Ce n'est pas aux hommes au pouvoir d'écrire les règles du pouvoir.
Les membres de l'Assemblée constituante doivent être tirés au sort
et, bien sûr, inéligibles aux fonctions qu'ils instituent eux-mêmes.
Vous n'êtes pas identifié.
Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes se joue aux moments où l'on écrit ou modifie la Constitution.
Nous sommes, depuis longtemps, trop nombreux pour gérer directement les affaires de la Cité : nous avons donc besoin d'être représentés et de mettre en place des pouvoirs.
Mais ces pouvoirs sont, par essence, très dangereux pour nous tous.
QUI donc écrit le texte supérieur qui définit les pouvoirs et leurs limites ?
QUI met en place les rouages des indispensables contre-pouvoirs ?
Depuis la nuit des temps, ce sont les hommes au pouvoir, ou les hommes candidats au pouvoir, qui se chargent d'écrire eux-mêmes les règles du pouvoir.
Ceci est un vice majeur qui rend impossible l'honnêteté dans ce texte fondateur de la Cité.
En effet, les hommes politiques professionnels, qu'ils soient actuellement au pouvoir ou même seulement candidats au pouvoir, sont juges et parties dans le processus constituant, ce qui les conduit naturellement à tricher et à mettre en place des contrôles factices ou à refuser aux citoyens les moyens de résister les plus importants, notamment entre deux élections.
Par exemple, ils vont trouver tous les défauts au référendum d’initiative populaire pour mettre leur propre pouvoir à l'abri du contrôle direct des citoyens, au lieu de défendre l’intérêt général.
Autres exemples importants : ils vont s’arranger pour ne prévoir ni le décompte ni les effets des votes blancs qui permettraient aux électeurs de refuser simplement tous les candidats en présence, et encore moins le mandat impératif qui permettrait de contrôler que les élus ont bien respecté leurs promesses électorales.
Ils vont autoriser le cumul des mandats et leur renouvellement indéfini, alors qu'on sait que le pouvoir corrompt et qu'il faut donc le faire tourner souvent, comme une indispensable hygiène démocratique.
Etc.
Jamais les hommes au pouvoir n'écriront eux-mêmes les règles dont nous avons besoin, c'est facile à comprendre et à prévoir. Non : c'est à nous, simplement, de les tenir à l'écart de cette phase dangereuse avant de remettre notre sort entre leurs mains.
On peut considérer ce "vice de construction" (laisser les hommes au pouvoir écrire eux-mêmes les limites de leur propre pouvoir) comme un défaut de jeunesse de la démocratie, mais suffisamment grave pour bloquer toute évolution significative. Les citoyens peuvent être négligents sur tout, mais ils ne devraient pas l'être sur ce point décisif :
L'assemblée Constituante ne devrait donc comporter aucun parlementaire, ministre ou juge, actuel ou prochain, parmi ses membres ayant droit de vote.
Par ailleurs, ceux qui ont écrit et voté la Constitution doivent absolument être inéligibles pour longtemps.
L'idée d'un "Parlement Constituant" est donc un suicide démocratique (pour les citoyens).
Cette réflexion est essentielle — absolument stratégique à tout point de vue : stratégique pour les citoyens d'un côté, et stratégique pour les partis, de l'autre — et elle vaut, à mon avis, pour tous les peuples du monde.
Et elle domine largement les clivages gauche droite : tous les citoyens ont un intérêt majeur à se protéger contre les abus de pouvoir.
Et de ce point de vue, nos divisions gauche droite (légitimes dans d'autres contextes) nous affaiblissent alors que, sur ce point cardinal, nous devrions nous réunir temporairement pour être forts et imposer à nos représentants, de quelque bord qu'ils soient, le droit essentiel de définir nous-mêmes, sans eux, les pouvoirs que nous leur déléguons.
Par ailleurs, puisque c'est la Constitution qui établit les pouvoirs des représentants du peuple (Parlement, Gouvernement, Juges), à l’évidence, il devrait donc également être rigoureusement interdit à ces représentants de changer eux-mêmes la moindre ligne de la Constitution :
Ni les parlementaires, ni les juges ne peuvent transformer le texte fondamental qui établit leur propre pouvoir : seul le peuple lui-même, directement, par référendum, peut modifier les institutions (qui sont les siennes, il ne faut pas l’oublier).
Aucune révision de la Constitution, si légère soit-elle, ne devrait donc pouvoir être validée sans référendum.
Voilà, je pense, un premier beau sujet de conversation : est-ce que quelqu'un peut développer ici de bons arguments pour laisser les hommes de pouvoir décider eux-mêmes de leur propre pouvoir ?
Ou, au contraire, est-ce qu'il y a d'autres hommes à écarter du processus constituant ?
Concrètement, comment faire pour donner vie à cette idée simple et forte ?
Une piste non utopique : l'élection en 2007 d'un candidat à la présidence dont le seul programme serait de changer les institutions, en respectant les grands principes (ceux qui protègent les citoyens plutôt que les hommes qui ont fait de la politique un métier), et de partir ensuite.
Pour un argumentaire sur ce point, lire : Grands principes d'une bonne Constitution et notamment le point IB.
Je vous propose de voir deux vidéos qui développent bien cette idée maîtresse :
« Le processus constituant et la création monétaire » :
http://www.levillagedesfacteursdimages. … ubrique505
« Pour une Assemblée Constituante tirée au sort »
http://blog.tcrouzet.com/2007/03/04/pou … stituante/
___________________________
Synthèse des arguments échangés sur ce fil de forum :
(que je devrais normalement tenir à jour en fonction de nos échanges)
Vous pouvez sans doute m'aider en me proposant une nouvelle synthèse de temps en temps.<br />
-
+
Parties de la Wiki-Constitution liées à ce fil :
• le principe de l'inéligibilité des constituants :
http://etienne.chouard.free.fr/wikicons … tu.C3.A9es
• le principe du référendum obligatoire pour toute révision ou toute délégation de souveraineté :
http://etienne.chouard.free.fr/wikicons … 3.A9rendum
(avec un bouton 'modifier' à droite du titre et un onglet 'discussion' en haut de la page).
Ne rédigez pas de commentaire directement sur ces pages wiki : utilisez plutôt ce forum ou l'onglet 'discussion' des pages wiki.
Par contre, si un article wiki a besoin d'être complété, corrigé ou reformulé, faites-le (en nous expliquant ici pourquoi c'était nécessaire).
Si vous n'êtes pas d'accord avec un article actuel du wiki et si vous voulez proposer une alternative, utilisez l'onglet wiki 'modifier' la page, tirez un trait en bas et ajoutez votre proposition, avec un lien vers le message du forum qui explique votre point de vue.
Merci pour votre travail et votre patience.
Dernière modification par Étienne (04-03-2006 02:31:47)
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[070206-EC]
« Écrire », ou « dicter » une constitution ?
Je continue de penser que dans sa formulation absolue actuelle, le principe n’est ni démocratique ni pratique.
Pas démocratique, parce que les politiciens sont des citoyens comme les autres et qu’ils ont autant que les autres le droit d’écrire une constitution.
Pas pratique, parce que se priver au moment d’écrire une constitution de la réflexion des gens du métier, ce serait repartir à zéro, sacrifier la mémoire institutionnelle et refaire inutilement des erreurs dont le mécanisme a été démontré (parfois à grand prix) par ceux qui ont étudié les questions et vécu les situations.
Deux questions continuent de me paraître essentielles :
• Qui sont ces détenteurs du pouvoir à qui on interdira de faire partie de la Constituante ? (S’il ne s’agissait que des ministres, du président et des parlementaires en exercice – et il me semble que le débat s’oriente dans cette direction – la proposition ne serait pas irraisonnable).
• Irraisonnable ou non, qui décidera ? Dans la logique du site, la décision d’exclure une catégorie de citoyens d’un organisme de citoyens ne peut être prise que par le peuple. Sommes-nous bien d’accord là-dessus ?
(Remarque : Nous sommes appelés à discuter sous ce sujet de ce grand principe proposé par Étienne. Or, le principe figure déjà en tête du site, comme si la question était déjà entendue : n'y a-t-il pas là une petite erreur de méthode ?)
Finalement, je me demande si nous ne pourrions pas nous entendre sur la reformulation suivante du principe :
« Les détenteurs du pouvoir ne doivent pas dicter les règles du pouvoir »
Le principe aurait alors pour effet d'éviter que les organismes d'État, les politiciens professionnels et les partis monopolisent la rédaction de la constitution : c'est bien, je crois, le résultat que nous recherchons. JR
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Bonjour,
Oui je suis assez d'accord avec Jacques... surtout sur l'aspect démocratique. La décision "autoritaire" de priver une catégorie de citoyens de la rédaction de leur Constitution, ne me paraît pas très démocratique et irait un peu à l'inverse de ce que nous recherchons tous... replacer le citoyen et la citoyenneté au coeur de la société.
Le hic... c'est que dans la pratique, les hommes politiques qui devraient être des "citoyens comme les autres", ne le sont pas... Dans les faits, ils sont bien souvent au dessus des lois (mis à part quelques lampistes qui trinquent pour les autres). Il faut absolument cesser (et faire cesser, mais comment ?) de considérer les politiques autrement que comme des citoyens.
Peut-être qu'en partant du principe simple que des citoyens, non professionnels de la politique, participent, à voix égales avec les "politiques", à la rédaction de la Constitution, suffirait pour établir un contre pouvoir équilibré, non ?
Laure.
Dernière modification par Laure Z (07-02-2006 13:11:21)
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Laure,
D'accord... à condition que votre proposition "voix égales" soit adoptée par le peuple, c'est-à dire par référendum : autrement (j'y reviens), qui décidera? On ne peut pas être plus royaliste que le roi, ni plus populaire que le peuple. JR
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Hobbes et le Leviathan, Montesquieu et les contrepoids
Dans mon message 13 , j'ai écrit que la notion de contrepoids reposait sur le principe pessimiste exposé par Hobbes, à savoir que l’État est un monstre (“Léviathan”) et que l’individu doit continuellement le combattre par tous les moyens à sa disposition, notamment en forçant ses organes à se contrecarrer.
Je m'aperçois que j'ai télescopé deux choses : je voulais dire que, d'après Hobbes, l'État est un monstre inévitable et nécessaire, et d'après Montesquieu aussi, implicitement : on n'aurait pas besoin de contrepoids pour préserver la liberté individuelle si les pouvoirs étaient naturellement raisonnables et équilibrés. Mais ces notions de monstre étatique et de contrepoids, qui ont eu leur utilité autrefois, ne sont pas adaptées aux réalités de notre époque : il faut les remplacer par 1) la séparation des pouvoirs (la face positive du "contrepoids" : elle est dans Montesquieu également à la suite de Locke), 2) le contrôle démocratique (c'est-à-dire la démocratie participative), et 3) l'état de Droit (que le TCE mentionne : pour une fois, quelque chose de bien!), notion qui signifie en pratique que les gouvernants ne doivent pas exercer un pouvoir arbitraire, et le peuple (l'ensemble des citoyens) non plus.
JR
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Bonjour,
Laure Z a écrit:
Peut-être qu'en partant du principe simple que des citoyens, non professionnels de la politique, participent, à voix égales avec les "politiques", à la rédaction de la Constitution, suffirait pour établir un contre pouvoir équilibré, non ?
Je comprends bien le cheminement qui vous amène à cette idée, qui ne me semble pas mauvaise. Mais je crois que malheureusement, l'épineux problème n'est pas binaire : personnes politiques / non politiques.
Le "sujet" est bien les "hommes au pouvoir" : les politiques ne sont donc qu'un sous-ensemble de ceux-là, n'est-ce pas ?
Il faut penser aux autres aussi, qui verraient bien une constitution aller dans leur sens (domaines de la finance, de l'économisme, ...).
