Forum du plan C : pour une Constitution écrite par et pour les Citoyens

Ce n'est pas aux hommes au pouvoir d'écrire les règles du pouvoir.
Les membres de l'Assemblée constituante doivent être tirés au sort
et, bien sûr, inéligibles aux fonctions qu'ils instituent eux-mêmes.

Vous n'êtes pas identifié.

Bienvenue :o)

Bonjour :o)
Ici, depuis le 1er janvier 2006, nous parlons d'un sujet que les politiciens de métier voudraient bien garder pour eux : nous parlons de la Constitution, de ce texte absolument fondamental pour tous les citoyens (et pourtant complètement négligé par eux), de ce texte qui pourrait nous protéger tous contre les abus de pouvoir si nous le faisions nôtre au lieu d'en abandonner la maîtrise à ceux-là mêmes qu'il est censé contrôler.
Nous discutons principe par principe, méthodiquement. Nous avons d'abord suivi le plan de mon document "Les grands principes d'une bonne Constitution", mais nous avons ensuite élargi nos thèmes à partir de vos réflexions, critiques et suggestions. C'est simplement passionnant. Ce que nous avons mis au clair sur la monnaie, sur le vote blanc, sur les vertus méconnues du tirage au sort et sur le référendum d’initiative populaire, par exemple, est enthousiasmant.
Le prolongement de cette réflexion constituante, c’est d’écrire enfin nous-mêmes un exemple de constitution, article par article. C’est ce qui se passe sur la partie wiki-constitution de ce site. Je vous invite à venir y participer également, ne serait-ce que sur un article ou deux. Vous verrez, c’est passionnant ; on sent vite qu’on est là sur l’essentiel, sur la seule vraie cause (et aussi la solution !) de nos impuissances politiques.
C’est un projet pédagogique en quelque sorte, un objet concret, réel, qui montre que 1) c'est possible : des hommes dont ce n'est pas le métier peuvent écrire une Constitution, et 2) c'est beaucoup mieux : quand ils n'écrivent pas des règles pour eux-mêmes, quand ils n'ont pas un intérêt personnel à l'impuissance des citoyens, les délégués constituants écrivent les règles d'une authentique démocratie. Merci à tous pour ce travail formidable.
Amitiés. Étienne.
[19 août 2012 : ATTENTION : pour cause de spam ultra-actif mi 2012, je FERME la possibilité aux nouveaux venus de créer un compte sans moi : il faut m'écrire à etienne.chouard@free.fr (EN ME DONNANT LE PSEUDO QUE VOUS VOULEZ) et je créerai votre compte à votre place. Il faudra ensuite venir ici pour définir un nouveau mot de passe. Désolé, mais les spammeurs deviennent infects et je n'ai pas le temps de gérer les spams (je préfère vous aider un à un à nous rejoindre). Au plaisir de vous lire. ÉC]

#121 27-10-2007 20:06:10

les veyssieres
Membre
Message n°2760
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 17

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Réponse à  Etienne "2755 " OK! on y voit plus clair avec Wiki on a plus qu'a le tenir à jour .

Hors ligne

 

#122 28-10-2007 04:19:05

Jacques Roman
Membre
Message n°2761
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

[Veuillez noter svp que j'ai corrigé et modifié, par mon message 2770 du 31 octobre 2007, les commentaires figurant dans le présent message.  JR]

Révision de la constitution : un bon moyen d'obtenir le référendum

Sandy (2759), bonjour.

Comme je le disais, avant de ratifier la constitution il faut la réviser pour supprimer la clause relative au TCE.

Si le parlement n'y arrive pas (à cause de l'obligation de réunir la majorité des trois cinquièmes en congrès), le traité, bien évidemment, ne pourra pas être ratifié, même par référendum...

... à moins que le président de la République, sur proposition de parlementaires, ou du gouvernement si le parlement n'est pas en session (le président ne pouvant pas prendre la décision tout seul), organise un référendum sur la révision de la constitution.  Je pense qu'il le ferait puisque ce serait le seul moyen de faire ratifier le traité modificatif (lequel aurait à mon avis davantage de chances de passer que le TCE, en tant que pis-aller).

Le bon moyen pour obtenir un référendum serait donc que l'opposition parlementaire refuse en bloc de voter la révision de la constitution, puisque la majorité parlementaire n'atteint pas les trois cinquièmes requis.

Le référendum consécutif porterait sur une double question :

1) Êtes-vous d'accord pour supprimer de la Constitution la clause relatif au TCE ?

