Ce n'est pas aux hommes au pouvoir d'écrire les règles du pouvoir.
Les membres de l'Assemblée constituante doivent être tirés au sort
et, bien sûr, inéligibles aux fonctions qu'ils instituent eux-mêmes.
Vous n'êtes pas identifié.
Regardez les pays d'amérique du sud comme le Venezuela ou la Bolivie, ils se sont retirés du FMI et ils construisent ensemble une organisation similaire mais qui n'est pas dirigée par les Etats-unis et les banksters.
Si les gens pensent que ces organisations ne leur apportent rien et qu'au contraire elles servent d'outil de domination, pourquoi ne pas en sortir ?
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Sandy a écrit:
Regardez les pays d'amérique du sud comme le Venezuela ou la Bolivie, ils se sont retirés du FMI et ils construisent ensemble une organisation similaire mais qui n'est pas dirigée par les Etats-unis et les banksters.
Si les gens pensent que ces organisations ne leur apportent rien et qu'au contraire elles servent d'outil de domination, pourquoi ne pas en sortir ?
Sandy, je suis d'accord avec toi, c'est le bon sens même, d'autant que les projets jugés valables par la Banque mondiale ne sont que des projets qui s'ajustent avec la mondialisation néo-libérale suivant les principes du Consensus de Washington.
 Voir ici pour plus d'information sur le consensus de Washington …
 Et voir aussi ici pour plus d'information sur le consensus de Washington …
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Bonjour André-Jacques, pour faire court : Que faire de son épargne en euros ?
Franc suisse, actions Suisses ?
Or ?
Yuan ?
J'ai une épargne en actions euros, dont la valeur n'arrête pas de monter, cela me fait flipper. Quand on voit l'économie de la zone.
Amicalement
Gilles
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J'insiste sur le fait que la Banque mondiale et le FMI ont des fonctions très différentes et que la Banque mondiale n'est pas une banque au sens ordinaire mais un organisme de prêt (financement de contrats de développement) fonctionnant grâce aux apports des États membres.
Ces deux institutions (dites de "Bretton Woods") sont certainement à réformer, mais elles ne partagent pas les mêmes objectifs.  JR
Dernière modification par Jacques Roman (12-01-2011 04:36:11)
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Que faire de ses épargnes en euros ?
Bonjour, Gilles (10053). 
Je ne sais pas quel sera l'avis de AJH, mais en ce qui concerne votre épargne en euros, je vous suggère de ne rien faire. 
De cette manière, soit l'euro s'appréciera et vous aurez la satisfaction d'avoir fait une bonne affaire, soit il se dépréciera et vous aura la satisfaction encore plus grande d'avoir contribué à éponger la dette publique.
Dans les deux cas, vous êtes gagnant : mais dans le second, quelle joie intérieure vous ressentirez, vous qui me paraissez si attaché à la justice sociale !  JR
Dernière modification par Jacques Roman (12-01-2011 08:29:43)
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Conférence 20 février à Six-Fours (Toulon) : 
le tirage au sort comme bombe politiquement durable contre l'oligarchie
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/f … oligarchie
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La révoltante histoire de la "Réserve fédérale" américaine, 
hold-up planétaire sur la création monétaire
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/f … americaine
http://questionscritiques.free.fr/edito … 291110.htm
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Une perle !
Chavez défend son peuple contre les banques !
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/f … es-banques
Ah ! que ça paie...
Un vrai populiste, ça a une autre gueule qu'un vulgaire démagogue : le Venezuela montre une voie aux Européens.
Étienne.
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Concernant les  "théories de la création de la monnaie" et autres questions monétaires
Je reproduis un échange qui a eu lieu sur le fil "Chantage au 49A" mais qui effectivement avait davantage sa place ici :
Jacques Roman a écrit:
Émission d'euros
Il est utile de se rappeler les articles pertinents du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne tel que modifié par le traité de Lisbonne :
"Article 128
(ex-article 106 TCE)
"1. La Banque centrale européenne est seule habilitée à autoriser l'émission de billets de banque en euros dans l'Union. La Banque centrale européenne et les banques centrales nationales peuvent émettre de tels billets. Les billets de banque émis par la Banque centrale européenne et les banques centrales nationales sont les seuls à avoir cours légal dans l'Union.
"2. Les États membres peuvent émettre des pièces en euros, sous réserve de l'approbation, par la Banque centrale européenne, du volume de l'émission. Le Conseil, sur proposition de la Commission et après consultation du Parlement européen et de la Banque centrale européenne, peut adopter des mesures pour harmoniser les valeurs unitaires et les spécifications techniques de toutes les pièces destinées à la circulation, dans la mesure où cela est nécessaire pour assurer la bonne circulation de celles-ci dans l'Union.
"Article 129
(ex-article 107 TCE)
"1. Le SEBC est dirigé par les organes de décision de la Banque centrale européenne, qui sont le conseil des gouverneurs et le directoire [...]"
Donc, les banques centrales nationales n'ont pas qualité pour émettre l'euro (pièces ou billets) de leur propre chef : ou bien cela leur est interdit (billets), ou bien il leur faut l'autorisation préalable de la BCE (pièces). C'est ce que je disais.
Dans mon idée (je persiste), tous les autres papiers" ou inscriptions électroniques ne sont pas de la monnaie (on ne peut donc pas dire que les banques privées "créent de la monnaie").
Toujours dans mon idée, les instruments monétaires sous forme de papiers ou d'inscriptions électroniques se ramènent à deux choses : titres de créance, reconnaissances de dette. Si au titre de créance ou de dette correspond effectivement, quelque part, un équivalent exact en monnaie, tout est bien. Si ce n'est pas le cas, on a affaire à un titre non garanti qui, dans la mesure où il n'est pas garanti 100 % monnaie, peut être à la fois fictif et frauduleux (s'il est émis sans l'aval des autorités publiques), ou bien simplement fictif (s'il est émis avec l'aval de ces autorités). Il est entendu que les autorité publiques (la BCE dans le cas de l'UE) ont un pouvoir d'émission illimité. Si elles en font usage sans considération de la production effective des biens et des services, il y aura inflation par rapport aux biens et aux services, et dévaluation par rapport aux autres monnaies.
Sorti des ces idées simples – simplistes, je le veux bien –, je ne trouve pas de repères solides : seulement des théories économiques sujettes à caution surtout qu'elles se contredisent les unes les autres.
Dans le cas de l'Irlande, la question n'est pas de savoir si ce pays a émis des euros de sa propre autorité (il ne le peut pas, contrairement à ce que laisse entendre le message 10111) mais de savoir si ce pays a été autorisé à émettre des euros par la BCE, ou bien s'il a émis des titres de créance garantis ou non garantis par de l'euro effectif (la monnaie), et cela avec ou sans l'autorisation de la BCE . Si la BCE a autorisé l'émission de titres non garantis, nous avons affaire à une décision de la BCE et non de l'Irlande.
Je sais que la théorie de la "création monétaire" est la plus répandue, mais j'y vois surtout pour ma part un moyen de brouiller les pistes. JR
À quoi Sam a répondu ceci :
sam17 a écrit:
@ JR
Traités UE
Concernant les dispositions des traités et la nécessaire autorisation préalable de la BCE pour qu'une banque centrale nationale émette de la monnaie fiduciaire en euros, c'est ce que je disais aussi moi-même (à des détails techniques près, précisions qui ne changeaient rien en pratique).
