Forum du plan C : pour une Constitution écrite par et pour les Citoyens

Ce n'est pas aux hommes au pouvoir d'écrire les règles du pouvoir.
Les membres de l'Assemblée constituante doivent être tirés au sort
et, bien sûr, inéligibles aux fonctions qu'ils instituent eux-mêmes.

Vous n'êtes pas identifié.

Bienvenue :o)

Bonjour :o)
Ici, depuis le 1er janvier 2006, nous parlons d'un sujet que les politiciens de métier voudraient bien garder pour eux : nous parlons de la Constitution, de ce texte absolument fondamental pour tous les citoyens (et pourtant complètement négligé par eux), de ce texte qui pourrait nous protéger tous contre les abus de pouvoir si nous le faisions nôtre au lieu d'en abandonner la maîtrise à ceux-là mêmes qu'il est censé contrôler.
Nous discutons principe par principe, méthodiquement. Nous avons d'abord suivi le plan de mon document "Les grands principes d'une bonne Constitution", mais nous avons ensuite élargi nos thèmes à partir de vos réflexions, critiques et suggestions. C'est simplement passionnant. Ce que nous avons mis au clair sur la monnaie, sur le vote blanc, sur les vertus méconnues du tirage au sort et sur le référendum d’initiative populaire, par exemple, est enthousiasmant.
Le prolongement de cette réflexion constituante, c’est d’écrire enfin nous-mêmes un exemple de constitution, article par article. C’est ce qui se passe sur la partie wiki-constitution de ce site. Je vous invite à venir y participer également, ne serait-ce que sur un article ou deux. Vous verrez, c’est passionnant ; on sent vite qu’on est là sur l’essentiel, sur la seule vraie cause (et aussi la solution !) de nos impuissances politiques.
C’est un projet pédagogique en quelque sorte, un objet concret, réel, qui montre que 1) c'est possible : des hommes dont ce n'est pas le métier peuvent écrire une Constitution, et 2) c'est beaucoup mieux : quand ils n'écrivent pas des règles pour eux-mêmes, quand ils n'ont pas un intérêt personnel à l'impuissance des citoyens, les délégués constituants écrivent les règles d'une authentique démocratie. Merci à tous pour ce travail formidable.
Amitiés. Étienne.
[19 août 2012 : ATTENTION : pour cause de spam ultra-actif mi 2012, je FERME la possibilité aux nouveaux venus de créer un compte sans moi : il faut m'écrire à etienne.chouard@free.fr (EN ME DONNANT LE PSEUDO QUE VOUS VOULEZ) et je créerai votre compte à votre place. Il faudra ensuite venir ici pour définir un nouveau mot de passe. Désolé, mais les spammeurs deviennent infects et je n'ai pas le temps de gérer les spams (je préfère vous aider un à un à nous rejoindre). Au plaisir de vous lire. ÉC]

#321 02-02-2008 10:00:10

AJH
Membre
Message n°3211
Lieu: Aix en Provence
Date d'inscription: 18-08-2006
Messages: 1559
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Instit a écrit:

Quelle sera la réaction du peuple ?

Je crains, hélas, qu'elle soit nulle...
Est ce parce que l'information n'est pas passée, ou simplement parce que les citoyens en sont à se désintéresser de l'Europe?

Les prochaines élections du Parlement Européen devraient nous éclairer sur ce point..  et comme de plus en plus je pense qu'on ne peut pas reconstruire sur des fondations branlantes, je voterai pour ceux qui tentent de faire "éclater" l'Europe, pour en reconstruire une nouvelle.
La question à laquelle je n'ai pas encore trouvé de réponse est "qui va proposer ceci et en faire son thème politique?"


L'utopie, c'est ce qui n'a pas encore été essayé (T. Monod)
http://www.societal.org

Hors ligne

 

#322 02-02-2008 13:45:16

Jacques Roman
Membre
Message n°3213
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Le peuple et la Cour de justice de l'UE en tant qu'acteurs politiques

Le peuple ne réagit pas comme un député, un président ou un simple citoyen.  Il faut que l'opinion publique se forme et qu'elle ait l'occasion pour se manifester, et ça prend du temps : alors, en effet, les européennes de 2009 ?

En ce qui concerne les tribunaux, il n'y a rien de plus beau et de plus démocratique (à mon avis) que la loi du 16 fructidor an III qui a fait "itérative défense au tribunaux de connaître des actes d'administration" : ce qui signifie en gros que les tribunaux doivent se contenter de faire application de la loi existante aux cas particuliers (au besoin en procédant par indemnisation), sans se substituer aux pouvoirs législatif et exécutif, ni bien sûr au souverain (la nation, le peuple). 

On pourrait penser à l'application directe de ce principe général du droit français aux tribunaux internationaux comme la Cour de justice de l'UE - mais voilà : les cas particuliers concernent alors des États (défendeurs ou demandeurs devant la Cour) ce qui modifie fondamentalement la donne parce que les questions soulevées sont presque toujours des questions d'administration (de gouvernement). 

La sauvegarde est donc dans la position adoptée par le Conseil constitutionnel français, qui se reconnaît compétence ultime pour décider si une loi (française ou européenne) enfreint la constitution française.   JR

Hors ligne

 

#323 02-02-2008 16:06:48

Instit
Membre
Message n°3214
Date d'inscription: 20-10-2007
Messages: 446

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Le combat républicain sur internet est un combat très intéressant. Nos ennemis ne viennent pas combattre sur internet à visage découvert. Nos ennemis avancent masqués.

Je vais prendre l'exemple du site " Expression publique ".

http://www.expression-publique.com/expr … e/main.php

Le site " Expression publique " est à première vue un site citoyen. Ses deux slogans sont :

- " Pour entendre et être entendus ".

- " Nous transmettons vos avis aux décideurs ".

En réalité, ce site est un instrument de propagande de nos ennemis. Ce site est financé par :

1- L’entreprise privée Veolia. Henri Proglio, PDG de Veolia, était au Fouquet’s pour fêter l’élection de Sarkozy le 6 mai 2007. Sans commentaire.

2- L’entreprise privée Air France. Jean-Cyril Spinetta est PDG d’Air-France depuis sa nomination par le gouvernement Jospin, le 7 octobre 1997. Jospin privatise partiellement Air France le 10 février 1999. Raffarin finit de privatiser Air France en 2004. Proche des socialistes, Spinetta reste PDG.

Qui trouvons-nous au conseil d’administration d’Air France ?

- Patricia Barbizet. En 2002, elle a été classée par le magazine Fortune quatrième femme la plus puissante de l’Europe du business. Elle est présidente du conseil de surveillance du Groupe PPR (Pinault-Printemps-Redoute).

- Jean-François Dehecq, le PDG de Sanofi-Aventis.

- Jean-Marc Espalioux, le président du Directoire du groupe Accor.

- Pierre Richard, le président du conseil d’administration de Dexia (en compagnie de Denis Kessler, autre administrateur de Dexia)

- Frits Bolkestein. Vous vous rappelez la fameuse « Directive Bolkestein » ? C’est lui !

Bref, que des philanthropes !

Prenons un exemple de propagande : ce site " Expression publique " lance un sondage auprès de tous les internautes sur le traité de Lisbonne. Il pose des dizaines de questions sur le traité de Lisbonne et sur sa ratification ... sauf une ! Il ne pose pas LA question la plus importante !

" Etes-vous pour la ratification du traité de Lisbonne :
- par le Parlement français ?
- ou par référendum ? "

Nos ennemis savent que la réponse serait en faveur d'un référendum, donc ils ne posent pas la question !

Deuxième exemple. Dans ce pseudo-sondage, nos ennemis posent la question numéro 1 : " D'après ce que vous en connaissez, le traité européen de Lisbonne, dit "traité simplifié", vous paraît-il… "

Propagande !

En réalité, le traité de Lisbonne n'est pas un traité simplifié ! Le traité de Lisbonne a 281 pages ! Par comparaison, le Traité Etablissant une Constitution pour l’Europe que nous avions reçu dans notre boîte aux lettres en 2005 n'avait que 191 pages.

Troisième exemple. Dans ce pseudo sondage, nos ennemis posent la question numéro 6 : " Approuvez-vous ou désapprouvez-vous le fait que le traité de Lisbonne prévoie les changements suivants par rapport au projet de Constitution européenne : L'abandon de la référence à l'objectif de mise en œuvre d'une "concurrence libre et non faussée" ?

Propagande !

En réalité, le traité de Lisbonne parle de la concurrence libre et non faussée comme étant un principe (et non un objectif).

« Aux fins énoncées à l’article 3 du traité sur l’Union européenne, l'action des États membres et de l’Union comporte, dans les conditions prévues par les traités, l'instauration d'une politique économique fondée sur l'étroite coordination des politiques économiques des États membres, sur le marché intérieur et sur la définition d'objectifs communs, et conduite conformément au respect du principe d'une économie de marché ouverte où la concurrence est libre. »

Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, Troisième partie, Titre VIII, Article 119, Alinéa 1, page 102.

Quatrième exemple. Dans ce pseudo-sondage, nos ennemis posent la question 6 :
" Approuvez-vous ou désapprouvez-vous le fait que le traité de Lisbonne prévoie les changements suivants par rapport au projet de Constitution européenne : " L'abandon de la partie III de la Constitution européenne sur les dispositions économiques et sociales ? "

Propagande !

En réalité, le traité de Lisbonne garde les dispositions économiques et sociales de la Constitution européenne. Je cite seulement l'article 206 du traité de Lisbonne. Cet article consacre le libre-échange mondial généralisé :

« Par l'établissement d'une union douanière conformément aux articles 28 à 32, l'Union contribue, dans l’intérêt commun, au développement harmonieux du commerce mondial, à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et aux investissements étrangers directs, ainsi qu'à la réduction des barrières douanières et autres. »

Etc.

J'en ai marre d'écrire.

Ma conclusion : ce site est à vomir.

Hors ligne

 

#324 02-02-2008 18:42:52

Sandy
Membre
Message n°3215
Date d'inscription: 28-11-2006
Messages: 2421

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Oui en effet il y a une large désinformation sur le traité de Lisbonne mais comment faire, on peut aller jusqu'à mettre noir sur blanc les preuves que c'est faux devant leurs yeux ils continuent de dire toutes ces choses. Vraiment tout est fait pour brouiller les pistes à propos du Traité de Lisbonne et nous semblons bien impuissants.