2) Dans l'affirmative, êtes-vous d'accord pour ratifier le traité modificatif ?

Si le président organisait un référendum sur la première question seulement en réservant au parlement le soin de ratifier le traité, il courrait le risque d'une réponse négative à la question référendaire.  Je pense donc qu'il poserait les deux questions au référendum.

Cette hypothèse mérite qu'on en parle davantage qu'on ne le fait actuellement.  L'Opposition ferait bien de s'y intéresser sérieusement et les ouistes et nonistes partisans du référendum auraient également intérêt à cette solution.  Sans compter l'avantage de préserver la légitimité démocratique en considération de la décision du 29 mai 2005.  JR

Dernière modification par Jacques Roman (31-10-2007 10:34:47)

Hors ligne

 

#123 28-10-2007 08:49:10

les veyssieres
Membre
Message n°2763
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 17

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Réponse à Jacques n°2761

La démonstration est excellente. Seulement voilà : je pense que nous ne pourrons pas compter sur le PS pour aller dans ce sens ! Donc, la révision de la constitution se fera par voie parlementaire.

La question que cela pose également est comment un parti comme le PS qui n'a pas été suivi par sa base lors du référendum sur le TCE, puisse persister dans cette voie ? Sinon qu'il y a un gouffre entre l'appréciation que portent la plupart des députés PS sur l'Europe et ses électeurs, à moins qu'il ne soit devenu un parti de droite ?

Nous ne pourrons compter que sur nous même.

Jean

Hors ligne

 

#124 28-10-2007 10:57:03

Jacques Roman
Membre
Message n°2764
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Comment obtenir du groupe parlementaire socialiste qu'il s'oppose à la révision de la constitution

Jean (2763).

Il faudrait que les militants adressent une pétition aux instances dirigeants du parti. 

Même chose pour le MoDem.  JR

Hors ligne

 

#125 28-10-2007 14:07:27

les veyssieres
Membre
Message n°2765
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 17

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Petite bonne nouvelle !!!!
Laurent Fabius demande un référendum pour approuver le nouveau traité européen
LEMONDE.FR avec AFP | 28.10.07 | 08h10  •  Mis à jour le 28.10.07 | 08h10

Nouveau désaccord au Parti socialiste à propos de l'Europe. Alors que la direction du Parti a décidé  de ne pas s'opposer au nouveau traité et de ne pas demander son adoption par scrutin au suffrage universel, l'ancien premier ministre PS Laurent Fabius demande un référendum. Il souligne, à propos du nouveau traité européen, que "ce qui a été décidé par référendum ne peut être réexaminé que par référendum" et met en garde contre "un déni de démocratie".

Dans une interview à paraître dimanche dans le Parisien-Aujourd'hui en France, le député de Seine-Maritime juge que le projet de traité qualifié par certains de simplifié "n'est avec ses 250 pages et ses 297 amendements, pas plus simplifié que le précédent".

"En 2005, le peuple s'était prononcé par référendum. Ce qui a été décidé par référendum ne peut être réexaminé que par référendum. Une autre procédure ne serait pas vraiment démocratique", ajoute-t-il. "Sur cette base, j'espère que ce sera l'occasion pour les socialistes de se rassembler".

Comme on lui demande s'il votera oui ou non le texte issu du sommet de Lisbonne, le responsable répond : "je ne vois pas comment on pourrait approuver un déni de démocratie. Chaque socialiste, tenant du oui ou du non, devra être prêt à faire un effort pour tenir cette position".

Autre opposant au traité sur la Constitution européenne en 2005, Jean-Louis Mélenchon a également appelé à voter "non".

Hors ligne

 

#126 28-10-2007 21:56:49

Étienne
Message n°2766
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

« Traité européen : "les outils sont exactement les mêmes,
seul l'ordre a été changé dans la boîte à outils" »


L’incroyable aveu de Valéry Giscard d'Estaing, ancien président de la Convention européenne
et candidat probable à la future présidence de l'Union Européenne, publié dans Le Monde du 26 octobre 2007 :
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/f … es-details

Hors ligne

 

#127 29-10-2007 12:45:51

Sandy
Membre
Message n°2767
Date d'inscription: 28-11-2006
Messages: 2421

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Salut smile

Voici un lien interessant :
http://www.conseil-constitutionnel.fr/d … vision.htm

c) Ce n'est qu'une fois cette double formalité accomplie que peut intervenir l'adaptation définitive de la révision (article 89, alinéa 2, in fine et alinéa 3).