« Théorie de la "création monétaire" »
S'agissant de votre théorie de la monnaie, la « théorie de la "création monétaire" » à laquelle vous opposez votre trouvaille (simple, intuitive mais fausse) n'est autre que celle qui figure dans les manuels académiques de 1ère année d'économie. Il y a évidemment toujours possibilité de la contester, heureusement.
En simplifiant à peine, je dirais que notre hôte a illustré ce vieux faux débat par un concours de hauteurs de piles de livres tirés de sa bibliothèque personnelle : le score, indicatif, donne 2 contre plus de 80...
Reste que tous les gouvernements, législateurs et banquiers centraux de la zone euro s'entendent pour définir la monnaie selon la théorie académique. Vous trouverez aisément les signes de cette doxa dans le code monétaire et financier et dans les fondements comptables de n'importe quel rapport de la Banque de France. Vous les trouverez encore, par exemple, dans l'idée -- saugrenue au regard de votre définition de ce qu'est un titre "garanti" (s'agissant de monnaie "fictive", je reviendrai ensuite sur votre résurrection d'une distinction tout à fait désuette) -- qu'a eu le législateur français :
- de ne pas demander à la banque centrale d'émettre assez de billets et de pièces pour couvrir l'ensemble des avoirs bancaires des citoyens, sans pour autant considérer qu'on les exproprie ainsi sauvagement. Il va sans dire que l'épargne bancaire et les DAV de nos concitoyens (je dirais : de l'ordre de 2 000 milliards d'euros) dépassent de très loin, dans leur ensemble, la masse de monnaie fiduciaire en circulation en France (de l'ordre de 150 milliards d'euros pour cette dernière) ; plus récemment, de garantir les comptes de dépôt bancaires de tous les citoyens français à hauteur de 100 000 euros ;
- d'imposer que les montants importants soient réglés par voie électronique ou de chèque, que les salaires soient ainsi versés sur des comptes bancaires, et d'interdire le règlement de ses impôts en liquide.
La théorie académique en question inclut donc un monceau de monnaie "fictive" (pour reprendre votre terme) créée par les banques de dépôt. Mais elle considère aussi que ce sont les crédits bancaires qui font les dépôts. Ils ne le font pas même seulement à 90, 93 ou 95% mais à 100%. Vous devriez vous mettre en tête que le choix de l'émission de monnaie fiduciaire papier ou métallique, exactement comme celui de son usage, ne répond plus de nos jours qu'à de simples nécessités matérielles, qui n'ont rien à voir avec une affaire de garantie publique.
Primo, la "monnaie banque centrale" ("monnaie de base", "M0") elle-même n'est pas seulement composée de billets et de pièces. Le législateur s'accommode parfaitement du fait que les règlements interbancaires, via les comptes des banques à la banque centrale, impliquent une monnaie qui, tout étant considérée comme un strict équivalent des billets et des pièces dans la comptabilité de ces divers agents, est une monnaie purement électronique. Ce que suppose évidemment un système de compensation brassant des centaines de milliards d'euros par jour. A une échelle un peu plus réduite, mais purement confinée à la sphère des pouvoirs publics, le Trésor, la Caisse des dépôts et consignations, à l'instar de toutes les autres agences publiques, sont évidemment autorisés et même invités à fonctionner essentiellement par échanges de monnaie scripturale.
Un régime monétaire parfaitement, odieusement libéral
Deuxio, le régime monétaire en vigueur est précisément conçu pour interdire toute création monétaire publique. Autrement dit, le régime politique en place n'admet précisément que de la création monétaire privée.
Ce n'est pas seulement que les États de la zone euro, comme vous le savez, ne peuvent être financés par leur banque centrale (art. 123). Il y a aussi que la BC(E), lorsqu'elle émet de la monnaie fiduciaire, la porte aussitôt à son bilan comme une dette de sa part. Questions : à qui appartient alors la monnaie fiduciaire ? Et si elle n'appartient à personne, où sont, que sont donc nos propriétés nommées "avoirs bancaires" (mon épargne et mes possessions indiquées sur mon compte chèque -- de dépôt à vue) ?
Mais vous pouvez prolonger ainsi la chaine, et vous devez le faire pour bien comprendre ce qu'est la monnaie au présent (et qui la crée).
En définitive, tout est fait pour considérer que la monnaie qui circule (dans les échanges impliquant les particuliers et les sociétés non financières), de même que l'épargne, ait seulement pour contrepartie des reconnaissances de dettes.
Les banques ne prêtent pas aux uns l'épargne des autres, mais chacune doit couvrir ses prêts par autant d'épargne (im)mobilisée (sous différentes formes : dépôts à terme, fonds propres, emprunts à d'autres banques). Prétexte pour rémunérer cette dernière, ce dont on se passerait volontiers. Ce régime n'empêche pas, bien sûr, que le système bancaire dans son ensemble, en pratique, démultiplie les petits pains, savoir la masse monétaire, puisque les dépôts formant ces contreparties sont eux-mêmes issus de crédits bancaires.
Mais l'idée à la base de ce système monétaire est précisément qu'aucun gouvernement, législateur, ou citoyen en particulier ne puisse créer de la monnaie de son propre chef. Tout s'y passe comme si la création monétaire "du fait du prince" était interdite, les agents participant à la décision de créer de la monnaie étant aussi nombreux (tous les particuliers, toutes les entreprises, dès qu'ils sollicitent un crédit, même si c'est pour aller jouer en bourse, au comptant ou à terme) que tenus chacun par des limites rigides (sur le papier, c'est à dire légalement parlant, mais sachant que le défaut de paiement fait toujours partie des options dont dispose chacun des agents de la chaine). En d'autres termes, c'est un système parfaitement, odieusement libéral.
Clause anti-inflationniste ou pas, je ne suis absolument pas d'accord avec votre affirmation ("convenue") selon laquelle la BCE peut émettre autant de monnaie qu'elle le veut. C'est tout à fait l'inverse : la BCE, justement, ne créée de monnaie qu'à la demande des marchés monétaires (des banques). Elle ne la leur prête que contre remise de titres de dettes, qu'elle prend en pension, mais elle-même est tout sauf libre : dans cette transaction, les deux parties sont entièrement sous contrainte, mais les banques de dépôt -- et, en définitive, tous les clients des banques -- ont toute l'initiative ; elle, rien.
Titres de dette et garanties publiques
Quant à ce qui tient lieu de garantie publique dans ce système, au bilan, cela ne peut pas tenir éternellement puisque ce château de cartes, cette montagne de dettes en ascension exponentielle et indéfinie, finit nécessairement par s'écrouler. Voilà pour la morale de ce que vaut la légalité dans un système ultralibéral.
Ne soyez pas tenté de répondre qu'en dernier analyse, cela démontre que seule la monnaie papier à de la valeur au sens où elle est garantie par l'État... La distinction n'aurait pas plus de consistance après l'effondrement qu'avant. Au passage, une situation d'hyperinflation se caractérise toujours par une crise politique et sociale majeure, dans laquelle la confiance dans les institutions est à la hauteur de la confiance dans la monnaie que ces dernières reconnaissent (et émettent).
Dans votre liste d'hypothèses, à la fin, vous considérez celle selon laquelle l'État irlandais aurait émis des titres dans cette affaire : je ne vois pas le rapport.