Hors ligne

 

#325 02-02-2008 19:11:07

Étienne
Message n°3217
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Chers amis,

vous avez peut-être lu ces jours-ci que je monte demain à Paris pour protester lundi à Versailles contre le coup d'État.
Je serai donc probablement moins présent que d'habitude (en fonction des connexions que je pourrai trouver sur place) hmm

Lundi, je dois participer à un débat sur LCP à 17 h : ça se passe au Congrès même.
On m'a dit que nous allions être nombreux et je pense que je n'aurai donc que quelques minutes.
Je ne sais pas comment je vais rester poli avec nos prétendus "représentants" : contre notre gré, sciemment, hypocritement, ils auront à peine bradé aux industriels et aux banquiers (qui les font élire et réélire) notre bien le plus précieux — notre souveraineté, ce droit des peuples à disposer d'eux-mêmes gagné par nos grands-parents et qu'on ne leur avait pourtant confié que temporairement — et, venant juste d'anéantir l'État de droit en nous imposant une effrayante confusion des pouvoirs, ils auront encore plein du sang de la République sur les mains.

Cela ne les empêchera pas de se pavaner sous les lambris dorés en mentant effrontément au peuple trahi, Orwell l'avait parfaitement prévu ; "1984" est une extraordinaire loupe pour lire aujourd'hui.

Si on me laisse un peu d'iségoria, je compte leur dire le mal que je pense de leur comportement.
Ce qui se passe est historique. Et tout le monde s'en fout.
Faute de sentinelles (journalistes subordonnées par le salariat), le peuple sommeille.

Quelle tristesse sad

Étienne.

Hors ligne

 

#326 02-02-2008 20:23:31

Sandy
Membre
Message n°3218
Date d'inscription: 28-11-2006
Messages: 2421

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Bon courage et n'hésitez pas à leur dire leurs 4 vérités smile

Hors ligne

 

#327 02-02-2008 21:17:08

Instit
Membre
Message n°3219
Date d'inscription: 20-10-2007
Messages: 446

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Etienne, si tu as le temps, essaie de parler sur LCP de cet article de journal " Le Parlement peut-il désavouer le peuple ? ". Dis-leur bien que cet article historique a été écrit par Didier Maus, président émérite de l'Association française de droit constitutionnel.

http://www.lefigaro.fr/debats/2008/01/1 … euple-.php

Hors ligne

 

#328 04-02-2008 19:32:41

Instit
Membre
Message n°3225
Date d'inscription: 20-10-2007
Messages: 446

Re: 08 Le traité de LISBONNE

En 800, Charlemagne est couronné empereur à Rome. L’historienne Elisabeth Carpentier évoque Charlemagne (Histoire de France, Seuil Points Histoire, p. 100) :

« C’est là, dans les dernières années de sa vie, entre 800 et 814, et pendant le règne de son fils Louis le Pieux (814-840), que l’étude des institutions carolingiennes peut nous révéler si l’Empire fut conçu comme une réalité politique ou s’il resta au stade d’un agglomérat de peuples voué à l’éclatement. »

En 843, le traité de Verdun est signé : l’Empire de Charlemagne éclate. Il est divisé en trois tiers : le royaume de Francie occidentale (qui deviendra la France), le royaume de Francie orientale (qui deviendra la Germanie), et enfin la Francie médiane et l’Italie.

http://fr.encarta.msn.com/media_4615516 … erdun.html

Elisabeth Carpentier évoque le traité de Verdun (Histoire de France, Seuil Points Histoire, p. 106) :

« Le traité de Verdun (843) est à la fois le premier traité européen et un premier acte de naissance de la France. Il reconnaît l’existence de trois royaumes complètements indépendants.

Attribuée à Charles le Chauve, la Francie occidentale s’étend à l’ouest d’une ligne qui suit très imparfaitement le cours de l’Escaut, de la Meuse, de la Saône et du Rhône : soit les « quatre rivières » qui constitueront jusqu’à la fin du Moyen Age la frontière orientale du royaume de France.

La Francie orientale, attribuée à Louis, s’étend à l’est du Rhin et au nord des Alpes : elle va constituer le royaume de Germanie.

Le reste, la Francie médiane et l’Italie, soit une longue bande qui s’étire de la mer du Nord au sud de Rome, va à Lothaire, qui conserve le titre impérial. Cette part de Lothaire est très vite vouée à la division – Lothaire lui-même en fait trois royaumes pour ses fils – et aux ambitions de ses voisins des deux Francies. Quant au titre impérial, il ne reste pas longtemps fixé dans la descendance de Lothaire. S’en empare le prince carolingien qui jouit du plus grand prestige auprès des grands et surtout auprès de l’Eglise et de la papauté, restées garantes de l’unité chrétienne. C’est le cas de Charles le Chauve, qui a réussi à unifier son royaume malgré la résistance des Aquitains, à organiser une première défense contre les Vikings et à s’emparer de la partie septentrionale de l’héritage de Lothaire, en Francie médiane. Charles le Chauve porte la couronne impériale de 875 à 877. Elle passe ensuite à un fils de Louis de Germanie, Charles le Gros (881-888). Désormais, l’histoire de la France et l’histoire de l’Empire seront disjointes. »

Je complète cette dernière phrase : désormais, l’histoire de la France et l’histoire de l’Empire seront disjointes, jusqu’au 4 février 2008, acte de décès de la France. Le 4 février 2008, députés et sénateurs choisissent de dissoudre la France dans un nouvel Empire, l’Union européenne. La France devient une simple région de l’Union européenne.

- L’Union européenne a un drapeau : le drapeau bleu avec douze étoiles jaunes.
- Elle a un hymne : « L’ode à la joie » de Beethoven.
- Elle a une fête nationale : le 9 mai.
- Elle a une devise : « Unie dans la diversité ».
- Elle a une monnaie : l’euro.
- Elle a la personnalité juridique.
- Elle a une Commission, non élue au suffrage universel direct.
- Elle a un parlement : le parlement européen.
- Elle a un droit : le droit européen. « Les traités et le droit adopté par l'Union sur la base des traités priment le droit des États membres. » Déclaration n° 17 du traité de Lisbonne.
- Elle a un ministre des Affaires étrangères.
- Elle a une politique de défense : dans le cadre de l’OTAN.
- Elle a une superficie de 4 376 000 km².
- Elle a 494 000 000 d’habitants.
- Elle a 27 nations.
- Elle a 23 langues officielles.
- Elle a 3 alphabets (latin, cyrillique, grec).

Hypothèse : comme l’Empire de Charlemagne, l’Union européenne est un agglomérat de peuples voué à l’éclatement. Combien de temps durera ce nouvel Empire avant d’éclater ?

Hors ligne

 

#329 05-02-2008 01:55:59

Jacques Roman
Membre
Message n°3226
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Instit (3225).

Il n'y a pas lieu de se poser cette question, puisque 'UE n'est pas un empire mais une confération.  La France continue d'exister.  D'ailleurs, il n'est pas dit que le traité de Lisbonne entrera en vigueur !  JR

Hors ligne

 

#330 05-02-2008 16:37:11

Instit
Membre
Message n°3230
Date d'inscription: 20-10-2007
Messages: 446

Re: 08 Le traité de LISBONNE

" L'UE n'est pas un empire, mais une confédération. La France continue d'exister. "

Je complète votre phrase, Jacques Roman : " La France continue d'exister, non plus en tant qu'Etat, mais en tant que simple région de l'Union européenne. "

La France n'est plus un Etat.

La France est devenue une simple région.

Hors ligne

 

#331 05-02-2008 20:43:09

Étienne
Message n°3231
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

LE VOTE DE VERSAILLES : LA HONTE
Jean-Luc Mélenchon a écrit ceci sur son blog :
http://www.jean-luc-melenchon.fr/?p=555

Ce soir je suis très amer. L’analyse du scrutin du congrès du parlement à Versailles donne raison à l’analyse et au décompte publiés ici et répétés tant de fois. Lisez bien : le total des voix de droite, du centre et des non inscrits qui ont voté oui à la réforme Constitutionnelle est de 523 voix. C’est-à-dire 519 exprimés plus quatre votes en « abstention » ou « contre » rectifiés ensuite.

523 voix c’est 22 voix de moins que la majorité requise qui était de 545 voix !

Ce sont donc les 40 voix venues de gauche qui ont permis d’interdire le référendum : 17 députés PS et PRG, 15 sénateurs PS et Verts, 8 sénateurs PRG et divers gauche !

À l’inverse, si tous les parlementaires de gauche présents avaient voté contre la réforme, le total aurait été de 355 voix. La minorité requise était de 363 voix. Il aurait manqué 8 suffrages, exactement comme prévu. Mais compte tenu du vote négatif de 14 parlementaires de droite (comme prévu par les décomptes publiés sur mon blog) il y aurait eu 369 voix « contre » soit 6 voix de plus que le total requis !

Ce n’est pas tout. Compte tenu des abstentions et des refus de vote (NPPV) à droite et au centre (15 voix ce 4 février), le seuil de la minorité de blocage serait même descendu à 357 voix. Cela aurait donné au vote « contre » la réforme une avance de 12 voix.

La gauche aidant la droite à empêcher le vote du peuple : la honte.
Un parlement votant en deux heures la censure du peuple : la honte.
Une combine politicienne pour rendre tout ça possible : la honte !


Pour le récit de la journée par un observateur engagé, le Délégué général de PRS, François Delapierre :
http://www.pourlarepubliquesociale.org




ÉC : De mon côté, je reviens de Versailles avec un bourdon marqué. Que c'était triste, la poignée de résistants que nous étions sous la pluie. Sur le plateau de LCP au château de Versailles, à quelques mètres de la salle du crime, j'ai l'impression d'être passé au coeur de la fosse aux lions où la démocratie s'est fait déchiqueter sous le contrôle satisfait des banquiers donneurs d'ordres. Je voyais du sang de la République partout sur les murs et ces emperruqués poudrés qui venaient se vanter sans vergogne devant les caméras de télévision, ressassant et répétant toujours les mêmes mensonges, toujours sans le moindre contradicteur : on m'a donné deux minutes de monologue pressé et puis au revoir Monsieur, merci d'être venu, il reste 30 traîtres à faire parler après vous, vous vous prenez pour qui...