Après quelques incertitudes initiales sur la portée du texte ([15]), la procédure s'établit comme suit. Une proposition de révision d'initiative parlementaire ne devient définitive que si elle est adoptée par voie de référendum. S'il s'agit d'un projet de révision dont l'exécutif a pris l'initiative, le Président de la République peut, au lieu du référendum, soumettre le projet au Parlement convoqué en Congrès. "Dans ce cas, le projet de révision n'est approuvé que s'il réunit la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés".

Alors qu'en août 1958, le garde des sceaux avait estimé, dans un premier temps, qu'un projet de révision pouvait être soumis au référendum même si le Congrès ne l'adoptait pas à la majorité qualifiée (Cf. "Documents pour servir à l'histoire de l'élaboration de la Constitution", vol. II. P.185), cette solution a été écartée lors de la discussion du projet de Constitution par le Conseil d'Etat. Si la procédure du Congrès échoue, le Président de la République ne peut avoir recours au référendum sans reprise à la base du projet (Cf. "Documents pour servir à l'histoire de l'élaboration de la Constitution", vol. III. p.433).

Sans entrer dans le détail de la mise en oeuvre de ces dispositions, on rappellera qu'à ce jour, toutes le révisions constitutionnelles menées à leur terme suivant la procédure de l'article 89 tirent leur origine d'une initiative du Président de la République et ont été adoptées définitivement par le Congrès, sans recours au référendum. Une logique de démocratie représentative tend ainsi à l'emporter sur la démocratie semi-directe ([16]).

Comment le comprennez-vous ?
Est-ce que le conseil constitutionnel empécherait un référendum en cas de rejet du projet de révision par le congrès n'ayant pas obtenu les 3/5 des voies demandées ?

Hors ligne

 

#128 29-10-2007 14:19:03

les veyssieres
Membre
Message n°2768
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 17

Re: 08 Le traité de LISBONNE

le référendum réclamé par une majorité de français !
UNION EUROPEENNE
Traité simplifié : les Français pour un référendum

NOUVELOBS.COM | 29.10.2007 | 10:58
Réagissez à l'article 36 réactions
61% des personnes interrogées souhaitent pouvoir se prononcer.
Le "oui" l'emporterait avec 68% des intentions de vote.


(Sipa)
Alors que le président Nicolas Sarkozy veut que la France ratifie le traité simplifié sur les institutions européennes par voie parlementaire dès décembre prochain, 61% des Français souhaitent que le traité soit ratifié par référendum, selon un sondage CSA que publie lundi 29 octobre, Le Parisien/Aujourd'hui en France.

Seuls 31% des sondés disent préférer que le traité simplifié soit ratifié par le Parlement, comme Nicolas Sarkozy l'avait annoncé lors de la campagne présidentielle et confirmé ces derniers jours.

Par ailleurs, si le traité était soumis à référendum, le "oui" l'emporterait avec 68% des intentions de vote, contre 32% pour le "non", selon les intentions de vote des sondés inscrits sur les listes électorales.

Mais 52% des inscrits voteraient blanc ou nul ou s'abstiendraient.

Hors ligne

 

#129 29-10-2007 16:58:31

Sandy
Membre
Message n°2769
Date d'inscription: 28-11-2006
Messages: 2421

Re: 08 Le traité de LISBONNE

il n'y a pas eu encore débat et les gens croient que les revendications de 2005 ont été satisfaites, ce nombre de personnes pour le oui fondra comme de la neige en plein été dès lors que seront dénoncés ces mensonges

Hors ligne

 

#130 31-10-2007 07:04:03

Jacques Roman
Membre
Message n°2770
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Révision de la Constitution : un bon moyen d'obtenir le référendum (suite)

Ceci vient à la suite de mon message 2761, qu'il corrige en partie, et du message 2767 de Sandy.

Merci à Sandy d'avoir signalé l'exposé de M. Bruno Genevois, ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel et, sauf erreur, actuel président de la Section du contentieux du Conseil d'État :

http://www.conseil-constitutionnel.fr/d … vision.htm 

Cet exposé a une valeur toute particulière parce que l'auteur allie par métier à une connaissance profonde de la théorie constitutionnelle la pratique intime des opérations du Conseil constitutionnel.

Sandy demande si le Conseil constitutionnel empêcherait un référendum en cas de rejet du projet de révision par le congrès du fait que la majorité des trois cinquièmes n'aurait pas été atteinte ?

