un puisse vérifier par lui-même que ce que dit la personne est vrai.
Et il faut que ce qu'à fait la personne soit archivé pour être retrouvable.
Donc :
1 : créer un/plusieurs organe(s) chargé(s) de vérifier les actions qu'on effectuées les individus dans le cadre de l’exercice d'un pouvoir étatique.
2 : Cet/ces organe(s) doit/doivent être doté de structures de recherches et d'enquêtes qui lui sont propre, avoir son propres budgets, ces propres enquêteurs directement payer par lui-même, lui-même étant payé directement par les impôts.
3 : Il doit y avoir transparence et traçabilité des actes et des décisions pris dans toutes les institutions du pays.
J'ajouterai, sur le point 3, que j'ai entendu dans l'émission Karambolage, à l'époque où je regardais encore la télé, que, quand une idée remontait dans la hiérarchie politique en France, elle perdait sa traçabilité, à chaque fois qu'un document monte d'un échelon, on efface sa provenance. Je n'ai plus les détails en tête mais ça donne un truc du genre : un maire envoie un document à la préfecture (donc un docu avec la signature du maire), si le préfet du département veux faire remonter l'info, il doit écrire un nouveau document qu'il envoie au préfet de région (qui se retrouve donc avec un docu qui à la signature du préfet du département mais pas de celle du maire), si le préfet de région veux à son tour faire remonter l'info, il doit écrire un nouveau document qu'il envoie au ministre (qui se retrouve donc avec un docu qui à la signature du préfet de région seulement) et si le ministre transmet au président on ne sait plus de quelle région l'idée provient.
Retrouver la paternité d'une idée, et tout ceux qui y ont contribué semble relever du parcourt du combattant dans un système pareil. D'autant, qu'à ce stade là le ministres ne peut pas faire la différence entre une chose importante relevé par beaucoup de monde et une idée lancé en l'air par un seul type.
Bref, il y a du boulot à faire en terme de transparence et traçabilité du politique.
J'ajouterai d'autres idées en vrac :
- la clause de conscience.
Si chacun est responsable, une question va se poser : Est-on responsable si l'on applique l'ordre de son supérieur hiérarchique ? Oui/Non/dans quelles proportions ?
Si c'est toujours non, l'on encourage les gens à obéir bêtement quittes à être inhumain. (les gens qui faisait fonctionner les camps de concentration en avaient reçu l'ordre, ils sont responsables ou pas ? mais pas besoin d'aller aussi loin : quand un policier reçoit l'ordre d'arrêter et d'emmener en garde-à-vue tout les gens avec un bonnet rouges qu'il croise -ce qui n'est pas légal-, est-il condamnable s'il exécute l'ordre ? Est-il condamnable s'il ne l'exécute pas ?)
Si c'est toujours oui, ça signifie qu'on peut refuser tout ordre reçu. L'on prend alors le risque de n'avoir plus aucunes institutions qui fonctionne (surtout si on décide de faire fonctionner nos institutions avec les mêmes bureaucrates qu'avant : plus aucun ministère ne va tourner.)
Je pense qu'il faudrait institué un entre-deux qui serait quelque chose du genre : Dans les cas mettant en cause tel ou tel principe (à définir) le subordonné peut refuser(le chef peut toujours demander à un autre), dans les autres cas, les moins grave, il doit accepter ; dans les 2 cas il doit alerter un organisme de contrôle qui viendra vérifier si l'ordre était constitutionnel et légal et prendre les dispositions qui s'imposent en cas d'illégalité (mise à pied – jugement et sanction si il doit y avoir), dans les 2 cas le subordonné doit être protégé, mais s'il fait trop souvent référence, à tord, à sa clause de conscience, il devra en répondre.
- Une échelle de surveillance et une échelle de sanction :
Celui qui a le plus de pouvoir est celui qui peut faire le plus de mal à la société, donc ce doit être le plus surveillé et celui qui risque les plus grosses sanctions.