J'ai envie de pleurer, c''est si grave et les médias sont si dégueulasses activement complices et donc profondément responsables... et pourtant, je me dis aussi que les Français ont finalement ce qu'ils méritent : être assez crédules pour élire eux-mêmes le candidat annoncé des banquiers et du MEDEF...

Tiens, là, j'ai envie de dire "tant pis pour eux, tiens. Marre de résister pour rien ; les victimes sont trop consentantes."

Marre.

sad

Étienne.

PS : je ne sais pas si vous avez vu, j'ai publié la nuit du 4 (une nuit blanche à Paris, sous la triste pluie de ce triste moment) un papier (trop long) sur Rue89.com :
"On se fout de nous" avec le traité européen
http://www.rue89.com/2008/02/04/etienne … e-europeen

Le titre aurait pu être : Constitution, monnaie, chômage, salaires, industriels, banquiers, médias achetés, élections truquées... Cleptocratie.

Les commentaires sont étonnants. Les ouiistes ne font aucun effort pour comprendre leurs contradicteurs : même polis, ce sont souvent des brutes (en l'occurrence, au moins, car de façon générale, je ne sais pas). Heureusement pour moi, il y a aussi des humains qui me lisent avec bienveillance et qui me comprennent : ils me donnent un fier coup de main en répondant pour me défendre (je manque de temps pour le faire moi-même, c'est vraiment bien qu'ils soient là, je leur envoie de chauds mercis s'ils passent par ici smile).


PPS : Voyez aussi
Le Traité de Lisbonne, ou le déshonneur des démocrates
par Philippe Cohen, sur marianne2.fr :
http://www.marianne2.fr/Le-Traite-de-Li … 83638.html

Hors ligne

 

#332 05-02-2008 21:32:45

Instit
Membre
Message n°3232
Date d'inscription: 20-10-2007
Messages: 446

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Lundi 4 février, 741 parlementaires ont voté. Il y a eu 741 suffrages exprimés.

Pour empêcher la révision constitutionnelle, il aurait fallu 2/5 des suffrages exprimés.

Pour empêcher la révision constitutionnelle, il aurait donc fallu 297 suffrages exprimés pour le NON.

Malheureusement, il n’y a eu que 181 suffrages exprimés pour le NON.

180 parlementaires du PS n’ont pas voté NON.

-    17 députés PS ont voté OUI.
-    94 députés PS se sont abstenus.
-    3 députés PS n’ont pas voté.
-    15 sénateurs PS ont voté OUI.
-    49 sénateurs PS se sont abstenus.
-    2 sénateurs PS n’ont pas voté.

Maintenant, imaginons.

IMAGINONS QUE TOUS LES PARLEMENTAIRES SOCIALISTES AIENT VOTE POUR LE NON HIER A VERSAILLES.

Le score du NON aurait été de :
181 + 17 + 94 + 3 + 15 + 49 + 2 = 361.

Le score du NON aurait été de 361.
Le score du OUI aurait été de 380.

La révision de la constitution française n’aurait pas eu lieu.

Si le traité de Lisbonne est ratifié, les parlementaires du PS qui n’ont pas voté NON seront responsables.

Hors ligne

 

#333 05-02-2008 22:11:08

Sandy
Membre
Message n°3233
Date d'inscription: 28-11-2006
Messages: 2421

Re: 08 Le traité de LISBONNE

J'ai franchement honte de mon parti sad

Mais je n'arrive pas à comprendre ce gouffre qui s'élargit de jour en jour entre les deux parties du PS, comment se fait-il qu'on se comprenne autant entre une partie d'entre nous, toujours les mêmes, sur la plupart des sujets, et qu'on soit systématiquement en désaccord avec l'autre partie, qui semble imperméable à nos arguments, tandis que nous trouvons les leurs tjrs faux et même parfois de mauvaise foi et inversement, ils ressentent la même chose vis à vis de nous.

Dernière modification par Sandy (05-02-2008 22:12:49)

Hors ligne

 

#334 05-02-2008 22:51:39

sam17
Membre
Message n°3234
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 657

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Empire, confédération, France (à Instit, à Jacques Roman)

"L'UE n'est pas un empire, mais une confédération. La France continue d'exister." (JR, n°3226)

L'UE est une confédération ET un empire. Je ne vois pas pourquoi opposer les deux notions, qui ne sont pas de même nature.

Quant à savoir si la France continue d'exister, on peut rappeler que l'UE reposant sur des traités, ses États membres peuvent "tout reprendre" d'un coup... sur le papier. Seul avantage de cette horreur de système confédéral. Un bémol toutefois. Et j'aimerais avoir votre avis sur cet aspect.

Moi, ce que je comprends de la batterie de clauses (nouvelles) reproduites ci-dessous (n° des articles : version consolidée des traités UE), c'est que :
1. un État membre ne pourra plus se retirer de l'UE que si une écrasante majorité des gouvernements des autres États membres juge que cela ne nuit pas aux engagements pris par l'UE en matière militaire. Pour ne pas dire si l'OTAN est d'accord. Quid de la France, qui est l'un des deux seuls pays européens (on sait quel est l'autre) à détenir une voix au Conseil de sécurité de l'ONU, et l'arme nucléaire ?
2. Le retrait unilatéral d'un État de l'UE ne pourra se faire suite à une insurrection dans cet État, conduisant à y de refonder une démocratie. Seul un mouvement populaire paneuropéen conduisant à renverser les institutions de l'UE sans passer par la case gouvernements nationaux est à espérer...

D’après l’article 50 TUE :

§2 : « L'État membre qui décide de se retirer [de l’UE] notifie son intention au Conseil européen. À la lumière des orientations du Conseil européen, l'Union négocie et conclut avec cet État un accord fixant les modalités de son retrait, en tenant compte du cadre de ses relations futures avec l'Union. Cet accord est négocié conformément à l'article 218, §3 TFUE. Il est conclu au nom de l'Union par le Conseil, statuant à la majorité qualifiée, après approbation du Parlement européen. »

§4 : « Aux fins des paragraphes 2 et 3, le membre du Conseil européen et du Conseil représentant l'État membre qui se retire ne participe ni aux délibérations ni aux décisions du Conseil européen et du Conseil qui le concernent.
La majorité qualifiée se définit conformément à l'article 238, §3 b), du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne.
»

Article 238 TFUE, §3 b) : « [...] lorsque le Conseil ne statue pas sur proposition de la Commission ou du haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, la majorité qualifiée se définit comme étant égale à au moins 72% des membres du Conseil représentant les États membres participants, réunissant au moins 65% de la population de ces États »

Article 218 TFUE, §3 : « La Commission, ou le haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité lorsque l'accord envisagé porte exclusivement ou principalement sur la politique étrangère et de sécurité commune, présente des recommandations au Conseil, qui adopte une décision autorisant l'ouverture des négociations et désignant, en fonction de la matière de l'accord envisagé, le négociateur ou le chef de l'équipe de négociation de l'Union. »

D’après l’article 37 TUE, « L'Union peut conclure des accords avec un ou plusieurs États ou organisations internationales dans les domaines relevant du présent chapitre » – soit de la politique étrangère et de sécurité commune (articles 23 à 46 TUE).

Selon l’article 27 TUE, §2 : « Le haut représentant représente l'Union pour les matières relevant de la politique étrangère et de sécurité commune. Il conduit au nom de l'Union le dialogue politique avec les tiers et exprime la position de l'Union dans les organisations internationales et au sein des conférences internationales. » §2 

Les articles 32, 34, 35 TUE imposent que les États membres, lorsqu’ils interviennent dans le cadre d’institutions internationales « sur toute question de politique étrangère et de sécurité présentant un intérêt général », et avant « de prendre tout engagement qui pourrait affecter les intérêts de l'Union » dans ce cadre (32 §1) : « consultent les autres au sein du Conseil européen ou du Conseil » (32 §1), fassent coopérer leurs « missions diplomatiques et consulaires » (35 §1), « intensifient leur coopération en échangeant des informations et en procédant à des évaluations communes » (35 §2), « coordonnent leur action au sein des organisations internationales et lors des conférences internationales », « défendent dans ces enceintes les positions de l’Union » (34 §1), ou que « ceux qui [seuls] y participent défendent les positions communes » (34 §1-2), « tiennent [les autres États membres], ainsi que le haut représentant, informés de toute question présentant un intérêt commun. » (34 §2-1) « Le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité assure l’organisation de cette coordination. » (34 §1-1) « Lorsque le Conseil européen ou le Conseil a défini une approche commune de l'Union au sens du [32 §1], le haut représentant […] et les ministres des affaires étrangères des États membres coordonnent leurs activités au sein du Conseil. » (32 §2) « Les États membres qui sont aussi membres du Conseil de sécurité des Nations unies » : « se concerteront et tiendront les autres États membres ainsi que le haut représentant pleinement informés […] défendront, dans l’exercice de leurs fonctions, les positions et les intérêts de l'Union, sans préjudice des responsabilités qui leur incombent en vertu des dispositions de la charte des Nations unies. » (34 §2-2). « Lorsque l'Union a défini une position sur un thème à l'ordre du jour du Conseil de sécurité des Nations unies, les États membres qui y siègent demandent que le haut représentant soit invité à présenter la position de l'Union. » (34 §2-3)

L’article 222 TFUE stipule : « L'Union et ses États membres agissent conjointement dans un esprit de solidarité si un État membre est l'objet d'une attaque terroriste […] L'Union mobilise tous les instruments à sa disposition, y compris les moyens militaires mis à sa disposition par les États membres, pour : a) - prévenir la menace terroriste sur le territoire des États membres ; - protéger les institutions démocratiques et la population civile d'une éventuelle attaque terroriste ; - porter assistance à un État membre sur son territoire, à la demande de ses autorités politiques, dans le cas d'une attaque terroriste […] » §1 ; « Si un État membre est l'objet d'une attaque terroriste [...] les autres États membres lui portent assistance à la demande de ses autorités politiques. À cette fin, les États membres se coordonnent au sein du Conseil. » §2

Dernière modification par sam17 (05-02-2008 23:45:08)

Hors ligne

 

#335 06-02-2008 06:23:02

Jacques Roman
Membre
Message n°3236
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Premières réactions au vote du Congrès du Parlement

(Aussi pour répondre aux messages précédents - d'Étienne, d'Instit, de Sandy et de Sam).