À mon avis, tel serait bien le cas dans le cadre de l'article 89 de la Constitution, relatif à la révision .  Comme l''indique M. Genevois, "alors qu'en août 1958, le garde des sceaux avait estimé, dans un premier temps, qu'un projet de révision pouvait être soumis au référendum même si le Congrès ne l'adoptait pas à la majorité qualifiée (cf. Documents pour servir à l'histoire de l'élaboration de la Constitution, vol. II. p. 185), cette solution a été écartée lors de la discussion du projet de Constitution par le Conseil d'Etat. Si la procédure du Congrès échoue, le Président de la République ne peut avoir recours au référendum sans reprise à la base du projet (cf. Documents pour servir à l'histoire de l'élaboration de la Constitution, vol. III. p.433)".

Cette conclusion me paraît logique (mais je ne suis pas constitutionnaliste et je n'ai pas tous les documents sous la main).  Il faut toutefois noter que le Conseil d'État n'a et n'avait en ce domaine qu'un rôle consultatif (de conseiller juridique du gouvernement, appelé à lui fournir un avis) et que ce serait au Conseil constitutionnel de décider si  la question venait à se reposer.

Il est évident que la "reprise à la base" serait vouée à l'échec si le gouvernement se contentait de représenter immédiatement le même projet au Parlement (à moins de changement radical de la situation politique).

Il apparaît donc qu'en l'état actuel du droit constitutionnel le peuple ne peut pas être consulté par référendum dans le cadre de l'article 89 de la Constitution (relatif à la révision) si le Parlement n'approuve pas préalablement le projet de loi de révision..  (L'exposé de M. Genevois remonte à 1998, mais une rapide revue des décisions du Conseil constitutionnel depuis cette date n'apporte aucun élément contredisant cette conclusion - là encore sauf erreur de ma part).

Reste la solution de l'article 11 de la Constitution, article général relatif au référendum, dont le premier alinéa est ainsi conçu :

"Art. 11. - Le Président de la République, sur proposition du Gouvernement pendant la durée des sessions ou sur proposition conjointe des deux assemblées, publiées au Journal Officiel, peut soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique ou sociale de la nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la ratification d'un traité qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions."

Cet article, comme on sait, est celui qui a été utilisé en octobre 1962 pour réviser la Constitution en y introduisant l'élection du président de la République au suffrage universel.  On se rappelle que cela s'est fait au grand scandale de la quasi-totalité des juristes, y compris ceux du Conseil d'État, et d'une bonne partie des politiques (le président du Sénat avait parlé de "forfaiture"). 

Cette approche formaliste des juristes, qui persiste largement de nos jours comme en témoigne l'exposé de M. Genevois, repose sur le fait  que la Constitution a prévu une procédure spécifique pour sa révision (article 89), et que la procédure référendaire générale ne serait donc pas applicable à la révision (conformément au principe juridique selon lequel les dispositions spécifiques l'emportent sur les dispositions générales).

Le peuple a passé outre aux avis des juristes en votant assez massivement en faveur de la révision proposée et de la procédure choisie, et le Conseil constitutionnel, saisi de la question, a (fort justement selon moi) estimé qu'il n'avait pas compétence pour se prononcer sur les décisions du souverain (la nation s'exprimant par le peuple).

Cela étant, rien - sauf des considérations d'opportunité politique - ne peut désormais empêcher le président de soumettre directement au référendum, sur la base du précédent de 1962, une loi de  ratification du traité modificatif comportant l'abrogation correspondante de l'article 89-2 - d'autant que cette abrogation serait de nature "conséquentielle" (elle découlerait automatiquement de la ratification du traité, question principale), certains pouvant même y voir une simple modification rédactionnelle.

Plus généralement, l'esprit de la Constitution de 1958 était de faire du peuple le décideur naturel en dernier ressort, au-delà des partis et du Parlement, et c'est pourquoi la Ve République a beaucoup plus utilisé le référendum que les régimes précédents.

Qu'il y ait des cas où le peuple ne puisse pas exprimer directement la volonté générale me semble intolérable si l'on tient compte de l'intention du constituant de 1958.  En soutenant qu'une disposition constitutionnelle ne peut pas être proposée au peuple sans l'accord préalable de ses représentants (députés et sénateurs), les juristes se conforment certes à la lettre de la Constitution, mais pas à son esprit : la constitution elle-même ayant été approuvée directement par le peuple, il serait tout naturel que les modifications de la Constitution soient approuvées de la même manière.