(Je ne pense pas avoir à expliquer plus)
J'ai l'impression de parler pour ne rien dire. Au final, je tourne autour du pot. Passons à l’essentiel : comment je vois cet organe de régulation.
Oui, comme dit Sam17, jugeait des actes à postériori c'est le mieux, ça permet d'avoir une vision d'ensemble de « l’œuvre », des actions des -je sais pas comment les appeler- « serviteurs du peuple ».
Il me semble quand même, que dans certain, l'urgence va s'imposer (voir au dessus). J'imagine que dans certain cas, des hommes vont échapper aux regards du peuple et donc au référendum de rappel/révocation. Et dans ces cas là, il serait bon qu'une procédure puisse être lancé par très peu de personnes (voire une seule), pour vérifier, pendant le mandat, si la personne fait bien le travail qui lui a été confié. Il faudrait alors mettre en place une sorte de mini-jugement, qui dirait si on garde la personne ou si on la vire.
Ensuite viendrait le « jugement » à postériori (faudrait trouver un autre terme « jugement » ça implique qu'il est accusé, or c'est pas forcément le cas, non?)
Puisqu'on ne va pas rajouter un contre-pouvoir à un contre pouvoir. Il ne faut pas que les gens qui jugent les fonctionnaires/politiques ne soit pas élus, ne restent pas longtemps à cette place, soit tiré du peuple. Je ne connais pas d'autre solution que le tirage au sort, mais vu le nombre de personne qu'il va falloir surveiller (pas seulement les ministres, mais aussi les conseils généraux, les préfets de polices, l'armée?), on risque de manquer de citoyens. Peut-être pourrait-on laisser des fonctionnaires s'occuper des gens qui ont eut le moins de pouvoir, avec juste quelques tirés au sort pour les encadrer.
[J'ai pas réussi à écouter Pierre Rosanvallon, donc je ne pourrais pas réagir à ce qu'il dit.]
Dernière modification par Subraya (10-01-2014 17:27:55)
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Fonctionnaires/agents publics/responsabilité/redditionalité
Bonjour, Subraya, et bienvenue.
Vous avez raison de vouloir éclaircir la terminologie.
Sont "fonctionnaires" les agents publics soumis non pas à un contrat mais aux dispositions de la loi (statut général, spécial ou autonome), rémunérés par l'État, l'administration hospitalière ou une collectivité locale, rendant des comptes par la voie hiérarchique, et susceptibles d'être titularisés.
Pour reprendre vos exemples, les agents de l'éducation nationale et de la SNCF sont des fonctionnaires. Les postiers en place avant la privatisation de la poste sont également fonctionnaires, mais les postiers post-privatisation ne le sont pas.
Les magistrats, les militaires sont des fonctionnaires à statut autonome.
Les hauts fonctionnaires sont des fonctionnaires au même titre que les autres.
Les fonctionnaires se distinguent des élus et du personnel politique (de rang ministériel), qui ne sont pas soumis aux critères de la fonction publique (en tout cas pas à tous) rappelés plus haut.
Je suppose qu'Étienne, dans sa phrase de départ, pensait à la responsabilité de tous les agents de l'État et que votre propre intention est de faire la différence entre les décideurs (responsables de haut niveau qui peuvent être des élus, des ministres ou de hauts fonctionnaires) et les autres agents publics.
Vous dites ensuite : "Est responsable celui qui rend des comptes".
Ce n'est pas faux, mais de nos jours on distingue de plus en plus souvent entre "responsabilité" et "redditionalité" (ou si vous préférez, "reddition des comptes").
En ce qui concerne la responsabilité, il y a en droit français un principe fondamental selon lequel tout acte dommageable engage son auteur à le réparer. cela s'applique aux agents publics comme aux particuliers. Cette règle est complétée dans le cas des fonctionnaires par celle que l'État (la collectivité locale, etc.) doit prendre à sa charge les conséquences des actes dommageables commis par les fonctionnaires agissant dans l'exercice de leurs fonctions (ce qui explique en particulier l'existence d'une justice administrative).