1)  Nombre de suffrages requis pour faire échouer la révision constitutionnelle :  Il aurait été de deux cinquièmes plus quelque chose (et pas deux cinquièmes) des suffrages exprimés, soit 298 voix (et pas 297) sur 741 suffrages exprimés.  Instit (3232), je croyais que nous nous étions mis d'accord sur les modalités du calcul.

2) L'indifférence fait partie de la démocratie.  En 2005, l'électorat était convaincu qu'il fallait voter non au TCE, malgré l'immense majorité des politiciens, des partis, des médias et des "élites".  Il est clair qu'en 2007 il n'attachait pas la même importance à la question de la soumission du nouveau traité au référendum, alors même qu'il était mieux informé de la situation.  Il semble que la majorité des citoyens (contrairement à nous ici) n'ont pas voulu, en l'occurrence, remettre en cause le système de la démocratie représentative : sinon, il y aurait eu plus de 2 000 ou 3 000 personnes à Versailles.

Il faut en prendre acte en se rappelant qu'en démocratie on ne critique pas valablement le peuple (laissons ça aux régimes dictatoriaux), et on ne renonce pas à lui exposer des idées.

La seule limite des  décisions populaires tient aux principes de l'état de Droit.  Or la question en jeu (fallait-il passer par le référendum ?) touche à l'interprétation de la Constitution, et pas, selon moi, à une question d'exercice arbitraire du pouvoir contraire aux principes de l'état de Droit, même si on peut penser en l'occurrence à un coup d'État institutionnel.

Bien que personnellement déçu de ce résultat, je ne partage ni l'analyse ni le pessimisme d'Étienne.  Cette bataille du référendum, même en la supposant perdue, aura probablement contribué au progrès de la conscience politique en France, dont nous pourrions voir les résultats plus tard. 

La bataille suivante consistera à obtenir que toute révision de la constitution soit désormais soumise au référendum.  Je pense que sur ce point si clair (que la constitution appartient au peuple et que la révision doit se fairte dans les mêmes conditions que l'adoption), il devrait être possible de s'assurer le soutien convaincu de la majorité des Français.  Mais il faudra bien se centrer sur cette seule question et éviter d'y greffer des débats idéologiques qui risque d'aliéner des soutiens - cela en se rappelant qu'une constitution ne concerne pas la philosophie du pouvoir (domaine des déclarations solennelles) ou des  politiques (domaine de la loi), mais exclusivement l'organisation et le fonctionnement - la mécanique - des pouvoirs publics.

3) Le rôle des partis.  Le régime des partis me semble particulièrement désastreux, ce qui fait que  l'idée de revenir à un régime style IVe République m'est très désagréable.  Pourtant, il faut admettre que les citoyens ne s'expriment pas sans les partis, et que ceux-ci représentent légimement, et en principe efficacement, les diverses facettes de l'opinion publique (les médias n'étant absolument pas fiables à cet égard).  Nous-même, ici, ne formons-nous pas  un petit parti ?
 
4) Non (Sam 3234), l'UE n'est pas un empire.

a) Tout État membre peut s'en retirer par notification et, même si un accord ne peut pas être conclu concernant les modalités de retrait, la notification prend effet au plus tard deux ans après la date à laquelle elle a été effectuée (voir article 50-1 et 50-3 du traité sur l'Union).  Il est donc exclu que les États membres puissent s'opposer indéfiniment au retrait. 

D'autre part, les articles 238 et 218 du traité sur le fonctionnement de l'Union règlementent les procédures de l'Union elle-même lorsqu'elle négocie un traité - pas les procédures de l'autre partie (ici, l'État qui se retire) : on en revient au fait que si aucun accord n'est conclu, le retrait prendra effet au plus tard deux ans après la notification.

b) Mis à part ce point essentiel, l'obligation de "coordination" dont il est question dans divers articles du TUE et du TFUE est par nature indéfinie : à partir du moment où on se consulte, même si l'on ne parvient à aucune mesure concrète,  cette obligation est remplie.

c) Il est normal que l'Union se donne des règles concernant l'adoption et la modification de sa politique de défense et de sécurité commune. 

Beaucoup plus importantes sont les clauses des nouveaux traités UE et FUE qui assujettissent la politique de défense et de sécurité commune de l'UE aux décisions de l'OTAN, avec la conséquence qu'un État qui se retirerait de l'OTAN resterait soumis aux décisions de cette dernière en vertu... du traité UE ! Toutefois, la question ne se posera plus pour l'État qui décide de se retirer de l'UE à partir du moment où sa notification a pris effet - ce qui  limite les  dégâts.   JR

Hors ligne

 

#336 06-02-2008 18:02:13

Instit
Membre
Message n°3238
Date d'inscription: 20-10-2007
Messages: 446

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Jacques Roman écrit : " Nombre de suffrages requis pour faire échouer la révision constitutionnelle :  Il aurait été de deux cinquièmes plus quelque chose (et pas deux cinquièmes) des suffrages exprimés, soit 298 voix (et pas 297) sur 741 suffrages exprimés.  Instit (3232), je croyais que nous nous étions mis d'accord sur les modalités du calcul. "

Comme vous voulez, Jacques Roman.

Je corrige donc mon petit calcul :

Lundi 4 février à Versailles, le nombre de suffrages requis pour faire échouer la révision constitutionnelle aurait été de 298 voix.

Malheureusement, il n’y a eu que 181 suffrages exprimés pour le NON.

180 parlementaires du PS n’ont pas voté NON.

-    17 députés PS ont voté OUI.
-    94 députés PS se sont abstenus.
-    3 députés PS n’ont pas voté.
-    15 sénateurs PS ont voté OUI.
-    49 sénateurs PS se sont abstenus.
-    2 sénateurs PS n’ont pas voté.

Maintenant, imaginons.

IMAGINONS QUE TOUS LES PARLEMENTAIRES SOCIALISTES AIENT VOTE NON LE 4 FEVRIER A VERSAILLES.

Le score du NON aurait été de :
181 + 17 + 94 + 3 + 15 + 49 + 2 = 361.

Le score du NON aurait été de 361.
Le score du OUI aurait été de 380.

La révision de la constitution française n’aurait pas eu lieu.

Si le traité de Lisbonne est ratifié, les 180 parlementaires du PS qui n’ont pas voté NON seront responsables.

Hors ligne

 

#337 06-02-2008 20:22:28

sam17
Membre
Message n°3239
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 657

Re: 08 Le traité de LISBONNE

A Jacques Roman :

La suite de mon message n'avait rien qui se rapporte à une argumentation sur l'emploi du label "empire". Celle-ci, je vous l'épargne.

Il est bien évident que l'UE ne peut s'opposer (indéfiniment) au retrait d'un État membre. Mais ça dépend comment a été changé le gouvernement de ce dernier : à la question de la "compatibilité" du nouveau gouvernement national avec les positions prises par l'UE dans le cadre de l'OTAN, j'ajoutais ma crainte de l'usage du devoir d'assistance en cas "d'attaque terroriste"...

Dernière modification par sam17 (06-02-2008 20:24:11)

Hors ligne

 

#338 06-02-2008 21:22:18

sam17
Membre
Message n°3240
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 657

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Plainte auprès de la CEDH

À Jacques Roman :

Je découvre seulement qu'il y a eu une discussion ici au sujet de cette requête à laquelle j'ai pris part. Voyant que Guillaume n'a répondu qu'à votre premier commentaire, je tiens à répondre à votre réponse (n°2903), car il me semble que plusieurs points n'ont pas été éclaircis. Pour mémoire :
• Texte de la requête : http://etienne.chouard.free.fr/forum/vi … 2896#p2896
• Commentaire de Jacques Roman : http://etienne.chouard.free.fr/forum/vi … 2899#p2899
• Réponse de Guillaume Zambrano au commentaire de Jacques Roman :  http://etienne.chouard.free.fr/forum/vi … 2902#p2902
• Réponse de Jacques Roman à Guillaume Zambrano : http://etienne.chouard.free.fr/forum/vi … 2903#p2903

Sur le point 3. (et 1.) :

- le 3P1 de la Convention parle de l'élection du corps législatif, donc de ceux qui font les lois, de fait, pas simplement celle du parlement national, qui fait les lois sur le papier ;

- je cite cet extrait de la requête :

"Néanmoins, la participation effective des parlements nationaux au processus législatif est extrêmement limitée, car ils ne disposent ni du pouvoir d’initiative de la révision, ni du pouvoir d’amendement. Cette particularité du système politique de l’Union en tant qu’organisation sui generis, qui pouvait se justifier à un stade moins avancé de la construction communautaire, pose de graves problèmes démocratiques au stade actuel où le droit de l’Union couvre tous les domaines et représente environ 60% de l’activité législative du parlement français. [...]

Le déficit démocratique de l’Union européenne est d’autant plus grave qu’il combine d’importants transferts de souveraineté sans mécanismes équivalents de contrôle par une assemblée élue au suffrage universel. Dans de nombreux domaines le Parlement Européen est exclu du processus législatif. La Cour a reconnu les limites de cet organe dans l’arrêt Matthews.

- le premier bout de citation renvoie à la captation du pouvoir constituant qui se joue avec la construction européenne, la requête faisant valoir qu'il s'agit de l'élaboration des "lois primaires", et que le droit invoqué s'applique donc a fortiori à cette fonction ;

- la seconde partie de la citation, que j'ai moi-même proposé d'ajouter à la dernière minute afin d'introduire un nouvelle dimension dans la plaidoirie, renvoie au processus législatif au plan européen, dans les matières pour lesquelles l'UE a la compétence (exclusive) ;

- comme vous le savez, aucun élu ne dispose d'un pouvoir d'initiative dans ces domaines, c'est aussi flagrant que cela. Vous savez que cette privation d'initiative s'étend également à la désignation de la Commission, laquelle a l'exclusive de l'initiative en matière législative. Les pouvoirs issus du suffrage universel sont ainsi mis sous tutelle de manière flagrante. Pour être rigoureux (la requête le signale, je crois), le souverain européen avait collé 3 parlementaires européens dans la CIG... Vous connaissez son habitude de parsemer son royaume de décorations pour faire taire les arguments des démocrates. Je pense que c'est là que se situe le cœur du motif de la plainte : nos élus n'ayant strictement aucune initiative pour faire les lois et les "constitutions" au plan européen, on ne peut pas décemment considérer que ce(s) corps sont le législateur, encore moins que le mode de désignation du législateur permet l'expression des volontés des citoyens.

