Ce n'est pas aux hommes au pouvoir d'écrire les règles du pouvoir.
Les membres de l'Assemblée constituante doivent être tirés au sort
et, bien sûr, inéligibles aux fonctions qu'ils instituent eux-mêmes.
Vous n'êtes pas identifié.
Une sorte de pensée unique nous apprend dès l’enfance, comme on inculque un catéchisme, que le droit de propriété est fondateur, intouchable. À tel point que la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1789 le pose en droit "naturel et imprescriptible" (article 2), puis "inviolable et sacré" (article 17). C’est pourtant peut-être une erreur grave dans la hiérarchie des valeurs.
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Bien sûr, le droit de propriété est important, mais en le plaçant avant même le bonheur des hommes, de tous les hommes, avant même le respect des autres, le respect de la non douleur des autres, alors oui, on admet, on organise, on programme le malheur des hommes, le malheur du plus grand nombre, y compris d’ailleurs celui de la plupart des propriétaires eux-mêmes qui, souvent, sont aussi des travailleurs.
Pour donner une très précieuse liberté à tous, on a su la tempérer : on n’est pas libre de faire n’importe quoi, on n’est pas libre de tuer, pas libre de voler, on n’est pas libre de tricher, violenter, etc. Ce sont ces limites qui garantissent au plus grand nombre une certaine liberté, une liberté raisonnable.
Il faudrait également tempérer le droit de propriété, comme on a su tempérer la liberté, pour assurer à tous un droit de propriété raisonnable, au lieu d’un droit de propriété de barbare, complètement immoral, laissant le champ libre à tous les égoïsmes les plus primaires.
Je ne suis pourtant ni collectiviste, ni révolutionnaire :)
Le Conseil d’État lui-même admet des limitations légitimes au droit de propriété, droit important certes, mais qui ne mérite sûrement pas une prééminence absolue sur toutes nos valeurs, sauf évidemment pour ceux qui possèdent déjà beaucoup et qui ne veulent rien perdre.
Comme tout le monde, je tiens au droit de propriété, à la fois comme un excellent moteur de motivation qui incite à l’effort, et surtout comme une garantie de tranquillité pour l’avenir : quand un individu est propriétaire, il peut envisager l’avenir, le sien et celui de sa famille, de façon sereine, à l’abri de l’éviction. Il a l’esprit plus libre pour philosopher et s’élever :)
Mais je tiens plus encore au bonheur des hommes, celui pour lequel le droit de propriété n’est qu’une condition, pas un droit supérieur.
Lire la suite de cet argumentaire sur ce point à : Grands principes d'une bonne Constitution, point IVD
Synthèse des arguments échangés :
(que je devrais normalement tenir à jour en fonction de nos échanges)
Vous pouvez sans doute m'aider en me proposant une nouvelle synthèse de temps en temps.
Synthèse des échanges du blog (janvier 2006)
[synthèse produite par Sam, le 24 septembre 2006]
Je passerai à la partie forum ensuite
* Place / légitimité du sujet dans la constitution
- le lieu cardinal où sont définis les pouvoirs, et où devraient l’être aussi les contre-pouvoirs, c’est la Constitution. (Etienne - 18/01)
- le but de la Constitution, c'est d'organiser les pouvoirs. Il ne faut pas laisser de côté le pouvoir économique, dont les autres pouvoirs dépendent largement, comme avec les médias, ou les lobbies. (Jacques - 19/01)
- Depuis la guerre, les entrepreneurs sont dans des conditions favorables qu’ils doivent largement aux politiques sociales des Etats (paix, salariés éduqués et en bonne santé), outre le fait qu'ils bénéficient de structures (réseaux de transport et circuits financiers développés) et d'un cadre économique (gouvernements à leur écoute ; économie de marché, de libre entreprise, et de libre circulation des capitaux et marchandises) favorables à leur activité et créés et entretenus par l'Etat (les Etats). (Jacques - 20/01) [Ces divers droits et pouvoirs justifient une contrepartie en devoirs et contre-pouvoirs]
* Ce qui se fait déjà en matière de réglementation de la propriété privée
- Il n'est pas tant question d'abandonner toute idée de propriété privée, mais plutôt de "gérer" ce droit. (Laure – 16/01). [1]
- fiscalité : l’imposition des revenus introduit déjà une réglementation. (Jacques Roman - 18/01) [2]
- le droit de tous les pays de l’UE contient déjà le mécanisme d' "expropriation pour cause d'utilité publique moyennant une juste et préalable indemnité". (Jacques Roman - 18/01) [3]
* Distinguer la propriété de biens d’usage et la propriété des moyens de production
- Distinguer les biens d'usage (si je suis propriétaire de ma maison cela ne nuit pas à un autre) des biens productifs (le travail d'autres personnes est impliqué). (Nadège Faussonier - 17/01)
- Etienne (18/01) signale qu’il se focalise ici sur la propriété des moyens de production, face à laquelle il place un droit des travailleurs.La plupart des intervenants s'entendent pour distinguer deux formes de propriété d'entreprise bien différentes :
- le système traditionnel de "patronat" (qui demeure encore notamment dans les PME) dans lequel le directeur d'enteprise est aussi le propriétaire (souvent unique) voire le fondateur, et est parfois aussi salarié
- le système d'actionnariat massif, désimpliqué, spéculatif (appatride), ...
Cette différence dans l'implication du propriétaire dans son entreprise se traduit par des différences sensibles en termes de les difficultés se posant, à la fois : pour la définition d'une fiscalité juste, pour le droit des salariés à la cogestion des entreprises [4] et même pour la garantie du droit du travail et l'observation d'une responsabilité civile des propriétaires.* Cadre de la propriété publique : domaines à écarter du droit de propriété privé [5]
- le vivant. (Onema - 08/01 / Jacques - 18/01) Ne peut être propriété privée et l'Etat doit être garant de son intégrité. Si les progrès de la médecine ou de l'agroalimentaire nécessitent des modifications du vivant, appropriation mercantile à proscrire pour éviter les dérives. (Onema - 08/01)
- l'éducation, l'armée, la police. (Onema - 08/01)
- l'eau, l'énergie, la sécurité, la santé. (Alain Guillou - 11/01)
- limites à la propriété privée sur des productions présentant un intérêt essentiel pour l'humanité (médicaments par exemple) (Jacques - 18/01)
- le savoir. "Les savoirs méritent d'être partagés". (Alain Guillou - 11/01/06)
- Les connaissances théoriques (seuls les "procédés" doivent pouvoir relever de la propriété privée). (Jacques - 18/01)
- sur la propriété intellectuelle et artistique, les objectifs essentiels devraient consister à protéger l'intégrité de l'oeuvre et faire en sorte que l'artiste et l'intellectuel aient leur juste part des profits. (Jacques - 18/01)
- réappropriation collective des « autoroutes de l’information » (éléments clefs des moyens de production médiatique). (Alain Guillou - 18/01/06)
* Droit des salariés à la cogestion des entreprises [4]
- accorder aux salariés un droit de regard, voire d'ingérence, dans la gestion "privée " de "leur" entreprise. (Alain Guillou - 11/01)
- pour une économie sociale et solidaire, mode de gestion d'entreprise qui replace le salarié au centre de l'entreprise, avec un schéma un homme = une voix, et finalité de profiter à tous (à l'humanité). Voir la Charte de l'économie sociale et solidaire. (Batswann - 12/01)
- ne plus permettre au propriétaire d’une entreprise de décider seul de liquider ou de vendre "son" entreprise, comme si celle-ci se résumait à son capital, en traitant comme des objets les hommes qui y travaillent alors qu’ils sont largement à l’origine de la valeur même de cette entreprise. (Etienne - 18/01)
- le travail pourrait donner des droits à propriété et un droit à participer aux décisions, droits aux résultats (impératifs). (Nadège Faussonier - 17/01)
- Nécessité d'instaurer des contre-pouvoirs y compris pour équilibrer les pouvoirs des propriétaires de l'entreprise par rapport aux salariés, mais aussi limiter le pouvoir des fonctionnaires et des syndicats. (Karine - 19/01)
- Une Constitution doit permettre aux citoyens d'intervenir sur les moyens et les fins de l'économie, et cela peut impliquer la création de nouveaux "contre-pouvoirs". Limites à certaines propriétés privées : droit coopératif, associatif, droit d'expérimenter la "mixité public-privé", formes d'appropriation et de partage des risques inédites, mutualisation favorable aux entreprises. Olga (21/01/06)
- L'expérience montre qu'il faut un contre-pouvoir démocratique dans les entreprises pour en faire des entreprises citoyennes. (Jacques - 19/01)
* Co-propriété des entreprises ouverte aux salariés
- Au moins la moitié de l'entreprise devrait appartenir aux salariés. (Jacques - 19/01 - en fait, semble-t-il, un élément clé de la démocratie d'entreprise.)
- Jérome (19/01) s’y oppose. Le créateur a pris le risque initial (ce que n'ont pas fait les salariés), il a pris les décisions stratégiques, il offre du travail sur le marché aux demandeurs... et une partie de la valeur ajoutée a été allouée aux salariés en contrepartie du travail fourni. Le risque, l'initiative, le courage de ces entrepreneurs, se trouvent à l'origine des contrats de travail et leur propriété doit être protégée.
- Jacques (20/01) relativise la question des risques assumés par les seuls entrepreneurs : ce sont bien plus souvent les salariés et l’Etat social qui récupèrent les dégâts, et les actionnaires et les cadres dirigeants ont les profits en se débarrassant des risques.
* Droit de regard des citoyens sur la gestion des entreprises
- Limitation du secret relatif à la gestion de l’entreprise. Alain Guillou (15/01/06)
- Un droit de regard citoyen sur la propriété des grosses entreprises : sur ses choix de sous-traitance, de délocalisation ; sur sa politique manageriale, sur les critères de gestion.
* Droit des citoyens à la lisibilité de l’activité économique
- Nécessité de réduire le domaine d’action de tous les citoyens de l’Etat [en tant qu'acteurs économiques - propriété ou gestion d'entreprise] au domaine dans lequel le pouvoir politique de l’Etat est en mesure d’exercer son contrôle. (Samuel - 24/01)
- La Constitution ne doit pas décréter ce qui est "bon" en économie, mais elle doit permettre aux citoyens de s'en informer : voilà un bémol sur "le droit de propriété des moyens de production". Olga (19/01/06)
* Responsabilité civile des propriétaires d’entreprises
- Pas de propriété sans responsabilité civile (dégâts sociaux et environnementaux). Alain Guillou (11/01/06)
- Responsabilité du propriétaire [d’entreprise] : exemple : la dépollution ne doit pas être laissée à la communauté. Principe qui impose des recherche des solvabilités parmi les anciens actionnaires au prorata du % et du temps de possession des parts de propriété de l'entreprise (actions). Jacques Issartial (12/01/06)
* Héritage de moyens de production
- Jérome (19/01) Protège l’héritage de moyens de production établis honnêtement.
- Il n’y a pas de "mérite" qui vaille dans le fait de recevoir une fortune à la mort de ses parents. Une taxation importante par des droits de succession élevés est nécessaire. (André – 20/01)
- Les droits de succession sont très élevés et expliquent les difficultés de nombreuses PME : les héritiers d'une PME ont rarement la trésorerie nécessaire pour s'acquitter des droits de succession exigibles très rapidement et sont alors obligés de brader l'entreprise en catastrophe, et s'il n'y a pas de repreneur, ils la mettent en liquidation. Les salariés seront alors licenciés. (Pierre - 20/01)
* Droits et devoirs d’un propriétaire de terres
- je dois déneiger ma portion de trottoir, je dois entretenir les berges du cours d'eau qui traverse mon jardin. (Onema - 16/01)
- le propriétaire d’un terrain ne doit pas pouvoir (de son seul choix) en réserver l'accès à certaines personnes (des chasseurs qui loueraient ce droit, par exemple) (Onema - 16/01)
- Mesure qui ne doit pas laisser qui veut pénétrer sur ces terres. Thom (17/01/06)
- Pour les chemins entre deux parcelles de terre, il relève de la responsabilité des riverains de les entretenir. (Thom - 18/01)
* Extraits de la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen, de 1789 :
[1] Article 2 : Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression.
