Forum du plan C : pour une Constitution écrite par et pour les Citoyens

Ce n'est pas aux hommes au pouvoir d'écrire les règles du pouvoir.
Les membres de l'Assemblée constituante doivent être tirés au sort
et, bien sûr, inéligibles aux fonctions qu'ils instituent eux-mêmes.

Vous n'êtes pas identifié.

Bienvenue :o)

Bonjour :o)
Ici, depuis le 1er janvier 2006, nous parlons d'un sujet que les politiciens de métier voudraient bien garder pour eux : nous parlons de la Constitution, de ce texte absolument fondamental pour tous les citoyens (et pourtant complètement négligé par eux), de ce texte qui pourrait nous protéger tous contre les abus de pouvoir si nous le faisions nôtre au lieu d'en abandonner la maîtrise à ceux-là mêmes qu'il est censé contrôler.
Nous discutons principe par principe, méthodiquement. Nous avons d'abord suivi le plan de mon document "Les grands principes d'une bonne Constitution", mais nous avons ensuite élargi nos thèmes à partir de vos réflexions, critiques et suggestions. C'est simplement passionnant. Ce que nous avons mis au clair sur la monnaie, sur le vote blanc, sur les vertus méconnues du tirage au sort et sur le référendum d’initiative populaire, par exemple, est enthousiasmant.
Le prolongement de cette réflexion constituante, c’est d’écrire enfin nous-mêmes un exemple de constitution, article par article. C’est ce qui se passe sur la partie wiki-constitution de ce site. Je vous invite à venir y participer également, ne serait-ce que sur un article ou deux. Vous verrez, c’est passionnant ; on sent vite qu’on est là sur l’essentiel, sur la seule vraie cause (et aussi la solution !) de nos impuissances politiques.
C’est un projet pédagogique en quelque sorte, un objet concret, réel, qui montre que 1) c'est possible : des hommes dont ce n'est pas le métier peuvent écrire une Constitution, et 2) c'est beaucoup mieux : quand ils n'écrivent pas des règles pour eux-mêmes, quand ils n'ont pas un intérêt personnel à l'impuissance des citoyens, les délégués constituants écrivent les règles d'une authentique démocratie. Merci à tous pour ce travail formidable.
Amitiés. Étienne.
[19 août 2012 : ATTENTION : pour cause de spam ultra-actif mi 2012, je FERME la possibilité aux nouveaux venus de créer un compte sans moi : il faut m'écrire à etienne.chouard@free.fr (EN ME DONNANT LE PSEUDO QUE VOUS VOULEZ) et je créerai votre compte à votre place. Il faudra ensuite venir ici pour définir un nouveau mot de passe. Désolé, mais les spammeurs deviennent infects et je n'ai pas le temps de gérer les spams (je préfère vous aider un à un à nous rejoindre). Au plaisir de vous lire. ÉC]

#321 15-11-2013 17:31:10

lanredec
Membre
Message n°25975
Lieu: goueled Leon
Date d'inscription: 21-10-2011
Messages: 1814

Re: 87 ANARCHIE

Attention à ne pas confondre la liberté individuelle qui fait débat chez les philosophes et la liberté politique telle qu'elle est définie dans l'article 4 de la DDHC 1789 ou 6 de la DDHC 1793. On ne peut pas, c'est vrai, débattre de l'une sans évoquer l'autre mais elles ne se confondent pas.

Dernière modification par lanredec (15-11-2013 17:35:32)


" Le problème est la solution "

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#322 15-11-2013 18:52:51

Déhel
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Message n°25976
Lieu: Le Havre, France
Date d'inscription: 27-07-2008
Messages: 543

Re: 87 ANARCHIE

       La liberté politique, elle fait débat chez les sociologues et en particulier chez Morin et Gauchet que je cite trop souvent parce que je n'ai pas lu grand chose d'autre et qui - en particulier Gauchet - lancent un pont entre ces deux notions que l'on pourrait considérer après lecture comme profondément intriquées, au moins depuis la révolution industrielle. La liberté politique tente désespérément de se définir légalement alors que la liberté individuelle nourrit encore les plus vifs débats, d'où les paradoxes - pour ne prendre qu'eux - auxquels parviennent les théories libérales qui fabriquent plus d'esclaves à l'heure que tout l'empire romain. Pour exactement les mêmes raisons je pense, les théories anarchistes produisent les mêmes effets parce que liberté individuelle ou politique ne peuvent être dissociées quand on vit en société et c'est précisément toute la splendeur de la définition de Bakounine qui évoque que les libertés se nourrissent mutuellement, mieux elles se génèrent mutuellement. En cela, les fédérations de communes qui te sont si chères paraissent absolument pertinentes et logiques, à la condition que la quête de liberté soit une volonté partagée et prioritaire pour tous. Et là, les limites de la pertinence sont peut-être atteintes.


La meilleure forteresse des tyrans c’est l’inertie des peuples, Machiavel.
Le risque de la liberté: texte collégial d'insurection morale, ici.

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#323 16-11-2013 01:25:12

Jacques Roman
Membre
Message n°25978
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 87 ANARCHIE

Ana Sailland a écrit:

[La pulsion contributrice] serait l'un des moteurs d'une société sans gouvernance.

C'est aussi l'un des moteurs d'une société avec gouvernance.

Alors ?  JR

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#324 16-11-2013 03:23:59

Jacques Roman
Membre
Message n°25979
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 87 ANARCHIE

Finalement, en lisant certains messages sur ce fil, on se demande si la révolution culturelle maoiste n'avait pas du bon.