Sur les points 5) et 6) : vous commettez une erreur en songeant que la plainte vise à demander à ce "tribunal supranational" qu'est la CEDH de "se prononcer sur la constitutionnalité, du point de vue du droit national, d'une disposition de droit national". Evidemment, ça me gênerait aussi beaucoup si c'était le cas. Comme beaucoup (le CA d'Attac a fait la même erreur et a donc logiquement refuser de soutenir cette plainte) vous semblez croire que nous dénonçons le refus du référendum, où je ne sais quel partie du processus interne conduisant à la ratification. Non, ce que nous dénonçons, c'est la violation de la Convention (3P1 et article 11). La confusion vient en partie de la communication faite autour, ainsi que de la formule introductive de la plainte (je la déplore), mais le référendum est tout simplement désigné, en conclusion, comme le seul moyen qu'aurait eu la France, dans le processus de ratification, pour palier à l'aberration notée au pont précédent, donc de se mettre en conformité avec la Convention, si la violation était constatée.

Sur le point 7) : "le recours au Conseil constitutionnel ne constitue pas une voie de recours au sens de l'article 35 de la Convention européenne" tout bonnement parce que les plaignants, simples citoyens, n'ont pas de pouvoir de saisine du CC.

Sur le point 4) : je vous remercie de la remarque, je m'en souviendrai. Chose un peu similaire, au sens où je vise la possibilité (pour 60 députés ou 60 sénateurs) de recourir au Conseil constitutionnel ultérieurement sur des actes découlant de l'application du traité de Lisbonne, j'en profite pour vous demander si vous voulez bien examiner la question que j'ai soulevée dans mon message n°3200, ci-dessus. Pour information :

- je n'ai pas trouvé, dans le règlement du Sénat (http://www.senat.fr/reglement/reglement_mono.html), la clause écrite permettant de faire ce que M. Mélenchon rapporte : "le président du groupe UMP demanda illico un scrutin public, procédure qui permet au président d’un groupe de voter pour tout son groupe y compris les absents."

- Dans la note 29 (http://www.senat.fr/reglement/reglement … ml#fnref29) il est écrit : "Dans sa décision du 18 mai 2004, le Conseil constitutionnel a considéré que, « s'il est loisible au Sénat, dans le respect de l'article 43 de la Constitution, de modifier les modalités de fonctionnement des réunions de commissions, c'est à la condition qu'il ne soit pas porté atteinte au principe édicté à l'article 27 de la Constitution selon lequel "Le droit de vote des membres du Parlement est personnel. - La loi organique peut autoriser exceptionnellement la délégation de vote..." »." Mais cela ne concernait visiblement pas la procédure dont parle M. Mélenchon, et le CC n'avait pas cité, alors, la fin du 3e alinéa : "Dans ce cas, nul ne peut recevoir délégation de plus d'un mandat."

Pour finir : la seconde réponse du greffe me choque, car elle m'informe que le refus de donner suite à la demande de mesures provisoires (*) était une "décision", comme s'il s'agissait d'une décision de justice. Or, c'est le greffe qui a émis cet avis, en se fondant sur la jurisprudence actuelle de la CEDH (l'article 39 du règlement n'a encore jamais été appliqué à des cas de menaces de violations "imminentes et irréversibles" de ce type).

(*) Fac-similé de la 1ère réponse du greffe : http://etienne.chouard.free.fr/forum/vi … 3006#p3006

Dernière modification par sam17 (06-02-2008 21:41:15)

Hors ligne

 

#339 07-02-2008 01:03:07

Étienne
Message n°3241
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

« La grande illusion »

La juste colère d’Agnès Maillard sur le blog du Monolecte :

http://blog.monolecte.fr/post/2008/02/0 … e-illusion

avec sa proposition de bulletin blanc
pour toutes les prochaines élections avec ces salauds
de prétendus « mouvement populaire » et de prétendus « socialistes » :

http://etienne.chouard.free.fr/Europe/BulletinBlancDeLaHonteDeVersailles.jpg


Excusez-moi de cette nouvelle (bien modeste) vulgarité hmm

Hors ligne

 

#340 07-02-2008 06:12:22

Jacques Roman
Membre
Message n°3246
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Plainte du mouvement du 29 mai auprès de la CEDH

Sam (3240).

Comme je l'ai dit, j'espère que la démarche de 29mai aura des effets politiques même si elle n'est pas jugée recevable du strict point de vue juridique. 

Voici des essais de réponse aux points soulevés dans votre message (étant bien entendu que je n'ai aucune compétence particulière en matière constitutionnelle ni en matière de droits fondamentaux):

Point 3) ( "libre expression de l'opinion du peuple sur le choix du corps législatif")

À mon avis, "corps législatif" doit s'entendre au sens habituel d'ensemble des législateurs dans le contexte de la division classique législatif-exécutif-judiciaire.  Si, comme vous le dites, il s'agissait des législateurs de fait, la clause du protocole no 1 signifierait logiquement que le peuple doit pouvoir s'exprimer librement... sur le choix de ses dictateurs.  Cette preuve par l'absurde me conforte dans mon interprétation.

Une source de confusion majeure tient au fait que l'Union européenne applique officiellement ou officieusement les termes "législatif", "loi" et "citoyen" jusque là réservés aux systèmes de droits nationaux.  Mais quelle que soit leur appellation, les actes normatifs de l'UE ne sont pas des "lois" au sens constitutionnel ordinaire, mais des décisions d'organisation intergouvernementale, puis que l'UE n'est pas un État mais une libre association d'États qui restent souverains.  À mon sens, l'article 3 du protocole no 1 ne vise pas ces actes d'organisation intergouvernementale, qui sont des actes dérivés, constitutionnellement approuvés ou contrôlés en vertu de constitution démocratique de chaque État membre.

Dans le cas de la France, les décisions de l'UE sont appliquées avec l'approbation des organes constitutionnels français et sous réserve d'ultimes recours au Conseil constitutionnel.  Ce n'est pas la première fois  que cela se produit : la Charte des Nations Unies, qui interdit notamment à la France de faire la guerre sauf en état de légitime défense ou sur instructions du Conseil de sécurité, a été adoptée dans mêmes conditions.

L'argumentation de la requête néglige cet aspect - que les décisions de l'UE ne sont pas des lois au sens du protocole no 1 et que les délégations ou restrictions de pouvoirs sont possibles au bénéfice d'associations d'États avec l'accord des organes constitutionnels compétents dans les respect des formes constitutionnelles habituelles.

L'affirmation contenue dans la requête que "le déficit démocratique de l’Union européenne est d’autant plus grave qu’il combine d’importants transferts de souveraineté sans mécanismes équivalents de contrôle par une assemblée élue au suffrage universel" me semble inexacte : 27 parlements, et parfois les peuples eux-mêmes (par référendum) sont en mesure de contrôler les décisions de l'UE et, si ces décisions ne leur plaisent vraiment pas, de se retirer purement et simplement de l'Union sur préavis de deux ans.

Rien n'empêcherait  par ailleurs les parlements nationaux (le parlement français en tout cas) de se doter de commissions spéciales chargées de contrôler les décisions de l'UE.

Que le parlement de l'UE n'ait que des pouvoirs limités est assez naturel puisque ce "parlement" n'approuve pas des "lois", mais les décisions d'une organisation intergouvernementale (l'UE) qui fonctionne sur la base de compétences d'attribution, sous réserve de conformité à la constitution française - dont le Conseil constitutionnel français est juge en dernier ressort.

Surtout, on ne doit pas oublier le but essentiel de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales : il s'agit de protéger les droits universels, inaliénables et imprescriptibles attachés à l'individu, pas de régler des questions constitutionnelles.

Les requérants estiment que la libre expression du peuple sur le choix du corps législatif impliquait que des représentants élus du par le peuple fassent partie de la conférence  intergouvernementale qui a adopté le traité de Lisbonne, mais on peut tout aussi bien estimer que le peuple avait déjà élu des représentants (les députés et sénateurs en place) pour s'occuper de  la question.  C'est là une question constitutionnelle, non pas une question de droits de l'homme.

J'ajoute que s'il revient au pouvoir législatif d'approuver les accords, c'est au pouvoir exécutif (pour des raisons très évidentes) qu'il incombe presque toujours de les négocier.

Points 5) et 6) (objet de la requête)

Vous me dites que j'interprète mal l'objet de la requête et qu'il ne s'agit pas  de demander un référendum : c'est que j'avais pris pour argent comptant le "résumé de la requête" et son article 19. 

Donc, entendu, il s'agit de faire constater une violation de l'article 3 du protocole no 1 et de faire suspendre par la Cour, dans le cadre de mesures provisoires, la ratification parlementaire du traité.  Cet objectif, comme je l'ai dit plus haut, ne me paraît pas relever de la Convention européenne.

Tout de même, on parle bien de référendum dans la requête.  Alors, je me pose aussi la question suivante : en quoi est-ce que la ratification par référendum remédierait du défaut de représentativité législative invoqué à titre principal dans la requête ?

Je rappelle que la démocratie directe (référendum) n'a pas cours dans un bon nombre d'États membres.  À nouveau, c'est là une question d'appréciation constitutionnelle qui ne concerne pas vraiment l'application d'un droit fondamental.

7) (Recours au Conseil constitutionnel)

Selon les requérants, le recours au Conseil constitutionnel ne constituerait pas une voie de recours au sens de l'article 35 de la Convention européenne parce que ce recours n'est pas ouvert aux citoyens eux-mêmes.

D'abord, nulle part dans la Convention européenne il n'est dit que le terme "recours" s'applique uniquement aux recours individuels de citoyens qui s'estiment lésés.  Il s'agit là d'une interprétation des requérants - rien de plus, et d'ailleurs 60 députés ou sénateurs (mandataires des citoyens) ont la possibilité de saisir le Conseil constitutionnel.

