Ce n'est pas aux hommes au pouvoir d'écrire les règles du pouvoir.
Les membres de l'Assemblée constituante doivent être tirés au sort
et, bien sûr, inéligibles aux fonctions qu'ils instituent eux-mêmes.
Vous n'êtes pas identifié.
Pages: 1
Dernière modification par gilles (04-02-2015 11:00:36)
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la Charte de la Havane..
voici un lien d'analyse http://wiki.societal.org/tiki-index.php … teLaHavane
et le lien sur la Charte complète http://www.wto.org/french/docs_f/legal_f/havana_f.pdf
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J'ai une ou deux fois avancé le concept de " protectionnisme généreux " qui consisterait à taxer certains produits importés, ce qui aurait comme classiquement l'avantage de protéger nos activités du dumping social lointain, mais ce n'est pas le but, mais en utilisant le fruit de la taxation pour venir en aide au pays exportateur, voire directement aux petites mains ayant contribué à ces produits.
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ça rejoint la proposition 3 de cet article.
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chouette
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Octobre 2013 : un sondage explosif de l'institut CSA.
Question :
"A l'avenir, souhaitez-vous plutôt :
- plus d'Europe : 12 % des sondés
- ne rien changer : 18 % des sondés
- moins d'Europe : 52 % des sondés
- sans opinion : 17 % des sondés.
http://www.les-crises.fr/miscellanees-2013-10-1/
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Question aux bons soins des plus informés de ce forum : Que peut-on attendre de bon du Grand Marché Transatlantique ?
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Bonsoir Jacques. Il n'y a rien à attendre de bon pour nous de ce traité de libre-échange.
voir :
http://www.jennar.fr/?p=3125
http://www.jennar.fr/?p=3143
http://www.citizenside.com/fr/photos/po … f=0/824005
Conférences sur le GMT ( Grand Marché Transatlantique ) = TAFTA ( Trans Atlantic Free Trade Area ) = TTIP ( Transatlantic Trade and Investment Partnership ) par Raoul-Marc Jennar :
- Toulouse : le 5 décembre, de 14H à 20H30, participation aux débats organisés par l’association du Master 2 de droit européen et International de la Faculté de Droit, sur « les effets économiques, politiques et sociaux potentiels du projet d’accord de libre-échange entre les US et l’Union ».
- Macon : le 6 décembre, à 20h30, salles 1 et 2 au 25 rue Gambetta, à l’invitation du groupe des Amis du Monde Diplomatique (Ain-val de Saône) avec la participation de la FASE et du comité ATTAC de Mâcon.
- Thonon les Bains : le 9 décembre, Espace des Ursules, 2, avenue d’Evian, 74500 Thonon-les-Bains, à l’initiative d’Attac 74 Chablais.
- Toulouse : le 10 décembre, à 20H30, salle Duranti, 6 Rue du Lieutenant Colonel Pélissier, à l’initiative des Amis du Monde diplomatique.
- Perpignan : le 11 décembre à 19H, Salle du Canigou, Conseil général, 30 rue Pierre Bretonneau, à l’initiative des Amis du Monde diplomatique, d’Attac 66 et de l’Université Populaire de Perpignan.
- Narbonne, le 18 décembre, à 18H30, au palais des sports, des arts et du travail, Boulevard Docteur Léon Augé, à l’invitation du Front de Gauche.
Modification du 3 décembre : ajout des conférences - voir plus haut
Dernière modification par gilles (03-12-2013 17:15:54)
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Merci lanredec.
Conférences sur le GMT ( Grand Marché Transatlantique ) = TAFTA ( Trans Atlantic Free Trade Area ) = TTIP ( Transatlantic Trade and Investment Partnership ) ( Partenariat transatlantique pour le commerce et l'investissement ) par Raoul-Marc Jennar :
BEZIERS : jeudi 6 février, à 18H30, salle de la Cimade, 14, rue de la Rotonde. A l’invitation d’Attac Béziers et d’Ensemble, groupement politique membre du Front de Gauche.
LE THOR (Vaucluse) : samedi 8 février, à 14H30, salle des Fêtes du Thor, place du Chasselat. A l’invitation d’Attac Sorgue et Calavon, associé à la manifestation « Faites sans OGM » organisée par l’association Foll’Avoine, les 8 et 9 février.