Compte tenu des pouvoirs en présence, ayant donc des intérêts probablement divergents, s'il faut vraiment aborder le problème de façon binaire, je le ramènerais plutôt à :
- Personnes souhaitant aiguiller la rédaction d'une constitution vers leur intérêt (nous retrouvons ici certains politiques, et les autres...).
- Personnes souhaitant rédiger une constitution dans l'intérêt de tous (du moins du mieux qu'ils le peuvent : il semble que "nous" essayons de nous retrouver ici).
Conscients de l'existence de la première "catégorie", toute "loi" visant à exclure des personnes selon leur fonction ou leur métier me paraît non justifiable. Par exemple j'ose espérer qu'il existe des "hommes politiques" souhaitant sincèrement se retrouver dans la 2e catégorie...
Ceci étant dit : une solution maintenant ? Oula non je n'ai pas cette prétention.
Modeste négligeable petit début d'idée : ce que je vois pour le moment, c'est simplement les articles de notre future constitution, brouillonnés puis rédigés puis rerédigés puis un jour avalisés ou définitivement refusés démocratiquement, par un maximum de personnes, independamment de ce qu'elles sont.
Ainsi je compte sur le principe que la majorité des personnes "en jeu" aient une réelle volonté de chercher l'intérêt de la société et non le leur uniquement, évinçant ainsi ceux et celles qui agissent de façon plus douteuse.
La seule conclusion que je puisse tirer de cette brève réflexion est : il faut être suffisament nombreux pour y arriver, mais j'ai peur que tout soit question de proportions.
Le débat est donc plus que jamais toujours ouvert... ![]()
(Ouahou, j'ai un sacré stock de guillements ! M'enfin bon ça va il m'en reste encore...
)
Dernière modification par dmo (10-02-2006 10:06:01)
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Jacques Roman a écrit:
(...) que votre proposition "voix égales" soit adoptée par le peuple, c'est-à dire par référendum (...)
Bonsoir Jacques,
Oui effectivement cette proposition devrait être soumise à l'acceptation du peuple.
dmo a écrit:
Modeste négligeable petit début d'idée : ce que je vois pour le moment, c'est simplement les articles de notre future constitution, brouillonnés puis rédigés puis rerédigés puis un jour avalisés ou définitivement refusés démocratiquement, par un maximum de personnes, independamment de ce qu'elles sont.
Bonsoir dmo,
Le problème qui se pose alors, ou en tout cas que je me pose, c'est : quelle légitimité avons-nous pour rédiger une Constitution ?
Sachant que sur le net, ce site, celui du CIPUNCE et quelques autres qui traitent ce sujet, sont quand-même très minoritaires, pouvons-nous réellement envisager de bosser dans notre coin à la rédaction d'une Constitution, ou même de ses principes et envisager de la soumettre un jour à l'acceptation de près de 480 millions de citoyens ?
Nous ne sommes, aujourd'hui, pas plus légitimes que ceux qui nous ont, en leur temps, pondu ce TCE indigne.
La représentativité porte en elle-même ses propres tares, le risque de voir un (des) représentant(s) "trahir" le mandat pour lequel il est élu, la difficulté de "parler" avec la voix du plus grand nombre... mais comment s'en affranchir ?
Il n'y a peut-être que le RIC qui réponde à cette question.
Et c'est peut-être par là qu'il faudrait commencer : oeuvrer pour l'instauration du RIC dans une perspective européenne...
Laure
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Bonsoir Laure,
Tout d'abord merci de votre réponse.
Vous me citez mais il n'y a pas grand chose dans l'extrait choisi, si ce n'est de continuer les débats proposés par Etienne, vous, Jacques, etc, à fond et jusqu'au bout, du moins d'essayer.
Laure Z a écrit:
Le problème qui se pose alors, ou en tout cas que je me pose, c'est : quelle légitimité avons-nous pour rédiger une Constitution ?
Encore une fois vous faites bien de poser cette question. Ce comportement évite de faire des erreurs en s'embarquant dans une voie sans y avoir suffisament réfléchi.
Avant de continuer, je profite de ce message pour saluer ces initiatives citoyennes que l'on a vu s'amorcer de toutes part, comme celle de votre site Laure, celui de Jacques, celui-ci [merci Etienne !
], et surement bien d'autres.
J'y apprends énormément, tant il faut dire que mon savoir dans le domaine institutionnel n'est pas grand.
Pourtant, conscient de la tâche, je suis prêt à apporter ma pierre, mon cailloux, ou mon grain de sable ou ma poussière de réflexion, rêvant ainsi que ce long travail commun aboutisse à long terme à un progrès humain.
(c'est marrant on croirait presque que je n'ai pas répondu à la question là !)
Laure Z a écrit:
Sachant que sur le net, ce site, celui du CIPUNCE et quelques autres qui traitent ce sujet, sont quand-même très minoritaires, pouvons-nous réellement envisager de bosser dans notre coin à la rédaction d'une Constitution, ou même de ses principes et envisager de la soumettre un jour à l'acceptation de près de 480 millions de citoyens ?
Dans notre coin non ! Surtout pas (mais vous me testez là non ?
). Je dirai qu'il faut bien commencer quelquepart, avec le seul risque de ne pas être suivi (c'est pas la mort), mais bon je ne vous apprend rien. Je continue quand meme : pardon d'y voir le côté pratique, mais chacune de ces 480 millions de personne ne souhaite pas forcément ou ne peut pas accorder de son temps à réfléchir à la question : "nous" nous reposons donc sur ceux dont c'est le métier. Ce comportement passif semble ne pas être bénéfique. C'est pourquoi je me permets d'inviter le plus grand nombre à venir donner de la légitimité à nos réflexions, pour que ce nombre s'active à proposer une constitution dont on ne puisse justement pas douter une seule seconde, de la légitimité.
Laure Z a écrit:
Nous ne sommes, aujourd'hui, pas plus légitimes que ceux qui nous ont, en leur temps, pondu ce TCE indigne.
Oui c'est vrai. Parfaitement. Mais pas moins non plus je pense (et j'ajouterai : tant il est indigne).
Laure Z a écrit:
La représentativité porte en elle-même ses propres tares, le risque de voir un (des) représentant(s) "trahir" le mandat pour lequel il est élu, la difficulté de "parler" avec la voix du plus grand nombre... mais comment s'en affranchir ?
Il n'y a peut-être que le RIC qui réponde à cette question.
Et c'est peut-être par là qu'il faudrait commencer : oeuvrer pour l'instauration du RIC dans une perspective européenne...
C'est très interessant, mais je ne puis vous répondre pour le moment, car encore trop peu étudié le réfrendum d'initiative citoyenne, et autres MIC. J'en reste donc là pour le moment, et file de ce pas faire un tour sur e-citoyen ![]()
Juste avant, je précise simplement que si c'est effectivement au plus grand nombre le souhaitant d'écrire les règles du pouvoir, ce qui était en substance une des choses que j'exprimais, toute la difficulté est de pouvoir tenir hors de portée celles et ceux qui voudraient participer à cette rédaction dans leur unique propre intérêt. Je ne vois pas comment. Mais est-ce utile de chercher à effectuer cette restriction ?
Bonne soirée,
Dernière modification par dmo (10-02-2006 21:55:21)
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Bonjour à tous.
Laure,
Vous demandez quelle est notre légitimité à rédiger une Constitution.
Je pense que TOUS les citoyens ont une profonde légitimité à écrire une Constitution, ce qui ne signifie pas que leurs propositions soient toutes bonnes, ni surtout qu'ils puissent l'imposer.
Écrire un texte de son côté n'engage les autres à rien. Cela permet pourtant de donner corps aux idées, ce qui facilite ensuite l'échange. Badinter et Montebourg ont écrit la leur. Nous pouvons bien écrire la nôtre. Le débat ne fait que commencer. Il faudra ensuite confronter, comparer, extraire le meilleur, des différentes propositions.
Cette écriture citoyenne est d'autant plus possible que le texte DOIT être COURT et SIMPLE, qualités essentielles pour une Constitution, à mon avis, indispensables même pour permettre un vote populaire éclairé.
L'idée, sur ce site, est plutôt de réfléchir aux grandes lignes et d'échanger, avant de rédiger de vrais articles : tant que nous n'aurons pas mis au clair nos idées, objectifs et contraintes, il sera prématuré d'écrire une Constitution (à mon avis).
Vous dites aussi que nous ne serions pas plus légitimes que ceux qui ont rédigé le T"C"E.
Là, il me semble qu'il y a un point de réel désaccord (amical bien sûr) entre nous : je crois que les hommes au pouvoir (et il y en avait beaucoup, au sein de la Convention "Giscard", comme dans les gouvernements qui ont ensuite tripatouillé le texte proposé par la Convention) sont 'juges et parties" et donc suspects de la plus dangereuse partialité.
Il me semble donc qu'ils devraient être tenus à l'écart de l'écriture des règles qui limiteront leurs propres pouvoirs. On va avoir du mal à me tirer une larme de compassion sur le triste sort de sous-citoyen qui leur est ainsi réservé, alors qu'ils seront bientôt les plus puissants des hommes.
Il s'agit pour les citoyens, au moment stratégique de l'écriture du droit du droit, de se protéger correctement contre les abus de pouvoir en écartant (momentanément) ceux qui, presque mécaniquement, seraient tentés de tricher du fait d'un intérêt personnel direct.
Je suis enfin en vacances, je vais pouvoir répondre un peu plus ![]()
Étienne.
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Bonsoir dmo,
Bonsoir Etienne,
Je me permets de vous répondre sur le même message, pour éviter d’encombrer le forum…
Pour aller plus avant dans mon propos d’hier, je crois que j’ai usé (abusé) d’un raccourci qui peut induire en erreur quant à mon positionnement sur à la rédaction d’une Constitution… J’ai voulu aller trop vite !
Je me sens tout à fait légitime, en tant que citoyenne, tout du moins autant (si ce n’est plus
) que ceux qui ont rédigé le TCE, pour travailler à la rédaction de la Constitution, tout comme je suis d’accord avec le fait que les citoyens, s’ils veulent se préserver, doivent y participer activement…
Je me suis faite « l’avocat du diable », omettant de le préciser, en extrapolant sur les possibles critiques qui pourraient être faites (notamment par ces « élus », dont je considère qu’une bonne partie sont, et depuis longtemps, illégitimes, malgré leur élection) dans cette démarche.
Lorsque je disais « dans notre coin » je faisais référence au fait qu’Internet est encore trop peu répandu, en France et en Europe, pour que cette démarche ait une quelconque valeur représentative. Et je crois du coup, si elle devait un jour aboutir à quelque chose de « présentable » pour tous, que nous éviterions difficilement de tomber dans le fameux débat sur la légitimité qui pourrait donner un truc du genre :
- Qui êtes-vous pour prétendre écrire une Constitution ?
- Nous sommes des citoyens, nous nous sommes regroupés, etc…
- Oui, mais nous, nous sommes élus, nous représentons l’ensemble des citoyens, nous sommes légitimés par les voix de l'ensemble des citoyens, etc…
Quoi qu’on pense des élections, en tout cas pour celles que nous subissons, tant que le peuple ne légitimera pas cette démarche (le fait que des citoyens rédigent leur Constitution) il me semble difficile d’échapper à cela. C’est pour cela que j’évoquais le RIC. (J’avoue que c’était un peu mettre un peu la « charrue avant les bœufs » et il s’agissait plutôt d’une anticipation puisque nous sommes bien loin encore d’en être arrivés à la rédaction d’une Constitution…)
En ce qui concerne notre amical désaccord, petite précision également…
(J’ai pris un peu de recul en m’aérant les neurones, ça aide !