[2]- article 13 : Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés.
- article 14 : Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée.
[3] Article 17 : La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité.
* Extraits du Préambule de 1946 (partie intégrante de l'actuelle Constitution française) :
[4] Article 8 : Tout travailleur participe, par l'intermédiaire de ses délégués, à la détermination collective des conditions de travail ainsi qu'à la gestion des entreprises.
[5]
- article 9 : Tout bien, toute entreprise, dont l'exploitation a ou acquiert les caractères d'un service public national ou d'un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité.
- article 10 : La Nation assure à l'individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement.
- article 11 : Elle garantit à tous, notamment à l'enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l'incapacité de travailler a le droit d'obtenir de la collectivité des moyens convenables d'existence.
- article 13. La Nation garantit l'égal accès de l'enfant et de l'adulte à l'instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L'organisation de l'enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l'Etat.
Synthèse des échanges du forum (au 23/09/2006)
[synthèse produite par Sam17, le 25 septembre 2006]
* Légitimité / formulation du volet dans une constitution
- L'expression du TCE "a le droit de jouir de la propriété" apporte une restriction par rapport à l'expression "a le droit à la propriété" utilisée dans la Déclaration universelle. [1] La reformulation est dangereuse. (Jacques Roman - 15/02)
- Aucun des deux pactes internationaux (sur les droits civils et politiques, sur les droits économiques et sociaux), grands instruments d'application de la Déclaration universelle au niveau mondial, ne contient de disposition au sujet du droit de propriété. Ce pour des raisons historiques (désaccord) et encore au présent. (Jacques Roman - 15/02)
- Ne pas "limiter" un droit existant et universellement reconnu (propriété [2]) "pour créer" un droit des travailleurs sur l'entreprise. Plutôt créer un droit nouveau des travailleurs qui s'étendra automatiquement jusqu'à la limite acceptable du droit de propriété. Pour le titre du volet, non pas "limiter le droit de propriété par...", "équilibrer le droit de propriété avec…" ou "refonder le droit de propriété…", plutôt "créer un droit des salariés sur leur entreprise, et…" (Jacques Roman - 16/05) Accord de Alain Guillou, Etienne, pour revoir la formule [d’alors] "limiter le droit de propriété…"
- Dégadézo et Jacques Roman (17/08) proposent de ne pas conserver ce sujet dans ce projet, sans en rejeter nécessairement la pertinence.
- Tous les textes relatifs aux droits fondamentaux (droits "naturels") [1] rangent le droit de propriété (usus, fructus, abusus [3]) parmi ces droits. La France est juridiquement liée par ces instruments internationaux et toute redéfinition nationale devra être négociée et approuvée sur le plan international avant de passer dans une constitution nationale. Il est donc hors de question de faire de ce droit une simple "convention sociale" et d'en modifier la définition dans une constitution nationale ou européenne. (Jacques Roman - 05/09)
- C'est sous l'angle de l'expropriation pour cause d'utilité publique qu'on peut recadrer la présente discussion - si on tient à la poursuivre, ce qui n'est pas vraiment nécessaire : l'essentiel a déjà été dit dans des instruments supérieurs à la constitution elle-même et que les détails d'application relèvent bien plutôt de la loi organique ou de la loi ordinaire. (Jacques Roman - 05/09)
- (Dans notre système actuel) des lois peuvent facilement modifier les droits et les limites de la propriété... c'est plus difficile quand c'est constitutionnalisé. (AJH - 12/09)
- Le droit de propriété est déclaré "droit naturel" dans la DDHC de 1789 parce que ses rédacteurs étaient avant tout des "bourgeois". Cette déclaration pas indépassable. Je remets en cause la propriété comme droit naturel, mais une "certaine" propriété (usus et abusus) est nécessaire, vitale même. Mais cette propriété ne peut être que le résultat d'une convention, d'un contrat, pas un droit naturel. En quoi la propriété que j'ai sur la pomme que je mange est-elle un droit "naturel", la propriété d'un objet acheté est le résultat d'un contrat. (Colonna - 10/09)
- La propriété privée n'est pas un droit naturel et d'autre part elle se doit d'être limitée (AJH - 10/09)
- Il n'est pas question de décider ici de quoi l'on peut être propriétaire ou non, cela est du ressort du législatif. (Colonna - 11/09)
* Propriété publique / bien public
- La propriété privée d'un bien collectif est insupportable (Alain Guillou - 03/04)
- Le droit de propriété historiquement posé par les Constitutions n'était pas défini exclusivement sous une forme privée, et même son aspect éventuellement collectif était évoqué comme tout aussi inaliénable. (Alain Guillou – 16/08)
- La propriété publique est un fondement de l’Etat social, les biens concernés renvoient à des droits fondamentaux. (Sam17 – 22/09)
* Bien immobilier national
- "La propriété des citoyens" (immobilier) : l’achat de terrains par des personnes étrangères [du moins massivement] pose un réel problème. Propose que les terrains, qui appartiennent à tous les français, soient gérés par un organisme d'Etat et soient loués. Beaucoup de problèmes trouveraient solution, et au présent déjà, dans tous les cas locatifs, le territoire reste propriété entière de la nation. José Maria (04/04)
* (Non) propriété (privée / publique) du vivant
- L'homme n’ayant pas créé le vivant, celui-ci ne peut être la propriété de personne (José Maria - 04/04)
- N’ayant pas de propriété sur la nature, on n’a pas le droit de la détruire (polluer un terrain ; raser une forêt). (AJH - 11/09)
* (Non) propriété des biens naturels (hors vivant)
- l'eau, l'air, le sous-sol et autre patrimoines [naturels] nationaux sont propriété de tous les citoyens (José Maria -04/04)
* (Non) propriété des "biens" naturels et solidarité / interdépendance intergénérationnelle et internationale
- Nous ne sommes pas propriétaires de la terre, ce sont nos enfants qui nous l'ont prêtée. (citation faite par José Maria - 04/04)
- Détruire une parcelle de la nature revient à porter préjudice à autrui, quelque part, ailleurs dans l'espace ou dans le temps. La Nature est comme une grosse pendule dont chacun des millions de rouage est utile, aussi les individus ne peuvent-ils s’approprier un rouage [tout du moins en abuser, avoir le droit de le détruire]. (AJH - 11/09)
* Propriété privée de biens d’usage
- La propriété collective [injustifiée, arbitraire] d'un bien privé est insupportable (Alain Guillou - 03/04)
- "La propriété individuelle" doit être inaliénable, dans le respect des lois. (José Maria - 04/04)
- Seth (06/08) admet qu'une personne puisse être propriétaire de son lieu de vie.
- L'homme aurait besoin de pouvoir user et abuser de certains biens : vêtements, logements, etc. pour ne pas vivre dans une certaine angoisse : ce n’est pas sûr. Colonna (31/08)
- Il ne peut exister qu'une propriété partielle : c'est la part de son activité dans la création d'un bien matériel. (Colonna - 31/08)
- Pour les biens immatériels, la propriété n'a aucun sens car on ne peut ni définir la réalité de ce bien ni (sauf de façon arbitraire) la part qui revient de droit à un individu dans la création du bien. C'est souvent sur la matérialisation du bien que porte le droit de propriété. (Colonna - 31/08)
- Il est anormal que certains (personnes physiques ou morales) puissent s'approprier n'importe quelle quantité de sol, bien national, pour en tirer un profit privé. (AJH - 05/09)
- [Un bien meuble [3], étant toujours nécessairement] un produit naturel transformé, ne peut être la propriété des personnes qui ont travaillé à l’extraire et à le transformer. Mais ces personnes doivent être rémunérées [par l’Etat-collectivité] pour leur travail. (AJH - 11/09)
- Si leurs choix est d'être propriétaire de leur habitation, les citoyens doivent avoir à payer un loyer (similaire à l'impôt foncier actuel) d'utilisation du foncier à la collectivité (bail emphytéotique [3] sans limitation de durée). (AJH - 12/09)
- Il faut distinguer la réglementation (imposition) de la propriété des biens d’usage suivant l’usage qui en est fait : état non marchandé, de marchandise, lors d’un legs, don, …(Sam17 – 22/09)
* Propriété privée de biens de production
- Pour celui qui participe à l'accroissement de la société en investissant, il est normal qu’un taux de rentabilité s’associe à la prise de risque. Mais le simple rentier, spéculateur, "ne mérite pas salaire". (Distingue le cas des PME/PMI, peu concernés par la pure spéculation.) José Maria (04/04)
- Accorder la participation de tous les employés d'une entreprise au capital, par le biais de valeurs type stock options, distribués en proportion du salaire et de l'ancienneté (entreprise moins OPAble qu’avec des stocks options réservés à la seule direction). Ces actions doivent donner droit de vote au CA et d'influencer la marche de l'entreprise (propriété qui devrait être régie par des lois). (José Maria - 04/04)
- Alain Guillou (16/05) n’est pas favorable à l’idée de l’actionnariat salarié comme mesure isolée, dans un système où salariés qui continuent à devoir se battre pour défendre leur pouvoir d'achat tout en conquérant d'autres "avancées collectives".
- Rejette intuitivement la propriété individuelle ("privée") des moyens de production et considère qu'ils doivent appartenir "en indivis" à chaque citoyen. (AJH - 05/09)
- Les "outils de production" (foncier agricole ou industriel, sous-sol, bâtiments d'exploitation, outillages, etc.) devraient être mis gracieusement à la disposition des coopératives et des entrepreneurs sous réserve de la pertinence de leur projet. De ce fait, la propriété privée du capital productif disparaît, ainsi que l'actionnariat et la Bourse, puisque l'ensemble de la population est "copropriétaire indivise". (AJH - 12/09)
* Entreprise et protection du sens du travail pour l’humain et pour la communauté
- La garantie pour les uns de la propriété privée de moyen de production ne doit pas nuire au droit de chacun de faire un travail qu'il aime, qui le fait s'accomplir, et ne devrait pas pénaliser, mais au contraire favoriser les métiers qui ne créent ni violence économique ni pollution. (Sam – 28/02)
- La loi (sur les CE notamment) devrait permettre d'engranger un bien-être collectif et surtout une autre dignité citoyenne au travail, à savoir tout ce qui peut transformer le travail salarié en lui donnant du sens. Le salariat actuel n’est pas l'horizon indépassable. Son évolution vers une situation plus digne d'être vécue par les humains développés devrait commencer avec la notion de démocratie participative, et la visée autogestionnaire. (Alain Guillou – 16/05)
* Responsabilité civile des propriétaires d’entreprise
- Pour qu’on puisse considérer que c'est au nom de l'intérêt commun que l'on favorise le droit d'entreprendre [2] : tout citoyen doit pouvoir [en appeler à la responsabilité civile] de l’investisseur et évaluer la répartition des bénéfices produits, et que le "bien commun" [généré indirectement par le développement de bien privé] soit rattaché à un "peuple" donné. (Sam 28/02)
- L’investisseur doit être identifiable et domiciliable (personnes identifiables et responsables au sein des personnes morales) (Sam – 28/02)
- Le domaine d'action d’un investisseur ne doit pas s'étendre au delà du domaine de contrôle des pouvoirs politiques. (Sam – 28/02)
- Non aux Sociétés Anonymes qui déresponsabilisent les investisseurs. Les actions doivent être nominatives. En cas de manquement à la législation de la part de l'entreprise, tous les propriétaires restent solidaires du PDG sur la partie économique. Une loi sur le non cumul de fonctions devrait permettre que les PDG ne se protègent pas entre eux en siégeant au conseil de gestion d'entreprises concurrentes. (José Maria - 04/04)
- Dans un système [écosociétal] où c’est l'utilité collective qui détermine les priorités, le produit de la production des uns ne peut nuire arbitrairement à celui de la production des autres. (AJH - 11/09)
* Propriété privée régulée par l’impôt
- L'impôt vise tout enrichissement sans exception (vente, plus-values, location, cession, transmission aux héritiers, TVA, impôts sur les revenus, sur les sociétés, taxe foncière, taxes environnementales, etc.) et apporte donc une restriction majeure à l'exercice du droit de propriété. C'est à la loi qu'il incombe d’explicite les limites de ce droit. Cela vaut également pour les limites non financières du droit de propriété : par exemple, l'existence de comités d'entreprise ou l'interdiction d'expulser pendant certaines périodes de l'année un locataire qui ne paie pas son loyer constituent des limites du droit de propriété. Jacques Roman (05/09)
* Propriété des moyens de production et démocratie d’entreprise
- Pour une Constitution qui impose la démocratie dans l’entreprise, rendant enfin possible une juste répartition des richesses. Cette lutte institutionnelle devrait être prioritaire : à quoi bon obtenir une hausse des salaires ou une amélioration des conditions de travail, si la tutelle des actionnaires perdure et leur permet aussitôt de récupérer, progressivement, les gains de cette prétendue "victoire" ? (Etienne - 15/05) (Appui d’Alain Guillou - 16/05)
* Propriété des moyens de production et démocratie
- Il faut lutter [dans l’autre sens] avec des moyens institutionnels contre le système d’actionnariat actuel pour que les salariés puissent continuer d’ "obtenir une hausse des salaires ou une amélioration des conditions de travail". (Sam17 - 31/05)
- Pour un "droit d’ingérence" (pris au même sens qu’une "désobéissance civique") qui traduise le droit et le devoir des citoyens de s'occuper des affaires qui ne leur appartiennent pas mais qui concernent leur dignité. (Alain Guillou – 16/08)
- Parmi les biens produits, certains constituent un bien public : [eau dépolluée] ; produits culturels, notamment certains dont la production exige un mode de hiérarchie spécifique, régi par la règle de la reconnaissance des pairs (science, presse …) (Sam17 – 22/09)
* Héritage de la propriété d'un bien privé
- Seth (06/08) propose que la succession d’une propriété et de l’épargne d'une seule personne soit limitée (par loi) à la seule génération suivante. Idem pour une société civile ou commerciale.