En tout cas elle s'explique mieux.  JR

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#325 16-11-2013 10:51:40

frigouret
Membre
Message n°25980
Date d'inscription: 10-10-2011
Messages: 1954

Re: 87 ANARCHIE

Ne soyez pas si négatif Jacques, il se pourrait qu'une réflexion sur l'anarchie puisse aider un travail sur la constitution, par exemple pour définir les objets légitimes d'une gouvernance .


cool

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#326 16-11-2013 11:39:11

Jacques Roman
Membre
Message n°25981
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 87 ANARCHIE

C'est vrai que toute réflexion peut être utile, mais une fois qu'on a reconnu (c'est le cas, je pense) que l'anarchie est fondée sur la libre association et qu'une constitution a pour but de régler l'organisation et le fonctionnement d'une libre association, est-ce qu'on n'a pas déjà défini les objets légitimes de la gouvernance même dans le contexte de l'anarchie ?  JR

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#327 16-11-2013 14:17:50

frigouret
Membre
Message n°25982
Date d'inscription: 10-10-2011
Messages: 1954

Re: 87 ANARCHIE

Vaste débat Jacques.

Pour continuer la lecture de Carson et son libre marché.
Je pense qu'il y deux sortes de propriété.
La propriété commune comme l'espace, les ressources naturelles mais aussi des situations favorables à l'epanouissement humain ,comme la paix, qui sont des objets de gouvernance.
La propriété issue du travail , privée mais qui peut être individuelle ou collective, et dont rien ne justifie la mise sous gouvernance.

Je remarque que la situation actuelle et toute inverse, des biens communs distribués à l'encan avec un immense lot de dépossédés, et une forte pression sur le travail .

Dernière modification par frigouret (16-11-2013 14:29:23)


cool

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#328 16-11-2013 14:37:55

Ana Sailland
Membre
Message n°25983
Date d'inscription: 10-11-2011
Messages: 1549

Re: 87 ANARCHIE

Je tentais de donner envie de réfléchir aux qualités humaines individuelles et collectives nécessaires à un fonctionnement en anarchie harmonieuse.

Je vois que "ça" bloque.

Dont acte.

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#329 16-11-2013 22:58:31

gilles
Membre
Message n°25985
Date d'inscription: 16-07-2008
Messages: 1355

Re: 87 ANARCHIE

Ana, peut-être penses-tu, entre autres, aux propos de Gandhi ?

« Sans le sens de l’humour je me serais suicidé depuis longtemps. 
      L’évolution de la démocratie sera impossible tant que nous ne sommes pas préparés à écouter la partie adverse. 
      La vérité et la non-violence ne peuvent être détruites.
     Je suis prêt à mourir,  mais il n’y a aucune cause pour laquelle je suis prêt à tuer. »

« Vivons tous simplement afin que tous puissent simplement vivre.
       Sois toi-même le changement que tu veux voir advenir dans  le monde.
       On devient riche par les choses qu’on ne désire pas. »

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#330 17-11-2013 04:13:13

Jacques Roman
Membre
Message n°25986
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 87 ANARCHIE

frigouret a écrit:

[...] Je pense qu'il y deux sortes de propriété.
La propriété commune comme l'espace, les ressources naturelles mais aussi des situations favorables à l'épanouissement humain, comme la paix, qui sont des objets de gouvernance [...].

"Propriété", pour moi, signifie appartenance à une personne pour en user comme cette personne l'entend sans qu'aucune autre personne puisse s'y opposer (sous réserve de la loi, évidemment).

La paix n'est propriété de personne : c'est un objectif , qu'on espère général.

Toujours pour moi, la propriété se distingue en propriété publique et privée. On peut sous-distinguer la propriété d'État, la propriété collective locale, la propriété individuelle, la propriété commerciale, etc.

Il ne faut pas mélanger l'abstrait et le concret : ça risque de rendre les situations pratiquement ingouvernables par impossibilité de fixer des règles uniformément applicables à des catégories disparates. La gouvernance (à distinguer de la philosophie) exige des classifications strictes et des définitions précises. JR

Dernière modification par Jacques Roman (17-11-2013 04:28:02)

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#331 17-11-2013 04:32:54

Jacques Roman
Membre
Message n°25987
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 87 ANARCHIE

Ana Sailland a écrit:

Je tentais de donner envie de réfléchir aux qualités humaines individuelles et collectives nécessaires à un fonctionnement en anarchie harmonieuse.

Je vois que "ça" bloque.

Dont acte.

Pour tâcher de répondre, il y a deux qualités humaines individuelles et collectives nécessaires et suffisantes au fonctionnement en société (anarchique ou autre) : par ordre, la bienveillance et l'intelligence.  JR

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#332 17-11-2013 05:50:15

Ana Sailland
Membre
Message n°25988
Date d'inscription: 10-11-2011
Messages: 1549

Re: 87 ANARCHIE

La question devient alors non pas le comment promouvoir l'anarchie comme des rêveurs stupides wink  mais de savoir s'il est possible, au sein de la société actuelle qui les inhibe, de promouvoir ces deux qualités, et d'autres, bien d'autres, et de les faire croître et fructifier en l'être plus qu'en la loi, de telle façon que certains seuils franchis une société naturellement policée soit envisageable.

Et si par hasard nous pensions que ce n'est pas possible, ne serait il pas cependant utile de viser ce but jusqu'à son approche ultime, afin que notre société policée en force soit plus humaine.
Utile voire vital.

Peut être que ce progrès de conscience et la marche vers la démocratie réelle, je veux dire fondée sur la délibération de toustes, et le pouvoir de codécision de toustes, peut être ces deux progrès sont ils synergiques et concomitants :

Je donne un exemple :

En démocratie réelle, l'art de la conversation bienveillante peut ou doit se développer, car sans lui, le désir de démocratie n'aboutit qu'à un gloubiboulga identique à celui du régime parlementaire-présidentiel actuel, mais avant la démocratie (réelle), si l'art de la conversation bienveillante se développe, alors la démocratie devient envisageable.