À cette occasion, je m'aperçois que mon message 2761 n'était pas clair et appelle des corrections. J'y écrivais :

"Si le parlement n'y arrive pas (à cause de l'obligation de réunir la majorité des trois cinquièmes en congrès), le traité, bien évidemment, ne pourra pas être ratifié, même par référendum... à moins que le président de la République, sur proposition de parlementaires, ou du gouvernement si le parlement n'est pas en session (le président ne pouvant pas prendre la décision tout seul), organise un référendum sur la révision de la constitution.  Je pense qu'il le ferait puisque ce serait le seul moyen de faire ratifier le traité modificatif (lequel aurait à mon avis davantage de chances de passer que le TCE, en tant que pis-aller)."

Il doit être entendu qu'il ne pourrait s'agir que d'un référendum en vertu de l'article 11 de la Constitution, puisque par définition un référendum de révision en vertu de l'article 89 ne serait pas possible. 

D'autre part, le développement qui suivait dans le message 2761, concernant les deux questions à poser au référendum, devient sans objet compte tenu de l'approche envisagée ici.  JR

Dernière modification par Jacques Roman (03-11-2007 02:35:29)

Hors ligne

 

#131 01-11-2007 02:10:38

Jacques Roman
Membre
Message n°2771
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Valéry Giscard d'Estaing et le traité modificatif

Participant au blog du Président Giscard d'Estaing sur l'Europe (http://vge-europe.eu/), j'avais été frappé par la publication sur ce blog d'un courrier du président du Parlement européen, M. Pํõttering, dans lequel celui-ci déclarait tout uniment que le traité modificatif avait l'avantage de pouvoir faire passer des dispositions de l'ancien TCE "qu'on n'aurait  pas osé présenter en direct" !

Et voilà qu'à Londres M. Giscard d'Estaing dit à peu près la même chose et met de gros bâtons dans les roues à M. Gordon Brown, qui se débat pour éviter le référendum autrefois promis par l'habile M. Blair.

Le Président Giscard d'Estaing serait-il en faveur de la tenue d'un référendum ? JR

Dernière modification par Jacques Roman (01-11-2007 02:34:03)

Hors ligne

 

#132 01-11-2007 05:13:38

Jacques Roman
Membre
Message n°2772
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Projets Wiki de constitution européenne

Ceci est une question pour Sam (bonjour).

Faut-il considérer que votre projet personnel est remplacé par le projet GRACE ? 

Dans l'affirmative, n'y aurait-il pas lieu de l'indiquer quelque part sur le Wiki ?  JR

Hors ligne

 

#133 02-11-2007 13:35:55

orbi
Membre
Message n°2773
Lieu: brest
Date d'inscription: 24-05-2006
Messages: 504
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

les pétitions demandant un référendum sont parfaitement légitimes. Mais je crois qu'elles présentent trop une position revendicatrice et/ou  défensive.

Ainsi je crois qu'il serait utile dès à présent de présenter quelque chose de positif.

Ainsi, il faut dire NON aussi pour rendre ces traités innaplicables car c'est la seule façon de se réapproprier l'Europe.


Il faut donc réclamer qu'à l'occasion des élections européennes de 2009, les citoyens européens soient conviés à élire une constituante.   Les élections européennes seront alors l'occasion d'un débat sur l'europe que nous voulons et non pas une manière d'élire les apparatchiks des partis recalés aux élections législatives, régionales ou locales.

Avec les travaux préparatoires  de la commission Giscard, ceux de feu le traité de Lisbonne, la constituante de 2009 pourrait ainsi réaliser une constitution citoyenne lisible et courte, qui serait par la suite proposée aux européens par un référendum européen organisé au même moment dans tous les Etats.

Dernière modification par orbi (02-11-2007 13:36:15)

Hors ligne

 

#134 07-11-2007 04:02:11

Jacques Roman
Membre
Message n°2775
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

L'ÉVENTUALITÉ D'UN RÉFÉRENDUM NE DÉPEND PAS DU SEUL PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Dans son blog (http://vge-europe.eu/), le Président Giscard d'Estaing affirme que le débat sur le référendum est inutile puisque la décision "dépend du seul Président de la République".

J'ai répondu ceci :

L'article 11 de la Constitution, faut-il le rappeler, se lit comme suit :

"Le Président de la République, sur proposition du Gouvernement pendant la durée des sessions ou sur proposition conjointe des deux assemblées, publiées au Journal Officiel, peut soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique ou sociale de la nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la ratification d'un traité qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions [...]."