- Les transmissions d'épargne doivent être limitées à une génération, afin d'empêcher le cumul générationnel, générateur d'importantes inégalités. (AJH - 12/09)
- Le droit de succession n'est qu'un droit secondaire découlant directement de l'élément abusus du droit de propriété : on peut vendre, céder - et naturellement on peut céder (transmettre) par préférence à ses enfants et à ses autres proches. [Droit qui ne s’affranchit pas du principe de l’expropriation (partielle) pour cause d’intérêt public] (Jacques Roman - 05/09)
* Recherches de définitions de la propriété privée
- Le droit de propriété [3] est le droit le plus étendu que l'on puisse avoir sur une chose tant qu'on en fait pas un usage prohibé par la loi. On l'appelle pleine propriété pour le distinguer de l'usufruit et de la nue propriété.
Il se decompose en : droit d'usage (usus) ; droit aux fruits (fructus) : loyers, récolte d'un champs, dividende d'une action... ; abusus : le droit de transformer la chose, la détruire... (AJH – réf. son site)
- Il faut différencier le droit de propriété des biens meubles, de celui des biens immeubles [3] et dans ceux-ci les biens immeubles nécessaires (pour se loger ou travailler), des biens superflus (pour "capitaliser" ou en tirer un revenu). . (AJH - 05/09)
- "La propriété, c'est le droit d'user d'un bien, d'en percevoir les revenus quand on ne l'utilise pas soi-même, et d'en disposer (transformer, détruire, aliéner)." (Jacques Roman - 31/08)
- Il faut d'abord bien savoir ce que signifie propriété. Propose : "une chose matérielle est propriété d'un individu si celui-ci l'a produite ex-nihilo à partir de matériaux dont la production n'a nécessité l'intervention d'aucune autre personne." (Colonna - 20/08) - Définition similaire à celle de Locke (http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Locke … .A9t.C3.A9) : la propriété est une convention, pas un droit "naturel", sauf pour un bien totalement créé par un individu. (Colonna - 03/09)
- Dans le cas d'une production par plusieurs individus on pourrait étendre ce concept à une "propriété fragmentaire naturelle" : chaque individu participant à la production d'un objet est le propriétaire d'un "fragment" de cet objet. Dans les autres cas, chaque fois que l'on doit user et "abuser" d'un bien matériel pour vivre, on parlera de "propriété de concession", ce n'est pas la propriété naturelle. C'est une propriété "convenue" par des règles sociales. Ses attributs peuvent évoluer dans le temps. (Colonna - 11/09)
- [Rép.] Pourquoi limiter la propriété aux biens matériels ? - Il n'y a pas beaucoup de propriétés créées ex nihilo à partir de matériaux dont la production n'a nécessité l'intervention d'aucune autre personne. Et si le bien a été acquis contre compensation ? (Jacques Roman - 31/08)
- [Rép.] La définition de la propriété que vous donnez est une convention sociale, c'est une concession faite par la société à un individu d'usus, abusus et d'usufruit sur un bien matériel. (Colonna - 31/08)
- Les discussions philosophiques sur la nature et l'origine du droit de propriété sont intéressantes mais n'aboutiront ici à rien de concret. (Jacques Roman – 05/09)
- [Seule certitude] philosophique : nous sommes arrivés sans rien et nous repartirons sans rien. La seule vraie question - dans le présent contexte - est d'organiser juridiquement au mieux, dans l'intérêt de tous, l'exercice du pouvoir éphémère que chacun de nous peut avoir sur les choses. (Jacques Roman - 05/09)
- Je crains qu'on ne puisse définir la propriété, et qu'il faut donc dans ce cas définir les différentes formes de propriétés. AJH (12/09)
- Le Problème de la propriété... est "le plus grand que puisse se proposer la raison, le dernier qu'elle parviendra à résoudre" (Proudhon - cité par Sam17 – 22/09)
- Il nous faut éviter de traiter de la propriété au sens large, et nous focaliser séparément sur plusieurs notions distinctes : propriété publique ; propriété privée de biens d’usage ; propriété privée de biens de production. Parmi ceux-ci, par ailleurs, il faut distinguer des statuts (droits et devoirs associés) suivant : la nature du bien (relativement aux droits fondamentaux) ; le mode de production ; l’état d’usage. (Sam17 – 22/09)
[1]
- Article 17 de la Déclaration universelle : "1) Toute personne, aussi bien seule qu'en collectivité, a droit à la propriété. 2) Nul ne peut être privé arbitrairement de sa propriété".
- Article 1 du Protocole 1 de la Convention européenne des droits de l'homme et des libertés fondamentales : "Toute personne physique ou morale a droit au respect de ses biens".
[2] La notion libérale de main invisible implique - qualitativement - qu’une recherche d’enrichissement personnel induit aussi un enrichissement de toute la communauté.
[3] Site (wiki) Ecosociétalisme (AJH) / Volet Droit (et nature) des biens : http://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_des_biens
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Dernière modification par Laure Z (07-02-2006 17:30:38)
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Droit de propriété/Déclaration des droits de l'homme et du citoyen/ Déclaration universelle des droits de l'homme
Je répète ici, pour la commodité de référence, ce que j'ai dit au sujet du droit de propriété dans mon message du 14 février concernant les droits fondamentaux en général :
Article 17 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 : "La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité".
On comparera avec l'article 17 de la Déclaration universelle : "1) Toute personne, aussi bien seule qu'en collectivité, a droit à la propriété. 2) Nul ne peut être privé arbitrairement de sa propriété".
On comparera aussi avec l'article II-77 du TCE : "Toute personne a le droit de jouir de la propriété des biens qu'elle a acquis légalement, de les utiliser, d'en disposer et de les léguer. Nul ne peut être privé de sa propriété, si ce n'est pour cause d'utilité publique, dans des cas et conditions prévus par une loi et moyennant en temps utile une juste indemnité pour sa perte".
L'expression du TCE "a le droit de jouir de la propriété" me frappe comme une restriction par rapport à l'expression "a le droit à la propriété" utilisée dans la Déclaration universelle. Voilà encore un exemple du risque de dérive liée à la "reproclamation" des droits fondamentaux dans texte national ou multinational (par opposition à un texte universel). L'autre, le plus souvent cité, est le "droit de travailler" du TCE, qui remplace le "droit au travail" de la Déclaration universelle : là encore, ce n'est pas la même chose!
Il est intéressant de noter qu'aucun des deux pactes internationaux (sur les droits civils et politiques, sur les droits économiques et sociaux), qui sont les grands instruments d'application de la Déclaration universelle au niveau mondial, ne contient de disposition au sujet du droit de propriété. La raison en est qu'il n'y a pas eu accord à la Commission des droits de l'homme de l'ONU (chargée de rédiger les projets de pacte), ni sur le contenu de la disposition, ni sur le pacte où il faudrait l'insérer. La discussion a été ajournée sine die, et on en est là depuis.
On peut conclure de tout cela que le droit de propriété est pour le moins "aménageable" - mais est-ce que la Déclaration de 1789 ne l'impliquait pas déjà? JR
Dernière modification par Jacques Roman (15-02-2006 05:16:32)
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Bonjour à tous,
contrairement au cas d'autres pages, je trouve que la question est ici non pas mal posée, mais qu'elle mérite d'être un peu concrétisée. Voilà ce que je propose pour "appeler un chat un chat", s'agissant tout à la fois :
- d'accepter le droit de propriété. Point. Soit de reconnaître la valeur universelle, suprême, de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 (article 2).
- de "relativiser" non pas ce droit en lui-même, mais un ensemble de "faux droits", privilèges mais aussi pouvoirs indus acquis dans une pratique exercée en dehors de l'Etat de droit, notamment depuis les années 1980, et liée potentiellement aux pouvoirs (indus) que confère la richesse de son patrimoine.
Bref : ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain, puisque c'est la consigne, mais situons justement bien le bébé et l'eau du bain dans le contexte présent.
Entre le droit de propriété, et même le droit d'entreprendre (au sens du modèle libéral, qui est en lui-même tout à fait acceptable sur le plan démocratique) et les pratiques courantes, "institutionnalisées" dans les faits sinon en théorie il y a un gouffre.
Pour mémoire : article II-89 de la "Charte incorporée" du projet de T"C"E" :
"Toute personne a le droit d'accéder à un service gratuit de placement".
Rappelons, rigueur oblige, que cette "Charte" "n'engage à rien... sauf si les Traités et institutions proposées sont déjà faites pour l'appliquer"... (II-111 ; II-112). Assurément, le II-89 ne posait pas de problème de mise en application.
La Fin de l'Histoire , notion qui renvoie à un état de fait avant de fonder un leitmotiv de la nouvelle idéologie dominante, a 15-20 ans déjà, et si la démocratie libérale est à ce point affirmée dans les esprits comme idéal, il faut peut être partir de ce modèle pour juger la pratique actuelle, et donc les garde fous manquants.
Principes fondateurs du modèle libéral : "la morale de l'investisseur" ; "c'est au nom de l'intérêt commun que l'on favorise le droit d'entreprendre".
Cela suppose plusieurs choses pour qu'il y ait contrôle démocratique :
1. La "morale de l'investisseur", le "droit d'entreprendre, invoqué au nom du bien commun" supposent la nécessaire capacité du public, dont le bien est en jeu, de juger de la "morale de l'investisseur" :
- que celui-ci, en tant que personne physique, soit identifiable, domiciliable, et que son domaine d'action ne s'étende pas au delà du domaine de contrôle des pouvoirs politiques, siège de l'État de droit, de l'autorité légitime
- que si celui-ci est une personne morale, sa responsabilité soit liée à celle des individus qui la composent, et que ses représentants aient des comptes à rendre au sens de l'État de droit. Si un fonds de pension n'a "aucune morale", c'est déjà parce que tout le monde peut se renvoyer la balle : ses représentants diront que leur seul rôle est de servir les intérêts des membres ; les membres diront que ce sont les représentants qui prennent les décisions. Il est évident que si le rôle des représentants du groupe est de servir les intérêts des membres, il faut lui ajouter le rôle de responsables au regard de l'État de droit.