La redditionalité (= les modalités de mise en œuvre de la responsabilité) peut prendre des formes différentes (voie hiérarchique, tribunaux ordinaires, juridictions spéciales).
Il me semble qu'ici c'est plutôt la redditionalité qui nous intéresse en tant qu'application concrète du principe général de responsabilité.
Pour surveiller et sanctionner les hauts responsables, il faut comme vous le dites disposer d'organes appropriés. En dehors des tribunaux ordinaires, la constitution actuelle a institué spécialement à cette fin la Haute Cour de Justice et la Cour de justice de la République (pour juger le président de la République et les ministres, en exercice ou anciens). Tous les autres agents publics relèvent de contrôles et de sanctions appropriés (p.e., c onseils de discipline) éventuellement institués dans la loi voire (cas du président de la République et des ministres) dans la constitution.
Je me permets de vous signaler que, dans l'avant-projet de refonte de la constitution de 1958 présenté par 1789plus.org (voir http://1789plus.org/Const.1958%20ProjR%C3%A9vJR.htm), il est prévu de créer en tant qu'association de la loi de 1901 un "organe de contrôle citoyen des pouvoirs publics" qui serait chargé de surveiller en toute indépendance le foncftionnement de ces pouvoirs et d'aider les citoyens à enclencher, individuellement ou collectivement, les procédures constitutionnelles correspondantes. Dans le même avant-projet il est prévu aussi que les élus rendent compte directement et régulièrement de l'exercice de leur mandat à leurs mandants.
En ce qui concerne les procédures administratives de remontée de documents par la voie hiérarchique, je ne vois pas pourquoi il serait nécessaire de rédiger un document entièrement nouveau à chaque étape et je suis surpris que d'après ce que vous dites ce soit généralement le cas. Ne négligez quand même pas qu'il peut être parfois plus efficace de présenter un document remanié plutôt que de transmettre simplement un document originel fautif ou incomplet. (De toute façon, ce sont là des questions administratives mineures très facilement réglables, et il est entendu qu'il y a beaucoup d'améliorations et de simplifications envisageables, même si l'administration a déjà fait de grands progrès à cet égard depuis une vingtaine d'années grâce notamment à l'Internet). JR
Dernière modification par Jacques Roman (12-01-2014 14:15:19)
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Bonjour aussi, et merci pour tes explications entre responsabilité et redditionalité.
Maintenant, je me pose la question, est-ce que les plus hauts fonctionnaires devraient être redditionnable et pas responsable ?
Par exemple, un escroc qui aurait prit en notre nom une décision entrainant une baisse des salaires générales et injuste, je n'ai pas l'intention de lui rendre le pouvoir pour qu'il le corrige.
Sur les remontées de document, je comprend que ce soit intéressant de remanier un document, ce qui me gène c'est l'absence de traçabilité. Une idée qui arrive dans un ministère (par exemple), je veux pouvoir savoir d'où elle venait, qui l'a proposer en premier, par quels fonctionnaires elle a transité.
J'ai jeté un œil à votre avant-projet ( la partie consacrée à l'organe de contrôle citoyen) et je ne comprend pas pourquoi ce n'est pas un service payé par les impôts ? C'est un organe essentiel à la survie de la démocratie et qui bénéficie à tous, membres ou pas.
Je pense qu'il devrait bénéficier d'un statut à part plutôt que de s'inscrire dans la loi 1901.
D'autant plus que, la définition qui en est donné me laisser une mauvaise impression :
- ne va-t-on pas assister à la création de plusieurs associations en même temps ?
- Cette association serait elle valide si elle ne comptait que 2 membres lors de la création de ses statuts ?
- Qu'est-ce qui empêche un homme politique d'y entrer ?