Je vois plutôt ça comme un signe que vous faites un rapprochement entre "États" et "Banques centrales des États" bien trop serré au regard de la réalité, du moins flou.
Il s'agit d'une émission d'euros fiduciaires par la banque centrale irlandaise, pour refinancer des banques. Rien à voir avec une émission de titres par un État -- lesquels titres, à l'émission, ne pourraient justement pas être achetés par la banque centrale, nous le savons. Bien sûr, les montants créditeurs copieux (plus de 170 milliards d'euros) que la BCE (directement ou via la banque centrale irlandaise) a créé sur les comptes des banques irlandaises ont pour contreparties des titres (de dette), dont assurément une part pas trop faible d'obligations publiques, en principe (...) une part significative correspondant sans doute à des bons irlandais. Mais il ne peut s'agir que d'un rachat, considéré comme une prise en pension temporaire.
Une dernière précision me parait essentielle pour bien comprendre que l'action de la banque centrale (fut-ce celle de la banque centrale irlandaise, à supposer qu'elle ait une quelconque marge de manœuvre par rapport au cadre du SEBC, ce que je ne pense pas) ne peut avoir pour intention de financer indirectement l'État (irlandais, dans ce cas).
Puisque la valeur à la revente des titres publics irlandais avait plongé, les marchés financiers concernés anticipant un risque élevé de défaut de paiement des échéances encore dues, les taux ("valeur actuarielle", rapportant les taux nominaux aux gains prévus) avaient flambé en proportion inverse sur le marché secondaire. Par simple effet d'arbitrage entre l'option d'acheter sur le marché secondaire ou primaire, la flambée des taux se propage mécaniquement aux taux proposés pour l'achat des titres nouvellement émis.
A la base, l'injection de monnaie banque centrale (d'ampleur exceptionnelle) correspondait en bonne en partie à une forme d'intervention de la BCE de type "open market" pour calmer cette flambée sur les marchés obligataires. Une flambée qui avait poussé les taux sur la dette irlandaise à des niveaux plus que dangereux, mais les banques de chaque pays possèdent des titres publics d'autres pays et nous savons que ces crises obligataires se propagent et ne vont pas s'arrêter là, ni en termes géographiques ni en termes temporels.
Un tas de gens, et même pas mal de connaisseurs, ont alors dit que ça correspondait à une forme de "monétisation de dettes publiques". Ils savent bien, pourtant, que l'État ne reçoit rien de la part de la banque centrale et que sa dette ne diminue aucunement. Mais ces gens pensaient-là (en bon libéraux fanatiques, pour nombre d'entre eux, conscients ou non) au fait que, grâce à l'action de la BCE, l'État concerné pouvait continuer à se financer à des taux moins prohibitifs. En ce sens, la BCE contribuait à alléger sa dette...
Ce n'est pas simplement que ce raisonnement est purement virtuel. Il y a aussi qu'un raisonnement nettement moins virtuel démontre exactement le contraire : puisque l'effet de l'action de la BCE a été de permettre à l'État de continuer à emprunter, cet effet a aussi été, directement, de permettre à cet État de continuer à rembourser... Autrement dit, en pratique l'action de la BCE n'a pas eu pour effet d'alléger la dette de l'État irlandais mais, au contraire, de l'alourdir.
N'allez surtout pas croire que nous soyons là dans les virtualités : d'une part, à chaque échéance, un gouvernement d'État surendetté (ils le sont tous) est pris à la gorge au point qu'il n'a aucunement le choix et qu'il doit prendre des mesures immédiates, quelles qu'elle soient, pour se financer ; d'autre part, à chaque fois qu'il repousse le défaut de paiement, les "tours de vis antisociaux" sont de plus en plus violents. La dernière fois, par exemple, c'était l'armée qu'on envoyait contre les manifestants grecs. Même la reine d'Angleterre s'est ramassée des œufs sur sa Rolls...
Il est vrai que cette opération de refinancement dure, qu'elle est sans doute encore loin de prendre fin... A mon avis, cette "prise en pension" peut aisément durer... jusqu'à l'effondrement du système euro et la ribambelle de défauts publics qui marquera cet évènement. Et il est vrai qu'au final, on l'aura, la monétisation et l'annulation de dettes associée.
Mon premier commentaire (je complèterai ce message par la suite) concernera la "théorie de la création monétaire". 
Je veux bien qu'il y ait des piles de livres et des amas d'explications et de justifications tendant à la réalité de la "création monétaire", mais en interrogeant Google sous "théorie de la création monétaire"  je tombe du premier coup sur cet article qui correspond très bien à ma "trouvaille simple, intuitive mais fausse", pour reprendre les mots de Sam. Et je suppose qu'il y en a d'autres !
[Extrait de  "LE SYNDROME DE LA MONNAIE", par Helmut Creutz (voir http://leuven.pagesperso-orange.fr/creu … lation.htm )
"Il est bien clair que ces deux créations monétaires, les faux billets comme les crédits non associés à de l’épargne, font augmenter la demande potentielle sans être couverts par une production. En effet, seuls les crédits qui proviennent d’une épargne résultant d’une production sont couverts par des valeurs correspondantes réelles sur le marché. Donc, si les banques créaient véritablement des crédits sans disposer de dépôts des épargnants ou multipliaient le pouvoir d’achat d’un dollar, cela serait tout aussi répréhensible que la mise en circulation de faux billets. 
"Où est donc l’erreur de raisonnement des théoriciens [quand ils parlent de "création de monnaie par les banques – JR] ?
"L’erreur de la théorie classique de la création monétaire réside dans le fait qu’on additionne les avoirs ou les crédits se reconstituant l’un et l’autre au fil du temps, ou les postes de crédit, aux montants reçus au départ et qu’on déduit de cette addition qu’il y a une création monétaire ou une création de crédit. 
"En d’autres termes : cette théorie assimile l’utilisation multiple de l’argent à un accroissement, elle confond moyen de transport et opération de transport. Mais, pas plus que l’utilisation répétée de wagons ou de camions pour des transports n’entraîne un accroissement du nombre de wagons ou de camions, l’utilisation répétée d’argent pour des achats ou des prêts n’entraîne un accroissement de son montant [de même, plus les trains et les camions circulent vite ; plus le temps perdu en rupture de charge est réduit grâce aux containers ; plus un même nombre de camions et de trains permet de transporter de marchandises].
"L’erreur de raisonnement et d’interprétation des théoriciens de la création monétaire est sans aucun doute due en grande partie au fait que l’on continue à considérer les avoirs et les portefeuilles de crédit comme du numéraire. Or, en fait, il ne s’agit que de postes de comptabilisation qui documentent, comme cela a été dit plusieurs fois, le montant des prêts d’argent et les obligations de remboursement qui en résultent, sans que ceux-ci fassent augmenter la masse monétaire en circulation. C’est pourquoi tous les regroupements de numéraires et de dépôts sous la rubrique « masse monétaire » sont si discutables [...]".
Voilà qui nous renvoie à l'apologue de la Dame de Condé, utilisé par AJH au début de cette discussion sur la monnaie. J'avoue que je ne suis pas peu fier (vu ma grande ignorance en la matière) d'avoir fait naturellement la relation entre la monnaie dite "créée" par les banques et la fausse monnaie. 