- que l'action économique soit lisible au sens du droit. Cela suppose déjà de la situer par rapport au domaine de l'État de droit (point 2) mais également que LA JUSTESSE ET LA TRANSVERSALITÉ DE L'INFORMATION LIÉE À L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE DOIT ÊTRE GARANTIE. Cela est, vis-à-vis de l'État de droit, un besoin tout aussi impérieux que la protection des médias de presse contre les pouvoirs économiques au sens large. Qu'il s'agisse de commerce de biens réels, d'information boursière, de même que de permettre une mise en cohésion des deux, afin d'éviter non seulement les effondrements des bulles, mais leur formation qui enrichit des actionnaires au détriment des salariés mais également de la survie des entreprises *.
En particulier, Les organismes mondiaux, européens, nationaux, de contrôle de l'information boursière ne sauraient être privés et doivent rendre des comptes aux institutions politiques, pas simplement aux places boursières (places qui sont des entreprises, comme on devrait le savoir - Wall Street a d'ailleurs depuis quelques temps l'intention de racheter Londres et Berlin...)
* Quelques chiffres qui valent mieux qu'un long discours :
- Le volume QUOTIDIEN d'opérations réalisées sur les marchés des changes dans le monde en 2002 s'élevait à 1250 milliards de dollars ; le volume ANNUEL de la production mondiale de biens et de services, la même année, s'élevait à 7900 milliards de dollars. Soit un ratio "commerce virtuel / commerce réel" égal à 58 environ. Le ratio ne tient pas compte de l'activité transitant par les paradis fiscaux, non mesurable par définition.
- Cette même année, 2/3 du commerce mondial de biens et services était réalisé entre multinaltionales, dont 1/3 à l'intérieur de celles-ci, entre filliales.
- En 2005, 98% de l'activité boursière était effectuée dans les pays du Nord.
- En 2001, parmi les 100 plus grosses entités économiques mondiales, 41 seulement étaient des États.
- En 1998, on comptait 40 000 FMN et 200 000 filiales, contrôlant 75% du commerce mondial en matières premières, produits manufacturés et services.
- En 1997, le CA des 200 premières multinationales au monde atteignait 27.5% du PIB mondial. Leurs bénéfices ont augmenté de 75% entre 1990 et 1995.
- ...
2. Que le "Bien commun" soit rattaché à un "peuple" donné. Non pas dans l'objectif de faire s'affronter des peuples, mais pour lier le domaine d'action des pouvoirs économiques au domaine de l'État de droit.
Il ne s'agit pas de faire de la souveraineté d'une nation figée, insensible aux autres, un principe universel, mais de rappeler, s'il s'agit de savoir ce qui manque aujourd'hui (depuis 1948, et surtout de manière frappante depuis 1989) qu'historiquement, ce "bien commun" est rattaché à la nation. Par exclusion d'autres, sinon par opposition à d'autres, qu'on le veuille ou non. Toutes les théories économiques historiques, keynésienne, par exemple, et les modèles économiques, (fordien, par exemple) et politiques (modèle libéral ; modèle socialiste et même modèles collectivistes) sont indissociables du cadre de la nation, du "peuple". Dans l'agitation, au présent, du keynésianisme, par exemple, combien rappelent que ce qu'on injecte artificiellement "dans l'économie" vient de l'extérieur (emprunt ou simple pillage) et que "dans l'économie", renvoie à "celle du pays" ?
Les indices de mesure toujours employés dans le discours politique renvoient tous à ce groupe fini d'individus qu'est la nation, "le peuple", "les resssortissants du pays". L'essentiel, pour ce qui est de remplir l'objectif fondamental d'amitié entre les peuples (Préambue de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948) est justement de tendre à ne pas rendre cette opposition comme un affrontement, et donc à séparer un nécessaire protectionisme, lié à un souverainisme sans lequel il n'y a pas d'exercice démocratique possible au sein du "pays" (article 21 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948), de l'impérialisme qui assoit tous nationalismes, à l'intérieur comme à l'extérieur.
En d'autres termes, le patriotisme économique n'est ni un idéal absolu, ni la la cause de tous nos malheurs au présent, tout simplement une réminiscence de notre culture, historiquement indissociable de l'idée de SOLIDARITÉ ÉCONOMIQUE NATIONALE, concept sans lequel la rationalité économique qui fonde TOUS les discours politiques est absurde. Il ne s'agit ni de nier cette réalité, ni de la faire perdurer. Il s'agit simplement d'arriver à employer dans le discours politique des arguments qui puissent invoquer explicitement cette SOLIDARITÉ économique nationale, sans justifier pour autant un PATRIOTISME économique d'essence impérialiste, et donc générateur indirect de violence tout court.
Observons le discours actuel : de deux choses l’une : soit on abolit, comme le souhaitent les penseurs "actifs néo libéraux", tout "droit au patriotisme économique" et on reprend le propos, discours politique, dialogue social... ; soit on l’autorise, et on reprend ces mêmes considérations... Dans les deux cas, on constatera que les deux "camps" qui s’affrontaient racontaient n’importe quoi. Sauf que l’un surfait sur la vague, et prônait tout simplement la concurrence sans contraintes entre individus, tandis que l’autre essayait de bricoler social dans un contexte où cette concurrence entre individus était déjà consacrée. Donc, dans les deux cas, on se voit obligé de définir sur quoi repose ce patriotisme économique "fameux", en vogue, ou ancestral, ensuite on voit sur quelles bases on peut passer d'impérialisme à protectionnisme pacifiste et on explique clairement les choses à Lambda, dans un langage qui se réfère au droit fondamental…
Outre les points frappants du premier astérisque, à mettre en parallèle, il y a la mesure de l'augmentation des inégalités entre individus, dans chaque État :
- entre 1979 et 2001, dans le monde, le pouvoir d'achat des 20% les plus pauvres augmentait de 8.2%,
l'augmentation médiane était de 17. 1%, pour les 10% les plus riches, + 69. 1%, et pour les 1% les plus riches, +139%.
- en 2005, en France, les revenus du patrimoine augmentèrent 4 fois plus vite que le pouvoir d'achat des ménages.
- En 2005, la moitié des bénéfices dégagés par les entreprises du CAC40 étaient captés par les actionnaires (combien sont des ressortissants français ?) Le chiffre ne dit pas quelle part de ces bénéfices est extraite par compression de ressources. En 2005, en France, une étude montrait que le stress au travail coûtait 2 fois le trou de la sécu... "à l'État qui coûte cher, surtout à ceux qui causent dans les médias, qu'ils soient invités ou qu'ils tiennent le micro"...
Notre drame actuellement, qui se trouve au coeur du grand paradoxe qui assoit l'idéologie néo libérale
est que l'on continue à manier des indices de conception ancienne, essentiellement liés à la nation, et supposant une SOLIDARITÉ entre individus, "acteurs sociaux", entreprises, collectivités locales et investisseurs ressortissant d'une même nation, alors que cette SOLIDARITÉ, de fait, devient absurde.
Et si par définition, une idéologie est assise sur de forts paradoxe, est d'essence totalitaire (elle a réponse à tout, ne laisse aucune prise, "raisonne en boucle fermée", exclut peu à peu les idées générales, divise, aliène..., il faut voir que le phénomène est auto entretenu : ainsi, démanteler l'État économique (poids des services publics) et l'État politique (émanciper toujours plus les pouvoirs économiques de l'État de droit), principes qui tous deux n'ont rien à voir avec le modèle libéral, sont tout à la fois : des tendances avérées dans les faits ; des leitmotiv néo libéraux, exprimés dans le discours dominant sans qu'on sache bien d'où ils émanent ; des principes royalement mélangés dans le discours dominant...
Dernière chose : sur le plan du travail. Syndicalisme, pouvoir managérial et lien social dans l'entreprise.
Le syndicalisme (et avec l'efficience du socialisme) crèvent déjà tout simplement parce qu'il a été conçu historiquement en considérant UNE SOLIDARITÉ DE PRINCIPE ENTRE CAPITAL ET PATRONAT.
Ce principe a explosé avec la mondialisation économique et l'abstraction du capital, qui de fait a étendu le domaine d'action des pouvoirs économiques (au sens large) au delà de l'État de droit.
Se sont développées depuis 20 ans des pratiques managériales conçues et enseignées essentiellement aux USA, pratiques de plus en plus imorales, en ce qu'elles entendent purement gérer un troupeau de ressources humaines, et en accroitre infiniment le rendement, au mépris du principe moral qui veut que le travail fait l'économie, et que le travail est le propre de l'homme (il accomplit sa personnalité), du besoin de prise d'initiative des travailleurs..., l'explosion des différences de salaires entre cadres supérieurs et cadres éxecutants (plus encore qu'entre ces derniers et les ouvriers), la rémunération en stock options, et le monopole de la parole aux premiers. Tous éléments qui cassent tout lien social dans le monde du travail et instaure un régime d'essence totalitaire.
Ces pratiques managériales régissent l’activité du travail notamment dans l’industrie, mais de plus en plus dans tout domaine d’activité, y compris la politique, le syndicalisme, le journalisme, l’éducation, la santé...
Que la "bonne gouvernance" (jugement des responsables en fonction de l'équilibre budgétaire) infecte les services publics est déjà une chose inquiétante (on a vu notamment ce qui s'est produit dans les services de gestion des HLM : la double contrainte entre vocation de ces services, objectif officiel, et "bonne gouvernance", directives officieuses, et le fait que l'arbitrage a été laissé à chaque service, commune... a fait de certaines citées des ghettos, tandis que d'autre devenaient des quartiers tout à fait bourgeois-moyen).
Mais les politiques, infectés eux-mêmes par le mode managérial (notamment à cause de la "dictature du public" sur les médias, qui crée l'autocensure lié au pouvoir de vente de l'info, installe l'état d'urgence permanent dans le politique en même temps qu'elle génère la "pensée unique", dépolitisée...) en sont réduits de leur côté à vouloir adapter les ressources humaines que sont les chômeurs et les étudiants (bientôt, les élèves) aux marchés de l'emploi. D'un point de vue "pragmatique", c'est louable. Sauf que le pragmatique n'est pas non idéologie... bien au contraire !
Alors que la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 reconnaît que nul ne doit être forcé à faire un travail qu'il n'a pas choisi, il faut voir si le droit n'est pas en train d'être remis en cause dans les faits (sûr, on a le droit de se laisser mourir de faim... quoique le suicide soit interdit).
Pas de "marché hautement compétitif" dans une Constitution que je signerai. Songez qu'on reconnaît les voeux pieux de droits de peuples à disposer d'eux mêmes, de leurs richesses, y compris naturelles, même à un environnement sain...
Et pendant qu'on laisse exploser les inégalités entre individus, le marché du travail prend les plus dynamiques et les moins sensibles (dans les deux sens du terme) et laisse les autres sur le côté.
Mais laisse-t-on au moins aux gens le droit de faire un travail qu'ils aiment, qui les fait s'accomplir ?
Encourage-t-on les métiers qui ne créent ni violence économique ni polllution ?
Il faut se rendre à l'évidence : c'est quand on crée une Charte, et une Constitution, qu'il faut penser à cela. Comme à accorder voeux et moyens institutionnels.
Si une société admet que le discours ne laisse plus place aux idées générales, et soit envahi de concepts immoraux, c'est un symptôme idéologique que la démocratie crève déjà.
La politique n'est pas l'art de chercher la vérité, et le discours assume de tous temps le fait de "gérer" un groupe. C'est une chose. Mais aucune rhétorique de managers ne doit faire oublier que la seule richesse palpable est celle qui procure du bien être réel à l’individu, donc les indices qui la mesurent entendent déjà que le travail, propre de l’homme, fait l’économie. Sans oublier le besoin de sécurité et de confort, de repos (les mécanismes de récompense du cerveau face à l’épreuve comme au bien être, mécanismes qui par ailleurs, dans les deux extrêmes, nuisent à l’apprentissage, qui est aussi source de bonheur...) d’accomplissement pour l’individu… Je ne vends pas du marxisme… Je ne fais que prôner le juste équilibre, rappelant que la belle prose qui sévit à notre ère est "orientée produit"… comme on dit chez les ingénieurs.