Quant à la seconde réponse du greffe mentionnant une "décision", elle me choque comme vous, et je l'ai dit sur le site 29mai. Ou bien la première réponse communiquait une décision de rejet de la Cour et dans ce cas il n'y avait pas lieu de demander confirmation de la requête, ou bien c'était une simple demande de confirmation - et donc il ne s'agissait pas d'une décision.  Cordialement.  JR

Hors ligne

 

#341 07-02-2008 10:23:52

Étienne
Message n°3249
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

« Le mépris des principes est la cause des malheurs publics »
Une forte réflexion de l’excellent Christian Darlot sur l’ordre juridique après la ratification parlementaire du traité de Lisbonne
http://www.revue-republicaine.fr/spip.php?article1574

En commentaire au coup d’État de Versailles, plusieurs juristes ont affirmé que ratifier le traité de Lisbonne par voie parlementaire était peut-être politiquement choquant mais constitutionnellement possible.

Cette opinion ne résiste pas à un instant de réflexion, car elle cantonne la Constitution à sa lettre. Or non seulement la Constitution est un ensemble logique et articulé, inspiré d’une pensée politique cohérente, mais des principes fondamentaux du droit existent, supérieurs aux textes juridiques par leur prééminence, et situés à la base de l’édifice juridique pour leur solidité.

Certains sont très généraux et très connus, souvent cités sous la forme d’un adage de droit romain. Par exemple l’autorité de la chose jugée (non bis in idem) ou la légalité et la non-rétroactivité des peines (nullum crimen, nulla poena sine lege praevia). D’autres sont plus particuliers : « Le lieu régit le droit » (locus regit actum), ce qui suffit à renvoyer Bolkestein au néant ; « nul ne peut alléguer de sa propre turpitude » (nemo auditur propriam turpitudinem allegans), etc.

Les énoncés de ces principes résultent de siècles d’expérience, qui les ont fait reconnaître comme indispensables à la paix civile et à la liberté personnelle.

D’autres principes portent sur l’usage de la puissance politique. Ainsi « Que les consuls veillent à ce que la chose publique ne subisse aucun dommage » (caveant consules ne quid detrimenti respublica capiat). Nos politiciens qui asservissent la France devraient y être rappelés.

Et il y a bien sûr des principes exprimés en bon français, au premier chef la Déclaration des droits de 1789, dont les traités européens violent tous les articles politiques.

Or parmi les plus fondamentaux des principes fondamentaux du droit, deux principes parallèles et étroitement liés sont la hiérarchie des normes et la hiérarchie des pouvoirs.

Il va de soi, en effet, que les principes sont plus importants que la Constitution, celle-ci supérieure aux lois, qui sont à leur tour supérieures aux règlements et à la jurisprudence. Ainsi les principes fondent la Constitution, qui fonde les lois etc. C’est la hiérarchie des normes.

De même, une décision prise par une autorité peut être cassée par une autorité supérieure, mais pas par une inférieure. C’est la hiérarchie des pouvoirs ; c’est le bon sens même.


Une décision prise par référendum ne peut donc évidemment être modifiée que par le même moyen, puisqu’il n’y a pas d’autorité supérieure au souverain. Les mandataires ne sont pas supérieurs aux mandants et il serait extravagant qu’ils s’imaginent l’être lorsqu’ils n’ont pas été explicitement mandatés. Violer ce principe, c’est renverser tout l’ordre juridique, puisque, comme leur nom l’indique, les principes fondamentaux sont à la base du droit !

Soutenir que le Parlement puisse ratifier un traité contre la décision du peuple souverain suppose que l’on considère le droit de façon irrationnelle, sans conscience de son origine ni de ses règles, sans souci de logique et sans prévoir les conséquences sociales ni politiques de l’effondrement de l’ordre juridique.

Nier que le respect des principes fondamentaux conditionne la validité de tout texte et de tout acte reviendrait à réduire le droit à un ramassis d’usages pratiques inarticulés qui pourraient être changés à tout moment par des pouvoirs non habilités à le faire. C’est d’ailleurs ce que sont les textes émanant de ce pouvoir sans fondement qu’est l’Union européenne, et c’est pourquoi les traités européens, incohérents et anti-démocratiques, ne peuvent être approuvés, en leur état, par quiconque jouit de quelque cohérence mentale.

Sur cette pente, c’est tout l’ordre social, la paix civile et la sûreté personnelle qui sont en danger. Le mépris des principes a des conséquences économiques, sociales, politiques, qui ne se font pas sentir tout de suite mais sont terribles à long terme.

La trahison de Versailles nous a fait entrer dans le non-droit. Violer la souveraineté du peuple, c’est rétablir sans le dire le despotisme, obliquement éclairé, et le suffrage censitaire (dont les effets désastreux sont, hélas, connus : 1790, 1848, 1954 !). Mais comment les fonder ? Trois siècles d’évolution vers la pensée rationnelle ne permettent plus de se référer à la coutume, ni au droit divin. Pour rétablir l’inégalité, il faudrait bien pourtant lui trouver un fondement philosophique, au-delà de la mondialisation inéluctable et de la lutte contre le terrorisme ! Mais c’est évidemment impossible. Aussi tout cet échafaudage de traités bancals s’écroulera-t-il, ensevelissant ses auteurs, et beaucoup d’innocents, sous les ruines.

L’Union européenne est morte désormais ; maintenant reste à savoir comment elle s’effondrera, et comment limiter les dégâts qui résultent de quatre décennies d’erreurs.

Il faut rétablir la République.

Christian DARLOT
(site perso : http://www.aass.oru.se/~ser/index_darlot.htm)

Hors ligne

 

#342 07-02-2008 11:36:32

Jacques Roman
Membre
Message n°3251
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Il faut, non pas rétablir la République - n'exagérons pas -, mais la perfectionner.

Pour cela, en priorité, renforcer l'autorité constitutionnelle du peuple (qui exerce la souveraineté au nom de la nation) en rendant le référendum obligatoire pour toute révision constitutionnelle sans exception.

C'est sur cette base et sur elle exclusivement que je vois se constituer un mouvement citoyen efficace dans l'immédiat.  Le reste (dont la théorie) viendra après.  JR

Hors ligne

 

#343 07-02-2008 11:51:31

AJH
Membre
Message n°3253
Lieu: Aix en Provence
Date d'inscription: 18-08-2006
Messages: 1559
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Le problème est qu'on sait bien que sur des questions référendaires (oui/non), logique beaucoup trop "binaire",  le peuple ne vote pas toujours simplement sur la question posée, mais en profite pour exprimer parfois un mécontentement "politique"... Je suis certain qu'une partie du succès du non au TCE est issu de cette position de "rejet politique".


L'utopie, c'est ce qui n'a pas encore été essayé (T. Monod)
http://www.societal.org

Hors ligne

 

#344 07-02-2008 11:58:59

Étienne
Message n°3254
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

URGENT - Message de Nicolas DUPONT-AIGNAN

Le débat à l’Assemblée Nationale sur la ratification du traité de Lisbonne touche à sa fin. Nicolas DUPONT-AIGNAN défendra à 11h une ultime motion de procédure pour alerter ses collègues sur la gravité de leur vote. Vous pouvez suivre son intervention en direct sur le site de l’Assemblée Nationale www.assemblee-nationale.fr

Hors ligne

 

#345 07-02-2008 13:22:28

Jacques Roman
Membre
Message n°3257
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Sous-entendus politiques

AJH (3253).

Vous avez parfaitement raison : une partie des non de 2005 exprimait un mécontentement politique.

Et une partie des oui exprimait une satisfaction politique.

Restent les résultats du référendum.  JR

Hors ligne

 

#346 07-02-2008 19:57:28

Instit
Membre
Message n°3263
Date d'inscription: 20-10-2007
Messages: 446

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Jeudi 7 février 2008, l’Assemblée Nationale a ratifié le traité de Lisbonne. Pour savoir qui a voté quoi, c’est à cette adresse :

http://www.assemblee-nationale.fr/13/sc … jo0083.asp

Il y a eu 388 suffrages exprimés.
336 députés ont voté OUI.
52 députés ont voté NON.

Je remercie les 52 députés qui ont voté NON :

- 5 députés UMP : MM.
Georges Ginesta,
Patrick Labaune,
Mme Geneviève Levy,
M. Jacques Myard
et Mme Josette Pons.

- 25 députés socialistes et MRC (Chevènement) :
MM. Thierry Carcenac,
Marc Dolez,
Jean Pierre Dufau,
Jean Paul Dupré,
Christian Eckert,
Henri Emmanuelli,
Albert Facon,
Michel Françaix,
Joël Giraud,
Christian Hutin,
Serge Janquin,
Jean Pierre Kucheida,
Patrick Lebreton,
Jean Mallot,
Mme Marie Lou Marcel,
MM. Gilbert Mathon,
Jean Michel,
Germinal Peiro,
Jean Claude Perez,
Mmes Marie Line Reynaud,
Christiane Taubira,
MM. Jacques Valax,
Michel Vauzelle,
Michel Vergnier et
Alain Vidalies.

- 18 députés communistes :
Mme Marie Hélène Amiable,
M. François Asensi,
Mme Huguette Bello,
MM. Alain Bocquet,
Patrick Braouezec,
Jean Pierre Brard,
Mme Marie George Buffet,
MM. Jean Jacques Candelier,
André Chassaigne,
Jacques Desallangre,
Mme Jacqueline Fraysse,
MM. André Gerin,
Maxime Gremetz,
Jean Paul Lecoq,
Roland Muzeau,
Daniel Paul,
Jean Claude Sandrier et
Michel Vaxès.

- 4 députés non-inscrits :
Mme Véronique Besse,
MM. Nicolas Dupont Aignan,
Jean Lassalle et
François Xavier Villain.

Pour finir, je précise qu’aujourd’hui, 121 députés socialistes ont voté pour le traité de Lisbonne.
Vous avez bien lu : 121 députés socialistes ont voté pour le traité de Lisbonne.

Hors ligne

 

#347 07-02-2008 20:07:02

Étienne
Message n°3264
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Ben, qu'a donc voté Fabius ????

Cher Instit,

Je n'ai pas vu Fabius... Il me semble pourtant l'avoir entendu promettre de s'opposer explicitement à la révision constitutionnelle par voie parlementaire. Il a bien déclaré, il y a quelques semaines, qu'il allait voter non, n'est-ce pas ?

Il est bien député, Fabius, n'est-ce pas ?

Vous n'auriez pas raté son nom au moment de copier/coller, par hasard ?

sad (effondré)

Étienne.