Des explications sur le Grand Marché Transatlantique par Raoul-Marc Jennar :
https://www.youtube.com/watch?v=7Zdc_ZAW0Nc Durée 2 mn 49 s
https://www.youtube.com/watch?v=n08NAQSn4nw Durée 1 h 44 mn
Modification du 5 février : ajout du film explicatif approfondi.
Dernière modification par gilles (05-02-2014 15:44:15)
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Au lieu de se mobiliser contre le grand marché transatlantique, il vaudrait mieux se mobiliser pour orienter les négociations correspondantes en vue des résultats suivants (entre autres) :
– Interdiction ou contrôle international strict des OGM ;
– Protection des produits et fabrications locaux (appellations d'origine contrôlée notamment) ;
– Institution d'un contrôle international strict des entreprises transnationales – en particulier des banques et des institutions financières –au lieu de permettre à ces entreprises d'attaquer les États en justice pour non-respect du principe de libre concurrence comme le voudrait le secteur privé américain ;
– Assurer la primauté de l'[intérêt public national et international sur les droits de la propriété industrielle et intellectuelle dans les secteurs essentiels tels que la santé, la génétique et la biologie ;
– Enfin (on peut toujours rêver), remise à l'ordre du jour sous une forme éventuellement modifiée de la Charte de La Havane, qui créait l'Organisation internationale du commerce (laquelle remplacerait avantageusement l'actuelle Organisation mondiale du commerce).
Même avec ces résultats il resteraiit dans l'intérêt des ÉUA de conclure un grand accord de commerce avec l'Union européenne : il faut par conséquent se servir de ces négociations plutôt que de les empêcher. JR
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Au lieu de se mobiliser contre le grand marché transatlantique, il vaudrait mieux se mobiliser pour orienter les négociations correspondantes en vue des résultats suivants (entre autres) :
– Interdiction ou contrôle international des OGM ;
– Protection des produits et fabrications locaux (appellations d'origine contrôlée notamment) ;
– Institution d'un contrôle international strict des entreprises transnationales – en particulier des banques et des institutions financières –au lieu de permettre à ces entreprises d'attaquer les États en justice pour non-respect du principe de libre concurrence comme le voudrait le secteur privé américain ;
– Assurer la primauté de l'intérêt public national et international sur les droits de la propriété industrielle et intellectuelle dans les secteurs essentiels tels que la santé, la génétique et la biologie ;
– Enfin (on peut toujours rêver), remise à l'ordre du jour sous une forme éventuellement modifiée de la Charte de La Havane, qui créait l'Organisation internationale du commerce (laquelle remplacerait avantageusement l'actuelle Organisation mondiale du commerce).
Même avec ces résultats il resterait dans l'intérêt des ÉUA de conclure un grand accord de commerce avec l'Union européenne : il faut par conséquent se servir de ces négociations plutôt que de les empêcher.
Il reviendrait au Parlement européen de pousser à réorienter le mandat de négociation de la Commission dans cette direction. D'où l'importance d'une participation massive aux prochaines élections européennes. JR
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Comme vous dites : On peut toujours rêver !
L'Union Européenne s'est crée sous influence des États-Unis d'Amérique, la plupart des membres de l'UE sous commandement militaire américain dans l'OTAN et sont espionnés par l'agence de surveillance des États-Unis d'Amérique, la NSA, je me demande si vous suivez vraiment l'actualité, et vous croyez ( ou vous voulez faire croire ) que ce sont les États-Unis d'Amérique qui vont s'incliner face aux demandes de l'Union Européenne.
Pour mémoire, ce sont les gouvernements successifs des États-Unis d'Amérique qui ont été et qui sont partisans des OGM, de la dérégulation financière, de l'extension des droits de propriété intellectuelle, de la création d'une Organisation Mondiale du Commerce basée uniquement sur le libre-échange et vu comment est constitué le système politique des États-Unis d'Amérique pour l'instant, ce n'est pas prêt de changer.
Parce que vous croyez aussi que le système --construction-- européenne qui s'est assis sur le résultat de plusieurs référendums est prêt à entendre vos revendications. Tous les textes européens depuis le départ ont été clairement rejetés, le TCE les contenant tous. Aucun texte ne nous a été présenté à la suite de ce refus. Nous ne sommes liés légitimement à aucun texte européen.
Ne tombons dans le leurre européen et ne légitimons pas bêtement ce régime qui en plus n'hésite pas à s'appuyer sur des néo-nazis pour englober aussi l'Ukraine.