Dernière modification par sam17 (28-02-2006 12:58:08)
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Le problème des déclarations universelles, c'est qu'elles font abstraction de l'essentiel:
Le particulier est la forme réelle que prend le "général", et quand on parle du "droit de propriété en general" on confond deux réalités particulières qui s'opposent irréductiblement "dans le vécu réel ":
la propriété privée d'un bien collectif est insupportable pour l'immense majorité d'un peuple qui est ainsi "dépossédé".
la propriété collective d'un bien privé est insupportable[/color] pour l'individu qui refuse de voir "son âme embarquée "dans une religion oppressante, religion d'Etat , ou de colon occuppant...
Cette propriété des âmes est revendiquée par bien des prêtres et ayatollahs de religions n'ayant pas toutes déclaré leur statut, notament celle de "l'argent -roi"...
L'individu a le "devoir intime " de résister à une "communion décrétée de l'extérieur de lui-même":
Non à la propriété érigée comme principe général, non au culte de "l'avoir suprême"
Mes propos ne visent pas à démolir le droit de chacun d'avoir un certain patrimoine, une sépulture décente, une entreprise familiale , voire plus si affinité...ni le droit pour une collectivité d'individus de "s'approprier ensemble un bien commun"...mais il faut bien admettre que toute propriété porte deux poles: un pole positif qui est celui qui motive "l'acte d'appropriation", et un pôle négatif, celui qui exclut autrui d'un bien dont la vocation est d'être "PARTAGE."...
d'accord pour dresser dans la constitution un monument au "droit de propriété", mais alors, construisons aussi le "droit du partage équitable"!...:
Dernière modification par alainguillou (31-05-2006 22:55:52)
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Bonjour tous,
<<Limiter le droit de propriété avec un droit des salariés sur l'entreprise où ils travaillent>>
Ne faut-il pas distinguer trois types de propriétés. Je commence par la plus symbolique.
1 – La propriété des citoyens
La France appartient aux français. Imaginez qu'un super riche achète toute la France morceau par morceau. Il pourrait, dans le droit actuel, en interdire l'accès à tout le monde. C'est un excès pour vous montrer que la propriété du sol est une aberration. De plus on paye des impôts pour l'occuper alors que l'on est propriétaire. Autant payer des impôts annuels également sur la gazinière, la tondeuse, la voiture. Encore une autre aberration.
Ne serait-il pas plus juste que les terrains qui appartiennent à tous les français soient gérés par un organisme d'Etat, donc sous contrôle des citoyens, et soient loués.
Beaucoup de problèmes trouveraient solution. Relisez votre bail de location.
Le bail a une durée. La durée d'un bail peut aller jusqu'à 99 ans, suffisants pour quelqu'un qui construit une maison, immeuble ou usine dessus et jouir de ce bail jusqu'à la fin de sa vie. Un bail peut être prolongé ou résilié par l'une ou l'autre des parties. Il incombe au locataire d'entretenir la chose louée. Le propriétaire peut visiter la chose louée tous les ans pour s'assurer que le locataire respecte ses engagements. En fin de bail tout les aménagements effectués par le locataire deviennent propriété du bayeur. Le propriétaire peut exiger que la chose louée soient remise en son état antérieure. (Je pense très fortement aux entreprises qui polluent le site). Des dispositions légales peuvent toujours être prises dans le cadre des successions. MAIS DANS TOUS LES CAS, LE TERRITOIR RESTE ENTIERE PROPRIETE DES FRANÇAIS.
Chacun paye évidemment un loyer. Différent suivant la destination du terrain, Construit ou constructible, agricole, etc. qui se substitue complètement à l'impôt sur le foncier.
De même pour l'eau, l'air (car on finirait par nous le faire payer), le sous-sol et autre patrimoines nationaux sont propriété de tous les citoyens.
Par extension, l'homme n'ayant pas crée le vivant, celui-ci ne peut être la propriété de personne. Dans le cas contraire, on peut admettre l'esclavage (cas extrême et volontairement provocateur). Nous ne sommes pas propriétaires de la terre, ce sont nos enfants qui nous l'ont prêtée (c'est pas de moi, rassure-vous)
2 - La propriété individuelle.
Celle-ci doit effectivement être inaliénable. Zut, je ne veux pas que quelqu'un d'autre utilise ma brosse à dents. Propriété avec une limitation, qu'elle ne nuise à personne. J'ai le droit d'avoir une voiture MAIS elle ne doit pas polluer plus de … à définir par une loi.
3 – La propriété économique
(Qui produit des bénéfices)
L'employé participe à la création de ces bénéfices. Certes, son travail est rémunéré mais le vrai débat n'est ce pas celui de la "rémunération" de l'argent. Tout travail mérite salaire dit-on. Mais le simple fait de mettre de l'argent dans une entreprise mérite salaire ? La spéculation sur la valeur de l'entreprise mérite salaire ? La spéculation sur les matières premières ou les récoltes mérite salaire ? En bref, le rentier mérite salaire alors qu'il ne travaille pas mais confie bien souvent son argent à des gestionnaires ?
Que cherche-t-on en investissant ? Economiser en mettant cet argent à l'abri de l'inflation afin de retrouver au moins le même pouvoir d'achat que celui de départ. Pour ceci, il y a les plans d'épargne de tous types. Et en achetant des actions ? Participer à l'accroissement de la société dans laquelle on investit et comme il y a prise de risque, il est normal que le taux de rentabilité soit meilleur. SOIT.
Mais il ne faut pas non plus tomber dans les excès que l'on voit actuellement et surtout pas dans la spéculation. Demander, voir exiger des taux de rentabilité de 15% par an du capital investi alors que l'inflation est en dessous de 3% finit par tuer l'entreprise. Ce ne sont donc pas ceux qui cherchent à investir, à s'investir devrais-je dire, dans une entreprise qui réalisent ces placements mais uniquement ceux qui cherchent à s'enrichir en pompant les ressources des entreprises. Tout ceci n'est pas forcément valable pour les PME/PMI, vous vous en êtes douté je l'espère.
Quoi faire ? Une loi ? Des taxes ? Je n'ai pas de remède miracle mais une voie possible qui n'effraierait pas les investisseurs serait en effet de mettre en pratique la "participation" de l'ensemble des employés d'une entreprise style stock options (c'est à la mode) distribués en proportion du salaire et de l'ancienneté en lieu et place des stocks options uniquement réservés à la direction (l'entreprise serait moins opeable) Bien sûr que ces actions doivent donner droit de vote. Les actions détenues de ce fait par les employés donneraient la possibilité à des représentants du "personnel actionnaire" d'entrer dans le conseil d'administration et d'influencer la marche de l'entreprise.
DONC, cette propriété devrait être régie par des lois pour en éviter les excès.
Bien entendu, je suis contre les Sociétés Anonymes qui déresponsabilise les investisseurs. Les actions doivent être nominatives. En cas de manquement à la législation de la part de l'entreprise, tous les propriétaires restent solidaires du PDG sur la partie économique. Bien sûr qu'une loi sur le non cumul de fonctions devrait être promulguée afin que les PDG ne se protègent pas entre eux en siégeant au conseil de gestion d'entreprises parfois concurrentes.
Bon commentaires
José Maria
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Pour info et pour ceux qui seraient abonnés à ce fil sans l'être aux autres,
le sujet de la présente discussion est également abordé là :
(message 937 et suivants) :
http://etienne.chouard.free.fr/forum/vi … d=937#p937
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Pour info, vous pouvez lire aux menus 'Journal' et 'Blog' ci-dessus :
« Chômage, dividendes et Constitution d'origine citoyenne »
La seule vraie solution contre le chômage de masse est, pour les citoyens, d’écrire eux-mêmes une Constitution qui impose la démocratie dans l’entreprise, rendant enfin possible une juste répartition des richesses.
Il me semble que, pour les syndicats, pour les militants, pour tous les démocrates, cette lutte institutionnelle devrait être prioritaire sur toutes les autres : en effet, à quoi bon obtenir une hausse des salaires, ou une amélioration des conditions de travail, si la tutelle des actionnaires perdure et leur permet aussitôt de récupérer, progressivement, les gains de cette prétendue "victoire" ? (...)
Tiens... C'est le millième message... Comme ça file vite...
Vivement qu'on attaque l'écriture des articles et qu'on commence le message wiki n°1
(Nous pourrions commencer à gratter chez nous quelques brouillons d'articles, non ?)
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Bonsoir, José et Etienne,
Le "chacun pour soi " poussé comme règle implicite que seuls des naïfs n'auraient pas assimilée, je crois qu'il a sa légitimité, mais aussi qu'il faut avoir le courage de regarder en face les dégats qu'il produit tant sur la qualité des rapports humains que sur la quantité qui mesure le rapport du revenu du travail aux rentes parasitaires.
Je ne suis donc pas pour mendier des "stock options" pour les salariés qui doivent se battre pour défendre le pouvoir d'achat de leurs salaires, tout en conquérant d'autres "avancées collectives": la loi (sur les comités d'entreprise, notament), devrait permettre d'engranger un bien-être collectif et surtout une autre dignité citoyenne au travail:
j'entends par là tout ce qui peut transformer le travail salarié en lui donnant du sens ( faut-il développer ?).
Car si à l'origine il y avait des esclaves, c'était très "naturel" du point de vue d'un certain "ordre des choses", mais les choses évoluent , il n'y a pas de raison que l'histoire s'arrête comme un film se bloquerait sur une image qui à la longue devient de mauvais goût: le salariat actuel est-il l'horizon indépassable ? Son évolution vers une situation plus digne d'être vécue par les humains développés devrait commencer avec la notion de démocratie participative, et la visée autogestionnaire.
Etienne, de mon point de vue, tu as mis dans le mille ! (message 1000)
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Droit de propriété/droit des travailleurs à l'égard de l'entreprise
Message d'Alain Guillou 999 (sous "Contenu d'une constitution") :
Je trouve (je l'ai déjà dit quelque part) qu'il est maladroit de vouloir créer des droits nouveaux en limitant des droits existants, surtout universellement reconnus comme fondamentaux : par exemple limiter le droit de propriété pour créer un droit des travailleurs à l'égard de l'entreprise. Mieux vaut créer un droit nouveau des travailleurs qui s'étendra automatiquement jusqu'à la limite acceptable du droit de propriété.
Exemple : nous avons en France trois principes : liberté, égalité, fraternité. Ces trois principes ont la même force ; il serait mauvais de dire que la la liberté doit être limitée pour permettre d'instaurer l'égalité, et inversement.
En d'autre termes, ne pas revenir sur les droits fondamentaux universels : créer en tant que de besoin des droits nouveaux, locaux (nationaux, européens) avant de devenir, peut-être, universels. Laisser jouer les principes entre eux : ils définiront leurs champs respectifs tout naturellement, en évitant bien des querelles idéologiques abstraites.
C'est là un problème de présentation très important : ne pas donner l'impression d'enlever, toujours d'ajouter.
C'est dire que je ne suis pas d'accord avec l'intitulé du présent projet de discussion. Je dirais plutôt : "Créer un droit des salariés sur leur entreprise" (à traiter sous la discussion Principes constitutionnels applicables à l'activité économique". Le principe "Limiter le droit de propriété, &" n'a aucune chance d'être accepté selon moi : c'est d'ailleurs un principe idéologique ou politique, non un vrai principe constitutionnel.
Notez bien : nous sommes probablement d'accord sur le fond - c'est la présentation (et peut-être l'analyse formelle) qui est en cause. JR
Dernière modification par Jacques Roman (16-05-2006 05:13:56)
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Propriété privée et innocence de l'actionnaire...
Bonjour Jacques,
Tout à fait d'accord pour repenser la "stratégie" des droits nouveaux. Entièrement d'accord pour ne pas "limiter le droit de propriété", et je ne crois pas avoir adopté personnellement cette formule, bien que je la comprenne dans son intention, ainsi :
S' il s'agit de regarder en face ce qui pointe à l'horison de ce droit, on ne voit plus une ligne ouverte sur des conquêtes prometteuses à faire... Ce que l'on voit, c'est que cet horizon est réduit au cercle vicieux de "la bulle financière", et plus on s'élève en considérant "la macro-économie", plus cette "globalisation" ressemble à une étroitesse.