Et c'est exactement ce que nous vivons ici même wink

Il est à noter que si ces qualités étaient promues, le système actuel serait viable et équitable puisque les aristos seraient meilleurs que les clowns qui nous gouvernent ...
Ouvrir une lucarne sur l'anarchie conduit donc inéluctablement à entrevoir les causes humaines, et non pas techniques, du désastre actuel, et à s'interroger sur les moyens d'y remédier par l'esprit sans loi et non plus par l'esprit des lois.

Dernière modification par Ana Sailland (17-11-2013 13:20:39)

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#333 17-11-2013 14:50:20

frigouret
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Message n°25989
Date d'inscription: 10-10-2011
Messages: 1954

Re: 87 ANARCHIE

Jacques Roman a écrit:

frigouret a écrit:

[...] Je pense qu'il y deux sortes de propriété.
La propriété commune comme l'espace, les ressources naturelles mais aussi des situations favorables à l'épanouissement humain, comme la paix, qui sont des objets de gouvernance [...].

"Propriété", pour moi, signifie appartenance à une personne pour en user comme cette personne l'entend sans qu'aucune autre personne puisse s'y opposer (sous réserve de la loi, évidemment).

La paix n'est propriété de personne : c'est un objectif , qu'on espère général.

Toujours pour moi, la propriété se distingue en propriété publique et privée. On peut sous-distinguer la propriété d'État, la propriété collective locale, la propriété individuelle, la propriété commerciale, etc.

Il ne faut pas mélanger l'abstrait et le concret : ça risque de rendre les situations pratiquement ingouvernables par impossibilité de fixer des règles uniformément applicables à des catégories disparates. La gouvernance (à distinguer de la philosophie) exige des classifications strictes et des définitions précises. JR

Pourquoi ne pas définir le bien commun comme tout ce qui n'est pas le résultat du travail ?
Si je ne devai garder qu'un axiome moral à intégrer au bien commun ce serait la non violence .


cool

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#334 17-11-2013 15:51:38

Patrick Flécheux
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Message n°25990
Lieu: Vitry s/Seine (94)
Date d'inscription: 21-12-2011
Messages: 497

Re: 87 ANARCHIE

@ Ana et Dehel principalement (mais pas seulement) depuis environ le #300

Il me semble que nous devrions remplacer le mot "liberté" par les mots "autonomie" (pour le social et la politique) et "indépendance" (intellectuelle, morale et aussi politique).

Ces derniers me semblant plus appropriés (car plus en phases avec les capacités humaines du moment) et surtout moins sujets à digressions métaphysiques (se qui permet de gagner du temps pour la recherche éventuelle de solutions concrètes permettant de concevoir et de promouvoir l'autonomie et l'indépendance des hommes face à eux-mêmes, face à leurs peurs, donc face aux pouvoirs issus de leurs abnégations volontaires, voir sacrificielles ...) qu'une "liberté" évanescente voir transcendante et très certainement illusoire ... Même revisitée par Pascal et/ou je ne sais plus qui smile 

De plus cela éviterai aussi l'écueil pointé par Lanredec dans son #321

Et puis remettre les mots à l'endroit (donc les utiliser à l'endroit ...) c'est, me semble t-il, un premier pas concret vers une autonomie indépendante.
"Liberté" comme "amour" étant un joli mot mais un mot tordu.

Dernière modification par Patrick Flécheux (17-11-2013 15:59:10)


“Le jour où l’idée même de détenir ou de prendre le “Pouvoir” sur autrui sera devenue exécrable au plus grand nombre, alors les hommes qui ne rêvent que de pouvoir n’auront plus de pouvoir sur rien, car plus personne sur qui l’exercer.” A Men

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#335 17-11-2013 15:54:12

frigouret
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Message n°25991
Date d'inscription: 10-10-2011
Messages: 1954

Re: 87 ANARCHIE

Moi je n'ai pas très bien compris le #321 de Lanredec.


cool

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#336 17-11-2013 16:05:53

Patrick Flécheux
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Message n°25992
Lieu: Vitry s/Seine (94)
Date d'inscription: 21-12-2011
Messages: 497

Re: 87 ANARCHIE

Tentative de "Décodage" en 2 lignes du #321. Lanredec complétera si mon interprétation est mauvaise smile

La liberté individuelle est faire se que l'on veut avec les limites que l'on s'impose ou imposées par la nature. (philo)
La liberté politique est faire se que l'on veut dans les limites imposées par la loi.

Mais je parie que ça tu l'avais déjà compris hihi

Dernière modification par Patrick Flécheux (17-11-2013 16:07:51)


“Le jour où l’idée même de détenir ou de prendre le “Pouvoir” sur autrui sera devenue exécrable au plus grand nombre, alors les hommes qui ne rêvent que de pouvoir n’auront plus de pouvoir sur rien, car plus personne sur qui l’exercer.” A Men

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#337 18-11-2013 01:42:13

Jacques Roman
Membre
Message n°25998
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 87 ANARCHIE

Définitions

frigouret a écrit:

[...]
Pourquoi ne pas définir le bien commun comme tout ce qui n'est pas le résultat du travail ?
Si je ne devais garder qu'un axiome moral à intégrer au bien commun ce serait la non-violence.

Alors, pourraient aussi être qualifiés de "biens communs", n'étant pas le résultat du travail, des choses aussi diverses que l'eau, l'air, la terre, les ressources de la mer, l'espace extra-atmosphérique, les planètes exploitables, la loyauté, la fidélité et l'honnêteté, l'assiduité scolaire, la solidarité, les connaissances scientifiques, les croyances religieuses, l'athéisme, la démocratie.