)
Je suis tout à fait d’accord sur le fait, hélas avéré, que les hommes au pouvoir sont « juges et parties » et doivent donc être considérés comme suspects d’une « dangereuse partialité ». Ce qui me place face à une de mes contradictions (rires !) !
Pour faire court, je reviens, après réflexion plus poussée, sur mon avis énoncé plus haut.
Car si d’un point de vue éthique (philosophique), cela me gêne d’écarter des citoyens (car ils en sont), surtout partant du principe que la démocratie c’est à tous qu’elle doit s’appliquer (sinon elle ne l’est pas). D’un autre côté, face aux constats que l’on peut faire, aux dérives et aux risques encourus par le plus grand nombre, je ne peux que dire : vous avez raison, ce n’est pas aux hommes au pouvoir d’écrire les règles du pouvoir.
Sachant, en plus, que ce 1B serait soumis à l’acceptation du peuple… on retombe sur nos pattes, non ? Rires !!
Mes excuses donc… et merci à tous de me faire avancer avec tous ces commentaires.
Amicalement.
Laure.
Dernière modification par Laure Z (11-02-2006 20:54:25)
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Bonsoir à toutes et tous,
Étienne a écrit:
TOUS les citoyens ont une profonde légitimité à écrire une Constitution (...) Le débat ne fait que commencer. (...)le texte DOIT être COURT et SIMPLE (...)
Votre intervention clarifie le débat, et nous nous retrouvons bien d'accord avec l'affirmation initiale servant de titre à cette discution dont vous reformulez le sujet ainsi :
Étienne a écrit:
Se protéger correctement contre les abus de pouvoir en écartant (momentanément) ceux qui, presque mécaniquement, seraient tentés de tricher du fait d'un intérêt personnel direct.
Je me demande donc comment ?
Il n'y a pas de barrière à l'entrée (c'est bien loin de nos principes), donc M. Giscard par exemple (au hasard) pourrait très bien venir nous "aider", de nos premières réflexions, des grandes lignes, aux premiers brouillons et peut-être aux premières rédactions (si tant est qu'il en ait la patience, car il est vrai que cela prendra vraiment beaucoup de temps).
Peut-on penser, comme j'essayais de l'exprimer précédemment, qu'il n'y a rien à faire "contre" cela : c'est-à-dire qu'à partir du moment ou il y a suffisament de personnes qui ont entre elles un débat constructif, les idées source de "cancer de notre démocratie" seront automatiquement éliminées ? :/
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Je ne puis qu'aller dans le sens d'Etienne, les hommes au pouvoir doivent être exclus de la rédaction d'une éventuelle constitution.
Cela peut paraitre un peu anti-constitutionnel mais cela se justifie par le fait qu'un élu n'est pas qu'un citoyen. C'est aussi un élu. Sollicité par des lobbies, doté de pouvoirs spécifiques.
Je me permettrais de faire un parallèle (peut être un peu osé) avec un policier. Un policier est un citoyen comme les autres. Il n'est cependant pas le même dans l'exercice de ses fonctions ou en privé. Dans l'exercice de ses fonctions, il dispose de pouvoirs supplémentaires (qui lui sont conférés parce qu'il est assermenté) mais aussi de devoirs supplémentaires.
Si on met en parallèle un citoyen élu et un citoyen assermenté, on voit bien que ses droits et ses devoirs sont modifiés du fait de la charge qu'il occupe. Et cela justifie à mes yeux qu'il ne participe pas à la rédaction d'une constitution (le citoyen élu).
Je sais qu'un consensus semble être trouvé autour de cette idée mais il est également important de dire lorsqu'on est d'accord.
Cela a déjà été soulevé, mais il est également vrai qu'il existe des formes de pouvoir non politiques (hommes d'affaires, lobbies...) et qu'il faut prendre garde à se protéger de ses structures d'influence...
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La preuve est dans le pudding...
Non, Ploc, il n'y a pas consensus (enfin, au sens où tout le monde serait d'accord).
Cela dit, il est possible de vérifier que le principe proposé ici est pertinent : ce serait de recenser dans la constitution française actuelle et la précédente (celle de la IVe république) les dispositions qui traduisent un rôle indu des politiques au pouvoir sous l'influence de groupes de pression ou d'intérêts.
Sous réserve de relecture, je n'en vois pas (naturellement, je considère que l'influence des partis politiques n'est pas indue). Ces deux constitutions - comme d'ailleurs la plupart des constitutions françaises - me paraissent porter sur des questions d'organisation et de fonctionnement des pouvoirs publics assez techniques : pas sur des politiques (contrairement au TCE). À mon avis toujours, elles reflètent davantage l'évolution naturelle des institutions, en parallèle à l'évolution de la mentalité publique, que des caprices politiciens ou des intérêts passagers.
Si tel est bien le cas, alors le principe proposé ici est sans intérêt pratique. Par contre, il présente un inconvénient pratique majeur : se priver du concours de ceux qui sont les plus familiers du pouvoir (où ils ont été portés par la confiance du peuple, ne l'oublions pas) et de la manière de l'exercer, et qui sont donc sans doute les mieux placés pour offrir (avec les autres citoyens) des solutions correspondant concrètement aux aspirations de leurs électeurs.
Question : Y-a-t-il des cas de processus constituant officiel dont les gens au pouvoir ont été exclus? Suisse? Venezuela?
Autres questions (en fait, toujours la même) : Sommes-nous bien d'accord que l'exclusion doit être décidée par le peuple, par référendum ? Sinon, quel moyen démocratique proposez-vous de prendre cette décision?
Si la réponse à l'une ou l'autre question était satisfaisante, je n'aurais pas pour ma part d'objection de principe à l'exclusion proposée. Mais je redoute que nous passions inutilement pour des poujadistes.
Cordialement. JR
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Le débat est tronqué, il existe des synonymes de démocratie en matière économique et sociale, ils s'appellent monnaie faible et protectionnisme, pourquoi ? Parce que tout un tas de choses sont des droits illusoires en économie ouverte, cela les hommes politiques le savent très bien et depuis fort longtemps, frontières économiques ouvertes et monnaies fortes sont l'espace d'un régime aristocratique.
Quand les européens s'inquiètent d'une montée islamiste, ils feraient mieux de consulter leur propre besace, à savoir qu'avec la BCE, organisme depuis Maastricht infaillible et insanctionnable, ils ont mis en place une théocratie, puisque le président de la BCE n'en réfère à personne.
Le pouvoir religieux en Europe se partage entre Rome et Francfort (la bien nommée), à la différence que du pape tout le monde s'en fout.
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D'autre part, il a fallu aux évêques 1850 années pour déclarer le pape lui-même infaillible et insanctionnable (dogme de l'infaillibilité pontificale), donc il y a de sérieuses réserves à faire sur les capacités intellectuelles et mentales des rédacteurs de Maastricht. D'autre part, toute assertion d'infaillibilité en aurait fait rire beaucoup à d'autres époques.
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En ce qui me concerne, il y a plusieurs problèmes distincts :
1- l'accaparement du pouvoir par une partie de la population
2- le comptage des votes blancs
Pour le point 1, à défaut d'interdire aux "constituteurs" de participer ensuite à la vie publique, on peut se préserver des problème d'accaparement par la mise en place systématique de collèges au lieu de poste unique.
Pour le point 2, cette page de Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A … _les_votes montre à quel point il est horriblement compliqué de choisir un système de vote. Ceci étant dit, pourtant partisan il y a peu de la prise en compte des votes blancs, je pense qu'il faut responsabiliser le citoyen : il doit savoir faire un choix. Au restaurant, lorsqu'on m'apporte un menu, je dois bien choisir parmi ce qui m'est proposé (ou alors je sors !). Pour le vote à mon sens c'est pareil. On ne peut sous prétexte qu'aucun choix ne correspond parfaitement à ses attentes se soustraire à ses obligations. Ceci dit, il y a beaucoup à dire sur le sytème de vote, mais c'est une autre histoire...
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Comment intervenir de manière constructive sur ce volet, et plus encore, sur son voisin "une constitution définit des pouvoirs sans imposer de politique économique" ?
Ils sont classés - à raison - dans le "processus constituant".
Deux choses à distinguer, sur le principe posé ici :
* La première question posée est "qui peut ou non prendre part à la constituante ?".
J'ai déjà répondu : on aura le QUI quand on aura le QUOI, c.à.d. la problématique Constitutionnelle elle-même.
* La seconde, moins évidente, découle de la première approche : "Qui / quoi détermine la problématique constitutionnelle ?"
Nous, pour ce qui concerne ce projet.
Mais je pose déjà cette question : "QUI POSE LES QUESTIONS ?"
Si nous sommes libres, ici, et dans notre approche, n'est-on pas largement conditionné par le discours de la classe politique déjà en place ? Après le 29 mai, la première difficulté est de s'affranchir du véritable "interrogatoire" qui constitue la forme de la "campagne" associée projet de T"C"E. Et d'une problématique très mal posée, qui ne pouvait que déboucher sur un débat de sourds, et diviser les individus, opposer citoyens, médias et élus, et même nations...
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Laissons donc de côté l'Europe en construction 5 min, pour faire la part des choses. Puisque non seulement la question de la SUBSIDIARITÉ perturbe toute raisonnement démocratique cohérent, qui entend que soient définis le siège de l'autorité légitime, le sens du lien social..., puisque interpréter les réponses à un problème mal posé n'a jamais fait que semer la confusion, diviser, empêcher de poser le problème.
Déjà, il faut voir que le problème de la Constitution européenne a été mal posé PARCE QUE DES PERSONNES ONT ENTENDU RÉPONDRE ALORS QU'IL N'Y AVAIT PAS DE QUESTIONS (émanant d'une volonté des peuples).
Les États-Unis, le Venezuela,..., ont des constitutions. Celles-ci ne définissent pas de politique économique. Elles séparent les pouvoirs reconnus. En un mot, ils ont une démocratie qui fonctionne, dans la conception qu'on lui a donné au départ.
Pour autant, ces constitutions sont, elles, conçues :
- pour composer avec la mondialisation, et empêcher une explosion constante des inégalités économiques entre individus qui se traduit, dans les faits, par des inégalités tout court, et une menace contre la démocratie, y compris à l'interieur des nations occidentales,
- pour empêcher les concessions incessantes aux lois du marché, édictées à l'OMC, sans cohésion avec le droit international (ONU),
- pour intégrer le droit des peuples à disposer d'un environnement sain,
- pour protéger les médias des pouvoirs économiques,
- pour garantir une information - notamment financière - juste, et transversale,
- ...
SI LA SOURCE D'UNE NOUVELLE TYRANNIE SE TROUVE HORS DU DOMAINE DE L'ÉTAT DE DROIT tel qu'il est déjà appréhendé, alors reconcevoir les institutions dans la même conception de l'État de droit ne suffit pas à ramener une démocratie durable.
Ne pas imposer d'idéologie (de parti pris en matière de politique économique) ne signifie pas s'abstenir de réfléchir sur celle qui règne. Et si le résultat "ne fait pas de politique", il est impératif de penser à l'action politique et à l'activité économique, justement pour en définir le sens, le domaine...
Si on passe outre ces conventions nécessaires, on commettra la même grande erreur que nos élus, et au mieux, on définira des institutions plus adéquates.
Aura-t-on rempli notre objectif ? Oui, peut-être. Si on entend par là le cahier des charges qu'on semble s'être fixés (qui ? ici ?) qu'on le veuille ou non, en écoutant les attendus dans un débat public conditionné, et mené suivant une rhétorique économique déterminée, mais même... très paradoxale (voir, sur le volet "sens à donner au 29 mai et perspectives, mon message du 03-03-2006 17:28:15).