En plus de cela voter pour légitimer une entité structurellement anti-salariale ( ordo-libérale ) par de multiples biais, comme par exemple : la concurrence libre et non-faussée, la priorité donnée à une Banque Centrale indépendante du pouvoir des citoyens à la lutte contre l'inflation des salaires et des prix, pour arriver à la baisse du coût du travail, non merci. Abstention.
Mouvement Obstiné Contre le Régime illégitime Européen
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Jacques Dupontel a écrit:
Tous les textes européens depuis le départ ont été clairement rejetés, le TCE les contenant tous.
L'affirmation est osée.
D'abord, le rejet du TCE ne concerne que la France et les Pays-Bas.
Ensuite, le traité de Lisbonne (s'il n'est pas satisfaisant, loin de là) n'a pas été rejeté. Beaucoup (comme moi) qui avaient voté contre le TCE auraient voté pour le traité de Lisbonne à titre de moindre mal, comme un moyen de rationaliser un peu la construction européenne en attendant mieux : exactement comme l'ont fait les Irlandais (beaucoup plus nombreux à voter oui lors du deuxième référendum sur le traité de Lisbonne – après modification – qu'à voter non lors du premier, comme vous l'aurez remarqué).
Sans doute me direz-vous que ce n'est pas votre avis, mais dans la mesure où il n'y a pas eu référendum, votre affirmation repose sur une simple supposition dont la validité reste à prouver. JR
Dernière modification par Jacques Roman (12-03-2014 02:13:27)
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JR: un petit rappel s'impose
Référendums nationaux sur la constitution européenne
Danemark: référendum suspendu
Espagne: Oui (77% de 42%) soit 32 % des inscrits
France: Non (55 % de 69%)
Irlande: Non (55 % de 69%)
Luxembourg: Oui (56 % de 90%)
Pays-Bas: Non (61 % de 63%)
Pologne: aucune date donnée
Portugal: référendum suspendu
République tchèque: aucune date donnée
Royaume-Uni: projet de loi gelé
Ce qui était dit n'était pas si osé que ça, la preuve, seul le Luxembourg était OK, pour des raisons évidentes, l'Espagne elle-même qui se voyait le richissime bronze-cul de l'Europe n'était pas vraiment emballée.
Mais même si JR a OSÉ trouver des différences entre le traité de Lisbonne et le TCE de 2005, Sarkozy n'a pas voulu prendre le risque avec les français moyens !!
Dernière modification par bernarddo (12-03-2014 19:44:58)
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Sarkozy, c'est Sarkozy ; moi, c'est moi (comme dirait Pasqua). Si Sarkozy n'a pas voulu prendre de risque, c'est son affaire.
Je trouve curieuse la méthode consistant à rappeler les résultats obtenus pour un traité ancien (le TCE) d'ailleurs rejeté, et à rester muet sur les résultats obtenus par le traité qui l'a effectivement remplacé.
Par exemple, le Danemark s'est prononcé par référendum en faveur du traité de Lisbonne : quel intérêt y-a-t-il à rappeler que précédemment il n'avait pas eu l'occasion de se prononcer par référendum sur le TCE ? Voulez-vous dire que le référendum danois est sans légitimité ? JR
Dernière modification par Jacques Roman (14-03-2014 01:56:28)
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Le chantage aux délocalisations du aux accords de libre circulation des capitaux :
Extrait de la bande dessinée d'explication sur le libre-échange : http://economixcomix.com/home/tpp-French/
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Le combat contre le traité TIPP de partenariat transatlantique est vital pour éloigner les risques de reculs des droits sociaux, environnementaux, politiques.
Manifestation européenne contre les traités de libre-échange :
https://stoptafta.wordpress.com/2014/10/01/11-octobre-2014-mobilisations-journee-daction-contre-le-tafta-le-ceta-et-le-tisa/
Conférences-débats avec Raoul-Marc JENNAR :
Le mercredi 8 octobre, à MONTARGIS (45), à 20h30, au Tivoli, Place du Patis. A l’invitation des Amis du Monde Diplomatique – AMAPP du Gâtinais – ATTAC – Confédération paysanne, Utopia, Loiret sans OGM.
Le jeudi 9 octobre, à FOSSE (41), à 20H au Complexe intergénérationnel de Fossé, 20, route de Vendôme. A l’invitation du collectif STOP TAFTA 41.
Le vendredi 10 octobre, à CAEN (14), à 20H, à la Ligue de l’enseignement, 16 rue de la Girafe. A l’invitation du Collectif « Stop Tafta ».