- n'y a-t-il pas un risque, qu'a terme, seul ceux qui peuvent payer puissent rentrer dans l'association ? être désigné à des poster importants ?
Bref, ces statuts laissent libre cours à la récupération politique.
Au niveau de la Haute Cour de Justice, dans notre Vème république, elle semble plus relevé de la théorie que de la pratique, avec une notion très vague de ce qui est condamnable ou pas (j'ajouterai qu'il me semble bien que la notion de haute trahison à disparu récemment) et aussi parce qu'elle doit être composé d'élus d'élus, et donc de proches, d'amis, de gens de la même castes et de gens destiné à la même fonction que l'accusé.
Bref, nous avons tout a inventer et à mettre en place dans ce domaine.
Tiens, tant que j'y pense : je proposerai bien l'imprescriptibilité des crimes de hautes trahisons. Pour deux choses. Premièrement, qu'on ai le temps de juger correctement le travail des politiques. Et en second, parce que j’apprécierai qu'on juge les marionnettes qui sont aux pouvoirs à l'heure actuelle (je peux toujours rêver).
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@Subraya
1) Tous, sans exception, nous sommes responsables, pénalement et civilement, des actes dommageables (en particulier des infractions) que nous commettons.
En outre, ceux qui exercent une fonction publique ont à rendre compte des actes accomplis dans l'exercice de leurs fonctions à leurs supérieurs par la voie hiérarchique et disciplinaire. Les hauts fonctionnaires à la tête des administrations publiques (ministérielles notamment) rendent compte au gouvernement (aux autorités politiques), qui rend compte au parlement. Les élus rendent compte actuellement aux électeurs dans le cadre du processus électoral – essentiellement, il est vrai, lors de la réélection ; l'avant-projet de constitution refondue 1789plus.org va plus loin. C'est ce que j'appelle la "redditionalité" : qui s'ajoute à la responsabilité et ne s'y substitue pas.
3) Sur les remontées de documents, vous voudriez savoir d'où vient l'idée qui arrive dans un ministère (par exemple), qui l'a proposée en premier, par quels fonctionnaires elle a transité.
À mon avis, s'il est souhaitable que l'administration soit transparente, il serait impraticable de procéder comme vous le proposez. Les agents de l'État agissent au nom de l'État, c'est à l'État (au sens large : je veux dire, aux pouvoirs publics) d'assumer la responsabilité des décisions préparées en son nom par ses agents et de répondre aux questions que lui posent à ce sujet le parlement et les citoyens collectivement. Le parlement et le futur organe citoyen de contrôle devraient pouvoir obtenir connaissance des détails, et éventuellement ce devrait être aux tribunaux d'aller plus loin et d'établir nominalement les responsabilités pénales ou civiles des agents. Mais soumettre individuellement les fonctionnaires à la surveillance du public ne serait ni juste ni, surtout, pratique : ça les empêcherait de s'acquitter efficacement et objectivement de leurs fonctions.
Les fonctionnaires ne sont pas au service de chacun, mais au service de tous.
4) Quant à la raison pour laquelle l'organe citoyen de contrôle prévu dans l'avant-projet de refonte de la constitution présenté par 1789plus.org (http://1789plus.org/Const.1958%20ProjR%C3%A9vJR.htm) ne serait pas financé par les pouvoirs publics, je vous renvoie à l'explication donnée en note dans l'avant-projet. Il s'agit d'assurer l'indépendance complète de l'organe citoyen, ce qui serait impossible s'il faisait partie de l'organigramme institutionnel qu'il doit contrôler. À quoi s'ajoute que l'objectif est de laisser la plus large initiative possible aux citoyens de base membres de la future association, ce qui ne peut guère se faire dans le cadre d'organismes constitutionnels officiels qui détiendraient l'initiative au détriment des citoyens de base.