Une définition a pour but de cerner une notion, de lui assigner des limites, afin de savoir exactement de quoi on parle et de pouvoir agir en conséquence  : une définition qui couvre tout n'est une définition ; ça revient à dire : "tout est dans tout et réciproquement".

À quoi servirait en pratique la définition que vous proposez ? JR

Dernière modification par Jacques Roman (18-11-2013 01:59:22)

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#338 18-11-2013 08:53:58

frigouret
Membre
Message n°25999
Date d'inscription: 10-10-2011
Messages: 1954

Re: 87 ANARCHIE

Ce n'est que la suite de la conversation qui devait définir les sujets pouvant légitimement objet de gouvernance , et l'essaie que je présente  prétend que nous pouvons distinguer une propriété commune , sujette à gouvernance, et une propriété privé, uniquement fruit du travail,ayant par définition la vocation de s'épanouir en anarchie.

Notre travail constitutionnel serait alors de préciser que le but de notre association politique serait la gouvernance du bien commun, et que par conséquent cete association politique n'est pas fondée à gouverner la propriété issue du travail.


cool

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#339 18-11-2013 09:04:40

Ana Sailland
Membre
Message n°26000
Date d'inscription: 10-11-2011
Messages: 1549

Re: 87 ANARCHIE

Le travail de nos ancêtres a produit du bien commun (en lequel réside l'un des arguments en faveur du dividende universel)

A partir du moment où je mets ma force dans l'auge commune (à Todmorden sans être payée mais aussi en enseignant les math contre un salaire) , je produis du bien (légume ou connaissance), et il est commun.
Par contre, si contrainte et forcée, pour survivre,  je travaille pour l'oréal, je produis du cosmétique toxique et du bien Bettencourt, et il n'est pas commun.

Peut être frigouret veut il dire :
-ce qui ne doit en aucun cas être privatisé/marchandisé ?
-une ressource naturelle préexistante à l'humain ?

Dans une perspective plus volontaire, je verrais bien :
-Ce sans quoi le peuple ne saurait vivre (cette définition là entraînerait une révolution ...)


Au moyen âge, les communs ( exemple four banal) sont souvent édifiés par le travail de quelques uns ; ils sont en tels cas un bien commun issu d'un travail.
Une pâture commune aussi puisqu'elle nécessite défrichage et entretien.


Définir le bien commun n'est pas facile et toute définition implique un choix de société qui lui est propre.

Si par exemple on inclue l'outil de production comme bien commun,  on est proche du communisme.

Il n'est donc pas anodin de qualifier telle ou telle chose comme de l'ordre du bien commun, car une telle qualification creuse un sillon profond dans le champ des futurs possibles. C'est à manier avec prudence, avec plus de prudence en tout cas que ces sacrés révolutionnaires qui nous ont légué le droit sacré à la propriété.

Dernière modification par Ana Sailland (18-11-2013 09:21:50)

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#340 19-11-2013 03:14:45

Jacques Roman
Membre
Message n°26003
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 87 ANARCHIE

Droit de propriété

Ce que les Révolutionnaires de 1789 nous ont légué est l'article XVII (et dernier) de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen :

"La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité.".

On voit que la propriété d'après cet article n'est pas si inviolable et si sacrée que ça, puisqu'il n'est pas jugé nécessaire de prévoir dans la Déclaration des droits elle-même les conditions dans lesquelles on peut en être privé (on s'en remet à une décision légale). 

En réalité, l'article établit un parfait équilibre, toujours valable, entre l'impératif d'ordre public et l'intérêt général. On peut essayer d'en changer la formulation (déjà une merveille de compromis pour l'époque, et qui ne ferme textuellement la porte à aucun débat, même le plus actuel, sur la nature de la propriété), mais changer le double principe qu'elle exprime ne se ferait pas sans mettre en cause la possibilité même d'un ordre social (c'est-à-dire d'un système combinant ordre public et justice sociale).

Il faut se souvenir qu'à l'époque où la Déclaration a été adoptée (juillet-août 1789) la France connaissait toute sorte de troubles (bandes armées, pillages). Dans ces conditions, les constituants de 1789 ont eu beaucoup de mérite à concevoir et déclarer qu'il puisse y avoir des limites au droit de propriété : d'autant plus que presque tous étaient des possédants, montrant par là – ceci à l'intention particulière d'Étienne – que des élus peuvent très bien faire la part de leurs intérêts personnels et de l'intérêt général.

Et justement on peut se demander si les constituants de 1789, agissant sous la pression des circonstances, n'entendaient pas en fait protéger la possession (afin d'éviter des troubles, voire l'anarchie au sens péjoratif du terme) plutôt qu'un droit de propriété abstrait. Les archives parlementaires françaises pour 1787-1860 (http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4 … ngFR.swfv, voir notamment page 489) donnent bien l'impression d'un débat de dernière minute et en plénière seulement. JR

Dernière modification par Jacques Roman (19-11-2013 03:43:25)

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#341 19-11-2013 09:55:43

Ana Sailland
Membre
Message n°26005
Date d'inscription: 10-11-2011
Messages: 1549

Re: 87 ANARCHIE

Le résultat est quand même le grand capital et le pouvoir dément qui s'ensuit

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#342 19-11-2013 16:08:36

Déhel
Membre
Message n°26009
Lieu: Le Havre, France
Date d'inscription: 27-07-2008
Messages: 543

Re: 87 ANARCHIE

Jacques Roman a écrit:

Dans ces conditions, les constituants de 1789 ont eu beaucoup de mérite à concevoir et déclarer qu'il puisse y avoir des limites au droit de propriété : d'autant plus que presque tous étaient des possédants, montrant par là – ceci à l'intention particulière d'Étienne – que des élus peuvent très bien faire la part de leurs intérêts personnels et de l'intérêt général.