Par conséquent :

- Le président de la République ne peut pas organiser de référendum si le Gouvernement ou les assemblées ne le lui proposent pas ;

- Il peut, en l'état actuel des choses, se refuser à en organiser un même si le gouvernement ou les assemblées le lui demandent : mais je vous laisse à penser quelle serait la situation d'un président de la République qui ferait usage de cette faculté de refus.

Si le Président Giscard d'Estaing veut dire que vu l'état des forces au Parlement il est improbable que les chambres demandent un référendum, j'en suis d'accord : mais on peut toujours espérer un sursaut démocratique.

Et puis, il y a la question préalable de la révision de l'article 88-1 de la Constitution (la référence au TCE), qui exigera l'accord d'une partie de l'Opposition puisqu'elle doit se faire aux trois cinquièmes.

Enfin : je n'ai pas, au moment où j'écris, le rapport Balladur sous la main, mais il va de soi que cet article 11 de la Constitution devrait être révisé pour rendre le référendum obligatoire quand il est demandé par les assemblées. Les députés et les sénateurs, mandataires du peuple, sont les mieux placés pour évaluer la portée du mandat que leur ont donné les électeurs".


J'ajoute que le rôle de l'Opposition et du Parti socialiste en rapport avec l'article 88-1 de la Constitution pourrait être considérable et même, avec de la détermination et de l'habilité, déterminant : pour tout dire, j'ai bien peu d'espoir...

Reste le peuple. Il ne s'est pas encore réveillé, mais le traité ne sera signé que le 13 décembre.  JR

Dernière modification par Jacques Roman (07-11-2007 04:04:46)

Hors ligne

 

#135 07-11-2007 10:12:53

orbi
Membre
Message n°2776
Lieu: brest
Date d'inscription: 24-05-2006
Messages: 504
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Jacques,

voici ce qui est proposé de rajouter à l'article 11 dans le rapport Balladur ( c'est ce qu'ils appellent le RIC), le reste ne changeant pas. mais c'est de la science fiction pour le moment.

Un référendum portant sur un objet mentionné au premier alinéa du présent article peut être organisé à l’initiative d’un cinquième des membres du Parlement soutenue par un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales.
La proposition des parlementaires est transmise au Conseil constitutionnel qui, après déclaration de sa conformité à la Constitution, organise la collecte des pétitions des électeurs et, après vérification de leur nombre et de leur validité, les transmet au Parlement. Si la proposition n’a pas été examinée par les deux assemblées parlementaires dans le délai d’un an, le Président de la République soumet la proposition au référendum.

- 1/ 5 éme des membres du parlement  = 180 parlementaires  (normalement le PS le pourrait  car ils ont déjà 183 députés à lui seul).

- 1/10 des électeurs  = 4, 5 millions de signatures. ( ce qui est quasisment imposible, lorsque l'on connaît les difficultés de réaliser ds pétitions de plus de  200 000 signatures sur le net)  . Si je comprends bien la proposition parlementaire devrait être déposée et seulemetn après les signatures seraient recueillies par le conseil Constitutionnel.  Les citoyens sont donc à la merci d'une demande préalable des parlmentaires).

Donc, ce n'est pas non plus le Référendum d'initiative citoyenne. Mais plutôt le Référendum d'Initiative parlementaire soutenue par les citoyens
.

La décision du PS hier soir, de dire OUI au traité et de voir la question du référendum plus tard, s'assimile à mon sens à une manoeuvre antidémocratique.

La première question démocratique à résoudre était de déteminer les modalités qui devaient être appliquées  à la prise de décision.  Référendum ou pas . Ensuite ce n'est plus seulement la question du PS. Or en choissisant de donner leur avis sur le fond, le PS casse, ou fait pression pour évacuer les possibilités de traiter de la question de la forme.  C'est une façon pour eux de faire savoir que  le passage de la validation parlementaire du mini-traité suffirait et créera moins de problème.  Le non a 55 % doit devenir  un lointain souvenir.

Hors ligne

 

#136 07-11-2007 11:12:19

Jacques Roman
Membre
Message n°2777
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Référendum (constitution française)

Merci Orbi (votre 2776, sous le sujet "Traité modificatif").

J'avais bien téléchargé le rapport Balladur, mais pour une raison ou une autre ma copie ne s'ouvrait pas.