La déconstruction claire et convaincante de la théorie de la création monétaire par  Creutz me conforte, n'en déplaise à Sam et à AJH, dans mon opinion antérieure : elle est en tout cas plus facile à se "mettre en tête" que les raisonnements circonvolutoires tendant à faire croire à des mécanismes magiques issus de la génération spontanée. 
Une précision cependant : je reconnais que par "monnaie" on peut entendre non seulement les billets et les pièces mais aussi tout instrument monétaire correspondant à un produit ou une épargne réels. Je n'en ai jamais douté, mais  mon précédent message pouvait donner l'impression du contraire. JR
Dernière modification par Jacques Roman (12-02-2011 02:48:45)
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@Jacques Roman
http://postjorion.wordpress.com/2009/12 … on-%C2%BB/
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"Création monétaire" (suite)
AJH(10137) :
Je suis allé voir votre source et pour ma part je n'y trouve rien qui contredise de manière convaincante l'explication de Creutz (mais peut-être fait-il partie de ces "nuls" dont vous parlez dans vos commentaires ?).
Je continue donc à penser :
– que les tenants de la "théorie de la création monétaire", sans être eux-mêmes des "nuls" en économie, confondent allègrement dépôt et valeur monétaire correspondant à un produit ou une épargne réels, ou plus précisément création monétaire  et augmentation des moyens de paiement (comme c'est dit explicitement dans "La création monétaire pour les nuls", auquel nous renvoie AJH). À elle seule, cette fausse prémisse  garantit des conclusions erronées ; 
– que la "création de monnaie" (NB : dans leurs meilleurs moments les partisans de la théorie de la création monétaire ont la pudeur de préciser : "monnaie de crédit") par comptabilisations successives d'un même dépôt initial n'est rien d'autre que de la manipulation de papier :
– que le système tient (un certain temps) pour l'unique raison que les titulaires de ces  prétendus "dépôts" ne se présentent pas tous en même temps aux guichets pour se faire verser l'équivalent monétaire de leur dépôt – sinon on s'apercevrait tout de suite que "dépôt" ne veut pas dire "création monétaire" !
– que seuls les États peuvent effectivement créer de la monnaie, ce qui leur permet enotamment, en dernière analyse, de modifier un peu la distribution des richesses entre les diverses catégories de la société (en jouant sur l'inflation et la dévaluation) ; 
– que la "création monétaire" par d'autres que l'État n'est rien d'autre que de la contrefaçon officiellement autorisée ou tolérée, de même que l'"assouplissement quantitatif" ("quantitative easing") pratiqué de M. Bernanke n'est rien d'autre que ce que nous appelons en termes ordinaires la "planche à billets".  
Il y a des théories économiques qui, pour fantasmagoriques qu'elles soient, permettent à certains (personnes et institutions) de prélever des bénéfices bien réels, quoiqu'injustifiés, à l'occasion d'opérations comptables largement fictives effectuées sur le dos des crédules ou des complaisants. La crise économico-financière actuelle et les crises antérieures illustrent très bien la fausseté et le danger de ces théories.
Au moins faisons tomber les masques. 
Sans compter qu'on n'aboutit généralement à rien et qu'on perd du temps en bâtissant des solutions sur des théories fausses. JR
Dernière modification par Jacques Roman (12-02-2011 04:22:05)
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Vous considérez que seuls les billets de banque sont de la monnaie .. votre raisonnement est faux de ce fait. Les billets de banque sont de la "monnaie centrale"
En France, on utilisa aussi des chèques, des virements de signes électroniques et des cartes de crédits... que tout le monde (le peuple) considère (de même que la Banque de France, la BCE, les universitaires et les économistes) comme de la "monnaie".
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AJH :
En effet, je considère que seuls les billets de banque ET LES PIÈCES sont constitutifs de la monnaie.
Ce qui ne m'empêche pas d'utiliser des chèques, des virements électroniques et des cartes de crédit : pas comme de la monnaie, mais comme des signes représentant eux-mêmes la monnaie – des signes monétaires secondaires si vous voulez. 
Il est en effet plus commode, à condition que les comptes soient bien tenus, de faire circuler des signes représentatifs de la monnaie que les billets et les pièces, de même qu'on s'est vite rendu compte qu'il était plus commode de faire circuler la monnaie plutôt que de troquer les produits et services. Les comptes sont bien tenus si on a la certitude qu'à tout moment on pourra accéder aux billets et aux pièces correspondant à la somme indiquée sur le signe monétaire secondaire.
Par conséquent :
– Tout signe monétaire secondaire ne représentant pas une quantité de monnaie (en pièces ou billets) existante et immédiatement disponible est un faux  ;
– Toutefois, les signes monétaires secondaires émis par l'État ou la banque centrale auront bien sùr toujours leur pendant en monnaie pour la bonne raison que l'État (la banque centrale) peut à tout moment faire fonctionner la planche à billets. Mais l'inflation et la dévaluation viennent à peu près automatiquement compenser  cette surémission régalienne de monnaie ou de signes monétaires secondaires par l'État – la surémission de signes monétaires secondaires par des particuliers ou des organismes privés se traduisant normalement par l'emprisonnement et la mise à l'amende ;
– – Il n'y a pas création de monnaie lorsqu'un particulier ou un organisme privé émet des signes monétaires secondaires (chèques, virements, et tout autre titre de dette ou de créance.) Dire le contraire est d'un symbolisme dangereux, car on facilite les activités du style Madoff en laissant croire que des morceaux de papier ou des lignes électroniques vaudraient quelque chose par eux-mêmes : c'est ce qui fait à mon avis la nocivité sociale de la théorie de la "création de monnaie". JR
Dernière modification par Jacques Roman (12-02-2011 12:46:36)
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Jacques 
Vous pouvez effectivement continuer à penser ce que vous voulez.. pour ma part j'ai plus confiance dans ce que pense (officiellement) la banque de France
http://www.banque-france.fr/archipel/pu … _etu_2.pdf
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Jacques Roman a écrit:
En effet, je considère que seuls les billets de banque ET LES PIÈCES sont constitutifs de la monnaie.
Jacques Roman a écrit:
– Tout signe monétaire secondaire ne représentant pas une quantité de monnaie (en pièces ou billets) existante et immédiatement disponible est un faux
Jacques, vous vous égarez avec des principes rigides qui peuvent peut être vous servir de ligne de conduite personnelle dans vos rapports avec les autres et avec l'argent, ce sont vos choix de vie, mais qui ne correspondent pas à la réalité vécue de millions de gens.
Que faites-vous de votre jugement personnel sur la plus ou bonne confiance que l'on peut accorder à quelqu'un ?
Un exemple réel : après avoir établi qu'il est digne de confiance, j'échange régulièrement des sommes de 20 à 50 € en billets de banque contre des chèques de la même valeur avec un voisin impécunieux vers le 20 du mois. Celui-ci me rembourse entre le 2 et le 5 du mois suivant.
Son chèque est bien un signe monétaire qui ne représente pas au 20 du mois une quantité de monnaie réellement existante puisqu'il est à découvert, mais ni sa banque, ni moi ne considérons pas pour autant qu'il s'agit d'un faux.
Si la législation suivait vos principes, il y aurait plus grand monde qui travaillerait, tous ceux qui émettent des chèques à encaisser plus tard ( pratiquement tout le monde l'a fait, un jour ou l'autre ) iraient en prison pour faux et usage de faux. 