Les droits nouveaux concernent la texture de cette bulle: ils la feront éclater, pour ouvrir au "droit de propriété" un champ nouveau: il s'agira d'aller vers une "gratuité universelle" où l'appropriation sera inséparable d'un mode de vie ensemble, elle sera l'appropriation non comme fin en soi piégeant l'individu dans un rapport "dominant-dominé" (avec l'objet possédé qui possède l'individu qui s'adonne à cette duperie), mais comme moyen d'entrer en rapport avec "autrui":
ce que l'on s'appropriera fera langage...
En attendant, il faut développer de nouvelles possibilités d'accéder à la propriété, liées aux nouveaux biens produits, dont la nature devient très diverse, échappant parfois à toute "texture matérielle": la forme privée d'appropriation permet -elle vraiment de posséder quoi que ce soit désormais ?
Que "possède" l'actionnaire, si ce n'est un droit de nuisance dont il ne perçoit même pas la réalité ?
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Proposition de nouveau libellé : équilibrer le droit de propriété avec ...
Ça irait mieux ?
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Pour ma part, mais c'est trés présomptueux de l'écrire ici comme s'il s'agissait de "la " réponse, j'aurais envie de dire:
" refonder le droit de propriété dans la modernité mouvante du siècle "
....( phraséologie ? pas pour moi, en tout cas !)
Dernière modification par alainguillou (16-05-2006 22:53:29)
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Le droit de propriété historiquement posé par les Constitutions que nous vénérons n'était pas défini exclusivement sous une forme "privée", et même son aspect éventuellement "collectif" était évoqué comme tout aussi "inaliénable" du point de vue des droits de l'Homme et du Citoyen.
Sauf erreur dont j'espèrerais être excusé sur ce forum sympa:
Il n'y a pas de droit fondé sans fondement philosophique "qui aille avec": il ne s'agit pas d'une philosophie officielle, mais d'une base de principes rassemblant très largement ceux qui espèrent vivre en société. Cela n'a rien à voir avec une idéologie spécifique, mais simplement avec le besoin de penser les choses dont on parle.
Je dois avouer ici que je n'ai aucune compétence philosophique autre que celles d'un bon bachelier d'antan...
...Et par conséquent, je suis prêt à ce qu'un contradicteur me mouche....Merci d'avance !
Dernière modification par alainguillou (16-05-2006 22:50:08)
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Droit de propriété/droits des travailleurs
"Equilibrer le droit de propriété avec les droits du travailleurs sur l'entreprise " serait en effet beaucoup moins mauvais... mais le droit de propriété est un principe universel des droits de l'homme alors que les droits des travailleurs sur l'entreprise ou sur les moyens de production n'en sont pas encore arrivés à ce stade. Alors, le mot "équilibrer" me semble impropre. JR
"Refonder le droit de propriété" : non, pour les raisons déjà données dans mon message 1003.
De toute façon, les deux formules ont pour moi l'inconvénient majeur de soulever un problème qui ne se pose pas et de s'attirer des objections idéologiques et abstraites qui nuiront à l'ensemble de notre projet.
On peut parfaitement essayer de refonder le droit de propriété, mais, à mon avis, pas sur ce volet consacré aux grands principes d'une bonne constitution : il ne s'agit pas, je le répète d'un principe constitutionnel, mais d'une question à débattre dans le cadre de la loi (organique au besoin).
On pourrait quand même essayer d'inclure un nouveau principe dans la partie Principes constitutionnels relatifs à l'activité économique, mais sans référence au droit de propriété " - et le principe reste à formuler. Sous sa forme actuelle, ce n'est pas un principe mais un programme. JR
Dernière modification par Jacques Roman (17-05-2006 02:41:48)
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Je suis presque d'accord avec vous, Jacques, mais je n'aimerais pas inventer une langue de bois juste pour ne pas heurter la religion des propriétaires, et pourtant en fait le problème n'est pas le droit de propriété, en effet.
Pour moi, la question est celle d'un droit fondamental déjà évoqué par "la communauté internationale" :
LE DROIT D'INGERENCE.
L'esprit de ce droit là, transposé au niveau interne d'une nation, concerne entre autres le droit et le devoir des citoyens de s'occuper des affaires qui ne leur appartiennent pas mais qui concernent leur dignité, qui , elle , leur appartient.
(De même que les atteintes aux droits de l'homme , même quand elles ne se produisent pas "chez nous", regardent toute la communauté humaine, donc chacun de nous, et chargent la barque de nos devoirs...)
Dernière modification par alainguillou (19-05-2006 11:13:55)
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"Droit d'ingérence"
Merci, Alain de me donner l'occasion de m'exprimer sur cet intéressant sujet.
D'abord , soyons clair : le prétendu "droit d'ingérence" ne concerne pas les questions dont nous parlons ici. Il se situe dans la sphère du droit international et consisterait dans le droit pour des Etats d'intervenir dans les affaires intérieures d'un autre Etat.
Il est inexact que la "communauté internationale" - ce qu'on appelait autrefois la "société internationale" et qui devrait d'ailleurs continuer à s'appeler comme ça pour être précis - ait créé un "droit d'ingérence" : au contraire, l'Article 2, paragraphe 7, de la Charte dispose "qu'aucune disposition de la présente Charte n'autorise les Nations Unies à intervenir dans les affaires qui relèvent de la compétence nationale d'un Etat", sans que ce principe (qui s'appelle justement "principe de non-ingérence") "porte atteinte à l'application des mesures de coercicion prévues" par la Charte (c'est-à-dire aux mesures décidées par le Conseil de sécurité).
Le prétendu "droit d'ingérence" a été inventé en rapport avec les évènements d'ex-Yougoslavie par des personnalités et des journalistes qui n'avaient aucune qualité pour le faire (je ne nommerai personne), et qui ont ainsi mis le désordre dans le droit international en contredisant ouvertement, par ignorance, un de ses grands principes.
La vraie question (à mon avis) était de savoir si les Etats étrangers pouvaient intervenir en Bosnie au titre de la défense collective prévue par la Charte (ce qui suppose l'admissibilité d'une demande d'assistance émanant d'un groupe de population menacé, et qui n'est pas du tout inconcevable).
Le prétendu droit d'ingérence international serait de toute façon intransposable au droit interne, puisque par définition il ne peut concerner que les relations entre Etats ou assimilés.
Il s'agit ici, tout simplement, de définir de nouvelles règles de droit. JR
Dernière modification par Jacques Roman (23-05-2006 01:05:43)
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Jacques, tout-à-fait d'accord, il y a violation du droit avec cette géniale invention portant le nom de "droit d'ingérence".
Ce ne sont pas que quelques "personnalités et journalistes" qui en ont la paternité, mais ce concept sort tout droit de la fabrique idéologique de la guerre froide qui usa et abusa des prétendus "droits de l'homme" pour justifier la militarisation à outrance de l'occident face à un "axe du mal".
Aujourd'hui cette idéologie guerrière est développée par les néo-conservateurs et l'Administration BUSH, mais elle s'intègre dans la stratégie des multinationales US qui revendiquent outre les instances légitimes de l'ONU, l'autorité sur la planète par des institutions exerçant une réelle ingérence non démocratique et parallèle au droit ONUSIEN : l'OMC, le FMI, etc...
...Ce qui conduit ma petite cervelle de syndicaliste du coin à revendiquer un "droit d'ingérence" contre cette ingérence là !
Bien sûr, il est malsain d'utiliser l'abus de langage de journalistes et de personnalités qui font encore "autorité "sur les médias!
...Mais l'essentiel est que ni vous ni moi ni , je le pense, personne sur ce site, ne soit dupe.
Merci quand même de votre mise au point ! On n'utilisera pas trop cette expression venue d'ailleurs...
Mais il s'agit bien de "déranger" des droits fondamentaux avec d'autres droits tout aussi fondamentaux:
Le droit pour tout humain de valoir comme sujet conscient en tous domaines, et non pas en tant qu'objet, ce droit à la dignité est à l'ordre du jour en ce mois de Mai 2006 en France , lorsque l'on voit un ministre de l'Economie se déclarer "surpris" par les licenciements boursiers ...Ce qui nous rappelle l'impuissance d'un certain candidat Jospin cinq ans avant, se résignant à déclarer son programme "pas socialiste", face à cette cruciale question du DROIT D'INTERVENTION DU POLITIQUE SUR L' ECONOMIQUE.
Une Constitution, même à prétention européenne, ne peut pas se contenter de livrer les citoyens à une divinité au-dessus de tout controle citoyen: ce ne serait que pour essuyer un démenti historique avec pertes et fracas pour "l'Etat de droit", car le "droit" qui fait semblant d' ignorer la nature humaine dans ce qu'elle a d'insoumis, est une machination juridique, pas un droit.
Pour moi la revendication de pouvoirs économiques entre les mains des citoyens s'inscrit dans la nature humaine qui refuse la condition d'objet économique.
J'ai parlé d'ingérence comme d'autres parlent de "désobéissance civique".
.
Dernière modification par alainguillou (23-05-2006 16:01:12)
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La question à double face
À Etienne (1000) :
"à quoi bon obtenir une hausse des salaires, ou une amélioration des conditions de travail, si la tutelle des actionnaires perdure et leur permet aussitôt de récupérer, progressivement, les gains de cette prétendue "victoire" ? (...) "
Pardon d'être aussi terre-à-terre (pas "marxien", on pourrait citer un peu n'importe qui), j'ajouterais :
Comment obtenir une hausse des salaires, ou une amélioration des conditions de travail, si la tutelle des actionnaires perdure, qui leur permet de récupérer les gains de cette prétendue... "bataille" ?
Je n'oppose pas les choses, les approches, surtout pas "économique" et "social".
Pardon de te reprocher un peu de le faire, en priorisant cette seule approche (de la démocratie d'entreprise).
Autrement dit : la tutelle des actionnaires, à quoi est-elle due ? À quoi doit-elle son maintien, sont-ce des raisons institutionnelles, politiques, ... des facteurs de politique nationale, internationale ?
La première réponse est déjà dans la question, dans le concept d'actionnaire : propriété des moyens de production. Je t'avais d'ailleurs rappelé le message de José, et parlé d'une distinction fondamentale que je fais, du point de vue des droits et devoirs, entre la propriété privée, non marchandée, et la propriété d'entreprise.
Soyons plus franc, sur la hiérarchie que je fais dans les deux approches "symétriques" dont je parle : je me contenterais volontiers de dire comme toi : imposons la démocratie dans l'entreprise, le reste viendra. Mais tu as écrit que la solution viendra d'une constitution. Or, celle-ci organise les pouvoirs publics. Elle ne règlemente pas les relations hiérarchiques et la gestion dans l'entreprise. Et jusqu'à nouvel ordre, les droits fondementaux ne distinguent pas propriété privée et propriété d'entreprise.
Tu parles comme Alain d'une démocratie très avancée. Chapeau, et avec vous de tout coeur... mais bon courage. (En tous cas, ça fait plaisir de voir ce volet - frère jumeau du volet "économie", pour ne pas dire que l'autre devrait y être inclus - est enfin vraiment lancé.)
Alors voilà, j'ai essayé plutôt l'autre approche... Et justement, pendant que j'y suis, Etienne, j'ai posté il y a peu sur le volet "économie" une idée de "thèse", qui a le mérite d'être courte, et le défaut majeur d'adopter exclusivement une approche économique. En substance, celle que je t'invite à apposer à celle, indispensable, dont nous causions.
Dernière modification par sam17 (31-05-2006 21:25:53)
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Sam, les cerveaux de la "trilatérale", eux, parlent de choses encore bien plus extravagantes que notre "démocratie avancée".