Hors ligne

 

#348 07-02-2008 23:07:41

sam17
Membre
Message n°3267
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 657

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Plainte du mouvement du 29 mai auprès de la CEDH

Jacques Roman (n°3246) : vous plaisantez, à prendre ainsi l'UE comme un simple traité ? C'est une confédération, comme vous le rappeliez vous-même. Sur le contrôle constitutionnel au plan national, vous ignorez ce qu'en dit le CC lui-même, on dirait.

Quid de l'existence d'un PE élu au suffrage universel direct, qui contresigne toutes les directives ? Et vous dites qu'il est normal que ce seul corps législatif légitime au plan européen n'ait que des pouvoirs limités... parce que l'UE est un simple organe intergouvernemental ?! Ce n'est pas de la preuve par l'absurde, c'est du raisonnement absurde... Sur votre preuve par l'absurde, revoyez-là, elle comporte une bête erreur de logique.

J'ai insisté sur l'aspect décisif de la privation complète d'initiative de tous nos élus. Si cela ne vous amène pas de réaction je comprends que nous soyons partis pour un dialogue de sourds. Franchement, je ne suis pas d'humeur.

Hors ligne

 

#349 08-02-2008 03:58:16

Jacques Roman
Membre
Message n°3268
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Message 3267

Ce message, long en invectives et court en raisonnement, appelle deux commentaires de ma part :

1) Nulle part je n'ai soutenu que "l'UE était un simple traité".  Ce paralogisme s'apparenterait à celui commis par les Ouistes à propos du TCE, quand ils soutenaient que "le TCE n'était pas une constitution mais un traité". 

L'UE est une organisation intergouvernementale de type particulier - une confédération (libre association d'États demeurés souverains).

2) L'auteur du message voudra sans doute expliquer en quoi consiste à son avis la jurisprudence pertinente du Conseil constitutionnel français concernant le "contrôle constitutionnel au plan national".  JR

Hors ligne

 

#350 08-02-2008 07:50:36

Instit
Membre
Message n°3269
Date d'inscription: 20-10-2007
Messages: 446

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Ca y est. Le traité de Lisbonne est ratifié. Vendredi 8 février 2008, à deux heures et quart du matin, les sénateurs ont ratifié le traité de Lisbonne. A deux heures et quart du matin, la France est devenue une simple région de l’Union européenne. Ca fait bizarre de se réveiller en se disant que la France n’est plus qu’une simple région.

Pour savoir qui a voté quoi, c’est à cette adresse :

http://www.senat.fr/scrupub/2007/scr2007-85.html 

Il y a eu 307 suffrages exprimés.
265 sénateurs ont voté OUI.
42 sénateurs ont voté NON.

Je veux remercier les 42 sénateurs qui ont voté NON :

23 sénateurs communistes et MRC (Chevènement) : Mme Éliane Assassi, M. François Autain, Mme Marie-France Beaufils, MM. Pierre Biarnès, Michel Billout, Mme Nicole Borvo Cohen-Seat, MM. Robert Bret, Jean-Claude Danglot, Mmes Annie David, Michelle Demessine, Évelyne Didier, MM. Guy Fischer, Thierry Foucaud, Mmes Brigitte Gonthier-Maurin, Gélita Hoarau, MM. Robert Hue, Gérard Le Cam, Mme Josiane Mathon-Poinat, MM. Jack Ralite, Ivan Renar, Mme Odette Terrade, MM. Bernard Vera, Jean-François Voguet.

2 sénateurs du Rassemblement Démocratique et Social Européen : MM. Bernard Seillier, François Vendasi.

13 sénateurs socialistes : Mmes Maryse Bergé-Lavigne, Alima Boumediene-Thiery, MM. Jean-Louis Carrère, Michel Charasse, Pierre-Yves Collombat, Roland Courteau, Jean Desessard, Jean-Pierre Godefroy, Alain Journet, Jean-Luc Mélenchon, Jean-Pierre Michel, Marcel Rainaud, Robert Tropeano.

2 sénateurs UMP : MM. André Lardeux, Charles Pasqua.

2 sénateurs proches de Philippe de Villiers : MM. Philippe Darniche, Bruno Retailleau.

Cette nuit, à deux heures et quart du matin, la France est donc officiellement devenue une région parmi 27 régions.

Hors ligne

 

#351 08-02-2008 09:54:52

Sandy
Membre
Message n°3271
Date d'inscription: 28-11-2006
Messages: 2421

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Étienne a écrit:

Ben, qu'a donc voté Fabius ????

Cher Instit,

Je n'ai pas vu Fabius... Il me semble pourtant l'avoir entendu promettre de s'opposer explicitement à la révision constitutionnelle par voie parlementaire. Il a bien déclaré, il y a quelques semaines, qu'il allait voter non, n'est-ce pas ?

Il est bien député, Fabius, n'est-ce pas ?

Vous n'auriez pas raté son nom au moment de copier/coller, par hasard ?

sad (effondré)

Étienne.

Les députés "Fabiusiens" se sont abstenus visiblement pour la ratification et ils ont voté non à Versailles contre la révision.

Hors ligne

 

#352 08-02-2008 10:56:51

Étienne
Message n°3272
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Merci Sandy, j'étais en train de me mélanger les crayons entre la révision et la ratification (elles sont si proches).

hmm

Hors ligne

 

#353 08-02-2008 11:08:03

Étienne
Message n°3273
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

« Que fait la rédaction de Rue 89 ? »
par Dominique Reynié qui regrette sur son blog que rue89.com n’ait pas censuré l’article qu’ils m’avaient demandé:

http://reynie.typepad.fr/opinion_europe … a-rda.html

Passé le haussement d’épaule devant le vide d’arguments et les insultes (habituels),
je me suis dit finalement que je trouverais peut-être là une opportunité de progresser
en découvrant, dans le débat contradictoire, d’éventuelles erreurs de ma part (évidemment possibles).
Alors, j’ai publié ce commentaire — pas si facile à rédiger, vous l’imaginez, à destination d’un lieu si hostile.
Vous me direz (sur place ?) ce que vous en pensez, n’est-ce pas ?

Bonjour Monsieur Reynié, bonjour à tous,

Je découvre à la fois votre blog et ce billet, et je vois bien que l’endroit ne sera pas pour moi un havre de paix.

Pourtant, je voudrais tenter ici la chance d’un véritable débat, même réduit à quelques points, tant il est vrai qu’on ne progresse jamais tant que dans la contradiction.

Je ne crains pas ceux qui semblent me détester (ou me mépriser) parce que je suis sûr que c’est un malentendu (et je sais aussi, naturellement, que je peux me tromper).

Je me berce peut-être d’illusions, mais je suis sûr que, passé le mouvement d’humeur bien compréhensible que vous avez pu ressentir à la lecture de mon article sur www.rue89.com, vous aurez à cœur de produire quelques arguments de fond, bien étayés, pour me contredire et prouver que je me trompe.

Je vous invite, de façon tout à fait pacifique, à en exprimer un — un argument de fond — pour commencer, et je vous promets de vous répondre loyalement et sérieusement.

Ce pourrait être à propos de la légitimité politique et économique de l’abandon de la création monétaire aux banques privées.

Nous pourrions examiner ensemble le fait que ce soit Pompidou qui ait pris le premier, en 1973, la décision (incroyable) d’interdire à l’État d’emprunter auprès de la Banque de France (c’est-à-dire la décision de l’État lui-même de renoncer à créer la monnaie dont il a besoin pour financer les investissements publics et d’emprunter (à tout jamais ?) cet argent au prix d’un intérêt ruineux) ; vous m’expliquerez que le fait que Pompidou ait été Directeur général de la banque Rothschild en 56 est une coïncidence qui ne prouve rien, mais vous m’expliquerez, s'il vous plaît, la légitimité — économique et politique — de ce « choix » (sabordage ou hara-kiri, plutôt) qui me paraît catastrophique (et que condamnent quelques grands économistes bien moins fragiles que moi).

Mais notre discussion pourrait aussi analyser la légitimité des hommes au pouvoir (parlementaires, ministres, juges) à écrire et réviser eux-mêmes la Constitution, c’est-à-dire les règles et limites de leur propre pouvoir. Le conflit d’intérêt me paraît à la fois évident et grave ; j’aimerais bien connaître les reproches que vous faites à mon analyse sur ce point absolument décisif pour l’organisation de la Cité et pour la concorde.

Nous pourrions revoir ensemble à quoi sert une Constitution — manifestement, cela ne va pas de soi et cette question centrale (très concrète) mérite un débat sérieux, avec un peu de temps pour développer, n’est-ce pas ? — et nous pourrions chercher si « le droit du droit » (la Constitution) est, à vos yeux, un outil pour les puissants, un outil pour les élus, ou un outil pour le peuple pour se protéger contre les abus de pouvoir.

Nous pourrions étudier la situation de la ratification par voie parlementaire du traité de Lisbonne — sur lequel j’ai pas mal travaillé, moins que sur le TCE, il est vrai, mais VGE m’a rapidement dissuadé en avouant TOUT dans Le Monde du 26 octobre 2007 — qui est manifestement une copie maquillée du « traité constitutionnel » (je déteste cet oxymore que j’analyse comme un aveu d’abus de pouvoir) rejeté par référendum, et voir ensemble ce qu’il y a de choquant ou d’exagéré à parler de « viol », c’est-à-dire « acte délibéré de violence contre la volonté de quelqu’un ».

Nous pourrions examiner ensemble le rôle actif des journalistes — anciennes « sentinelles du peuple » transformées en « carpes serviles et discrètes » par le jeu de l’appropriation des médias par les plus puissants, du salariat, de la précarité et du chômage combinés — dans l’absence totale de révolte populaire contre ce « coup d’État simplifié » (l’expression est pertinente ; elle est de Nicolas Dupont-Aignan). Si vous avez lu, depuis ces derniers mois, de l’information sur les projets institutionnels de l’exécutif et des invitations au débat contradictoire à des heures de grande écoute, je vous serais reconnaissant de me signaler où. Avez-vous eu l’impression qu’une bonne publicité ait été donnée aux opinions dissidentes (comme l’exigent les principes les plus élémentaires de la démocratie) ? Avez-vous remarqué une quelconque mise en scène des conflits ? À quoi servent les journalistes, à votre avis ?