5) Vous noterez que l'avant projet de constitution 1789plus.org prévoit un seul organe citoyen de contrôle : il n'y aurait donc pas de risque de démultiplication de la future association civique contrairement à ce que vous craignez.
L'avant-projet de statut de la future association proposé par 1789plus.org élimine de même tout risque que l'association puisse fonctionner avec deux membres seulemement : pour voir l'avant-projet de statut en ligne (une révision paraîtra bientôt : l'organe prendrait le nom d' "Association générale des citoyens français"), allez sous http://www.1789plus.org et cliquez sur la rubrique correspondante. En attendant d'avoir réuni les effectifs nécessaires pour créer les comités civiques de base et l'assemblée civique nationale, les membres de l'association auraient pour seules fonctions effectives de mettre en place l'association.
6) Tout le monde, les femmes et hommes politiques comme les autres, a vocation à devenir membre de l'association et, par tirage au sort, à faire partie des comités civiques de base et de l'assemblée civique nationale. Le risque que des politiciens professionnels et autres notables puissent monopoliser l'association serait donc minime. Mais on pourrait prévoir des limites de contribution dans les statuts mêmes pour l'éliminer tout à fait.
Donc, non : cet avant-projet de statuts ne laisse pas "libre cours la récupération politique". Ce serait bien davantage le cas si au lieu d'une association loi de 1901 on procédait par une institution officielle représentée dans l'organigramme constitutionnel et financée par l'État.
7) La Haute Cour de Justice (chargée de juger le président de la République) disparaît dans l'avant-projet 1789plus.org : elle est remplacée par une procédure référendaire de destitution pour les présidents en exercice, ce qui mettrait fin à l'inconvénient (réel) du flou juridique concernant le chef de "haute trahison", flou que vous regrettez à juste titre (voyez 8 ci-après). La Cour de justice de la République (que vous ne mentionnez pas) serait chargée de juger les anciens présidents et les ministres en exercice et anciens ministres sur la base des dispositions ordinaires du code pénal.
8) Chacun a son idée des crimes qui devraient être imprescriptibles : crimes contre l'humanité, crimes de guerre, crimes sexuels, crimes de prévarication, etc.
Vous voudriez rendre imprescriptibles les crimes de haute trahison. Remarquez que le code pénal punit les crimes de trahison, mais que la haute trahison ne figure pas dans le code pénal, seulement dans la constitution. Cela parce qu'elle ne constitue pas une infraction pénale à proprement parler mais plutôt un manquement grave du président de la République aux devoirs de sa charge – c'est-à-dire que nous sommes en présence d'une infraction politique. Comme vous l'avez dit vous-même, la notion de haute trahison est vague : c'est pourquoi elle ne figure pas dans l'avant-projet 1789plus.org, qui prévoit à sa place une procédure de destitution référendaire, comme déjà indiqué plus haut.
La prescription n'est pas l'impunité. C'est une des dimensions humanitaires (ou même, simplement : humaines) du droit, qui repose sur la constatation que le temps efface beaucoup de choses, y compris les souvenirs et donc les témoignages ; plus généralement, sur la supposition que l'être humain se transforme au fil des années (de sept ans en sept ans, disait Montaigne si je me rappelle bien). Sans la prescription, on se retrouve dans la situation Jean Valjean-Javert (voir Les Misérables).
À mon avis, deux types d'infraction seulement méritent l'imprescriptibilité absolue (je veux dire : rétroactive) : les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre. Cela, d'ailleurs, non pas pour des raisons de justice stricte, mais pour des raisons d'ordre public international : parce que priorité absolue doit être donnée à la préservation de la paix mondiale et que l'imprescriptibilité fait peur au moins à quelques fauteurs et criminels de guerre potentiels.
PS. "Redditionable". Êtes vous l'inventeur de ce terme ? Si oui, félicitations : je n'avais pas pensé à l'employer, mais il pourrait être très utile (responsable/redditionable). JR
Dernière modification par Jacques Roman (18-01-2014 03:51:27)
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