Le samedi 11 octobre, JOURNÉE INTERNATIONALE CONTRE GMT/ACS/CETA . Je serai à Paris.
Le lundi 13 octobre, à VAISON LA ROMAINE (84), à 20H, à la Mairie, salle du Conseil municipal. A l’invitation d’Attac 84.
Le mercredi 15 octobre, à FIGEAC (46), à 20H, salle Balène, rue Balène. A l’invitation de ATTAC et de l’Union Syndicale Solidaires.
Le jeudi 16 octobre, à SARLAT (24), à 19H30, salle Pierre Denoix, rue Stéphane Hessel (en face de l’ancien hôpital). A l’invitation du Parti de Gauche, d’Ensemble et du Collectif sarladais stop Tafta.
Le vendredi 17 octobre, à AURILLAC (15), à 20H, à la salle de la Montade, Cité de la Montade. A l’invitation du Parti de Gauche.
Le lundi 20 octobre, à ANGOULEME (16), à à 20h, à la Salle des Fêtes de Gond Pontouvre, Place de l’Hôtel de Ville, commune limitrophe d’Angoulême. A l’invitation des Amis du Monde diplomatique 16 et d’ATTAC 16 Angoulême.
Le mardi 21 octobre, à POITIERS (86), à 20H30, à la Maison du peuple, salle Timbaud, rue St-Paul. A l’invitation du Collectif poitevin Stop TAFTA.
Le mercredi 22 octobre, à CHATELLERAULT (86), à 20H, à la salle de la Gornière, 15 rue de la Gornière. A l’invitation du Collectif châtelleraudais Stop Tafta.
Le jeudi 23 octobre, à TONNAY-CHARENTE (17) à 20h30, à l’Auditorium du Centre Richard, av. du Général de Gaulle. A l’invitation du collectif « Stop TAFTA-réseau saintongeais ».
Le vendredi 24 octobre, à NIORT (79), à 20H30, salle rouge de la maison des associations, 12, rue joseph Cugnot. A l’invitation d’Attac 79.
Le lundi 27 octobre, à STRASBOURG (67) à 20 H, Maison des Associations Salle Marguerite Yourcenar. A l’invitation de l’Union Départementale CGT 67, de la FSU et d’ATTAC.
Le mercredi 29 octobre, à GUERET (23), à 19H30, salle polyvalente de St Sulpice le Guéretois. A l’invitation du collectif Stop Tafta Creuse.
Le jeudi 30 octobre, à CLERMONT-FERRAND (63), à 20 H, à « La Maison du Peuple », Place de la Liberté (Tram A – Arrêt Gaillard ou Bus 5 – Arrêt Gaillard). A l’invitation de l’association « Le Temps des Cerises ».
Le vendredi 31 octobre, à SAINT-AMAND-MONTROND (18), à 20H, la salle des carmes, 2 rue Philippe Audebrand à Saint-amand. A l’invitation d’un collectif de 5 citoyens.
Dernière modification par gilles (08-10-2014 16:39:14)
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Dernière modification par gilles (22-01-2016 21:44:12)
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Ni Marine le Pen, ni son suppléant Aymeric Chauprade n'ont voté contre le TAFTA au parlement européen le 28 mai 2015.
http://www.jean-luc-melenchon.fr/2015/05/29/traite-transatlantique-le-pen-complice-de-lumps-europeen/
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La grande offensive sur les services publics :
https://www.collectifstoptafta.org/IMG/pdf/ceta-ttip_public_services-fr-print.pdf
Agissez au sein des collectifs opposés aux accords de libre-échange, comme STOP TAFTA.
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Merci Gilles.
Ton travail est précieux.
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Bernie Sanders et Donald Trump mobilisent leurs électeurs en s'opposant aux traités de libre-échange qui détruisent l'emploi. Partenariat trans-pacifique et Partenariat trans-atlantique.
Sanders : http://www.sanders.senate.gov/stop-the-tpp
54 oligarques des milieux d'affaires ( le lobby du libre-échange, de la concurrence de tous contre tous ) se rencontrent pour bloquer Trump :
http://www.breitbart.com/video/2016/03/ … ium=social
Je n'écrit pas ici sur les autres positions de Trump et de Sanders. Il y aurait à faire !
Dernière modification par gilles (10-03-2016 22:33:20)
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La première vidéo d'une série de vidéos sur le libre-échange :
https://www.youtube.com/watch?v=e-uIInn3yU0
Durée : 17 mn 02 s
Dernière modification par gilles (25-07-2016 14:52:25)
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Pétition contre les accords de libre-échange transatlantiques :
À signer ici :
https://www.collectifstoptafta.org/l-ac … ses-62-ans
Pour moi, c'est fait, faites tourner !