Tout le problème soulevé par ce NON du 29 mai 2006, c' est qu'il est fort "en avance" sur la pensée même des politiciens, et une revendication urgente l'a poussé, qui pousse encore , et aucun "parti" ni aucun "homme providentiel" ne saurait s'en servir à des fins politiciennes, car c'est un mélange de revendication économique et de revendication "constitutionnelle": il y va de la dignité du "mouton noir".
Personne n'aurait imaginé la victoire des anti-CPE, car tout le monde héberge un flic sous son crane, et ce flic donne un coup de sifflet de rappel dés que l'on trouve un sens humain fondamental à une question relevant du pré carré "économique".
On n'écrira pas ici "en direct" les articles de cette Constitution, sous les yeux ébahis de "27 28 et 29" évaluateurs du "produit du forum"...Mais nous sortirons un projet après l'avoir écrit chacun sur son bout de papier, tantot suite à un échange entre nous, tantôt suite à une soirée dans un des "collectifs" qui se réunissent de plus en plus partout en France à ce sujet:
Je cite une jeune participante d'un de ces collectifs: "Il est grand temps que les Français prennent en main l'élaboration des institutions...pour peser ...Il faut investir les collectifs pour ne pas laisser les politiciens choisir à notre place. sur le site provisoire: www.alternativeunitaire2007.org, tous les lieux de réunion et de contact sont indiqués...www.collectif29mai.fr
...Etienne nous demande de nous y mettre, à cette rédaction d'articles, et pour ma part, j'ai commencé un cahier , "un plan de chargement pour un navire constitutionnel qui ne chavire pas les droits fondamentaux à l'eau !"
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À Alain :
J'ai l'esprit de contradiction, c'est viscéral chez bibi. N'allez pas croire que je trouve grand chose à redire sur le fond à vos (nos) idées... Je crois que ça aide à avancer dans le débat, ça soulève plus des points essentiels que des contradictions, en fait. Bref, ne vous formalisez pas avec mon opposition apparente : je fais parti de ces indécrotables ch.. qui relèvent surtout ce qui ne va pas, et très rarement ce qui va. On ne se refait pas.
Tenez, une fleur : votre interprétation du "NON" (1094) compte parmi les moins stupides que j'aie jamais lues. Parce que justement, elle pose clairement l'idée que cette interprétation est impossible du point de vue du régime établi.
Pour l'engagement, j'ai tenu mes résolutions pour l'année : inscrit à ATTAC, et accessoirement au PS pour contribuer à la ré-"invasion" des partis par les "candidats à rien", et aider notamment Montebourg à peser sur ce parti qui a sévèrement mal tourné (à droite, ou vers le fond, c'est selon...) depuis trop longtemps.
J'ai lu le contenu du programme au dos de l'appel de Marie Georges Buffet : tout cela est très bien. Longue vie à ATTAC... Et vivement que le PC, comme le PS, changent de nom...
Je suis peu militant, bien plus résistant (c'est pourquoi je me sens chez moi à ATTAC qu'au PS, sans opposer les deux), mais j'estime comme vous (et la DDHC de 1789, ou la DUDH de 1948) que les partis sont un élément indispensable de la démocratie active).
Vous qui êtes engagé dans un des partis, recevez tous mes encouragements pour aller aider à porter le projet d'une nouvelle constitution française, et d'une première pour l'Europe, sur la scène du pouvoir politique.
Quant au travail de rédaction, j'ai commencé aussi. J'en ai même déjà posté, des propositions d'articles ("€"), comme vous savez.
Cette collaboration est un plaisir, Alain.
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Bonjour
Je ne sais trop "où" poster ma réflexion complémentaire sur le "droit de propriété".. je le fais donc ici .
Je ne pense pas que ce foutu droit de propriété doive rester "un dogme" . Dois t-on être propriétaire du terrain sur lequel est construit notre maison ou le louer à la collectivité ( droit foncier, comme cela se passe souvent en Corse semble t-il avec des baux emphythéotiques)?
Quand je parlais des limites de la propriété dans un post précédent, des limites définies par une Assemblée Constituante par exemple sont-elles compatibles à l'écriture d'une Constitution ? (j'avoue mon incompétence en la matière)
Autant il me semble admissible qu'une personne puisse être propriétaire de son lieu de vie, autant "plus" (ou "trop") me semble inutile et dangereux.
Mais dans ce cas, je crois, nous ne sommes plus dans l'écriture d'une Constitution, mais d'une loi qui pourrait par exemple spécifier que la valeur de la propriété d'un seul "homme" ou d'une seule famille ou d'une société civile ou commerciale est limitée par la succession d'une génération (une succession "à un coup") ajouté ce qu'il a épargné durant sa vie.
Bon, ce n'était que suggestion...
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Bonjour
Et si ce sujet était repoussé à une version ultérieure de la constitution. Cela nempêche pas d'avancer sur les autres points, si une meilleure régulation peut-être mise en place ce sera déjà pas mal.
De plus cela va rencontrer trop de résistances dans les mentalités, genre "argument unique martelé dans les médias" pour cacher tout ce qui mérite réflexion.
A+
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Suspension de la discussion concernant le droit de propriété
Tout à fait d'accord avec Dégadézo.
Les modalités d'exercice du droit de propriété ne sont pas un sujet prioritaire de notre point de vue (constitutionnel). Il vaudrait mieux les discuter plus tard, par exemple en rapport avec une loi organique relative à l'application des droits fondamentaux. Cela d'autant plus qu'à mon avis les instruments des droits de l'homme existants, au niveau national et au niveau européen, couvrent déjà l'essentiel du problème, puisqu'ils permettent l'expropriation d'intérêt public. JR
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Il faut d'abord bien savoir ce que signifie propriété. Cela n'a rien d'évident.
Voici une définition possible :
une chose matérielle est propriété d'un individu si celui-ci l'a produite ex-nihilo à partir de matériaux dont la production n'a nécessité l'intervention d'aucune autre personne.
Quelle définition proposez-vous ?
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Propriété : définition
Colonna, votre 2003.
1) Pourquoi limiter la propriété aux biens matériels ?
2) Il n'y a pas beaucoup de propriétés créées ex nihilo à partir de matériaux dont la production n'a nécessité l'intervention d'aucune autre personne. Et d'ailleurs, qu'en est-il du cas où cette autre personne aurait reçu une compensation ?
J'en reste pour ma part à la définition classique : la propriété, c'est le droit d'user d'un bien, d'en percevoir les revenus quand on ne l'utilise pas soi-même, et d'en disposer (transformer, détruire, aliéner).
Il y a aussi une autre définition classique : la propriété, c''est le vol. J'ai comme l'impression, Colonna, que c'est la vôtre ! JR
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Jacques Roman a écrit:
Propriété : définition
Colonna, votre 2003.
1) Pourquoi limiter la propriété aux biens matériels ?
2) Il n'y a pas beaucoup de propriétés créées ex nihilo à partir de matériaux dont la production n'a nécessité l'intervention d'aucune autre personne. Et d'ailleurs, qu'en est-il du cas où cette autre personne aurait reçu une compensation ?
J'en reste pour ma part à la définition classique : la propriété, c'est le droit d'user d'un bien, d'en percevoir les revenus quand on ne l'utilise pas soi-même, et d'en disposer (transformer, détruire, aliéner).
JR
La définition de la propriété que vous donnez est une convention sociale, c'est une concession faite par la société à un individu d'usus, abusus et d'usufruit sur un bien matériel.
Je cherche autre chose : un fondement plus profond de la notion de propriété. En fait, il ne peut exister qu'une propriété partielle : c'est la part de son activité dans la création d'un bien matériel.
Quant aux biens immatériels, pour eux la propriété n'a aucun sens parce que l'on ne peut ni définir la réalité de ce bien ni, sauf de façon arbitraire, la part qui revient de droit à un individu dans la création de ce bien.
D'ailleurs c'est souvent sur la matérialisation de ces biens que porte le droit de propriété.
Il y a un aspect psychologique nécessaire de la propriété qui me manque et que je ne sais pas comment aborder. L'homme aurait besoin de pouvoir user et abuser de certains biens : vêtements, logements etc ... pour ne pas vivre dans une certaine angoisse (vrai ?, pas sûr).
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Bonsoir
Je ne sais si ça pourrait vous aider dans votre réflexion ..
Dans "notre recherche" (le sociétalisme) , évidemment "utopique" pour le moment, nous avions considéré que les outils de production ( foncier agricole ou industriel, sous-sol, bâtiments d'exploitation, outillages, etc.) sont mis gracieusement à la disposition des coopératives et des entrepreneurs sous réserve de la pertinence de leur projet. De ce fait, la propriété privée du capital productif disparait, ainsi que l'actionnariat et la Bourse, puisque l'ensemble de la population est "copropriétaire indivise".
Si leur choix est d'être propriétaire de leur habitation, les citoyens auront à payer un loyer (similaire à l'impôt foncier actuel) d'utilisation du foncier à la collectivité (bail emphythéotique transmissible sans limitation de durée): c'est une sorte de "droit de superficie" (droit de propriété qui ne porte que sur les constructions, pas sur le terrain.)
Dans l'esprit d'une Constitution actuellement acceptable, je pense qu'il serait important de limiter (Étienne, dans le premier post, utilise le terme " tempérer") le droit de propriété par individu des biens immeubles (en valeur ? en surface ?) mais que les biens meubles devraient pouvoir rester "en propriété" afin d'éviter le problème psychologique de se sentir démunis (aspect que soulève bien Colonna)
Une page sur wikipédia:
Droit (et nature) des biens : http://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_des_biens
Amicalement
AJH
Dernière modification par AJH (31-08-2006 23:50:35)
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AJH a écrit:
Dans "notre recherche" (le sociétalisme) , évidemment "utopique" pour le moment, nous avions considéré que les outils de production ( foncier agricole ou industriel, sous-sol, bâtiments d'exploitation, outillages, etc.) sont mis gracieusement à la disposition des coopératives et des entrepreneurs sous réserve de la pertinence de leur projet. De ce fait, la propriété privée du capital productif disparait, ainsi que l'actionnariat et la Bourse, puisque l'ensemble de la population est "copropriétaire indivise".
Si leur choix est d'être propriétaire de leur habitation, les citoyens auront à payer un loyer (similaire à l'impôt foncier actuel) d'utilisation du foncier à la collectivité (bail emphythéotique transmissible sans limitation de durée): c'est une sorte de "droit de superficie" (droit de propriété qui ne porte que sur les constructions, pas sur le terrain.)
Dans l'esprit d'une Constitution actuellement acceptable, je pense qu'il serait important de limiter (Étienne, dans le premier post, utilise le terme " tempérer") le droit de propriété par individu des biens immeubles (en valeur ? en surface ?) mais que les biens meubles devraient pouvoir rester "en propriété" afin d'éviter le problème psychologique de se sentir démunis (aspect que soulève bien Colonna)
Une page sur wikipédia:
Droit (et nature) des biens : http://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_des_biens
Amicalement
AJH
Nous cherchons la même chose, mais la démarche diffère.
Pour savoir comment limiter le droit de propriété, je pars d'abord d'une tentative de définition la plus rigoureuse possible du concept de propriété. Une fois ceci fait, on peut alors commencer à considérer comment s'articulent propriété et démocratie puisque c'est bien de cela qu'il s'agit ?
Si la notion de propriété n'est pas décortiquée à fond, alors on ne pourra rien construire de solide car on arrivera très vite à des contradictions.
J'avais proposé une définition de la propriété êtes vous d'accord avec elle ?
La revoici :
une chose matérielle est propriété d'un individu si celui-ci l'a produite ex-nihilo à partir de matériaux dont la production n'a nécessité l'intervention d'aucune autre personne.
Je ne suis pas du tout certain que cette définition soit correcte, mais je n'en ai pas trouvé d'autres et j'ai commencé à jouer avec .On peut assez vite arriver à construire des choses, en particulier pour le problème des entreprises et des logements. Je suis en train d'y réfléchir.
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François, vous proposez, comme définition de la propriété :
Une chose matérielle est propriété d'un individu si celui-ci l'a produite ex-nihilo à partir de matériaux dont la production n'a nécessité l'intervention d'aucune autre personne
• Quel est le statut du bien fabriqué par plusieurs personnes qui ont collaboré pour le fabriquer ? la copropriété ?