          N'est-ce pas plutôt qu'ils avaient peur de prendre un mauvais coup étant donnée l'ambiance mortifère et violente qui régnait alors à Paris?


La meilleure forteresse des tyrans c’est l’inertie des peuples, Machiavel.
Le risque de la liberté: texte collégial d'insurection morale, ici.

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#343 26-11-2013 10:35:23

frigouret
Membre
Message n°26053
Date d'inscription: 10-10-2011
Messages: 1954

Re: 87 ANARCHIE

Jacques Roman a écrit:

Définitions

frigouret a écrit:

[...]
Pourquoi ne pas définir le bien commun comme tout ce qui n'est pas le résultat du travail ?
Si je ne devais garder qu'un axiome moral à intégrer au bien commun ce serait la non-violence.

Alors, pourraient aussi être qualifiés de "biens communs", n'étant pas le résultat du travail, des choses aussi diverses que l'eau, l'air, la terre, les ressources de la mer, l'espace extra-atmosphérique, les planètes exploitables, la loyauté, la fidélité et l'honnêteté, l'assiduité scolaire, la solidarité, les connaissances scientifiques, les croyances religieuses, l'athéisme, la démocratie.

Une définition a pour but de cerner une notion, de lui assigner des limites, afin de savoir exactement de quoi on parle et de pouvoir agir en conséquence  : une définition qui couvre tout n'est une définition ; ça revient à dire : "tout est dans tout et réciproquement".

À quoi servirait en pratique la définition que vous proposez ? JR

Ce que je propose servirait à déterminer le champ d'action du contrat politique, de la constitution.
Vos exemples , l'eau, l'air, la terre..... sont de bons exemples. Pour les " valeurs morales" je suis plus perplexe, il me semble que le principe de non-violence suffit.

Je veux pouvoir amener ma récolte de tomate sur la place du marché sans que l'on me cherche des noises à propos de mon affiliation à la MSA ( la sécu agricole ), de la surface minimum d'installation, de mon statut fiscal, des conditions de diplômes, de l'assujettissement TVA, de mes assurances et de l'étalonnage de ma balance. Pour reprendre Lock mon corps m'appartient en propre et le résultat de mon travail aussi.
Cependant le lambeau de terre que je cultive pour produire ces tomates lui ne devrait pas m'appartenir en propre, il fait partie de ces choses communes qui justifient une gouvernance ( plan d'occupation des sols, taxes ect ).


cool

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#344 26-11-2013 10:35:30

frigouret
Membre
Message n°26054
Date d'inscription: 10-10-2011
Messages: 1954

Re: 87 ANARCHIE

Jacques Roman a écrit:

Définitions

frigouret a écrit:

[...]
Pourquoi ne pas définir le bien commun comme tout ce qui n'est pas le résultat du travail ?
Si je ne devais garder qu'un axiome moral à intégrer au bien commun ce serait la non-violence.

Alors, pourraient aussi être qualifiés de "biens communs", n'étant pas le résultat du travail, des choses aussi diverses que l'eau, l'air, la terre, les ressources de la mer, l'espace extra-atmosphérique, les planètes exploitables, la loyauté, la fidélité et l'honnêteté, l'assiduité scolaire, la solidarité, les connaissances scientifiques, les croyances religieuses, l'athéisme, la démocratie.

Une définition a pour but de cerner une notion, de lui assigner des limites, afin de savoir exactement de quoi on parle et de pouvoir agir en conséquence  : une définition qui couvre tout n'est une définition ; ça revient à dire : "tout est dans tout et réciproquement".

À quoi servirait en pratique la définition que vous proposez ? JR

Ce que je propose servirait à déterminer le champ d'action du contrat politique, de la constitution.
Vos exemples , l'eau, l'air, la terre..... sont de bons exemples. Pour les " valeurs morales" je suis plus perplexe, il me semble que le principe de non-violence suffit.

Je veux pouvoir amener ma récolte de tomate sur la place du marché sans que l'on me cherche des noises à propos de mon affiliation à la MSA ( la sécu agricole ), de la surface minimum d'installation, de mon statut fiscal, des conditions de diplômes, de l'assujettissement TVA, de mes assurances et de l'étalonnage de ma balance. Pour reprendre Lock mon corps m'appartient en propre et le résultat de mon travail aussi.
Cependant le lambeau de terre que je cultive pour produire ces tomates lui ne devrait pas m'appartenir en propre, il fait partie de ces choses communes qui justifient une gouvernance ( plan d'occupation des sols, taxes ect ).


cool

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#345 26-11-2013 13:19:55

Ana Sailland
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Message n°26055
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Re: 87 ANARCHIE

On pourrait définir le bien commun, mais aussi le devoir commun, y compris un devoir être.

La déclaration universelle des devoirs humains est inconnue au bataillon, et c'est peut être une lacune.

Pourquoi peut être :
Le moralisme est une chose dangereuse, qui peut conduire à une dictature sur les âmes.
On l'a eu vu.

Puisque le thème de page est l'anarchie, nous sommes ici en plein dans le sujet :

Une société sans loi ne peut qu'être une société où une certaine perfection habiterait les citoyens, et les animerait.
Définir cette perfection peut faire glisser vers la perfection obligatoire, qui est l'antithèse de l'anarchie.
Par contre dire ce qui est souhaitable ... est souhaitable wink , et cela même au sein d'une société régentée.


______



Je veux ici faire une remarque curieuse qui pourra être critiquée avec bénéfice pour le forum :

Si vous n'aimez pas l'alambic, zappez wink

L'anarchie, ce serait quand les citoyens n'obéiraient qu'à une seule loi : celle de leur conscience, et de leur affection pour leurs semblables. Une société sans loi mais aussi sans le ciment de ces qualités morales serait vouée à la catastrophe.