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Revenons sur le premier point. Si une constitution laisse place à tous les courants, il s'agit du résultat. Qui a dit que sur l'impulsion, la force de proposition, il y avait égalité sur tout le panorama "gauche-droite" pour ce qui est d'apporter une Constitution ? Surtout, une Charte ?
S'agissant de la volonté de créer une Constitution, on n'a jamais vu des royalistes, des fascistes, des courants collectivistes réclamer une Constitution. Et on n'a pas non plus vu de conservateurs d'une époque donnée être force de proposition pour ce qui est d'augmenter les libertés, les droits fondementaux,..., et de figer dans une Charte des droits durement acquis.
Faisons la part des choses. Sans a priori, cependant. La gauche et la droite ne se réduisent pas à ce qu'on voit dans le panel des partis : TOUS les courants politiques se heurtent à une barrière, depuis la mondialisation. Et mutent, pour ce qui est de la mise en oeuvre des politiques.
Dans la continuité, considérons en particulier le rapport moderne entre politique et économie. C'est primordial.
- d'une, il me semble inconcevable qu'un individu représentant une entité économique (côté Offre) prennent part à la Constituante.
- plus générallement : écouter le cahier des charges de gens convertis, résignés ou soumis à l'ultra libéralisme ne nous aidera pas à traduire la problématique posée ici, mais nous aidera encore moins s'il s'agit de voir en quoi l'Etat de droit est devenu trop retreint, face à des pouvoirs politiques mondialisés.
L'ULTRA LIBÉRALISME N'EST RIEN D'AUTRE QUE LE MODE ÉCONOMIQUE PAR DÉFAUT, dans une société qui laisse la sphère économique s'émanciper de la sphère politique (et donc, sociale).
De ce fait, même si nous séparons bien les pouvoirs, ici, dans une conception de l'État de droit telle qu'elle existe déjà, NOUS IMPOSONS DE FAIT UNE "POLITIQUE ÉCONOMIQUE" ULTRA LIBÉRALE.
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Il faut lever en priorité la question du "libéralisme réel", et sa confrontation avec le modèle libéral.
Notre grand défi, pour moi, est justement de partir du modèle libéral lui-même, démocratique dans ses principes, pour juger de l'ordre actuel des choses, situer les sources et vecteurs de tyrannie.
En effet :
- la mondialisation économique se joue déjà sur le mode libéral. Il n'est ni souhaitable ni possible, d'un point de vue diplomatique, d'un risque d'affrontement armé, du fait que l'occident a été le moteur de la mondialisation économique (et doit assurer "le SAV"), comme du fait de l'interdépendance économique des nations de la planète, de concevoir (imposer) de rupture avec ce mode. Il faut combiner avec
- il n'y a pas de frontière nette, au présent, entre le modèle libéral et les différents modes démocratiques connus, labélisés : travailliste, socialiste ; social-démocrate ; social-libéral ; droite libérale,...
Je ne vois donc aucun parti pris indigne d'un démocrate à procéder par référence au modèle libéral.
L'idéal d'amitié entre les nations (Préambule de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948) ne peut se remplir que par l'instauration de règles structurelles favorisant le commerce équitable généralisé.
C'est justement en assurant l'harmonisation sociale par le haut, et en focalisant sur des inégalités économiques au sein des nations, des entreprises,... plus que sur des moyennes nationales (cachant ces inégalités, et les laissant exploser dans l'ombre de la scène politique) qu'on pérénisera les modèles de protection sociale les meilleurs.
Le T"C"E a essayé d'implanter des fondements ultra libéraux. le résultat écrit nous dit en substance : "l'ultra libéralisme et la démocratie libérale", c'est la même chose... alors que le discours dit également l'inverse : "le libéralisme est démocratique, l'ordre actuel est tyrannique" !
Cela est révélateur de la schizophrénie du discours politique dominant au présent.
Il était évident que des pouvoirs en place tentent d'institutionnaliser ce nouvel ordre, et faire des libertés acquises pour les uns mais au détriment de la liberté des autres, des libertés fondementales. Ce n'est pas même affaire de disposition tyrannique, bien plus de ruine idéologique, dans une sphère politique déjà infestée par la réthorique managériale moderne, une scène où les idées générales n'ont plus leur place, et où être "réaliste", c'est d'abord l'admettre.
Voir l'article II-89 du projet de T"C"E : une règle qui parait défendre la propriété... mais celle de l'investisseur.
Qui tente d'instaurer le droit de placer "gratuitement" de l'argent, dans des fonds (donc d'investir de manière anonyme), sans contrepartie, ni même ouverture pour des mesures de répartition, taxe Tobin ou tout autre, nationale ou internationale.
Une liberté pour DES individus, mais au détriment de celles d'autres. Chose qu'on ne peut pas évaluer a priori.
Il faut voir dans quelle mesure il faut contraindre les libertés du capital, tout en respectant le droit fondemental de propriété, protéger le travail, repenser le lien social dans une économie mondialisée, les moyens redistribution, le souverainisme européen, ...
Le problème est de le faire au sens des institutions, même si cela entend d'abord de penser au sens de lois, de politiques, ce que veut dire favoriser ou pénaliser, pour justement définir ce qui doit être posé comme droits fondementaux, ce qui doit ou peut (ou non) être traité par des lois.
Dernière modification par sam17 (09-03-2006 10:51:45)
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Bonjour tous,
<<Ce n'est pas aux hommes au pouvoir d'écrire les règles du pouvoir>>
J'arrive peut-être comme un cheveu dans la soupe mais je pose quelques questions d'un non intellectuel.
Qu'est-ce qu'une Constitution ?
Les principes des libertés fondamentales de chaque citoyen ?
Alors le texte doit être COMPRÉHENSIBLE par tous les citoyens sans interprétation possible.
L'organisation des organes de l'État ?
Alors les règles doivent être simples, claires et là encore compréhensibles par les citoyens.
Pour moi, la Constitution est un contrat entre le peuple et ses élus. Je vais prendre un exemple à ma portée intellectuelle, l'entreprise.
Qui paye le salaire ? Le patron.
Qui rédige le contrat de travail ? Le patron
Qui peut négocier le contrat ? Le candidat à l'embauche.
Qui rédige le règlement intérieur ? Le patron.
Qui peut le modifier par la négociation ? Les salariés.
Alors, désolé pour cette simplification, mais je crois que, présenté de cette manière, beaucoup de citoyens comprennent plus vite et mieux qu'un grand discours.
Qui paye les élus ? Les impôts, donc les citoyens. (Les sociétés sont des personnes morales et ne peuvent pas être prises en compte ou alors, les actionnaires ou (et) le Pdg, personnes physiques, auraient deux voix.) Donc, le patron, ce sont les citoyens.
Qui rédige la Constitution ? Les citoyens.
Qui peut négocier la Constitution ? Les candidats aux élections et les élus.
Qui rédige l'organisation des institutions ? Les citoyens.
Qui peut la modifier par la négociation ? Les élus.
À ce stade, je pense en avoir fait hurler quelques uns. Un peu d'explication.
Une Constitution doit donc être claire, courte et compréhensible par la plus grande partie possible des citoyens. Il est préférable donc que ce soit les citoyens qui la rédigent en utilisant le langage français courant.
Comment mettre en place une Constituante ? Par tirage au sort de tous les citoyens moins les élus. Pourquoi ? Parce qu'ils vont avoir l'occasion de la négocier avec la Constituante. Ils vont donc y participer, mais seulement après sa rédaction et avant qu'elle ne soit soumise à référendum. Leur expérience ne sera donc pas perdue.
La Constituante peut, bien entendu, se faire conseiller par des spécialistes non élus. Le "contre pouvoir" est que la Constituante n'ayant pas le langage des spécialistes, ces derniers devront le "vulgariser" et le texte sera donc compréhensible par les citoyens.
Que contiendra la Constitution ? Laissons la Constituante y réfléchir et décider.
De par ces principes, une fois la Constitution approuvée par référendum, toute modification désirée par les élus doit être soumise aux citoyens. Bien sûr que l'on ne va pas remettre en place une Constituante (quoi que !) mais le référendum est un moyen. De même, les règles pour la mise en place d'un référendum d'initiative populaire doivent exister pour le cas inverse.
Qui sommes-nous pour nous permettre d'écrire les principes d'une Constitution ?
Un petit nombre d'individus qui, par ses réflexions, va, tout au moins je l'espère, amener sa petite pierre à la réflexion des citoyens qui seront désignés pour faire partie de la Constituante.
Comment donner vie à ce projet. En faisant la publicité la plus large possible autour de nous. L'idéal serait de faire adhérer à la superbe idée de Étienne Chouard une ou plusieurs personnes ayant une forte notoriété.
La base pour se faire connaître c'est la publicité dont les étapes sont : La notoriété puis l'image de marque et enfin faire connaître le produit.
La notoriété : Faire connaître le site d'Étienne
L'image de marque : L'ouverture d'esprit, l'initiative, le lieu où l'on discute, la qualité des textes que je lis.
Le produit : Faire sortir les bonnes idées pour une nouvelle constitution par la discussion.
(C'est un exemple, ne vous fâchez pas)
José Maria
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Bon... José, je ne vais pas me fâcher :
Une "Constituante" tirée au sort pourra effectuer plus rapidement son travail si les citoyens, réveillés les uns par les autres, ont déjà, dans de multiples "ateliers", bricolé leur "utopie constitutionnelle"...
Pourquoi 900 citoyens tirés au sort sont-ils "représentatifs" de millions d'autres ? pour des raisons statistiques, sans doute...
Là, on n'est plus dans le droit, mais dans les maths...
... alors, si ces maths sont "à très peu près" justes, les nombreux "ateliers" qui auront planché sur "l'utopie constitutionnelle" ont toutes les chances d'avoir "pondu le même oeuf" :
Un projet perfectible, intelligible, ressemblant déjà, grâce à ses "gènes de démocratie directe", à ce que va pondre l'Assemblée Constituante, qui pourra travailler à résoudre les quelques divergences faisant problème, et finaliser son travail "constituant"... Mais cette assemblée aura sûrement à confronter son travail avec celui des puissants, assez malins pour avoir compris l'enjeu de LA COURSE DE VITESSE !
... C'est sur cet aspect incontournable que je voulais en finir :
La démocratie directe a besoin de temps, mais elle est confrontée à cette "course de vitesse" historique...
"Hâtons nous... etc..." C'est pourquoi ce forum d'Étienne, comme certains autres, ont raison "d'anticiper". ![]()
Dernière modification par alainguillou (07-04-2006 11:57:43)
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Bon ...Alain, je ne me fâche jamais surtout lorsque la critique est constructive. Et si je n'ai pas l'aisance pour m'exprimer que beaucoup ont dans ce forum, cela ne m'empêche pas de donner mon avis.
Le tirage au sort n'est pas une obligation, quoi que …
On peut également le rendre plus représentatif en "classant" la société française et en tirant au sort dans ces différentes classes en conservant les proportions.
Exemple (les chiffres sont volontairement faux pour atteindre 60 millions, les classes sont celles qui me sont passées par la tête à l'instant et n'ont rien à voir avec la réalité) :
Ouvriers employés 20 millions, Cadres et universitaires 10 millions, Profession libérales 10 millions, retraités 20 millions. 600 personnes pour la constituante donc tirés au sort : Ouvriers employés 200, Cadres et universitaires 100, Profession libérales 100, retraités 200.
Est-ce qu'une Constitution peut se dire "émanant du peuple" si seuls des "sages", des "spécialistes", des "intellectuels" font partie de la Constituante ?
Ne revient-on pas à la critique actuelle que l'on fait à nos gouvernants, pour reprendre les termes que certains emploient cette "France d'en haut", d'être déconnectés des réalités vécues par "la France d'en bas" ?