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Entre les idéologies quasiment totalitaires du libre-échange et celle de l'autarcie, le pragmatisme du protectionnisme au coup par coup, secteur d'activité par secteur d'activité, un entretien avec François RUFFIN du mensuel Fakir
https://www.youtube.com/watch?v=G7rR00EojvU
Durée 13 mn 53 s
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Analyse par « La tendance claire du NPA » du débat entre François RUFFIN et Olivier BESANCENOT sur le libre-échange et le protectionnisme
L'annonce du débat : http://www.lilas.org/evenement/debat-o- … -solution/
La vidéo du débat, durée 1h 57 mn : https://www.npa2009.org/videos/debat-su … t-f-ruffin
Le protectionnisme : une condition nécessaire pour tout projet politique alternatif
Source du texte : https://tendanceclaire.org/article.php?id=1281
Ruffin a d'emblée voulu désamorcer une série de mauvais procès qui lui sont faits par l'extrême-gauche et une partie de ses amis antilibéraux : pour lui, le protectionnisme n'est pas « la solution », mais un moyen. C'est une « condition nécessaire » pour tenter de rendre viable un projet politique alternatif au capitalisme néolibéral. Il a pris l'image d'une « boîte à outils » qu'il faudrait utiliser pour ne pas se soumettre aux lois du capitalisme pur. Comment lui donner tort sur ce point ? Que l'on défende un projet de rupture avec le capitalisme (ce qui est notre cas) ou que l'on défende un projet de réformes et de redistribution dans le cadre du capitalisme (ce qui est le cas de Ruffin), ne pas remettre en cause le libre échange est se condamner à l'échec automatique. Si on ne remet pas en cause la liberté de circulation des marchandises et des capitaux, la loi du marché condamne tout projet politique qui heurte un tant soit peu les intérêts du capital.
Ruffin ne veut pas abolir la loi du marché, il veut simplement se donner des marges de manœuvre, en contrôlant les mouvements de capitaux ou en augmentant les droits de douanes sur les marchandises. Cela vise à permettre l'écoulement de la production de l'économie nationale, en compensant la perte de compétitivité liée à l'application de mesures sociales sur le territoire national par des mesures pénalisant la production étrangère. Taxer un tel programme de « nationaliste » ou de « chauvin » n'a strictement aucun sens : un programme keynésien de redistribution et de réformes sociales ne peut pas s'envisager sans protectionnisme. Ruffin cherche donc des marges de manœuvre pour rendre viable un projet antilibéral. La critique que nous devons lui faire n'est pas celle du protectionnisme ou du nationalisme, mais celle de l'impasse du projet antilibéral : avec ou sans protectionnisme, il n'y a pas de marges de manœuvre pour des réformes sociales dans un capitalisme en crise. Si Mélenchon essayait d'appliquer son programme, il y aurait alors une chute de la rentabilité du capital, et donc une chute de l'investissement et une hausse du chômage... et donc un retour très rapide à une politique d'austérité pour rétablir le taux de profit, moteur de l'économie capitaliste. La seule rupture envisageable avec l'austérité implique (dans un capitalisme en crise) la rupture avec le capitalisme.
Mais cela, le NPA ne le porte pas clairement, et donc Besancenot ne l’a pas expliqué. Il a effectivement donné quelques éléments qui montrent que le problème est plus profond que celui de la mise en concurrence, puisque des secteurs non délocalisables (comme la Poste) subissent aussi de nombreuses suppressions de postes et la précarisation. Mais il s’est contenté d’en conclure qu’il fallait rester centrés sur la lutte des classes, ce qui répond à côté.
Il est certain que de nombreux partisan-e-s du protectionnisme opposent de bons patrons (français) à de mauvais patrons (étrangers), ce qui détourne de la lutte de classe. Mais soulignons qu’il y a une réelle différence de traitement avec d’autres thèmes : quand nos porte-parole débattent avec des antilibéraux plus classiques (à la Pierre Laurent), elles/ils ne leur rappellent presque jamais qu’il ne faut pas oublier la lutte des classes. Nous pensons pour notre part que les prétendues solutions avancées depuis des années par ces antilibéraux, comme « taxer la finance », sont des impasses, qui peuvent elles-aussi faire croire à un accord avec de bons patrons (entrepreneurs) contre de mauvais capitalistes (spéculateurs).