Mais observons le système présent :
La masse des citoyens est guidée, non pas par sa conscience, ni par son amour, mais par la loi et les élus.
Pour que le système soit sain, il faudrait que les élus, qui écrivent la loi, soient guidés par leur conscience et leur affection pour leurs semblables, c'est à dire selon le principe de l'anarchie, au sens noble.
Il y aurait donc au dessus du peuple gouverné une élite suffisamment proche de la perfection humaine pour vivre sainement l'anarchie en son corps social limité.
On voit bien que ce n'est pas le cas.
Et de loin, misère de misère.
La gouvernance, qui devrait dans le système représentatif fonctionner selon le principe de l'anarchie au sens noble, n'est guidée ni par la loi, puisque la loi est sa loi, ni hélas par la conscience, ni hélas par la tendresse qu'elle doit au peuple.
Nous en avons des preuves, nombreuses et scandaleuses.
Ou du moins, si ces qualités sont présentes, elles sont polluées par maint mécanisme.
C'est pourquoi notre civilisation court à la catastrophe.

Pour remédier à cela, mais tout en restant dans le système représentatif, why not, il y a deux méthodes :

La première consiste à soumettre la gouvernance à une loi, qui bien entendu ne peut être écrite par elle.
Il est assez évident que seuls les gouvernés seraient susceptibles de gouverner la gouvernance sans que les gouvernés soient trahis, c'est mathématique tant que la gouvernance ne s'élève pas en conscience.
Cette première méthode consiste donc à conserver la représentation, mais à la faire contrôler en permanence et de manière incontournable par les gouvernés.
S'ensuivent toutes nos réflexions usuelles : il s'agit peu ou prou du plan C, ou D wink

La seconde méthode consisterait à élever le niveau de conscience et d'amour de la gouvernance.
En admettant que ce soit possible, il serait stupide de limiter ce progrès aux  élites afin qu'elles soient vraiment des élites et non plus seulement élitistes :
Tant qu'à faire, autant rechercher les processus de boost de la conscience universelle, sans s'inscrire dans l'idée d'un clivage volontaire de la société.
Mais alors, si nous y parvenions, l'anarchie serait ipso facto viable, et les gouvernants obsolètes.

Je ne désespère pas au point de ne pas croire qu'en quelques générations l'anarchie puisse devenir viable, mais en attendant ces jours heureux où la conscience serait reine, on voit bien qu'il est nécessaire que la gouvernance soit gouvernée par le peuple, sauf à admettre que la trahison serait une bonne chose.

Comme dit plus haut, c'est alambiqué ; ludique, vous l'aurez compris, mais pas tant que ça car je pointe ici l'idée que le refus de l'anarchie se fonde sur l'existence d'une élite qui mériterait de vivre l'anarchie en son sein, ou une autonomie qui y ressemble, et serait digne d'imposer l'ordre choisi par elle hors de son périmètre.
Ce qui est assez onirique.

Dernière modification par Ana Sailland (26-11-2013 13:27:28)

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#346 27-11-2013 02:21:58

Jacques Roman
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Message n°26057
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Re: 87 ANARCHIE

frigouret a écrit:

[...]Ce que je propose servirait à déterminer le champ d'action du contrat politique, de la constitution.
Vos exemples , l'eau, l'air, la terre..... sont de bons exemples. Pour les " valeurs morales" je suis plus perplexe, il me semble que le principe de non-violence suffit.

Qu'est-ce qui justifie de ranger une seule valeur morale (non-violence) parmi les biens communs et de ne pas y inclure les autres ? Est-ce que la justice, par exemple, n'est pas une valeur morale aussi importante que la non-violence ?

Pour moi, les biens communs ne peuvent être que matériels (biens et services). Les valeurs ne sont donc pas des biens communs, mais des aspirations ou des objectifs. Je répète que si vous confondez les deux vous n'arriverez à traiter convenablement ni les uns ni les autres.  JR

Dernière modification par Jacques Roman (27-11-2013 02:25:53)

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#347 27-11-2013 02:31:54

Jacques Roman
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Message n°26058
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Re: 87 ANARCHIE

À propos du 345 :

Je suis d'accord avec la première méthode.

La seconde n'en est pas une : seulement une élucubration sur laquelle il convient de ne pas insister si notre but est de faire passer de vraies idées constitutionnelles (objet du site).  JR

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#348 27-11-2013 02:42:04

Jacques Roman
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Message n°26059
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Re: 87 ANARCHIE

Ana Sailland a écrit:

Le résultat [de l'article VII de la Déclaration de 1789 relatif à la propriété] est quand même le grand capital et le pouvoir dément qui s'ensuit

Non, ce n'est pas le résultat de l'article VII de la Déclaration de 1789.

Son résultat serait plutôt les nationalisations effectuées depuis 1789, non seulement en France mais ailleurs, et notamment les nationalisations (permanentes ou provisoires) de banques au Royaume-Uni et aux États-Unis depuis 2007.

L'article VII a fortement contribué à rendre légitime le principe de ces nationalisations, et sans la possibilité de nationaliser le grand capital serait encore plus dément et ses conséquences encore plus extrêmes.

Le grand capital existait avant l'article VII. Les nationalisations, je ne crois pas. JR

Dernière modification par Jacques Roman (27-11-2013 02:45:33)

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#349 27-11-2013 11:35:32

lanredec
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Message n°26060
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Re: 87 ANARCHIE

Jacques Roman a écrit:

Le grand capital existait avant l'article VII. Les nationalisations, je ne crois pas. JR

Il conviendrait de mieux préciser ce que vous entendez par l'un et par l'autre. Ni le concept de grand capital, ni celui de nation n'existaient avant 1789.
S'il existait bien quelque chose qu'on aurait pu appeler "le grand capital" avant 1789, ce quelque chose n'avait rien à voir avec ce qu'on appelle ainsi au XXIe siècle.
Inversement, même si nation ou état, aux sens modernes, n'existaient pas, la question à cette époque n'était pas tant la possibilité de collectiviser des biens privés que la possibilité de s'opposer à la décollectivisation des biens publics.