J'en profite pour souligner au passage la courtoisie et la patience dont fait preuve André-Jacques face à vos objections qui gagneraient à être plus solides. ( Pour rester poli )
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Jacques, est-ce que vous avez lu ça : http://questionscritiques.free.fr/edito … 291110.htm ?
Si on n'est pas au courant de ça (c'était mon cas il n'y a pas longtemps), on ne comprend rien, ni à l'économie, ni à la politique, ni à la guerre.
Rien.
Je vous conseille de le lire, c'est éclairant, vraiment.
Amicalement.
Étienne.
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@Gilles,
La distinction faite par JR est évidemment sans fondement. Mais ceux qui payent en billets et pièces payent AUSSI avec des faux, comme nous l'apprend la Dame de Condé.
Le débat véritable est que les transactions (de troc) de font en VALEUR d'ESTIME, dans laquelle chaque contractant gère au mieux ses intérêts. Et que les effectuer en MONNAIE (quelle que soit sa forme matérielle) transforme ces transactions en VALEUR d' ECHANGE, dans laquelle le contractant perd beaucoup d'autonomie
Ce qui est fondamentalement différent.
Ceci ne peut marcher que si un CONSENSUS existe entre les acteurs de la transaction qui permet de faire concorder quelque peu ces deux valeurs.
Et il nécessite deux conditions:
- que l'ensemble des acteurs accordent une valeur d'estime assez homogène aux différentes marchandises ou prestations mises sur le marché.
- que ces mêmes acteurs soient placés dans des conditions de "libre arbitre" assez similaires par rapport à ces transactions, au moins dans celles qui conditionnent la satisfaction des besoins élémentaires, (autrement dit qu'il ne puissent pas de faire en position de force ou de faiblesse) 
C'est la BASE CONCEPTUELLE INDISPENSABLE  pour avoir CONFIANCE dans l'utilisation de la FAUSSE monnaie à laquelle nous sommes condamnés.
On voit bien qu'une condition NECESSAIRE est qu'il y ait un CONSENSUS DEMOCRATIQUE sur ces points, dont le système français avait posé des bases à la Libération.
Le discours sur la "mondialisation", dont on nous assène sans cesse qu'elle est inéluctable, n'a pour objectif de rendre INENVISAGEABLE cette condition pourtant fondamentale: un consensus international sur ces points étant évidemment impossible:
-le premier point par des considérations tout bonnement géographiques, historiques et politiques, qui indique que les "bonnes" valeurs d'estime ne peuvent être partout dans le monde celle, unique, "du marché" 
-le second par l'impossibilité de mener une politique nationale autonome dans ce contexte, qui INTERDIT de fait la DEMOCRATIE, et fait reculer partout ses acquis.
C'est la base de ce qu'il faut comprendre pour reprendre le pouvoir sur notre monnaie. Il faut que CHAQUE pays 
trouve son autonomie dans ces domaines.
Dernière modification par bernarddo (12-02-2011 20:26:25)
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Je ne résiste pas au plaisir de vous faire profiter d'un extrait du dernier article de Sapir
http://www.medelu.org/spip.php?article725
Dans le cadre institutionnel actuel, deux éléments sont déterminants :
* la règle de l’unanimité pour les décisions dans la zone euro
* l’absence de procédures formelles permettant d’exclure un pays une fois entré dans la zone.
Le premier de ces éléments rend extrêmement peu probable - et à vrai dire impossible - un accord sur une baisse du taux de change de l’euro, compte tenu des oppositions de politiques économiques qui existent entre pays membres. Le second désarme la zone euro contre une action unilatérale de l’un des pays membres.
En exploitant les défauts des dispositions du traité de Maastricht sur l’Union économique et monétaire (UEM) on peut imaginer que le gouvernement français, réquisitionnant la Banque de France (en application de l’article 16 de la Constitution) impose à cette dernière de reprendre les avances au Trésor et le principe d’un plancher minimal d’effets publics pour les banques opérant sur le territoire français. La monétisation immédiate du déficit et d’une partie de la dette (disons pour un montant de 400 milliards d’euros) s’accompagnerait de l’obligation, pour les banques françaises, de racheter les titres français restants, assurant rapidement une « re-nationalisation » de la dette du pays. Notons que l’épargne de la France suffit amplement pour assurer un flux régulier de financement au Trésor public.
Confrontées à une telle politique, les options des autres membres de la zone sont très limitées.
* La BCE peut décider d’augmenter brutalement ses taux pour « combattre » le risque inflationniste français. Mais, d’une part, une telle position se heurterait à l’opposition de très nombreux pays et, de l’autre, le gouvernement aurait toujours la possibilité de faire escompter des obligations privées par la Banque de France à un taux préférentiel. Ceci établirait un taux d’intérêt « français ».
* Une condamnation de la politique française est possible, mais ne serait d’aucun effet. L’imposition d’amendes (qui devraient être entérinées par la Cour de justice de Luxembourg) pourraient être immédiatement compensées par des retenues sur la contribution française au budget européen.
* Des mesures « protectionnistes » contre la France pourraient être envisagées. Cependant, outre qu’elles iraient à l’encontre de toute la politique de l’Union européenne et de sa philosophie même, elles attireraient immédiatement des mesures similaires du gouvernement français. N’oublions pas que la France est un point de passage obligé pour une partie du commerce intra-européen. Un effet de dissuasion empêcherait la mise en application de telles mesures.
On s’aperçoit rapidement que la zone euro est impuissante face à une telle politique (sans parler des effets d’imitation qu’elle pourrait engendrer).
En fait, ce serait une réédition de la situation de 1992-1993 lors de la dissolution de l’URSS : la Banque centrale de Russie (BCR) s’est trouvée désarmée face à la politique menée par les banques centrales des autres pays de la Communauté des Etats indépendants (CEI) au sein de la zone rouble. La solution de la BCR a été de dissoudre cette zone.
Dernière modification par AJH (15-02-2011 07:33:37)
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Merci André-Jacques, 
il est tonique, ce Sapir ! Ça fait du bien.
Étienne.
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Bonjour, personne ne m'a répondu jusqu'à présent. Quels sont les risques en cas de retour à une monnaie nationale que les spéculateurs fassent effondrer la monnaie exprès pour mettre à genou notre gouvernement financièrement ?
Comment se protéger contre ce risque ?
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Sandy a écrit:
Bonjour, personne ne m'a répondu jusqu'à présent. Quels sont les risques en cas de retour à une monnaie nationale que les spéculateurs fassent effondrer la monnaie exprès pour mettre à genou notre gouvernement financièrement ?
Comment se protéger contre ce risque ?
Comment faire pour faire effondrer une monnaie nationale non convertible (si hypothèse d'une monnaie nationale au sein d'une monnaie "européenne" commune) ?
Si la monnaie est sur les marchés comme n'importe quelle autre (sauf pays où la monnaie n'est pas exportable ; Tunisie, Maroc par exemple), nous n'avons besoin de "l'échanger" que pour couvrir nos besoins de devises (solde négatif des échanges commerciaux par exemple)... ca jouerai sur des montants faibles.
Enfin, il y aurait des monnaies bien plus faibles que le franc à attaquer en premier pour les spéculateurs...