• Et surtout, le propriétaire peut-il VENDRE son bien ?
Car, s'il le peut, la définition ne tient plus, n'est-ce pas ?
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Étienne a écrit:
François, vous proposez, comme définition de la propriété :
Une chose matérielle est propriété d'un individu si celui-ci l'a produite ex-nihilo à partir de matériaux dont la production n'a nécessité l'intervention d'aucune autre personne
• Quel est le statut du bien fabriqué par plusieurs personnes qui ont collaboré pour le fabriquer ? la copropriété ?
Oui, une sorte de copropriété, que j'appelle la "propriété fragmentaire" difficile à définir. Pour le moment je joue avec l'idée pour voir jusqu'où on peut aller. Si je me plante, je reviendrai au point de départ.
Je suis en train d'y travailler, c'est lent et cela implique la notion de travail, de marché, de rémunération, c'est assez amusant, mais long à construire :
http://liroquois.free.fr/mediawiki/inde … agmentaire
Étienne a écrit:
• Et surtout, le propriétaire peut-il VENDRE son bien ?
Car, s'il le peut, la définition ne tient plus, n'est-ce pas ?
Cette définition de la propriété est en gros celle de Locke http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Locke … .A9t.C3.A9 ce qu'elle veut dire c'est que la propriété est une convention, pas un droit "naturel", sauf pour un bien totalement créé par un individu.
Donc on peut vendre mais c'est un autre concept qui définit cette nouvelle propriété, celui de "propriété concédée" (c'est de moi, on peut trouver mieux) qui est très utile en pratique. Quand on achète un kilo de pommes pour les manger il faut bien en avoir un certain "abusus"?
C'est peut-être un peu prématuré de lire mes textes dans l'état où ils sont actuellement. Je vous préviendrai quand ils seront plus murs. Ou bien vous pouvez mettre vos remarques directement dans les textes en constructions.
Merci.
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La propriété est un droit fondamental (droit de l'homme). Ce droit est équilibré par la possibilité d'expropriation pour cause d'utilité publique
Colonna (2067).
Je vois un inconvénient irrémédiable à votre définition, sinon sur le plan philosophique, du moins sur le plan juridique : c'est que tous les textes relatifs aux droits fondamentaux (droits "naturels") rangent le droit de propriété (usus, fructus, abusus) parmi ces droits.
Il est donc hors de question de faire de ce droit une simple "convention sociale" (de toute façon toutes les conventions sont sociales), et surtout d'en modifier la définition dans une constitution nationale ou européenne comme vous le sous-entendez.
Il vaudrait mieux se passer de constitution que de transiger sur ce point.
En effet, dans le cas contraire, on ouvrirait ni plus ni moins la porte à la disparition de la notion même de droit fondamental. Si ici l'on considère que la propriété n'est pas un droit fondamental, pourquoi là ne pourrait-on pas, par le même mécanisme, "défondamentaliser" la liberté de pensée et chacun des autres droits fondamentaux proclamés universellement ?
Les instruments universels, comme d'ailleurs la Déclaration française des droits de l'homme de 1789, ont sagement prévu l'expropriation pour cause d'utilité publique, qui équilibre parfaitement le droit de propriété et permet de régler tous les problèmes pratiques (comme celui des droits à accorder aux salariés, préoccupation majeure d'Etienne) sans risquer de détruire la Charte internationale des droits de l'homme péniblement construite sur plus de 200 ans[/b].
Les discussions philosophiques sur la nature et l'origine du droit de propriété sont intéressantes mais n'aboutiront ici à rien de concret. Elles relèvent à mon avis (dans le présent contexte s'entend) de l'embrassage de mouche. Bien plus : elles nous retarderont dans la formulation des principes essentiels d'une bonne constitution, objet du présent site.
De toute façon la question philosophique est déjà réglée par la nature : nous sommes arrivés sans rien et nous repartirons sans rien. La seule vraie question - toujours dans le présent contexte - est d'organiser juridiquement au mieux, dans l'intérêt de tous, l'exercice du pouvoir éphémère que chacun de nous peut avoir sur les choses.
C'est donc sous cet angle de l'expropriation pour cause d'utilité publique que je proposerais de recadrer la présente discussion - si vraiment on tient à la poursuivre : ce qui n'est pas vraiment nécessaire, puisque l'essentiel a déjà été dit dans des instruments supérieurs à la constitution elle-même et que les détails d'application relèvent bien plutôt de la loi organique ou de la loi ordinaire. JR
Dernière modification par Jacques Roman (05-09-2006 06:40:02)
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Jacques Roman a écrit:
La propriété est un droit fondamental (droit de l'homme). Ce droit est équilibré par la possibilité d'expropriation pour cause d'utilité publique
.../...
De toute façon la question philosophique est déjà réglée par la nature : nous sommes arrivés sans rien et nous repartirons sans rien. La seule vraie question - toujours dans le présent contexte - est d'organiser juridiquement au mieux, dans l'intérêt de tous, l'exercice du pouvoir éphémère que chacun de nous peut avoir sur les choses.
Bonjour
Ca ne régle pas le droit de succession qui est un droit issu du droit de propriété, non ?
Je pense que les problèmes du droit de propriété sont aussi ceux de l'accumulation (quantité de biens ou de monnaie) et de la transmission de cette accumulation
A+
AJH
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Je voudrais rajouter qu'il me semble qu'il faudrait, dans le droit de propriété, différencier celui des biens meubles, de celui des biens immeubles et dans ceux ci les biens immeubles nécéssaires (pour se loger ou travailler), des biens superflus (pour "capitaliser" ou en tirer un revenu) .
Ce droit "dit fondamental" n'est qu'un droit qui a été établi par les possédants pour garantir le maintien de leurs possessions; je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas le remettre en question.
Il me semble en plus tout à fait "anormal" que certains (personnes physiques ou morales) puissent s'approprier n'importe quelle quantité de sol qui est un bien national ( cf Crédit Agricole).
A+
AJH
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Droit de succession ; caractère international du droit fondamental de propriété
AJH (2076 et 2077).
1) Le droit de succession n'est autre qu'un droit secondaire découlant directement de l'élément abusus du droit de propriété : on peut vendre, céder - et naturellement on peut céder (transmettre) par préférence à ses enfants et à ses autres proches.
2) Il est toujours possible de remettre en cause le droit de propriété comme d'ailleurs tout autre droit fondamental : mais comme la France est juridiquement liée par les instruments internationaux qui le définissent, toute définition qui s'écarterait de la définition internationale devra être négociée et approuvée sur le plan international avant de passer dans une constitution nationale, sous peine de contredire le droit international.
Je ne crois pas que notre site soit l'endroit approprié pour entamer un telle négociation. D'ailleurs je pense qu'elle n'aboutirait pas.
Il ne reste donc plus qu'à partir des règles de droit existantes, d'autant que la clause d'expropriation pour cause d'utilité publique (déjà admise internationalement) permet de régler, par le moyen de la loi, tous les cas visés dans votre 2077. Ces cas sont à régler dans le cadre du débat législatif ordinaire - pas dans le cadre du projet de constitution. JR
Dernière modification par Jacques Roman (05-09-2006 10:42:58)
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Oui Jacques, je suis d'accord avec vous que " Je ne crois pas que notre site soit l'endroit approprié pour entamer un telle négociation. D'ailleurs je pense qu'elle n'aboutirait pas. "
Il faut donc tenter de faire passer dans un projet de Constitution au moins des limites à ce droit . AJH
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Les limites du droit de propriété
AJH, votre 2079.
Vous oubliez néanmoins une partie essentielle de mon argumentation, à savoir qu'on ne peut pas restreindre (en le redéfinissant) par un instrument national, et même une constitution, une disposition internationale qui a en France, dès ratification du traité correspondant, une autorité supérieure à celle de la loi et de la constitution.
De toute façon, les limites du droit de propriété sont subsumées, depuis plus de deux-cents ans, dans la tradition française des droits de l'homme, et dans la tradition universelle depuis 1948 (Charte internationale des droits de l'homme : Déclaration universelle, explicitée plus tard par les deux pactes relatifs aux droits civils et politiques et aux droits sociaux et économiques - tous trois en vigueur en France).
Ces limites tiennent pour l'essentiel au principe de l'expropriation pour cause d'utilité publique moyennant une juste et préalable indemnité.
On peut y ajouter l'impôt, puisque celui vise tout enrichissement sans exception (vente, plus-values, location, cession, transmission aux héritiers, tva, impôts sur les revenus, sur les sociétés, taxe foncière, taxes environnementales, &, &, &) et apporte donc une restriction majeure à l'exercice du droit de propriété.
Vous voudriez que la constitution explicite les limites de ce droit. Mais c'est à la loi, expression de la volonté générale, qu'il incombe de le faire. Une bonne constitution ne doit porter que sur l'organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics et sur les grands principes (avec référence, naturellement, aux instruments des droits de l'homme).
Cela vaut également pour les limites non financières du droit de propriété : par exemple, l'existence de comités d'entreprise ou l'interdiction d'expulser pendant certaines périodes de l'année un locataire qui ne paie pas son loyer constituent des limites du droit de propriété ; tous ces cas de limitation du droit de propriété relèvent de la loi, pas de la constitution. Heureusement, car la constitution ne peut pas tout prévoir.
Je reste donc persuadé que ce débat aurait davantage sa place en rapport avec la discussion d'une loi relative à l'exercice du droit de propriété. Autrement, nous risquons bien de ne jamais finir. JR
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@Jacques
Mais le droit de propriété fait parti des grands principes (et vous dites vous même dans un message précédent " Il est intéressant de noter qu'aucun des deux pactes internationaux (sur les droits civils et politiques, sur les droits économiques et sociaux), qui sont les grands instruments d'application de la Déclaration universelle au niveau mondial, ne contient de disposition au sujet du droit de propriété. ") et à ce titre il doit être constitutionnalisé : si ce n'est pas le cas, ce qu'une loi fait, une autre peut facilement le défaire... je sais qu'il peut en être de même pour une Constitution, mais ça me semble plus difficile.
Mais bon, j'ai encore à réfléchir à tout cela, bien que ma "tendance naturelle" me pousse à rejeter la propriété individuelle (dite "privée") des moyens de production mais à considérer qu'ils doivent appartenir "en indivis" à chaque citoyen. AJH
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Définition et modalités d'exercice du droit de propriété
Bonjour AJH.
A propos de votre 2081.
Les principes acceptés universellement sont contenus dans la Déclaration universelle (article 17 ) : "1) Toute personne, aussi bien seule qu'en collectivité, a droit à la propriété. 2) Nul ne peut être privé arbitrairement de sa propriété". "Arbitrairement" signifie : en dehors des règles existantes. "Règles existantes" couvre le droit international, la constitution, la loi et les règlements (et donc la possibilité d'expropriation pour cause d'utilité publique).
Le droit de propriété fait en outre l'objet de l'article 1 du Protocole 1 de la Convention européenne : "Toute personne physique ou morale a droit au respect de ses biens".
Puisque les principes sont déjà dans le droit international applicable à la France et à la plupart des pays de l'Union européenne (sinon tous - je ne suis pas sûr), il ne faut pas les répéter dans la constitution : seulement se référer dans celle-ci aux deux instruments applicables - la Déclaration universelle et la Convention européenne des droits de l'homme et des libertés fondamentales. J'ai dit pourquoi il serait à mon avis dangereux pour les droits fondamentaux dans leur ensemble de procéder autrement.
Je vous engage à faire une recherche sur Google en demandant "Convention européenne des droits de l'homme" en expression exacte, et "propriété" en expression supplémentaire.
Vous vous convaincrez vite, je pense, que nous nous fourrerions dans un véritable guêpier en tentant une redéfinition constitutionnelle du droit de propriété.
Quant aux modalités d'exercice de ce droit, je maintiens qu'elles relèvent de la loi, pas de la constitution. JR
Dernière modification par Jacques Roman (06-09-2006 05:47:01)
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