" Le problème est la solution "

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#350 27-11-2013 12:07:05

lanredec
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Message n°26061
Lieu: goueled Leon
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Re: 87 ANARCHIE

Ana Sailland a écrit:

Je ne désespère pas au point de ne pas croire qu'en quelques générations l'anarchie puisse devenir viable,

Moi, je désespère de faire comprendre que non seulement l'anarchie est viable ici et maintenant, mais qu'elle existe déjà partout ici et maintenant, et que la vraie question est d'étendre son domaine d'application plutôt que le restreindre.

Il y a des zillions de choses où l'initiative individuelle est encore possible et dans la plupart de ces cas elle est plus efficace et efficiente que le principe d'autorité. Même pour atteindre le bien commun. En fait le principe d'autorité, quelle que soit la forme d'archie ou de cratie, ne fonctionne durablement que dans un environnement essentiellement anarchique, qui seul peut lui fournir le lubrifiant qui l'empêche de gripper. Au nom de quoi penserait on résoudre des blocages en ajoutant des rouages et en réduisant la lubrification ?

Je regardais hier soir (pour la 2e ou 3e fois) le docu sur le Larzac. ça me fait toujours chaud au coeur : initiative individuelle, consensus, unanimité, non-violence, commune autodéclarée et autogérée, travaux collectifs, humour, amour ...

J'entendais aussi il y a quelques jours le président des restaus du coeur dire que depuis 2008, certes il y a plus de gens qui comptent dessus et plus longtemps, mais il y a surtout plus de gens qui donnent, et qui, individuellement, donnent plus.


" Le problème est la solution "

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#351 27-11-2013 13:31:23

Ana Sailland
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Message n°26062
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Re: 87 ANARCHIE

@JR un insert dans une citation devrait être signalé, même s'il s'inscrit dans une démarche honnête. Je reste persuadée que les textes fondateurs, en leur esprit, ou par l'esprit de leurs rédacteurs, contenaient en germe les glissements modernes. Le détail compte mais la compréhension holistique aussi.
Ceci n'est pas grave smile

@lanredec, merci pour ces compléments qui me confortent dans mon espérance smile

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#352 27-11-2013 13:48:37

Ana Sailland
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Message n°26063
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Re: 87 ANARCHIE

A propos du 347 :
Ce fil, qui fait partie de ce site, site quand même plus universel que le votre, ce fil de discussion, comme son titre l'indique n'est pas consacré à la constitution de 1958 mais à l'anarchie.
Si ce thème vous irrite, souffrez qu'il nous passionne.
Et que nous en discutions.





Il est arrivé dans l'Histoire que l'utopie d'un jour soit le pragmatisme du lendemain, ou au minimum le colore.


Heureuse donc que vous ne soyez pas modérateur :  c'en serait fini du pragmatisme de demain, ou d'après-demain wink

Je pars demain vivre quatre jours en forêt avec des utopistes pragmatiques. Si si, ça existe ...

Dernière modification par Ana Sailland (27-11-2013 13:50:38)

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#353 27-11-2013 16:11:48

AlexandreHédan
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Message n°26064
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Re: 87 ANARCHIE

La justice est un vice.

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#354 28-11-2013 07:46:28

Jacques Roman
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Message n°26068
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Re: 87 ANARCHIE

Réf. 349

Je serais tenté d'appliquer l'expression "grand capital" aux réseaux commerciaux gênois ou vénitiens, à la Ligue hanséatique... Évidemment il y a une différence d'échelle par rapport au grand capital moderne : mais la découverte et l'exploitation de l'Amérique (par exemple), ce n'était pas une mince affaire financière.

"Nationalisation" : façon de parler – avant 1789, l'équivalent aurait été l'appropriation de biens privés  par le pouvoir royal ou par les communes, et je crois que c'était  plutôt rare.  JR

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#355 28-11-2013 08:01:59

Jacques Roman
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Message n°26069
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Re: 87 ANARCHIE

Ana Sailland a écrit:

A propos du 347 :
Ce fil, qui fait partie de ce site, site quand même plus universel que le votre, ce fil de discussion, comme son titre l'indique n'est pas consacré à la constitution de 1958 mais à l'anarchie.

Si ce thème vous irrite, souffrez qu'il nous passionne.Et que nous en discutions..

Vous ne m'avez pas compris ou vous en faites semblant.

Ce que j'ai dit au sujet des élucubrations ne concerne que la seconde méthode proposée dans votre 345 (vous vous gardez de noter que j'étais d'accord avec la première) ; ça ne concernait pas du tout l'anarchie, sujet intéressant que je suis tout prêt à discuter, comme je l'ai montré ici même et ailleurs.

D'autre part, je ne me rappelle pas avoir mentionné une seule fois la constitution de 1958 sur ce fil (sauf maintenant), contrairement à ce que vous laissez entendre, sans doute afin de me faire passer pour un maniaque.