La lutte de classe ne peut déboucher sur une transformation de la société que par une révolution, c’est-à-dire concrètement par la saisie par les salarié-e-s eux/elles-mêmes des grandes entreprises, pour pouvoir produire selon les besoins sociaux et écologiques, en dehors de la concurrence. Si notre parti portait vraiment ce discours, il pourrait défendre une position plus compréhensible sur le débat protectionnisme/libre-échange. Nous devons expliquer à la fois que dans le cadre du capitalisme, un protectionnisme même « de gauche » ne suffira pas, et à la fois qu’un pouvoir révolutionnaire sortirait de la concurrence nationale et internationale, donc de fait du libre-échange.
Malheureusement, Besancenot ne veut pas poser la question du pouvoir. Lors du débat, il a ironisé : « on n'est pas à Pétrograd en 1917 », donc cela ne sert à rien de se poser la question de ce que ferait un gouvernement des travailleur-se-s. Donc inutile de se poser la question des moyens pour rendre viable une transition socialiste. Si nous nous posions cette question, nous ne pourrions que dire qu'il faudrait qu'un gouvernement des travailleur-se-s rompe immédiatement avec l'Union européenne, avec l'euro, crée sa propre monnaie, contrôle strictement les échanges extérieurs (monopole étatique du commerce extérieur). Mais Besancenot préfère parler abstraitement de la révolution, tout en défendant un « programme d'urgence » (interdiction des licenciements, hausse des salaires, etc.) qui n'a aucune crédibilité à partir du moment où la question des moyens pour le réaliser n'est pas posé. Trotsky n'avait pas peur du mot « protectionnisme ». Il était très ferme sur la nécessité d'un protectionnisme socialiste pour ne pas mettre la production nationale de l'économie socialiste en concurrence avec la production des États capitalistes : « nous sommes résolument partisans du protectionnisme socialiste, sans lequel le capital étranger pillerait notre industrie »1.
De mauvais arguments contre le protectionnisme
Besancenot a repris à son compte des arguments qu'on retrouve de façon caricaturale chez LO, en opposant la « lutte contre le capitalisme » à la « lutte contre le libre-échange ». Trop lutter contre le libre-échange, ce serait dédouaner le système capitaliste, oublier que l'important c'est le rapport capital/travail. Et d'ailleurs, que le capitalisme soit mondialisé ou non, cela ne changerait rien de fondamental. Et les patrons seraient tout autant pour le capitalisme national qui leur irait très bien. Cette façon de raisonner pose de gros problèmes. D'une part, il ne faut pas opposer la lutte contre le capitalisme à la lutte contre le libre-échange. Le libre-échange, c'est la liberté du capital. C'est le cadre institutionnel qui facilite l'exploitation du prolétariat, puisqu'il met en concurrence les travailleur-se-s du monde entier et tire donc les salaires vers le bas. La lutte contre le capitalisme ne consiste pas simplement à lutter dans son entreprise, mais aussi à lutter contre les dispositifs institutionnels de la bourgeoisie qui nous placent dans une situation plus difficile pour lutter. Il n'y a pas à opposer la lutte pour « l'interdiction des licenciements » ou « la réquisition des entreprises » avec la lutte contre les dispositifs de libre-échange : il faut les articuler au lieu de les opposer. En outre, le patronat n'est pas « neutre » entre libre-échange et protectionnisme : il veut que toutes les entraves à la liberté du capital soient levées. Même si des secteurs minoritaires (les perdants de la mondialisation) du patronat plaident pour le protectionnisme, la très grande majorité du patronat veut le TAFTA, le CETA, la liberté de circulation des marchandises, la fin de tout contrôle des investissements étrangers, etc.
Besancenot a aussi repris à son compte les études des économistes bourgeois qui vantent le libre échange et qui expliquent que les délocalisations ne sont responsables que d'une part minoritaire des suppressions d'emplois en France. Mais cela ne consolera pas les travailleur-se-s des secteurs entiers qui sont concernés. Et même si le libre-échange crée « globalement » des emplois (toujours plus « flexibles »), nous devons être contre le libre-échange, car c'est un cadre qui permet la convergence vers le bas de tous les droits sociaux ! Entre parenthèses, et contrairement à ce que nous racontent les économistes antilibéraux, la loi travail XXL permettra de créer des emplois car elle sera bonne pour les profits des capitalistes, et donc bonne pour l'investissement et la croissance. Mais les économistes antilibéraux essaient de nous faire croire que le capitalisme doit bien traiter ses salariés pour se refaire une santé...