En fait ma remarque concernait avant tout l'obligation pour le président de la République (et non plus la faculté) de soumettre la question au référendum si ce sont les chambres qui en font la demande.  Or, la proposition Balladur ne modifie pas le texte de l'article 11 actuel sur ce point : à mon avis, une telle révision s'impose.

Pour ce qui est du RIC : vous avez raison, ce n'est pas le vrai RIC que propose la Commission Balladur, mais une formule mixte.

Je suis, comme vous le savez, en faveur d'un vrai RIC (proposé dans le cadre du projet CIPUNCE de constitution européenne), mais sur ce point je rejoins la proposition de la Commission : 10 % d'électeurs proposants au moins.  À mon avis, ce chiffre peut être atteint si, sur un sujet qui leur tient à coeur, les électeurs ont moyen de s'exprimer activement dans le cadre d'une véritable procédure de consultation et de sondage officielle (système de cyberconsultation et de cybersondage proposé par la CIPUNCE).  Ce  chiffre de 10 % des électeurs est en effet difficile à atteindre dans le cas d'une procédure de pétition purement passive (et puis trop souvent les pétitions sont rédigées de manière maladroite, faite pour dégoûter les signataires potentiels).  Je préfèrerais encore la signature d'un registre au centre électoral.  Si 10 % d'électeurs ne s'intéressaient pas à la question alors qu'ils auraient eu la possibilité de se manifester sur une période de, disons, trois mois, il y a tout lieu de supposer que le référendum ne répondrait à aucune utilité.  Il faut se garder de la référendite : passe pour la Suisse, pays relativement petit, mais pour la France, ce serait désastreux.

Sur la position du Parti socialiste (je ne suis pas allé voir et m'en tiens à ce que vous dites), je vois les choses autrement que vous : c'est un progrès que le PS se réserve de demander le référendum plus tard tout en approuvant le traité modificatif sur le fond.  Il n'y a pas tellement longtemps qu'il semblait vouloir écarter l'idée d'un référendum.  Ce n'est pas de la haute politique, mais si ça réussit, pourquoi pas ?

Au fait, savez-vous si le PS aurait là lui seul le moyen de faire échouer la révision de l'article 88-1 de la Constitution ? Si oui, il a la possibilité d'obtenir que le traité modificatif soit soumis au référendum (à condition que tous les socialistes votent dans le même sens...).

Cordialement.  JR  (Je mets un copie de ce message sous notre sujet consacré à la constitution française, pour mémoire.)

Dernière modification par Jacques Roman (07-11-2007 11:13:09)

Hors ligne

 

#137 07-11-2007 12:54:34

Sandy
Membre
Message n°2779
Date d'inscription: 28-11-2006
Messages: 2421

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Non, si le PS remet à plus tard la prise de décision sur le référendum c'est parceque certains socialistes ont finit par rejeter cette idée de référendum, alors que pendant la campagne présidentielle et pendant la campagne législative tout le monde était pour l'organisation d'un référendum.

Ce n'est donc pas un progrès mais un recul malheureusement.

François Hollande explique son contentement du fait que les socialistes selon lui auraient enfin tourné la page sur cette question européenne et que cette question seraient maintenant derrière eux.

http://www.dailymotion.com/search/parti … te-de-lisb

Les socialistes ne feront rien pour obtenir un référendum, cela semble évident.

Hors ligne

 

#138 07-11-2007 18:04:14

Jacques Roman
Membre
Message n°2780
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Référendum/PS

Sandy (2779).

C'est vrai qu'en entendant M. Hollande on a l'impression que les jeux sont faits.

Mais il reste la révision de l'article 88-1 de la Constitution, qui pourrait ouvrir de nouvelles perspectives tactiques même à M. Hollande.

Et les membres du PS sont-ils de son avis ? J'en doute : mais alors, qu'attendent-ils pour se manifester ?  JR

Hors ligne

 

#139 09-11-2007 03:09:55

Jacques Roman
Membre
Message n°2786
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Référendum : copie d'une lettre à M. François Bayrou

La lettre en question fait suite à l'envoi d'une circulaire concernant les prochains travaux du MoDem.

"Chiang Mai (Thaïlande), le 9 novembre 2007

"À Monsieur François Bayrou, responsable du Mouvement démocrate

"Objet : Référendum de ratification du "traité modificatif" européen

"Monsieur et cher ami,

"Merci pour cette circulaire et les informations qu'elle contient.

"Je ne vois nulle part mentionnée la question d'une consultation référendaire sur la ratification du traité modificatif européen.