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Monnaie commune/monnaie nationale
À propos de la question posée par Sandy (10157) :
La monnaie nationale convertible exclusivement par rapport à la monnaie commune pourrait, il me semble, faire l'objet d'une spéculation indirecte par l'intermédiaire de la monnaie commune. 
C'est d'ailleurs ce que nous voyons se produire maintenant. Il n'y a pas, c'est vrai, de monnaies nationales, mais il y a des politiques monétaires nationales (Grèce, Espagne, Allemagne, etc.), et l'on voit bien comment ces politiques nationales retentissent sur les cours mondiaux de la monnaie euro. Ce serait évidemment encore plus vrai si ces politiques étaient incarnées par des monnaies nationales.
Pour que la spéculation contre la monnaie commune (et indirectement les monnaies nationales) ne se produise pas, il faudrait que les autorités monétaires communes imposent un taux de conversion réaliste entre la monnaie nationale et la monnaie commune. C'est ce arrivera bien sûr (sans quoi, à quoi servirait la monnaie commune ?), et par conséquent, dans ce système comme dans le système classique de monnaies nationales indépendantes, il y aura risque d'effondrement de la monnaie nationale sauf mesures nationales restrictives comme pour la Grèce actuellement.
Toutefois, le risque d'effondrement d'une monnaie nationale reposant sur une monnaie commune donnée serait moins important que dans le système des monnaies nationales totalement indépendantes, puisque automatiquement réparti sur l'ensemble des monnaies nationales par l'intermédiaire de la monnaie commune. 
Le système monnaie commune/monnaie nationale se présente donc en fait comme un système d'assurance des monnaies nationales. La prime versée par l'assuré (sous forme de dévaluation ou de politiques de rigueur) dépendrait du risque encouru par l'assureur. JR
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François Hollande et la dette publique!
http://www.vimeo.com/19876970
Accablant....
Dernière modification par AJH (16-02-2011 19:02:47)
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@Jacques Roman
(Message n°10163 )
Il faut considérer que les parités des monnaies nationales seraient "politiquement" révisées tous les ans par exemple en fonction des résultats économiques et en premier lieu des soldes des échanges commerciaux
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AJH a écrit:
François Hollande
Non mais ce mec fait des raisonnements dignes d'un junkee sous perfusion d'héroïne pure !
Dire qu'il y a neuf ans il m'a serré la main. La prochaine fois je lui crache à la gueule; et encore, ça sera gentil.
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François Hollande et la dette publique
J'ai vu la vidéo et je trouve les commentaires de François Hollande consternants de résignation venant d'un membre éminent du Parti socialiste.
Ce qui me choque le plus (parce que c'est un problème qu'on pourrait régler plus facilement que les autres), c'est l'acceptation indiscutée du rôle des agences de notation. Ces agences de notation sont privées, ce qui veut dire que leur seul mobile est le profit : il faudrait donc leur interdire de noter les États et les pouvoirs publics et réserver cette fonction  de contrôle (qui ne prendrait pas forcément la forme d'une notation) aux organismes publics nationaux  et internationaux.
Dans une perspective plus générale, la nationalisation des banques semble très souhaitable. Mais peut-on nationaliser les banques dans un pays donné et pas dans les autres sans soumettre le premier à des pressions financières insoutenables ? C'est au niveau mondial que ces questions doivent se régler.  
En référence au message 10168 d'AJH : c'est bien comme ça que je vois les choses. Dans l'hypothèse  d'un système monnaie commune/monnaie nationale non convertible sauf dans la monnaie commune, la monnaie nationale devrait être contrôlée périodiquement par les autorités responsables de la monnaie commune (pour fixer les parités). lJR
Dernière modification par Jacques Roman (17-02-2011 03:16:21)
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Jacques Roman a écrit:
Dans une perspective plus générale, la nationalisation des banques semble très souhaitable.
Je pense qu'il vaudrait mieux nationaliser l'émission de monnaie et interdire aux banques d'en créer (je parle évidemment de toute la monnaie que nous, les "agents non bancaires" utilisons, c-à-d monnaie scripturale secondaire dite "monnaie de crédit")
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AJH : nationaliser l'émission des espèces : oui, bien sûr.
Mais nationaliser ce vous appelez  la "création de monnaie scripturale", c'est-à-dire (de mon point de vue) la mise en place d'un ensemble des moyens de paiement autre que la monnaie en espèces, est-ce bien possible ? 
Le rôle des banques, privées ou autres, n'est-il pas justement de mettre en place des moyens de paiement (des instruments comptables) évitant d'avoir à manipuler les espèces ?  
La question de la nationalisation des moyens de paiement ne se poserait pas si les banques elles-mêmes étaient nationalisées. JR
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@Jacques Roman
Je l'ai déjà expliqué: il est inutile de nationaliser les banques si on leur demande un taux de couverture de 100% .. elle ne pourront plus créer de crédit qui ne soit pas couvert par de la monnaie centrale (donc "nationalisée".
Elle ne pourront plus qu'être intermédiaires entre épargnants et emprunteurs.
Seule la banque de france pourra émettre de la nouvelle monnaie qui sera versée au Trésor Public, et donc "le surplus" aboutira en épargne pour être prêté par les banques .
Ceci dit quelques banques secondaires "nationales" pourraient faire concurrence aux banques commerciales et drainer une partie de l'épargne: réactiver la banque secondaire du Trésor Public (banque des fonctionnaires) qui existait avant 2000, serait déjà une avancée: il a été interdit par Bruxelles 
http://www.fauxmonnayeurs.org/articles. … &pg=21
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Ce qui veut donc dire que les banques privées pourront continuer à créer toute la monnaie scripturale qu'elles voudront à condition de pouvoir verser sans délai les sommes correspondantes en billets et en pièces si on leur en fait la demande : nous sommes bien d'accord ? JR
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Jacques Roman a écrit:
Ce qui veut donc dire que les banques privées pourront continuer à créer toute la monnaie scripturale qu'elles voudront à condition de pouvoir verser sans délai les sommes correspondantes en billets et en pièces si on leur en fait la demande : nous sommes bien d'accord ? JR
Non, l'obligation de détenir en monnaie centrale l'équivalent des crédits a pour conséquence qu'elles ne peuvent pas multiplier la monnaie centrale... rien à voir avec la demande de billet (je précise: en fait si, puisque les banques ne peuvent acheter des billets à la banque centrale qu'avec de la monnaie centrale)
Aujourd'hui, si on fait abstraction des demandes de billets et des règles de Bâle, avec 2% de réserves obligatoires leur "capacité multiplicatrice" théorique est de 50
Dernière modification par AJH (18-02-2011 09:59:20)
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AJH, je me suis mal exprimé (je n'ai pas encore une vue bien claire des mécanismes monétaires).  
Par "pourront continuer à créer toute la monnaie scripturale qu'elles voudront à condition de pouvoir verser sans délai les sommes correspondantes en billets et en pièces" je voulais dire que les banques devraient être couvertes à 100 à à tout moment (par des espèces, par des moyens de paiement autres que des espèces mais eux-mêmes couverts à 100 % par des espèces – "monnaie 100 %"), et qu'elles ne puissent pas émettre de moyens de paiement excédant le montant de la couverture monétaire ("monnaie 100 %").
Il faudrait donc bien qu'au bout du compte tout moyen de paiement puisse être instantanément échangé contre des espèces, même si l'on peut accepter en remboursement d'autres moyens de paiement dans lesquels on a entièrement confiance au m)me titre que si c'étaient des espèces.