Si le tirage au sort n'est pas "objectif", pourquoi conserver cette méthode pour choisir les jurés lors des procès ? Ne devrait-on pas faire appel aux "notables" ? De même, les règles économiques devraient être écrites par les grands patrons. Qui connaît mieux la macro économie que ceux dont c'est le travail quotidien ?
Pour finir, les humains sont des êtres irrationnels qui échappent donc totalement à la science mathématique. Ouf ! On l'a échappé belle. Si c'était le cas, on arriverait à faire un robot aussi, voir plus, intelligent que l'homme. :o)))
Je ne connais pas votre parcours d'études et professionnel. En ce qui me concerne, j'ai commencé à travailler comme tourneur puis comme technicien. Ensuite je suis passé au commercial et actuellement je suis directeur commercial. Entre temps, j'ai créé une filiale en France d'une société allemande et me suis donc retrouvé gérant de SARL durant 3 ans. Ceci pour vous faire comprendre que j'ai côtoyé diverses couches de la société française avec des niveaux de savoir, des niveaux intellectuels très différents.
De mon expérience personnelle (qui n'est pas extensible et généralisable) j'en ai tiré que le QI est totalement indépendant du niveau social. On trouve autant de gens ayant, non pas un savoir, mais du bon sens chez les ouvriers que chez les patrons et son contraire. De même, on trouve également autant de gens ayant des convictions, sachant les défendre et résistant aux influences extérieures chez les ouvriers et manutentionnaires.
J'irai même plus loin. Chez les "français d'en bas", si on veut leur confier une tâche noble, bien souvent ils ont tendance à la refuser et on est dans l'obligation de les rassurer sur leur capacités à la mener à bien. Alors que chez certains "de la France d'en haut" (ATTENTION : Je ne parle que de certains et non pas d'une généralité) ils vont l'accepter d'emblée et vont même se fâcher si cette tache est confiée à un autre moins "qualifié".
Un des reproches fait au projet pour une Constitution européenne était son langage de spécialiste. Chaque corps de métier à son langage et si je commence à parler en termes techniques propres à mon métier, je suis persuadé que peu de gens me comprendraient sur ce forum. Qui mieux que "le peuple" peut rédiger une Constitution dans un langage compréhensible par tous ?
<<Alors, si ces mats sont "à très peu près" justes, les nombreux "ateliers" qui auront planché sur "l'utopie constitutionnelle" ont toutes les chances d'avoir "pondu le même oeuf" :un projet perfectible, intelligible, ressemblant déjà, grâce à ses "gènes de démocratie directe", à ce que va pondre l'Assemblée Constituante, qui pourra travailler à résoudre les quelques divergences faisant problème, et finaliser son travail "constituant"...>>
Tout à fait d'accord. Notre travail servira, tout au moins je l'espère, de base ou de conseil ou de modèle à la Constituante. Si cela n'était pas le cas, je ne me donnerais même pas la peine d'écrire ces lignes.
De quelle course de vitesse s'agit-il ? Qui croit qu'en 2007 un Président de la République sortira des urnes sur un programme de remodelage profond de la Constitution ? Parlez autour de vous en dehors de vos connaissances, famille ou amis (on se rapproche toujours de ceux qui ont un parcours, culture proche de la sienne). Combien de personnes pensent à changer la Constitution ? Les gens sont pour ou contre le CPE, pour ou contre le libéralisme, mais de là à mettre la Constitution en jeu …
On s'est impliqué dans un travail (ou combat) de longue haleine.
(Petit message pour Étienne : Je suis pour le tirage au sort de la Constituante, mais toujours opposé pour les élus ;o)))
Amitiés
José Maria
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Constituante : tirage au sort
Bonjour, José Maria. En supposant que la constituante soit tirée au sort, je suis pour ma part catégoriquement (c'est le cas de le dire !) opposé à toute classification des citoyens dans ce contexte. Quand il s'agit d'une vraie Constitution (c'est-à-dire, d'un document traitant exclusivement de l'organisation et du fonctionnement des pouvoirs publics), c'est le bon sens qui intervient avant tout - comme on sait, la chose du monde la mieux partagée. La mise en forme est simple affaire de technique et intervient après qu'on a trouvé l'idée : les techniciens (juristes et autres) ne manqueront pas pour faire ce travail-là, à la constituante même ou à l'extérieur. JR
Dernière modification par Jacques Roman (07-04-2006 09:55:59)
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Infaillibilité épiscopale (à propos du message 155 de Pat43) ?
Intéressant en effet que les évêques aient mis 1850 ans à déclarer le pape infaillible : je suppose qu'ils avaient peur de se tromper? JR
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Cher José,
Je ne posais pas la question "pourquoi 900 citoyens tirés au sort sont représentatifs de millions d'autres ?" : j'y répondais par un "oui" ("oui, pourquoi pas") basé sur la confiance (critique) dans les "statistiques" :
Le sondage d'opinion confirme, "à un certain degré d'approximation près", que le tirage au sort pourrait produire une "Assemblée Constituante"...
Donc nous sommes d'accord là dessus...
Sauf que nous courrons vers des malentendus quand nous parlons de "Constituante", car une Assemblée Constituante, dans la mémoire collective de beaucoup de citoyens dont je fais partie, c'est constituant de beaucoup plus de choses que d'un" texte de projet de Constitution à soumettre à référendum".
Je suis pour des assemblées représentatives d'une dynamique populaire, et là, le tirage au sort, pour moi, est non représentatif de la nécessaire "mobilisation politique des citoyen", PORTEUSE d'UNE VOLONTÉ.
Mais ce n'est pas le cas de notre Assemblée tirée au sort, dont la mission est provisoire, transitoire, et qui est destinée à "se mettre au travail" en assumant un "devoir citoyen".
Il n'est pas question encore, dans ce travail, de faire des choix de "contenus" politiques,
L'enjeu n'étant que de rendre possible l'exercice de ces choix à travers des "contenants" institutionnels favorisant l'intervention citoyenne par laquelle "un peuple" se construit, en "remplissant pleinement son rôle".
Ce remplissage du contenant, par l'entrée en scène du peuple, il sera sans le "faux col" de l'abstention, si le contenant est adapté à tous les contenus qu'un peuple "veut".
Mais on sent bien que la question du "contenant " institutionnel n'est pas vraiment neutre, car il y est question "de permettre ou d'interdire de permettre ou d'interdire", etc.
Les abstentions massives sont révélatrices de la mauvaise qualité des institutions actuelles. ![]()
Dernière modification par alainguillou (07-04-2006 11:55:59)
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"Pourquoi 900 citoyens tirés au sort sont-ils "représentatifs" de millions d'autres ?
Là, on n'est plus dans le droit, mais dans les maths...
... Alors, si ces maths sont "à très peu près" justes, les nombreux "ateliers" qui auront planché sur "l'utopie constitutionnelle" ont toutes les chances d'avoir "pondu le même oeuf" " (Alain).
J'écrirais plus exactement "on est dans les statistiques" : "quelle taille doit avoir l'échantillon pour être représentatif ?"
La question de la taille est vite réglée. Rigoureusement, la taille de l'échantillon répond à un besoin : le niveau de fiabilité requis pour la représentativité, à fixer.
Et à vrai dire, l'arbitrage sera plutôt fait par le nombre raisonnable permettant de discuter, dans l'assemblée.
Les véritables questions sont autres. J'en vois deux grandes catégories :
• "le tirage au sort se fait-il parmi des volontaires ?" Cela implique deux grandes questions :
- tout citoyen a-t-il le devoir d'assumer s'il est tiré au sort ? Comme pour un jury.
- y a-t-il des dipositions de caractère, de culture, d'affinités politique, des dispositions de démocrate, des compétences... qui font qu'on a plus de chance d'être volontaire ?
• "qui peut où non prendre part à la Constituante ?"
À cette question, j'ai déjà répondu : on aura le qui quand on aura le quoi. C'est-à-dire la problématique constitutionnelle.
Ce deuxième point soulève un problème : qui écrit la problématique constitutionnelle ? Et est-ce acceptable que ceux qui l'écrivent soit ceux qui y répondent ?
Allons droit au but, je suis favorable à l'idée que :
• l'assemblée de citoyens tirée au sort n'est pas la Constituante, mais l'assemblée qui écrit la problématique constitutionnelle.
Cette assemblée est composée de tous types de citoyens, et le tirage au sort paraît être le meilleur moyen de gommer tout partisanisme, prise d'intérêts, ... notoires.
• une fois la problématique déterminée, suivant le fond de celle-ci et les conflits de pouvoirs qu'il désigne, sont désignés quels [quelques] citoyens [qui], en fonction de leurs responsabilités (politiques, syndicales, associatives, économiques), en tant que représentant d'une personne morale, sont exclus de la participation à la Constituante.
• si on a atteint le premier point, de toutes manières, la problématique constitutionnelle populaire sera rendue officielle, et on peut bien imaginer diverses suites :
- l'organisation par les États d'un vote pour des listes de participants à la Constituante
- au pire, un système de commission, dans la mesure où il y a référendum populaire (européen, même protocole, le même jour) à la fin, et que tout citoyen pourra vérifier qu'on a répondu ou non à la problématique. Problématique qui elle, issue du peuple (d'un échantillon le plus représentatif et neutre possible), sera nécessairement accessible. Donc la réponse le sera aussi... une vraie Constitution, quoi.
Remontons encore d'un cran : quand vote-t-on pour la CHARTE ? Puisque la problématique constitutionnelle se base nécessairement sur celle-ci, entre autres.
"Entre autres", car rappelons que personne ne peut dire si la majorité des européens veulent une Confédération d'États souverains ou une Europe fédérale...
Pour des raisons pratiques, à moins que Bruxelles ait eu une révélation... il n'y aura pas de référendum préalable sur la Charte seule. Pas plus sur la forme juridique de l'Europe.
Or, le tirage au sort de 900 citoyens peut se faire - avec huissiers - sans l'aide des États.
Il me semble donc que la première assemblée, de "simples citoyens", aura la charge :
- de composer la Charte (essentiellement, rassembler les chartes existantes)
- de fixer la forme juridique proposée pour l'Europe (sans doute une confédération d'États souverains - mais d'après un ensemble de sondages et de contributions d'intellectuels dans divers domaines...)
- d'écrire la problématique constitutionnelle.
Je dirais en particulier : de rédiger le Préambule, les "objectifs, valeurs et grands principes de l'UE"
- de déterminer, en fin de session, qui peut ou non, suivant ses responsabilités, prendre part à la Constituante.
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Cher José Maria,
il me semble que nous sommes d'accord, même si les "statistiques" risquent de montrer qu'il n'y a rien d'étonnant dans ce "consensus"...
quant à "la course de vitesse" ?
Il s'agit, comme vous le constatez vous-même, de la course contre l'indifférence, au sujet de la "Constitution".
On a eu raison, lors des manifs anti-CPE de pointer le secret cancer de la démocratie, avec des pancartes dénonçant tous les "errements" commis "en total accord avec le conseil constitutionnel"...
Le problème, c'est que les élites ont l'initiative, et qu'elles cultivent la passivité (docilité) du peuple, tandis que nous pensons, (et les statistiques le confirment...) que si le peuple se réveillait, il prendrait des initiatives "alternatives"...
... Plutôt que d'attendre d'avoir à dire "amen" à la prochaine mouture du TCE concoctée en douce par les mêmes "experts" (experts en pièges antidémocratiques) .
Je pense que ce forum peut profiter de sa lancée "noniste" pour contribuer à ce "réveil", mais il faudra bien que les partis, associations et syndicats ayant mobilisé le 29 mai 2005 y contribuent aussi : "nous" ne sommes pas seuls... on l'a constaté tous les mardis depuis deux mois !