Ana Sailland a écrit:

Heureuse donc que vous ne soyez pas modérateur :  c'en serait fini du pragmatisme de demain, ou d'après-demain wink

Ne pavoisez pas trop vite. Peut-être aurons-nous en effet besoin d'un modérateur, et il faudra le désigner soit par élection, soit par tirage au sort. Je n'ai bien entendu aucun doute que la méthode du tirage au sort sera retenue, et dans ce cas l'envie ne me manquera pas de me porter volontaire. Supposez que le sort me désigne ?  JR

Dernière modification par Jacques Roman (28-11-2013 08:48:29)

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#356 28-11-2013 10:30:33

lanredec
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Message n°26070
Lieu: goueled Leon
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Re: 87 ANARCHIE

Jacques Roman a écrit:

Réf. 349

Je serais tenté d'appliquer l'expression "grand capital" aux réseaux commerciaux gênois ou vénitiens, à la Ligue hanséatique... Évidemment il y a une différence d'échelle par rapport au grand capital moderne : mais la découverte et l'exploitation de l'Amérique (par exemple), ce n'était pas une mince affaire financière.

Beaucoup plus qu'une différence d'échelle c'est une différence de nature.
L'échelle des revenus et des patrimoines des individus à l'époque n'était pas, je crois, fondamentalement différente de ce qu'elle est aujourd'hui. Pas plus que la proportion de riches individus.
Par contre si on remplace individu par personne ...
Et par contre l'intrication des intérêts des réseaux commerciaux n'était pas commensurable avec l'intrication actuelle des contrôles croisés entre établissements financiers.
Et par contre alors qu'à l'époque le schéma de fonctionnement du "grand capital" n'était qu'à peine en train d'évoluer de {marchandise->argent->marchandise} vers {argent->marchandise->argent} nous en sommes actuellement à {argent->argent->argent} voire {argent->{argent->argent}->argent}.

Jacques Roman a écrit:

"Nationalisation" : façon de parler – avant 1789, l'équivalent aurait été l'appropriation de biens privés  par le pouvoir royal ou par les communes, et je crois que c'était  plutôt rare.  JR

En 1789 le grand mouvement de privatisation des biens communs est loin d'être terminé. On pouvait encore vivre sans patrimoine ni revenu, certes beaucoup moins qu'au Moyen-âge, mais tout de même. Et donc la question n'était pas tant de permettre à la collectivité de s'approprier des biens privés que d'empêcher les nobles de s'approprier des biens publics, en transformant leur droit féodal en droit de propriété au sens moderne.
Quant à l'appropriation de biens "privés" par le pouvoir royal, vous faites bon marché de la formation territoriale de la France, du Xe au XVIe siècle. Je mets privé entre guillemets parce que le concept est à l'époque assez différent de ce qu'il est actuellement. Dans le système féodal les seigneurs sont propriétaires de leurs terres dans leurs relations avec leurs pairs (et le roi en est un : primus inter pares), mais une grande partie de ces terres sont des biens communs pour la roture.

Dernière modification par lanredec (28-11-2013 16:56:00)


" Le problème est la solution "

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#357 07-12-2013 20:20:17

beo
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Re: 87 ANARCHIE

Salut, j'ai élu ce fil pour rapporter une triste nouvelle:

Espagne : Le maire de Marinaleda sous les verrous

http://blogs.mediapart.fr/blog/corinne- … es-verrous

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#358 15-12-2013 06:17:58

Ana Sailland
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Message n°26226
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Re: 87 ANARCHIE

La loi comme étrier pour l'anarchie :


La loi implique et impose la coutume.
Lorsque la coutume est bien en place, on peut tenter d'abolir la loi.
Si la coutume ne persiste pas ou se corrompt, c'est soit que l'homme est mauvais, soit que la loi était mauvaise.
Si au contraire la coutume persiste, c'est que la loi est devenue inutile, et en tel cas, le comportement général constitue le meilleur suffrage pour aimer cette loi mais aussi pour l'abolir.

A noter que la loi étant abolie, il est possible que le taux de non respect de la coutume soit égal ou voisin du taux de non respect de la loi.

La loi pourrait ne servir qu'à initier la bonne coutume puis être abolie dès que la coutume est bien installée et perçue quasi universellement comme pertinente et synergiste.

La loi peut être, outre la concertation, considérée comme outil de mise en place des comportements convenus au sein d'une société qui choisirait l'anarchie.


Une telle transition me semble inconcevable en partant du système actuel, et nécessite comme préalable l'instauration de la démocratie.

Le changement de paradigme conduisant de la dictature acceptée et de la coercition conventionnelle à la synergie sans loi qui est l'anarchie réussie peut être lent et coloré d'approximations successives.

C'est peut être parce qu'on a tendance à n'imaginer qu'une transition soudaine que l'anarchie est majoritairement considérée avec sympathie, mais rejetée comme non viable.

Dernière modification par Ana Sailland (15-12-2013 06:42:57)

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#359 16-12-2013 08:25:30

frigouret
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Re: 87 ANARCHIE

Ana, typiquement le droit anarchiste c'est le droit des contrats. Le contrat anarchiste, tel que théorisé par Proudhon, suppose par exemple l'égalité des contractants. C'est donc un droit subjectif ( un droit attaché à la personne) .
Le fédéralisme libertaire lui même est fondé sur sur le droit des contrats, et donc sur l'autonomie des entités politiques de bases.
Devons rejeter toute légitimité d'un droit objectif ? Je ne le pense pas, et je fonde mon opinion sur la reconnaissance d'une propriété commune dans les sociétés humaines, la gouvernance des biens communs suppose la production de droit positif.


cool

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#360 16-12-2013 20:08:17

frigouret
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Message n°26240
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Re: 87 ANARCHIE

HOURRA !

La bonne traduction, celle de Debord, est enfin disponible sur le net !

PROTESTATIONS DEVANT LES LIBERTAIRES DU PRESENT ET DU FUTUR SUR LES CAPITULATIONS DE 1937
Par un incontrôlé de la colonne de fer

http://Kropot.free.fr/Incontrole-1937.htm


http://Kropot.free.fr/Incontrole-1937.htm


cool

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