Enfin, Besancenot a cédé à la facilité en associant les mesures protectionnistes (sur les marchandises) et les mesures contre la liberté de circulation des humains. Raisonner ainsi, c'est faire croire qu'il y aurait d'un côté ceux qui sont pour la « liberté de circulation » (les bons et les généreux) et ceux qui veulent s'enfermer dans leurs frontières nationales (les méchants et les aigris). Ce type d'amalgame est martelé par une certaine gauche bourgeoise, trop contente de faire passer tous les protectionnistes pour d'horribles nationalistes. Pourtant, un gouvernement des travailleur-se-s devra prendre des mesures protectionnistes pour empêcher la circulation des marchandises et des capitaux... mais cela n'a strictement rien à voir avec la liberté de circulation des personnes.
Cette assimilation entre « libre-échange » et « liberté de circulation » est aussi faite par l’extrême-droite qui diffuse habilement son venin en accusant l’extrême-gauche de collusion avec le « mondialisme » du patronat, qui serait toujours pour l’accueil des migrant-e-s (pour faire pression à la baisse sur les salaires). Besancenot a évidemment combattu fermement cette idée, en déplorant qu’elle ait un écho. Mais pour mener cette bataille idéologique notre parti doit éviter de se retrancher dans des formules comme « abolition des frontières » dès qu’il y a un débat économique sur le protectionnisme, et revendiquer plus clairement une économie sans patrons.
Ni libre-échangiste, ni protectionniste ? Une position confortable mais gravement erronée
Besancenot n’a pas réussi à sortir d’une contradiction intenable : d’un côté, il dit que le NPA a été de toutes les mobilisations contre les traités de libre-échange ; d’un autre côté, il dit qu’il est « ni libre-échangiste, ni protectionniste ». LO est sur une posture « ni/ni », et ils en tirent une conclusion logique : l’indifférence à l’égard des traités de libre-échange qui ne sont ni bons, ni mauvais, puisque l’essentiel est de « lutter contre le capitalisme ».
Ruffin a eu raison de souligner la position étrange de Besancenot : il est d’accord pour lutter contre les traités de libre-échange, mais une fois que ceux-ci entrent en application, plus question de lutter pour leur abrogation car cela serait céder aux sirènes protectionnistes. Pourtant, si nous estimons que ces traités sont mauvais, il faut exiger leur abrogation… et donc assumer le fait que nous préférons une situation où des dispositifs protectionnistes n’ont pas été démantelés.
Comme l’a expliqué Ruffin avec précision, il y a une réelle coupure entre les catégories frappées de plein fouet par la concurrence internationale (surtout les ouvrier/ères peu qualifié-e-s), et les couches supérieures du salariat qui tiennent le coup, voire ont partiellement bénéficié de la mondialisation. Cela a fracturé profondément le bloc qui s’identifiait « à gauche » depuis les années 1980, et conduit ce mot à une forte perte de sens. Ruffin a raison de chercher un remède à ce problème, et de souligner que cela doit passer par une remise en question de la couche relativement favorisée du salariat. Celle-ci est surreprésentée dans le milieu militant et ce n’est pas sans conséquence idéologique.2
Le discours « ni/ni » nous coupe de l’écoute des catégories populaires. Celles-ci sont massivement hostiles au libre-échange, à l’Union européenne car elles perçoivent bien que ce sont des armes de la bourgeoisie pour mieux les exploiter. Ruffin a expliqué qu’il y avait deux approches : « soit on leur dit c’est pas bien [le protectionnisme, la rupture avec l’UE, etc.], soit on s’appuie sur ce potentiel pour l’accompagner et porter un autre discours ». Le discours de Besancenot choisit la première option, et il se coupe alors d’un désir profond de rompre avec le rouleau compresseur de la mondialisation capitaliste ; pire, il prend alors le risque d’être assimilé à ceux qui font l’apologie de la mondialisation, au nom de « l’ouverture », de l’antiracisme et qui stigmatisent tous ceux qui s’y opposent comme des affreux réactionnaires ou des gros cons. En revanche, Ruffin adopte la deuxième démarche, et il explique (à juste titre) qu’il adopte la démarche de Lénine dans les « Thèses d’avril » : partir des aspirations populaires pour les inscrire dans un projet politique progressiste de rupture avec l’ordre établi. Ruffin a rappelé que le FN était dans les années 1980 libre-échangiste et pro-UE. Mais il a eu l’intelligence politique de changer radicalement son discours et de surfer sur les aspirations populaires pour les associer à son projet xénophobe nauséabond. Cette intelligence politique a fait défaut à l’extrême-gauche qui n’a pas vu le potentiel anticapitaliste de ce refus de la mondialisation. Et Ruffin a parfaitement raison de pointer la responsabilité du NPA (bien sûr à un degré bien moindre que le PS et le PCF) et d’autres dans le succès du FN. Nous n’avons tout simplement pas été à la hauteur.