... Et il ne faudrait pas sous-estimer l'intelligence des jeunes qui ont combattu le CPE avec des adultes syndiqués , politisés, organisés contre les casseurs, etc. : pour moi, cela relève de la même vigilance que celle ayant abouti au 29 mai, et cela revient sans doute de plus loin encore : rappelons-nous la levée en masse des jeunes au soir du 21 avril 2002...
S'il y a de l'inconscience par rapport aux dangers d'une Constitution de pouvoir personnel, elle recule !
Je parlais donc de cette "course de vitesse" visant à remettre à l'ordre du jour la question "constitutionnelle européenne", en phase avec les luttes qui réveillent le peuple et non pas avec les marchands de sable. ![]()
Dernière modification par alainguillou (12-04-2006 09:43:14)
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Avant de passer aux valeurs et aux principes ... qu'ont-ils déjà écrit sans nous ?
Je ne sais pas qui a écrit quoi. Il n'empêche, voilà, j'ai de terrrrrribles aveux à vous faire :
* Le slogan :
J'adhère à l'idée du slogan "Unis dans la diversité". C'est plus la mise en application, le problème.
Je note que les allemands seraient favorables eux-mêmes au slogan "Liberté, égalité, fraternité" !! (1)
Et qu'il faudrait "ajouter un terme simple traduisant notre dépendance aux écosystèmes" (1)
* L'hymne :
Je ne l'aime pas. Du tout. Il y a deux à trois grandes raisons :
- La dernière oeuvre écrite par Beethoven avant l'hymne à la joie (je vais prendre le temps s'agissant de cette oeuvre précisément) et qui introduit déjà le fameux thème est une véritable "orgie", un "gâchis"... si on considère :
- la quantité de musiciens qu'il faut pour jouer cette oeuvre de 13 minutes environ est considérable (de l'ordre de 180 musiciens)
- orgie : grand orchestre + énorme choeur + piano + ...
- le choeur, qui doit jouer la dernière minute seulement, environ... compte 100 personnes !
- Beethoven était un grand caractériel, acariâtre, rigide, qui piquait des crises si on entendait apporter la moindre modification à une oeuvre (pas sur la partition, par exemple, la seule absence d'un corniste sur un effectif de 10 le rendait fou de rage) ; sans parler de sa vie privée, il a longtemps bénéficié, contrairement à d'autres génies, d'un appui financier très important, auprès de mécènes qu'il lui arrivait de traiter comme de la m..
Ces deux points, désolé, moi ça me rappelle trop la bureaucratie de Bruxelles.
Passons au fond de l'oeuvre...
- Beethoven était un génie de l'harmonie, certainement pas un type très inspiré pour écrire de divines mélodies. contrairement à Schubert ou Bach, ou à Bartok, par exemple. Ce dernier était Hongrois - la Hongrie, et l'Europe de l'est, plus généralement, c'est le coeur vital de la musique occidentale, européenne et qui a rayonné à travers l'occident et la planète (même la Chine a été envahie culturellement, et depuis des décennies par les modes occidentaux).
- de la même époque environ, du même pays, et vu la différence d'âge mûr et de temps de carrière, je préfère très largement une oeuvre de Mozart (mort à 35 ans)... mon préféré étant Schubert, premier véritable romantique, doué d'une inspiration et d'une modestie qui ont fasciné et continuent de le faire, et qui est mort à ... 31 ans !
* Le drapeau : je ne l'aime pas non plus.
Je prendrai le temps prochainement de m'expliquer.
(1) "Quelle Europe construire" (synthèse de 52 contributions, dont le site d'Étienne, éditée par ATTAC) http://www.france.attac.org/a5767
Hors ligne
Il y aurait eu bien d'autres "chants de paix" possibles et que tout le monde aurait aimé au moins fredonner... Pas forcément des chefs-d'oeuvre, car ceux-ci méritent une écoute pour ce qu'ils sont, et non pas pour "servir sous les drapeaux"...
Le mot "intelligence" comme dans : "vivre en intelligence avec la nature", et comme dans : "sollicitons notre intelligence", il me paraîtrait, pris sans prétention, servir à nous rappeler que beaucoup d'horreurs auraient pu être évitées, si l'on y avait fait appel :
Y faire appel, c'est reconnaître que nous n'avons que cette vertu à confronter à la barbarie, tout comme aux défis de dame nature, et que nous demandons à notre intelligence de rencontrer celle des autres, en sachant que si cela se produit, les uns et les autres s'émanciperont de leur bêtise... Liberté Égalité Intelligence ?
(on peut faire un effort pour se libérer, un autre effort pour respecter l'égalité d'autrui, et un dernier effort d'intelligence, mais on ne peut pas faire un "effort de fraternité" !)
... Quant au drapeau, s'il avait pu éviter les références à l'immaculée conception, je me sentirais respecté...
... En somme, y a pas grand chose à garder, de tout ce qu'ont décidé nos élites !
Ah ! Sam, ce soir on se fait plaisir, dis donc !... ![]()
Dernière modification par alainguillou (12-04-2006 23:35:03)
Hors ligne
Bonjour Alain,
- j'aimerais ouvrir un volet spécifique "SYMBOLES de l'UE", qui regrouperait slogan, hymne et drapeau.
Cela me semble justifié, et puis outre le fait qu' "on se fait plaisir"
une discussion sur les symboles devrait faire monter des choses interressantes, qui viennent du coeur (du sentiment populaire, d'envie d'Europe) et des valeurs partagées. C'est aussi un bon moyen de s'affranchir de la technique, et je dirais même que cela arrive au tout premier plan, "avant de passer aux valeurs et aux principes".
- une petite phase d'échanges devrait permettre de formuler une introduction au volet. Le tout est que quelqu'un se charge de la synthèse. Laissons à Etienne la primeur, ce volet "symboles" est tout de même capital.
- Nous sommes d'accord déjà pour dire que sur ce volet, "y a pas grand chose à garder, de tout ce qu'ont décidé nos élites !"
Sur le plan symbolique, je vois mal comment on pourrait marquer sa volonter de rompre avec le projet d'une caste qui a litérallement détourné l'idée de Constitution européenne (et rendu d'autant plus difficile le fait de lancer un projet de véritable constitution, puisque "le terme a été déposé") en commençant par copier-coller les symboles employés par le premier projet.
Et je suis convaincu qu'au final, on trouvera de bonnes raisons de les changer, ces symboles. Puisque, comme je conçois les choses, un projet de constitution a pour points de départ et d'arrivée des valeurs et principes qui relèvent du bon sens populaire, même si entre les deux, le développement et la nécessité d'un large débat imposent pas mal d'abstraction et même de technique. Bref, je suis convaincu qu'il y a convergence de deux approches, et qu'au final, le changement de symboles répondra tout à la fois à la symbolique de l'acte de rupture et aux raisons profondes qui motivent ladite rupture.
- "On peut faire un effort pour se libérer, un autre effort pour respecter l'égalité d'autrui, et un dernier effort d'intelligence, mais on ne peut pas faire un "effort de fraternité" !"
La "fraternité", n'est-ce pas essentiellement le sentiment d'appartenance au même peuple, à la même société, le désir partagé d'unité et la volonté de défendre celle-ci (l'affirmer comme souveraine) ? C'est à dire la base profonde du désir de constitution, et surtout pas une conséquence, encore moins un devoir induit.
Si la société, allant vers la démocratie, crée de la liberté et de l'égalité, on dit que la fraternité est conséquence des deux, et de l'équilibre de deux. On dit également que la fraternité ne s'impose pas, ce serait l'horreur, et même, se serait créer de la haine, du devoir d'espionner son prochain pour s'assurer qu'il assume bien son "devoir" de fraternité...
Dans tous les cas, c'est bien un idéal à atteindre, pas une règle de départ.
Intelligence, oui, quelque chose me plaît là-dedans. Mais je crains fort que le terme prête à maintes confusions, soit impossible à traduire sans engendrer des déformations, et suscite pas mal d'hostilités.
Déjà, au sens premier, ça évoque vite la "connaissance" : songeons à la question ô combien brûlante du péché originel pour les chrétiens, qui est de goûter au fruit de l'arbre de la connaissance... alors que c'est justement une base essentielle des Lumières. Pensons à la place du catholicisme dans l'Europe historique, à celle l'Église vis à vis de l'État dans les différentes approches de laïcité en Europe...
Songeons aussi qu'intelligence, qui peut se transposer tel quel en anglais, peut vouloir dire aussi preuve (to give intelligence : apporter la preuve), renseignement (je ne sais pas mais c'est le I de CIA), Smart se traduisant par "intelligent / futé" (ce qui n'implique pas "connaissance / savoir" (knowledge) mais plus "potentiel / vivacité d'esprit"... Je vais vérifier le tout dans mon bon vieux dico (papier), car les traductions en ligne... je n'en connais pas de valable.
Ce n'est que pour l'anglais... mais en bref, je suis très pessismite pour l'option "intelligence".
- La question du "terme manquant", relatif à la REprise de conscience que nous sommes complètement dépendants de la nature, et qu'il nous faut absolument la protéger, avec sa diversité, va être difficile : il est impératif que ce concept apparaisse ; il faut un terme simple (écosystème, c'est déjà affreusement technique, et par ailleurs, le seul mot ne suffit pas pour parler d'une valeur) ; il faut que le terme soit facilement traduisible sans trop de distorsions dans l'acceptation...
"Environnement", c'est creux, vilain, ça fait... détaché, immoral. Il y a l'homme d'un côté, ses désirs et ses grandes prétentions, et puis l'environnement, de l'autre. Bah, quelle idée !
Moi qui ne suis pas très écolo "fleur bleue", je trouve qu'il faudrait vraiment souligner que les hommes sont depuis des lustres des mammifères horriblement fascistes vis-à-vis de leurs "frères". Songeons à ce qu'on a fait des plus proches, les grands singes : nous avons déjà éradiqué une bonne part de notre "mémoire collective", en les massacrant, en les dédaignant complètement (encore aujourd'hui). Mais après tout, on a fait de même avec toutes sortes d'indigènes...
Bref, pour le symbole, nous avons là un autre vrai défi.
"Nature", j'aime bien. C'est traduisible sans trop de distorsion, à ma connaissance, en anglais, en allemand du moins. Ça parle à tout le monde, dans et hors de l'Europe - puisque les avis abondent dans l'idée que les frontières de l'Europe ne seront jamais trouvées ni avec une approche géographique, ni avec le seule approche culturelle - historique, et donc que c'est essentiellement une adhésion aux valeurs qui détermineront celles-ci. Ca parle à tous, sauf à ceux que je nomme "aspirants à la condition androïde"... Il y aura sans doute des gens, surtout les plus "perchés," justement, qui trouveront "Nature"... trop fleur bleue, baba cool. Et il aura aussi des gens pour s'offusquer d'une soit-disant allusion à l'ordre naturel (titre d'un horrible torchon signé Julien Rebattet , qui évoque vite l'ordre moral, et la sentence "c'est pas naturel"... Vis-à-vis des premiers, c'est peut-être ainsi qu'on mesure l'ampleur du problème de... "rééducation". Pardon pour le terme, je dirais qu'en l'occurrence, ce n'est pas vilain. Et dans ladite éducation, l' "intelligence" se mêle avec... le naturel
Vis-à-vis des seconds, et de l'association la plus "naturelle"... on ne peut que songer à ce que ledit "naturel" est culturel. Bref, l'un dans l'autre, et au regard de la simplicité, du "naturel"... du terme, et de l'aisance de traduction, je crois qu'il y a vraiment de l'universel dans ce terme / concept.
Alors "Nature", tout simplement. Avec une majuscule, pour "mère Nature" (et je songe notamment aux premières religions, animistes, sans doute les plus "naturelles", intuitives. Sans doute aussi les plus modestes. Finalement, moi qui suis athée (après avoir été réellement croyant 12-15 ans de ma vie) et, je crois, très démocrate, j'aime d'autant plus l'idée de croyance qu'elle est reste sinon figée à l'état de la "civilisation barbare", liée à notre condition animale, et par là à l'universel. Bref, une religion qui finalement trouverait son fondement dans le "doute primitif"...)