Est-ce que c'est bien ça ? 
Merci.  Pardon de vous embêter. JR
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La monnaie centrale nécessaire aux  banques commerciales  pour assurer  les fuites (demande moyenne de 13% en billets de banque, les 2% de réserves obligatoire, et les soldes éventuels de compensation qui sont nuls si on considère l'ensemble du système bancaire commercial) est émise par la banque centrale lors de mise en pension d'obligations éligibles (notés AAA) et les économistes considèrent:
-  soit le cas du multiplicateur de crédit (lorsque la banque ou le système bancaire crée la monnaie scripturale secondaire à partir d'un montant pré-existant en monnaie centrale), 
- soit le cas du diviseur où la mise en route du processus de création monétaire est "inversé": les banques commerciales ont le premier rôle et ne s'occupent pas de la disponibilité ou non de réserves (en monnaie centrale) excédentaires, la banque centrale les refinancera ensuite, parce qu'elle ne peut faire autrement sous peine de bloquer le système de crédit.
Donc, même à l'heure actuelle, en cas de "bank run" il est probable que la banque centrale fournirait tous les billets demandés.
Les réserves intégrales (couverture à 100%) ont un "sens" qui dépasse ce problème de fourniture d'espèces (qui n'en est pas un à mon avis). C'est que:
1 - Toute la monnaie scripturale est alors garantie par la banque centrale (au même titre que les espèces)
2 - C'est la banque centrale qui est 'in fine' l'émettrice de monnaie, donc les intérêts d'une création monétaire nouvelle reviennent à la banque centrale, donc à la collectivité
3 - Les banques commerciales ne gardent que la capacité d'être intermédiaires entre les épargnants et les emprunteurs, donc de se rémunérer sur le différentiel de leur "intermédiation"
Dernière modification par AJH (18-02-2011 11:41:22)
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Merci AJH [10181], ça devient plus clair.  
Sur cette base, il me semble que l'effondrement de l'euro n'est pas près de se produire.  JR
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Jacques Roman a écrit:
Merci AJH [10181], ça devient plus clair.
Sur cette base, il me semble que l'effondrement de l'euro n'est pas près de se produire. JR
Là, je ne vois pas trop le rapport ?
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Je veux dire que dans les conditions que vous décrivez la BCE pourra (si nécessaire) imprimer autant d'euros qu'elle voudra : au besoin, l'acceptation unanime des pays de la la zone euro lui suffira pour passer par-dessus les dispositions des traités : les spéculateurs n'ont qu'à bien se tenir !
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Jacques Roman a écrit:
Je veux dire que dans les conditions que vous décrivez la BCE pourra (si nécessaire) imprimer autant d'euros qu'elle voudra : au besoin, l'acceptation unanime des pays de la la zone euro lui suffira pour passer par-dessus les dispositions des traités : les spéculateurs n'ont qu'à bien se tenir !
La création monétaire n'est-elle pas un pouvoir régalien?
Bon, l'erreur actuelle est d'avoir transféré à une entité "supra nationale" ce pouvoir... mais il ne tient qu'à nous (en votant pour le bon candidat - http://engagement2012.wordpress.com ) de le récupérer.
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En cas de crise économique, l’État, parce qu’il est inféodé au libre-échange, rachète la fausse monnaie d’échange, mais avec quoi ? Il doit accepter de payer la monnaie d’échange fictive avec ce qu’il peut prélever sur la part de la plus-value qui a été préalablement traduite en valeur de réciprocité (retraites, allocations, budget de l’éducation nationale, sécurité sociale). La transformation en monnaie d’échange du capital de valeur de réciprocité détruit l’économie de réciprocité (l’économie dite également sociale). L’exclusion et le chômage sont les solutions que le capitalisme impose à la société pour garantir ses privilèges. N’est-ce pas ce qui est institué lorsque l’État se met au service des banques ? La valeur de réciprocité comptée en valeur d’échange s’évanouit : ne reste entre les partenaires du libre-échange que la stricte réalité de la valeur d’échange.
Si l’on se réfère à présent à un système de réciprocité centralisée, il n’est plus possible de se donner une représentation de la croissance de la valeur car toutes les prestations sont focalisées sur un seul centre de redistribution qui décide de façon souveraine de la valeur de la monnaie. L’anticipation est alors indéterminée. La grâce du Prince ou celle de Dieu est l’ultime référence de la valeur de la monnaie. La spéculation capitaliste qui subjuguerait un système de redistribution pourrait se développer indéfiniment.
À quoi peuvent bien servir les catégories : valeur de renommée et monnaie de renommée, valeur de réciprocité et monnaie de réciprocité symétrique... ?
À dénoncer les amalgames qui permettent au Libéralisme économique d’articuler les aspirations sociales sur l’appétit des privilégiés.
Elles montrent aussi comment sortir du système capitaliste.
Que la monnaie ne puisse plus se définir comme valeur d’échange, ni au niveau de la production ni au niveau de la consommation, qu’elle devienne fictive et ne soit légitimée que par des fictions politiques, l’apparente à la monnaie de redistribution. Dès lors, ces fictions politiques ne devraient être fondées que par la Loi... Et la Loi ne devrait pas dépendre de l’imaginaire des uns ou des autres mais résulter de la délibération, de la démocratie économique qui exige la parité des uns et des autres ou plus exactement la réciprocité symétrique car seule la réciprocité peut engendrer une résultante qui puisse être commune à tous.
Il n’est pas étonnant que se développent, dans le moment même où le système capitaliste devient néoténique, les mots de solidarité, de justice sociale, d’ordre mondial, de monnaie unique...
La “fin du système capitaliste” n’est pas la fin de l’économie mais une mue qui remplace une vieille peau par une neuve. Il ne s’agit pourtant pas comme dans les crises précédentes d’une mue qui signifie l’accroissement de volume du serpent, il s’agit de l’abandon de la carapace de la chrysalide : l’humanité prend peut-être son envol vers d’autres objectifs que ceux d’un matérialisme primitif.
Deux théories sont universelles :
- La théorie de l’échange qui se soutient de la logique classique prétend dominer la nature physique et améliorer les conditions matérielles de l’existence.
- La théorie de la réciprocité qui requiert la Logique du contradictoire pour maîtriser outre l’énergie physique, l’énergie vivante et l’énergie psychique.
La Théorie de la Réciprocité interprète de nombreuses prestations autrement que la Théorie du Libre-échange. Elle propose des structures de production qui produisent un lien social de nature éthique et – en même temps ou par voie de conséquence – améliorent l’existence de tous.
in extenso ici … 
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Je ne sais plus si j'ai déjà cité ce dernier article de Jacques Sapir
http://www.medelu.org/spip.php?article725
Extrait
    
Dans le cadre institutionnel actuel, deux éléments sont déterminants :
* la règle de l’unanimité pour les décisions dans la zone euro
* l’absence de procédures formelles permettant d’exclure un pays une fois entré dans la zone.
Le premier de ces éléments rend extrêmement peu probable – et à vrai dire impossible – un accord sur une baisse du taux de change de l’euro, compte tenu des oppositions de politiques économiques qui existent entre pays membres. Le second désarme la zone euro contre une action unilatérale de l’un des pays membres.