La posture « ni/ni »est une position de surplomb confortable. Mais elle traduit une impuissance politique, un refus de se coltiner avec la réalité. On juxtapose alors un programme minimum (catalogue de revendications) et un programme maximum (la révolution, le communisme, renvoyés aux calendes grecques). Aujourd’hui, nous ne défendons évidemment pas un protectionnisme dans le cadre du capitalisme, mais cela ne doit pas nous empêcher de mener une bataille politique conséquente (et non à reculons) contre le libre-échange.
Avec son journal Fakir, Ruffin a eu l’immense mérite de traiter sérieusement de questions taboues (le protectionnisme, la rupture avec l’UE) dans la gauche antilibérale et anticapitaliste. Bien sur, il les traite dans le cadre de son projet réformiste antilibéral qui n’est pas le nôtre. Nous espérons que le prochain congrès du NPA sera l’occasion de lever un certain nombre de tabous et d’avancer sérieusement dans l’élaboration d’un programme révolutionnaire concret. En rester à des abstractions et à des formules toutes faites ne peut que nous confiner à la sclérose et à la marginalité.
1 : https://www.marxists.org/francais/trots … 230420.htm
Dernière modification par gilles (10-10-2017 09:01:06)
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Une excellent vidéo explicative sur les théories de Ricardo concernant le libre-échange, les avantages comparatifs, les limites de ces théories face à la complexité de la réalité :
https://youtu.be/WYLXFeCL3HQ
par la chaîne Heu?reka
Ces théories des avantages comparatifs servant de base pour argumenter en faveur de la mondialisation, cette vidéo explique que cette base est assez fragile.
Durée : 22 mn 14 s
Dernière modification par gilles (09-02-2018 13:33:23)
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Merci @Gilles!
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Salut Alexandre, comment empêcher tout débat sur les inégalités, la lutte des classes, l'opposition libre-échange/protectionnisme par la diversion vers d'autres thèmes de débats comme la diversité et la société ouverte par des think-tank et des ONG discrètement financés par certains éléments du patronat :
https://sorosconnection.wordpress.com/2 … in-action/
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Les dirigeants du G7 à Charlevoix.
Source de l'image : un article d'entelekheia : http://www.entelekheia.fr/2018/06/11/lo … cest-fini/
Mon commentaire :
Ce qui désole, c’est que les dirigeants ne tirent pas les leçons des oscillations entre le libre-échange et le protectionnisme. Je m’explique : Avant la Première guerre avait eu lieu ce que certains économistes appellent la première Mondialisation, une époque où les tarifs douaniers avaient baissés et où le libre-échange avait progressé vers toujours plus de libre-échange jusqu’au moment où les déséquilibres commerciaux étaient tels que les dirigeants à cette époque ont basculés vers le tout protectionniste puis la Première Guerre Mondiale. Ce n’est pas le protectionnisme qui a entraîné la guerre, mais la séquence non-régulée avec une première phase de libre-échange non régulé puis un basculement vers un protectionnisme non-régulé. À mon avis, il faudrait réguler les échanges et dès qu’un déséquilibre trop important est constaté entre deux pays, des mesures négociées doivent prises de manière multi-latérale comme cela avait été conçu dans l’accord sur les échanges signé en 1948 : la Charte de la Havane :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charte_de_La_Havane
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Bien vu @Gilles, merci! Que dire... Ça continue... (Le libre échange); à bientôt camarade! ;-)
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Une vidéo avec Jacques Sapir, Aurélien Bernier rédacteur d'articles pour « Le Monde Diplomatique » et Dany Lang, membre des Économistes atterrés et maître de conférences à Paris 13 concernant le recul de l'État social du à la mondialisation :
https://youtu.be/uUSU-KzPHPc
Dernière modification par gilles (18-11-2019 13:26:01)
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