Dernière modification par sam17 (13-04-2006 12:23:16)
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Le texte de l'Hymne à la joie, poème de Friedrich von Schiller, est accessible dans la page de définition de l'encyclopédie Wikipedia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ode_%C3%A0_la_joie
Il serait bien sûr intéressant de le commenter.
La musique est tout simplement le 4e et dernier mouvement de la 9e symphonie (avec choeur) de Beethoven.
"L'introduction instrumentale de ce mouvement a été adoptée en 1972 par le Conseil de l'Europe comme hymne de l'Union européenne, puis en 1985 comme hymne officiel par les chefs d'État et de gouvernement de l'Union."
[C'est bien tombé d'en haut].
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On est tenté d'invoquer des valeurs universelles, pour une raison :
Les peuples européens prennent conscience ensemble qu'une Europe forteresse retranchée derrière ses héritages, cela n'a pas de sens, face aux solidarités de fait, qui sont planétaires :
Solidarités face à la bêtise dont nous héritons globalement de cette "préhistoire qui finit", avec le stade actuel, mondialisé et hyperviolent, du capitalisme... C'est-à-dire face à l'illusion de "la propriété" qui aveugle ceux qui s'y accrochent encore...
Il est vain de s'accrocher à une "fraternité de radoteurs de la méduse" qui se découperait en "continents opposés"... chacun ayant l'espoir de posséder son dieu propre comme arme de guerre contre celui d'en face...
Ayant conscience de cette mondialisation, on prend en même temps conscience des trésors cachés "sous l'héritage immense de bêtise" : d'où notre attachement à ce qui, de ce passé reste comme source d'inspiration culturelle, à partager, et donc "à ne pas jeter avec l'eau du bain": la foi que l'on a eue ne doit jamais être une chaîne"... car... elle peut servir à notre émancipation.
Ainsi, pour moi, pas question de" jeter Dieu" pour me livrer à la transcendance d'une supposée "Nature", mais au contraire, c'est Dieu tel que ma culture me l'a donné, qui m'abandonne, mais" l'abandon " par ce dieu doit provoquer mon désir créatif, et je me tourne vers l'inconnu avec curiosité , courage, optimisme... C'est le moins que je lui doive par "respect pour l'héritage"...
Il y a un miroir, c'est le présent d'où nous devons faire irruption... Plus on s'éloigne du passé mieux on le perçoit dans notre présent.
C'est dynamique, pas statique... et ce n'est pas linéaire, ni prédictible, c'est le champ de notre intervention.
Je remplacerais les "valeurs" par des actes :
"Coopération, autogestion, émancipation..." Oui, ça sonne moins beau que" Liberté Égalité fraternité..." !
Bien sûr, mon "athéisme" est laïc, car il se nourrit des vérités des autres, gardant la meilleure source de motivation qui demeure productive malgré "l'abandon" : la conscience du fait que ce sont les humains qui ont inventé le dieu qui m'abandonne, donc les humains sont capables d'intervenir avec leurs rêves sur la réalité....
...Divaguerais-je...? ![]()
Dernière modification par alainguillou (13-04-2006 15:03:05)
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Je ne sais pas si Dieu nous a abandonnés...
... une chose est sûre : j'ai pris les devants
![]()
J'ai été longtemps croyant (évangélique baptiste... comme Bush ! - ce qui accessoirement me permet de dire très sérieusement, au sujet de ce dernier et de son soucis de l'environnement, ce que bien d'autres pensent ou disent tout bas et sans trop vouloir y croire : c'est vrai, je confirme, IL S'EN FOUT - Jesus revient, très bientôt) et à présent je suis athée. Et même guéri de certain anticléricalisme nourri un temps par réaction.
Comme vous dites à votre manière, ainsi que Marie France, j'ai constaté dans mon âme que "la perte de Dieu vous ouvre l'esprit..." Je ne sais si vous êtes athée "de naissance" (vous dites "ma culture" me l'a donné) et ce que ça peut changer, mais je suis content d'avoir été croyant et de m'être "converti athée", par une réelle démarche personnelle. Je sais ce que j'ai laissé, et gardé, et si ça m'a coûté, je sais ce que ça m'a coûté, justement.
Je ne voyais pas la question de la Nature comme de la transcendance (et je suis diablement cartésien, comme gars), mais comme un concept qui lie un tas de choses universelles : lier l'homme à son environnement (lien essentiel, lien qui lie l'inné à l'acquis, chose que même les biologistes ne cessent de constater, et parmi eux, même les généticiens - il faudrait parler des fantastiques propriétés "conditionnelles" de l'ADN, du développement des cellules, de l'embryon...) ; une sorte de refondement de la religion dans ce qu'elle a de plus universel, comme un "doute primitif", un facteur de modestie essentiel de l'homme, avant que la prétention des humains à s'émanciper de la nature ne s'inscrive dans les errances de leurs dogmes. 3000 ans avant JC, pour les trois grands monothéismes.
"Pas d'angélisme"...
Ces dogmes, du moins le dogme chrétien, ont tout à la fois :
- tué largement ce que le progrès a de bon, de libérateur pour l'individu, et pour l'égalité dans la société (péché originel = connaissance) ;
- laissé largement faire ce qu'il a de destructeur :
- Dieu te donne la nature, les animaux, fais en ce que voudras... Aucune "référence écolo" dans la Bible, rien, émanation d'une pensée profondément prétentieuse de ce point de vue. D'où croyez-vous qu'on sorte pour avoir tant de difficulté à se réveiller, alors qu'il est déjà presque trop tard (avec l'inertie géothermique, on pourrait arrêter de polluer complètement demain, il se passerait encore quelques décennies avant que la température ne cesse de monter - les phénomènes en cascade et les paramètres (certains grossiers) auxquels on n'avait pas songé, on en découvre tous les mois (*)
- ton corps ne t'appartient pas, il appartient à Dieu - la femme dépend de l'homme comme l'homme dépend de Dieu - les homosexuels sont bons pour l'enfer, ... (1 Chorintiens 11).
"c'est dynamique, pas statique... et ce n'est pas linéaire, ni prédictible, c'est le champ de notre intervention."
Ah ça oui, la nature est plus dynamique que les dogmes... Non, je vous charrie, mais les livres saints ne nous disent pas grand chose du passé, pas plus du futur. Alors que l'étude de la nature (pas la "transcendance", l'étude, simpement, la connaissance)...
Tenez, vous saviez que si la Lune n'était pas là, il n'y aurait pas de vie sur Terre ?
Et que presque paradoxalement, lorsqu'elle s'est formée, elle était si proche de la Terre que les vagues qui inondaient les côtes faisaient 3000 mètres de haut ?...
(*) L'inertie thermique, les phénomènes géothermiques en cascade et les paramètres découverts au fil de l'eau : quelques exemples "amusants" pour apprendre la modestie dans l'étude de l'environnement...
- On sait depuis Archimède qu'un glaçon, lorsque il fond dans un verre, ne fait pas monter le niveau de l'eau. Et bien, ce n'est que depuis 15 ans à peine (il faut dire que les problèmes d'environnement, on les a découvert tard) qu'on distingue pôle nord et pôle sud en matière de dynamique de fonte des glaces : le premier est de la glace qui flotte, pour le second, la glace repose sur des roches. Ça change tout...
- .. ou presque. On connaît les propriétés d'absorbtion de lumière par la matière depuis des siècles. Et bien on n'a songé que depuis quelques années à ce paramètre : les océans sombres absorbent l'énergie solaire, alors que les glaces, blanches, la renvoient (pour grande part dans l'espace)... Les premiers la stockent en partie (plancton, sous sols, et la terre la libère ainsi très très lentement). La fonte des glaces polaires pose ainsi un "deuxième" problème.
- On a découvert il y a quelques annés, vers le Triangle d'or, que plein de bulles montent à la surface de la mer. De l'hydrate de méthane. Dissous dans la roche, sous la mer, il se libère du fait du réchauffement. Or, le méthane est un gaz à effet de serre. Le réchauffement augmente ainsi la vitesse du réchauffement : phénomène exponentiel. (Au passage, on sait aujourd'hui que les vaches françaises en émettent plus, de méthane, que les 14 centrales thermiques que comptent la France... Et par les rots, pas les pets, comme le dit le cliché. Les plantes en rejettent aussi, naturellement, et en se décomposant.)
- On a compris il y a moins de 10 ans que la salinité de l'eau joue un rôle important sur la mécanique des fluides dans les océans, permettant notamment d'isoler les courants chauds et froids. La fonte des glaces modifie la salinité de l'eau. Mais on n'a compris que récemment à quel point le paramètre est important, en se penchant sur le phénomène El Nino, qui cause de grandes modifications climatiques dans le Pacifique, et sur un autre gros problème : le Gulf stream perd en intensité. On a évalué que la "part utile" du Gulf stream (débit de chaleur allant de l'émisphère sud vers l'hémisphère nord, tempérant l'Europe et l'Est des États-unis et du Canada, aurait déjà baissé de plus de 30% en 50 ans... (incertitude assez importante, mais plusieurs mesures confirment la tendance et l'ampleur).
- Une élévation moyenne de température de 0.5 degrés dans la mer des Caraïbes (ordre de ce qui pourrait être dû localement au dérèglement important du Gulf Stream, rapportant la chaleur au sud de l'Atlantique au lieu de continuer à l'expédier au Nord) fait passer un cyclone de degré 4 à degré 5 (vents passant de 210 à 250 km/h.) Pour info, la puissance d'un cyclone tropical moyen, c'est 5 fois Hiroshima toutes les secondes. Jusqu'à 10/15 fois pour les plus gros.
- On a découvert que lors des vagues de canicule / sécheresse, les arbres et les plantes se protègent, et interrompent la photosynthèse pour économiser l'energie (l'eau ?) et assurer leur survie. Du coup, ils font chuter fortement leur production d'oxygène. Chose que beaucoup ne savent peut-être pas (je l'ai appris personnellement il y a deux mois), les plantes, elles aussi, crachent du CO2. Et dans leur fonctionnement, ce qu'on considère, c'est l'équilibre entre CO2 absorbé et CO2 émis. Or, pendant la sécheresse, les arbres se mettent absorber moins de CO2 qu'ils n'en produisent : dès lors : d'un côté, l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère augmente la croissance des arbres, mais d'un autre, cela augmente l'effet de serre, qui accentue les phénomènes de sécheresse... qui ralentissent l'activité des arbres...
Dernière modification par sam17 (13-04-2006 19:59:56)
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"Coopération, autogestion, émancipation", j'adore !! ![]()
Alain, pour faire le lien avec ce que vous avez dit dans la rubrique des "guerres" (prévoir le pire), je voulais vous demander : vous donnez l'idéal à atteindre, que je partage. Tant et tant de gaspillages ...
Problème, comment va-t-on s'y prendre pour en arriver là ?? Dans l'immédiat, il y a Bush qui fait ses tentatives d'intimidation à l'Iran, lequel tient tête, et on est là comme des cloches
(c'est bientôt Pâques) à se demander quel va être le résultat du bras de fer.
"Prophète, si ta main me sauve
De ces impurs démons d'un soir ![]()
J'irai prosterner mon front chauve ...
" (les Djinns de Victor Hugo)
La laïcité est assurément un vecteur nécessaire. Non, vous ne divaguez pas. Nous sommes simplement en avance sur l'évolution collective.
Je me creuse la cervelle pour défricher le chemin que "les autres" pourront emprunter dans ce radicalement nouveau que nous voulons faire advenir.