Nous pourrions tout autant évoquer les travaux de l’historienne Annie Lacroix-Riz et l’influence des banquiers (positive ? épouvantable ? inexistante ?) sur la politique des pays, depuis fort longtemps et jusqu’à la récente construction européenne si ardemment défendue par le banquier Jean Monnet. Ceci est vraiment passionnant, j’ai hâte de vous lire.

Il y a peut-être d’autres points qui vous semblent importants et que j’oublie ce soir : je vous laisse choisir.

Après avoir admiré l’actualité de la démocratie athénienne décrite par Hansen, Manin, Finley, de Romilly…, je lis Hobbes, je travaille Montesquieu, j’épluche Benjamin Constant, je savoure Tocqueville, et je retrouve chez tous ces hommes passionnants une obsession (libérale ?) — que je partage profondément — de la crainte de l’État Léviathan et de la très nécessaire séparation des pouvoirs pour les limiter. Je lis plusieurs livres d’Orwell de front, je dévore Castoriadis, et je cherche avec Alain et Simone Weil comment affaiblir et contrôler les pouvoirs, y compris médiatiques, manifestement si faciles à acheter…

Je suis sûr que nos lectures de ces auteurs différent, c’est normal, mais je suis sûr également que ces différences sont de nature à nous enrichir, si nous faisons chacun le pari que « l’autre » ne se trompe pas sur tout et peut même sûrement nous aider à progresser, malgré certaines (graves) erreurs par ailleurs.

Je vous promets aussi de vous rendre les armes sur le point que vous aurez choisi si vous êtes le plus fort, si vos arguments sont plus justes que les miens.

Et si cela vous semble (un peu) constructif, nous pourrions ensuite envisager un autre point.

Nous pourrions prendre l’engagement mutuel d’éviter les noms d’oiseau peu aimables qui viennent souvent à l’esprit quand on est échauffé et qui sont assez contre-productifs dans un débat, si vous voulez bien.

Je considère que les électeurs « nonistes » et « ouiistes » sont tous de bonne foi (en excluant cependant les très riches et leurs politiciens de service qui ont manifestement pensé et imposé l’Union européenne pour protéger leurs privilèges), et que la plupart de leurs querelles reposent sur des malentendus : nous voulons tous (sans doute) une Europe apaisée et prospère (heureuse ?), mais nous n’avons manifestement pas les mêmes peurs.

Peut-être des ouiistes vont-ils ici parler à des nonistes sans s’empailler ? On verra.

J’espère ne pas vous importuner par cette invitation (qui n’est pas facile à formuler, vous vous en doutez, car je sais bien que je risque ici de prendre des coups, pas forcément justes ; mais je veux vous faire confiance pour rendre possible l’échange) et je reviendrai bientôt chercher ici votre réponse.

Au plaisir de vous lire smile

Étienne Chouard.
http://etienne.chouard.free.fr/Europe
etienne.chouard@free.fr

PS : à mon sens, le mot « populisme » n’est pas du tout une injure. Il faudrait donc, sans doute, définir ce mot pour éviter les malentendus. Pour information, je rappelle que, pour ma part, je ne brigue rigoureusement aucun pouvoir, autre que l’élémentaire et indispensable « isègoria », ce qui n’est déjà pas si mal en cette époque de normalisation médiatique.

Rédigé par: Étienne Chouard | le 08 février 2008 à 01:01

Que pensez-vous de cette initiative nocturne ?

Je vais vous faire une confidence : on est mieux ici, au chaud chez soi, entre amis, que dans la fosse aux lions...

hmm

Amicalement.

Étienne.

Hors ligne

 

#354 08-02-2008 11:25:04

Étienne
Message n°3274
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Le crime du 4 février

par Emmanuel, un des auteurs du site Publius :

http://ceteris-paribus.blogspot.com/200 … vrier.html

Hors ligne

 

#355 08-02-2008 11:25:48

Étienne
Message n°3275
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Ratification du traité de Lisbonne :
NDA plaide le renvoi en Commission


http://www.debout-la-republique.fr/Rati … bonne.html

Hors ligne

 

#356 08-02-2008 12:12:41

Sandy
Membre
Message n°3276
Date d'inscription: 28-11-2006
Messages: 2421

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Vous n'avez jamais eu de débat contradictoire jusqu'à présent sur toutes ces questions ?

Hors ligne

 

#357 08-02-2008 12:19:13

Étienne
Message n°3277
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Si, bien sûr, mais pas sur tous les sujets :

Sur les institutions du TCE, leurs dangers, et sur l'illégitimité politique des hommes au pouvoir à toucher eux-mêmes aux constitutions, j'ai participé très activement à des dizaines d'échanges, en privé et en public (et j'y ai passé des centaines d'heures, en dehors d'ici).

Mais nos priorités évoluent et s'enrichissent (je pense surtout à la création monétaire et aux intrigues criminelles de ceux qui se nomment eux-mêmes "synarchie"), et il faut bien aller chercher les nouveaux débats correspondant à ces nouvelles pistes de résistance.

Mais d'une façon générale, je trouve que je n'ai pas eu assez de temps — pas pris le temps, peut-être — d'aller croiser le fer sur les multiples forums qui nous sont hostiles.

On fait ce qu'on peut, quand on y pense.

hmm

Étienne.

Hors ligne

 

#358 09-02-2008 14:24:17

Instit
Membre
Message n°3280
Date d'inscription: 20-10-2007
Messages: 446

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Le 7 février, à l'Assemblée nationale, 121 députés socialistes ont voté pour le traité de Lisbonne.

121 députés socialistes.

Par exemple, le traité de Lisbonne dit que l'Union européenne doit contribuer au libre-échange mondial généralisé :

« Par l'établissement d'une union douanière conformément aux articles 28 à 32, l'Union contribue, dans l’intérêt commun, au développement harmonieux du commerce mondial, à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et aux investissements étrangers directs, ainsi qu'à la réduction des barrières douanières et autres. »

Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, Cinquième partie, Titre II, Article 206, page 152.

121 députés socialistes ont voté pour le traité de Lisbonne.

Hors ligne

 

#359 09-02-2008 21:37:37

Sandy
Membre
Message n°3282
Date d'inscription: 28-11-2006
Messages: 2421

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Étienne a écrit:

Si, bien sûr, mais pas sur tous les sujets :

Sur les institutions du TCE, leurs dangers, et sur l'illégitimité politique des hommes au pouvoir à toucher eux-mêmes aux constitutions, j'ai participé très activement à des dizaines d'échanges, en privé et en public (et j'y ai passé des centaines d'heures, en dehors d'ici).

Mais nos priorités évoluent et s'enrichissent (je pense surtout à la création monétaire et aux intrigues criminelles de ceux qui se nomment eux-mêmes "synarchie"), et il faut bien aller chercher les nouveaux débats correspondant à ces nouvelles pistes de résistance.

Mais d'une façon générale, je trouve que je n'ai pas eu assez de temps — pas pris le temps, peut-être — d'aller croiser le fer sur les multiples forums qui nous sont hostiles.

On fait ce qu'on peut, quand on y pense.

hmm

Étienne.

A l'oral c'est difficile car bien souvent il faut apporter des preuves de ce que l'on dit et ce n'est pas possible. On fait face à de nombreuses idées reçues la seule argumentation ne suffit pas. Et puis en plus de ça, bien souvent dans les raisonnements que l'on peut faire cela va toujours manquer d'explications, s'appuyant sur des choses qui vont être évidentes pour nous, mais pas pour les autres.
Mais sur un forum c'est plus pratique, on peut directement mettre la source de nos informations ou un lien vers une preuve, et on peut prendre le temps de bien tout expliquer et détailler.

En plus il y a des façons de dire les choses plus ou moins efficaces. Et par exemple quand on parle de "constitution" ou d'"institutions" aux gens, bien souvent ils n'y accordent que peu d'importance. C'est pour cela que je vous ai dit sur un autre sujet je crois que ce qu'il manquait sur ce forum c'était justement une explication sur l'importance de cette question. Peut être qu'avant toute chose il faut une "prise de conscience". Et là je m'interroge sur comment leur en faire prendre conscience.

Et ce que vous dites sur votre page de présentation peut être une bonne piste ^^ Mais là encore vous n'avez pas assez développé :

Depuis le débat référendaire sur le TCE qui a servi de révélateur, j'ai réalisé, avec beaucoup d’autres, l’importance de nos institutions dans notre vie quotidienne et l’état de délabrement démocratique dans lequel nous les laissons s’effondrer par indifférence, hypnotisés par des médias manipulateurs et dévoyés.

À tel point que, désormais, l'approche institutionnelle m’apparaît comme une excellente clef de lecture, universelle, pour décrypter l'actualité et découvrir les sources profondes du malheur des hommes.

Hors ligne

 

#360 09-02-2008 22:30:19

Étienne
Message n°3283
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Créer un TABLEAU : "VOS PROBLÈMES ont tous leur vraie cause dans LA CONSTITUTION"
Oui Sandy, vous vous souvenez ? nous nous disions qu'il faudrait créer un tableau qui rapproche — en les présentant face à face — les problèmes quotidiens des gens et  leur cause réelle dans la Constitution.

Par exemple :

Le chômage de masse rendu obligatoire pour toujours en imposant à tout jamais, là-haut dans la Constitution, une politique monétaire ne luttant QUE contre l'inflation (ce qui cause mécaniquement du chômage de masse, tous les banquiers du monde le savent) ;

ou bien :

les services publics de plus en plus rares ou de moins en moins gratuits parce que l'État est pauvre, pauvre parce que ruiné par l'article 123 du traité de Lisbonne qui impose à l'État de payer 40 milliards d'intérêts par an pour rien, sans autre raison que d'enrichir les riches...

ou bien :

L'irresponsabilité des acteurs politiques et l'impuissance des citoyens entre deux élections sont programmées quelque part : dans la Constitution, où aucune procédure de contrôle permanent (des élus, des ministres et des juges) ni de jugement ni de sanction n'est prévue, ni aucune initiative citoyenne décisive : il devrait être prévu, — si ceux qui écrivent la Constitution n'étaient pas malhonnêtes —, la reddition des comptes en fin de mandat (avec sanctions possibles) et le référendum d'initiative populaire.

Il faudrait se coller à ce tableau, ce sera un outil pédagogique formidable.

Amicalement.

Étienne.

Hors ligne

 

Pied de page des forums

Propulsé par PunBB 1.2.12
© Copyright 2002–2005 Rickard Andersson
Traduction par punbb.fr