En exploitant les défauts des dispositions du traité de Maastricht sur l’Union économique et monétaire (UEM) on peut imaginer que le gouvernement français, réquisitionnant la Banque de France (en application de l’article 16 de la Constitution) impose à cette dernière de reprendre les avances au Trésor et le principe d’un plancher minimal d’effets publics pour les banques opérant sur le territoire français. La monétisation immédiate du déficit et d’une partie de la dette (disons pour un montant de 400 milliards d’euros) s’accompagnerait de l’obligation, pour les banques françaises, de racheter les titres français restants, assurant rapidement une « re-nationalisation » de la dette du pays. Notons que l’épargne de la France suffit amplement pour assurer un flux régulier de financement au Trésor public.
Confrontées à une telle politique, les options des autres membres de la zone sont très limitées.
* La BCE peut décider d’augmenter brutalement ses taux pour « combattre » le risque inflationniste français. Mais, d’une part, une telle position se heurterait à l’opposition de très nombreux pays et, de l’autre, le gouvernement aurait toujours la possibilité de faire escompter des obligations privées par la Banque de France à un taux préférentiel. Ceci établirait un taux d’intérêt « français ».
* Une condamnation de la politique française est possible, mais ne serait d’aucun effet. L’imposition d’amendes (qui devraient être entérinées par la Cour de justice de Luxembourg) pourraient être immédiatement compensées par des retenues sur la contribution française au budget européen.
* Des mesures « protectionnistes » contre la France pourraient être envisagées. Cependant, outre qu’elles iraient à l’encontre de toute la politique de l’Union européenne et de sa philosophie même, elles attireraient immédiatement des mesures similaires du gouvernement français. N’oublions pas que la France est un point de passage obligé pour une partie du commerce intra-européen. Un effet de dissuasion empêcherait la mise en application de telles mesures.
On s’aperçoit rapidement que la zone euro est impuissante face à une telle politique (sans parler des effets d’imitation qu’elle pourrait engendrer).
En fait, ce serait une réédition de la situation de 1992-1993 lors de la dissolution de l’URSS : la Banque centrale de Russie (BCR) s’est trouvée désarmée face à la politique menée par les banques centrales des autres pays de la Communauté des Etats indépendants (CEI) au sein de la zone rouble. La solution de la BCR a été de dissoudre cette zone.
A rajouter à cet article
http://www.marianne2.fr/Jacques-Sapir-l … 02879.html
Extrait
On voit que l’épargne des ménages français est plus que suffisante pour soutenir le déficit public. En fait, après l’Espagne, c’est bien notre pays qui a le taux d’épargne le plus élevé.
Cette politique permettrait de mettre rapidement en place les mesures suivantes :
- Établissement d’un pôle public du crédit dont l’émission d’obligations sera souscrite par la Banque de France (la banque postale pourrait en être le noyau) et qui servira au financement du logement (prêt aux ménages) et des infrastructures.
- Établissement d’un pôle séparé pour le financement des PME-PMI avec possibilité de prises de participations soit selon la formule de l’actionnaire « dormant » pour une période de 5 à 10 ans (puis revente des actions) soit selon la formule du partenariat Public-Privé.
- Lois bancaires séparant précisément les banques d’investissements et les banques de dépôts.
- Interdiction des SPV (Spécial Pur pose Veines) et réglementation stricte des Fonds d’investissement. Interdiction des opérations de Hedge Funds sur les titres français (avec le système de la licence pour les opérations en bourse).
- Annulation des directives européennes concernant les activités en réseau (SNCF,GDF, EDF) et renationalisation de ces sociétés.
- Lancement d’une politique industrielle visant au renforcement des gains de productivités et à des grands projets d’investissement.
Confrontées à une telle politique, les options de nos partenaires sont très limitées.
1- La BCE peut décider d’augmenter brutalement ses taux pour « combattre » le risque inflationniste français. Mais d’une part une telle position se heurtera à l’opposition de très nombreux pays et de l’autre, nous aurions toujours la possibilité de faire escompter des obligations privées par la Banque de France à un
taux préférentiel. Ceci rétablirait un taux d’intérêt « français », qui pourrait être défini en étroite collaboration par la Banque de France et le Ministère de l’Industrie.
2- Une condamnation de la politique française est possible, mais ne serait d’aucun effet. Des mesures d’amendes (qui devraient être entérinées par la cour de Luxembourg) pourraient être immédiatement compensées par des retenues sur notre contribution au budget européen.
3- Des mesures « protectionnistes » contre la France : outre que ceci irait contre toute la politique de l’Union Européenne et sa philosophie même, elles attireraient immédiatement des mesures similaires du gouvernement français. N’oublions pas que la France est un point de passage obligé pour une partie du commerce intraeuropéen. Un effet de dissuasion empêcherait la mise en application de telles mesures.
On s’aperçoit rapidement que la zone Euro est désarmée face à une telle politique (sans parler des effets d’imitation qu’elle pourrait engendrer). En fait, c’est la réédition de la situation de 1992-1993 lors de la dissolution de l’URSS où la Banque Centrale de Russie s’est trouvée désarmée face à la politique menée par les banques centrales des pays de la CEI au sein de la
zone Rouble. La solution de la BCR a été de dissoudre la zone Rouble.
De fait, la menace la plus importante serait celle d’une sortie de l’Euro de l’Allemagne et de ses alliés (Autriche, Danemark, Pays-Bas, Finlande). Quelle en serait la conséquence ? Si l’Allemagne met à exécution sa menace, c’est elle qui dissout la zone Euro et qui se prive de l’accès garanti aux marchés des grands pays (Espagne, France et Italie) sans risque de dévaluation. Notons qu’une zone DM reconstituée serait affectée par un fort mouvement haussier important de son taux de change que ce soit par rapport au Dollar ou aux autres monnaies….
Il y a donc gros à parier que l’Allemagne réfléchira à deux fois avant de mettre sa menace à exécution. Mais, si elle le fait, nous sommes néanmoins gagnant (option 2). Il nous faudrait alors nous rapprocher de l’Espagne et de l’Italie pour trouver un accord sur des parités respectives de nos monnaies sous conditions :
- D’un contrôle des capitaux communs pour que les monnaies ne soient plus victimes des spéculations.
- De fluctuations concertées.
- De dévaluations différentielles tous les ans ou les deux ans si nécessaire.
Il convient dès lors de se préparer à une possible explosion de la zone Euro (par l’introduction de contrôles de capitaux importants en mettant la cellule TRACFIN à contribution pour ce faire). En cas d’explosion de la zone Euro, cela nous permettrait de pratiquer des taux d’intérêts administrés.
De ce point de vue, le discours qui commence à se répandre sur une « sortie de l’Euro » est très avantageux car il conforte nos partenaires dans l’opinion que la France est réellement prête à assumer un éclatement de la zone Euro. Il contribue à construire notre crédibilité.
Les failles du traité de l’UEM sont aujourd’hui évidentes. Les défauts de l’Euro sont bien connus et ne sont pas contestables. Nous avons la possibilité de forcer la main à nos partenaires pour réviser en profondeur le fonctionnement de la zone Euro et, à terme, la transformer en une monnaie commune. Il faut mettre la crise de notre côté en menant une politique qui ne laisse à nos partenaires que le choix entre accepter nos positions ou provoquer la dissolution de la zone Euro dans des conditions qui leur seraient très défavorables.
Dernière modification par AJH (23-02-2011 11:24:05)
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