Je n'avais pas été ausssi loin que Sam dans la mise en cause des "symboles" : slogan, musique, drapeau. Mais il préfigure bien ce que je vois se dessiner chez une de mes petites filles qui n'a encore ... que 8 ans. Je préfère être sa grand-mère que sa mère, mais indiscutablement je me sens très proche d'elle et elle me stimule ; la rupture avec la génération de notre gouvernance actuelle est inexorable !!! Nous n'avons pas beaucoup de temps si nous voulons que l'échéance de 2007 ne soit pas un nouveau fiasco politique. J'ai confiance dans la jeunesse.
Sam, vous m'avez bien amusé en disant, par rapport à l'abandon de Dieu, que "vous avez pris les devants".
Je ne vais pas raconter ma vie sur ce forum, à l'occasion je vous raconterai comment et pourquoi j'ai quitté la religion catholique !! A 8 ans, ma petite fille m'affirme déjà : "Je ne crois pas en Dieu" - "Tu as raison, il vaut mieux croire en toi..." Sa mère, ma fille, étudie le Coran, la Bible, elle veut suivre un cours de "catéchisme oecuménique" à la rentrée prochaine. Quand j'ai dit cela à une de mes camarades de promo politique catho pur beurre, elle m'a répondu choquée : "ça n'est pas du catéchisme". Ma fille a 3 enfants et vit en union libre avec son compagnon., père des 3 enfants. Schoking !!
ça va être dur dur de trouver des solutions de cohabitation entre personnes portant autant d'oeillères, toutes religions confondues.
Armons-nous .... de courage
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Les symboles; laïcité
Sur les symboles de l'UE tels que retenus dans le TCE, il me semble que ce serait bien, en effet, d'ouvrir un nouveau sujet discussion.
La laïcité consiste à laisser chacun libre de ses opinions religieuses ou irréligieuses : à renvoyer tout ça à la sphère privée et à ne pas en faire état dans la sphère publique (sauf bien sûr à préserver l'ordre public).
Je pense que nous devrions garder nos opinions en ce domaine pour nous : ce site s'adresse à tout le monde indiffèremment des croyances religieuses ; nous risquons d'en détourner des personnes qui auraient beaucoup à nous apporter en faisant état de nos croyances ou de nos incroyances. JR
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JR, vous avez raison, mais ce que nous avons dit, il fallait le dire, ne serait-ce que pour laisser aux autres la liberté de penser et de s'exprimer.
Voilà un volet clos pour en ouvrir un autre. ![]()
Marie-France
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À Marie France, Alain, Jacques (Roman)
Merci pour ces échanges.
La philosophie est paraît-il à proscrire de la politique en démocratie, tout comme la religion.
Cela ne dit pas du tout qu'il ne faut pas considérer philosophie et religion au stade du débat sur la Constitution.
Je mets la même nuance avec les questions économiques : l'idéal est d'avoir "néant" sur le résultat, comme sur les attendus (l'économie est au service de l'homme, et c'est un produit. point. C'est vite vu) pas de ne pas en parler pour le débat.
Il s'agit justement, par ailleurs, de savoir situer ce qu'il ne faut pas dépasser, pour l'élaboration.
Ne pas en parler, ce n'est certainement pas ni favoriser un débat constructif, ni attirer plus de débatteurs, ni se fixer les limites pour le résultat...
Trouvons la juste mesure.
L'obscurité, l'obscurantisme n'est dans l'intérêt d'aucun démocrate. Pas plus le fait que tout le monde soit d'accord sur tout.
Jacques : me concernant, je ne pense pas tant parler de mes convictions personnelles. Par exemple :
- Ce que je dis de Bush Jr et de sa foi est une question éminemment : publique, politique, démocratique, et même environnementale. J'ai passé assez de temps dans une (deux) église évangélique baptiste pour me sentir le devoir d'avertir les gens : "il s'en fout". Voilà en premier pourquoi j'ai abordé la question de mon expérience de l'église.
- Mes idéaux (sinon ma conception pratique) du droit de propriété rejoindraient plus Proudhon et Bakounine que Voltaire et Smith...
Diderot avait, je crois, la mesure du complet dilemme sur la question "propriété et démocratie". Quant à Marx, peu ont su aussi bien que lui croiser structures et idéologie, histoire et individu, donner à la question de la propriété sa place à la fois dans l’économie et dans la philosophie. Et peu ont pu le "démonter", me semble-t-il. Proudhon disait, lui, que ce sujet est le plus difficile que la conscience ait à se proposer... et le dernier qu'elle parviendra à résoudre
Mais quand je parle de Marx, de Bakounine ou de Proudhon, ce n'est certainement pas pour vendre un programme d'extrême gauche. D’ailleurs, je ne suis pas d'extrême gauche, je l'ai déjà dit. Parce que mes idéaux sur l'abolition de la propriété privée s'arrêtent là où commencent pour moi les affaires publiques de la démocratie (surtout contemporaine).
Ce que je donne dans un débat public, j'estime qu'il fait avancer les causes publiques. Si ce sont des conceptions vraiment personnelles, je vous les épargne volontiers. Et accessoirement, à mon âge, je n'ai pas tout lu. Je reçois régulièrement la pensée des "grands" par celle d'autres.
Maintenant, s'il m'arrive de m'oublier, ou d'abuser d'interprétations, n'hésitez pas ![]()
Quand vous parlez des mesures prises pour limiter les corps intermédiaires ou autre aspiration des Montagnards, je ne vous soupçonne ni ne vous accuse de déballer des opinions personnelles. Il s'agit pourtant, dans le contexte historique, d'un acte orienté. Et celui qui a fait passer ses mesures n'était pas, je crois, un dangereux gauchiste... enfin, vu d'aujourd'hui, ces considérations ont peu de sens dans la dimension droite - gauche. Pour la démocratie, et son avenir, elles en ont beaucoup.
Je serais sans doute "absent" (du forum) ce WE. Bon WE à vous tous.
Dernière modification par sam17 (14-04-2006 15:11:07)
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Laïcité : petite précision
Bien sûr, si la religion s'immisce dans les affaires publiques, ce n'est plus qu'une opinion politique, à traiter comme les autres. JR
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Chère Marie France,
Comment s'y prendre pour mettre en oeuvre une" logique de paix " à partir des données présentes, résultant d'une "logique de guerre" initiée par les pays occidentaux ?
C'est tout le problème du Prisonnier Nelson Mandela qui développa une "liberté supérieure" depuis sa géole ...pendant si longtemps.
Ne restons pas prisonniers de cette impuissance politique dictée par ce soi-disant "réalisme" fataliste!
les faits nous mettent au seuil du pire, est-ce le "réalisme" qui nous ordonne de faire le pas "nécessaire" vers ce pire ou bien plutôt n'est-il pas temps de déconstruire cette "fatalité" en retenant quels en sont les points essentiels:
puisque nous somme dans le scénario de l'horreur,
l'Iran revendique l'égalité avec les pires criminels du genre humain que sont les puissants d'occident.
si nous voulons sauver le principe d'égalité,...( une idée décidément moderne!) il est toujours temps de remettre notre arsenal de destruction massive sur la table de vériytables négociations internationales.
acceptons de regarder consciencieusement, la question du nucléaire, le débat du nucléaire pacifique(= "civil"...)
les médias ont passé très vite sous silence une proposition du "vil iranien", qui n'a pas été retenue (à tort! ):
Il s'agissait bel et bien d'adopter le principe d'un enrichissement de l'uranium géré en coopération internationale dans un pays tiers du moyen orient :
la "communauté internationale " est une grande supercherie dont on parle pour endormir les peuples.
C'est "NOUS" qui devons nous réveiller !...c'est "NOUS", les peuples des pays riches et dotés de la plus puissante force d'extermination qui soit!... c'est nous la communauté internationale réellement responsable !...
...et nous ne devons plus accepter qu'on prétende nous avoir demandé notre avis en faisant parler la soi disant "communauté internationale " inventée par les monstres au pouvoir dans le monde "riche".
je note que "le vil iranien" a réclamé "LA COOPERATION" dans cette affaire, mais que la chappe de plomb du silence médiatique a vite fait sarkophage autour de cette revendication pour l'étouffer.
je déteste la forme de pouvoir instaurée en Iran, mais le vrai problème est au coeur du pouvoir des "pays occidentaux": la logique de guerre , nous en sommes responsables en tant que citoyens de fausses démocraties, et ma seule motivation pour m'engager politiquement sans réserve, elle réside dans ce constat: c'est à nous de renverser la vapeur ! ...
Et il est temps de renouveler les "NON" populaires à tous les crimes en projet en notre nom! ![]()
Dernière modification par alainguillou (15-04-2006 19:17:18)
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Alain, vous me réchauffez le coeur (autant que puisse se faire vu la nature du sujet !) : je n'étais pas sûre de tous les détails à propos de l'enrichissement d'uranium en Iran, mais c'est ce que j'avais cru comprendre.
C'est un fait maintenant officiel, les US préparent de longue date (avant la guerre en Irak) un assaut contre l'Iran. Et ceux qui le disent, disent aussi que cet assaut serait plus désastreux encore pour les US que la guerre en Irak. Est-ce que l'argument va être suffisant pour éviter une apocalypse nucléaire où Mohamed El Baradei, dans sa position, tient dans sa main quelques fils ?
Nous avons assurément manqué de vigilance à l'égard de nos Ministères et de ce qu'ils ont savamment caché aux citoyens que nous sommes, endormis par les "discours officiels". Mais ceux qui s'y opposent font l'objet de représailles.... dissuasives.
Renverser la vapeur face à l'imminence en cours relève de l'exploit.
Il y a eu des millions de citoyens manifestant contre la guerre en Irak, où Villepin avait été plutôt bien à l'ONU ; ça ne l'a pas empêchée.
On a fait plier Villepin qui s'est stupidement entêté sur son CPE. Il a joué un jeu très anti-démocratique, il ne peut s'en prendre qu'à lui. Comme l'a dit je ne sais plus quelle femme (j'ai lu ça dans le Nouvel Obs), la France n'attends pas d'être prise, mais d'être conquise. Son fantasme sur "les attentes de la France" relèveraient plutôt du viol. Il s'est fait éconduire...
Mettre sur la table tous les "secrets-défense" du Ministère de la guerre, qui remontent à bien des années, psychodrame et sociodrame réunis, comment va-t-on s'y prendre ? J'ai encore le courage de rire, mais je ne trouve pas vraiment ça drôle.
Bon, qui vivra verra, nous sommes là, hauts-les coeurs !! ![]()
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Iran/uranium
Bien que ça ne concerne que très indirectement notre sujet, je tiens à me joindre à ce sous-débat pour rappeler une vérité essentielle : le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires a bien été accepté par l'Iran; mais il l'a été aussi par les Etats-Unis, la France, la Chine, la Grande-Bretagne et la Russie, entre autres. Et ce traité prévoit que les grandes puissances nucléaires tâcheront de réduire leurs arsenaux (pour en arriver, en tout bonne logique, à la dénucléarisation complète).
Or que voyons nous depuis quelques années ? Des projets de nucléarisation de l'espace extra-atmosphérique (genre boucliers anti-nucléaires), et la volonté affichée de miniaturiser les armes atomiques pour pouvoir s'en servir partout à tout moment.
Il est trop tard pour user de menaces contre les désormais nombreux Etats qui ont l'arme atomique ou peuvent s'en doter à brève échéance - sans parler de l'hypocrisie fondamentale de cette attitude.
Une solution, une seule : la renonciation aux armes atomiques et leur destruction progressive, après quoi le risque de dissémination incontrôlée de ces armes aura disparu.
L'AIEA pourrait être chargée de gérer plus directement l'énergie atomique à usage civil. JR
Dernière modification par Jacques Roman (18-04-2006 06:01:01)
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