" Il est vrai que l'information porte avant tout sur les questions statutaires et organisationnelles et cela dans la perspective des prochaines élections municipales.  Toutefois, je tiens à vous faire part de ma conviction que cette question du traité modificatif est fondamentale pour nos institutions et donc pour notre mouvement, du fait qu'elle engage l'avenir de la France et de nos concitoyens.

"Nous ne pouvons pas faire l'économie d'un grand débat sur ce point, et cela sans tarder, puisque la signature du traité est prévue pour le 13 décembre et que nous pouvons compter sur le président de la République pour mener rondement les opérations de ratification aussitôt après.

" La ratification nécessitera la révision préalable ou simultanée de l'article 88-1 de la constitution qui, pour le moment, prévoit seulement la participation de la France au défunt TCE.  Si cette révision ne se fait pas par référendum, elle se  fera par la voie du Congrès - ce qui signifie qu'elle devra y être approuvée aux trois cinquièmes des voix.

" Il y a là une magnifique occasion pour l'opposition (disons pour les "non-majoritaires") de se regrouper afin d'obtenir du président de la République et du gouvernement qu'ils se rangent à la seule option démocratique possible : soumettre le projet de loi de ratification au référendum. 

"J'estime en effet que la représentation nationale ne devrait pas, en bonne démocratie, s'arroger le droit de décider d'une question sur laquelle la nation s'est déjà  prononcée pour l'essentiel : il se peut que le peuple ait changé d'avis, mais c'est au peuple de le dire.

"Croyez, Monsieur et cher ami, à mes sentiments les plus cordiaux, et recevez mes meilleurs voeux de succès pour vous-même et pour le Mouvement.

"Jacques Roman
Adhérent au MoDem
Coordonnateur provisoire de la CIPUNCE (Convention Internet pour une Nouvelle Constitution européenne - http://www.cipunce.net )"

Dernière modification par Jacques Roman (09-11-2007 03:32:10)

Hors ligne

 

#140 13-11-2007 04:32:08

Jacques Roman
Membre
Message n°2790
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

TRAITÉ MODIFICATIF = TCE

Voici copie un peu éditée d'un message que j'ai mis tout à l'heure sur le blog de VGE :

Je pense qu'il n'y a plus de doute sérieux que le traité modificatif ne fait que reprendre le TCE depuis que le Président Giscard d'Estaing lui-même l'a dit et répété.

[PC écrit] :

"On pourra enfin admettre que si ce traité ne change pas réellement du TCE, c'est parce que 18 pays ont ratifié le TCE, et que l'Europe n'étant (heureusement) pas peuplée de Mélenchons, il faut admettre que le minimum d'esprit européen c'est de reconnaître que ces 18 pays ont aussi une souveraineté et des peuples à respecter."

Le TCE, ratifié par 17 pays et non pas 18 (le dépôt de l'instrument de ratification allemand auprès du gouvernement italien n'a pas été effectué,  la Cour constitutionnelle allemande ayant suspendu la procédure) disposait qu'il entrerait en vigueur sur sur ratification unanime par les États membres.  Cette disposition fait aussi partie de celles qui ont été ratifiées, dans l'exercice de leur souveraineté,  par les  États souverains dont l'instrument se trouve à Rome.

Pourquoi n'a-t-on pas tenu compte des non-ratifications, ce qui fait que  nous retrouvons avec un traité modificatif  à peu près identique au TCE ?

La raison en est que le président de la république, en ayant, dès avant les élections présidentielles, claironné son intention d'obtenir un nouveau traité et d'éviter le référendum, s'est privé du seul moyen de négociation qui lui aurait permis d'infléchir le cours des choses dans le sens désiré par les électeurs français le 29 mai 2007.

En d'autres termes, le sort institutionnel de l'Union européenne a été subordonné aux intérêts électoraux et présidentiels de M. Sarkozy, plus précisément à son désir de bien montrer qu'il obtenait tout ce qu'il voulait.

Sortir de la situation actuelle à n'importe quel prix, sous n'importe quel prétexte et donner l'impression qu'il avait respecté une promesse électorale : voilà en l'occurrence l'intérêt présidentiel de M. Sarkozy, face auquel son intention d'obtenir un vrai traité simplifié, exclusivement institutionnel, n'a pas fait le poids.

Dans ce contexte, la seule vraie raison de ne pas soumettre  le traité modificatif au référendum, c'est qu'on craint qu'un résultat négatif vienne contredire la stratégie présidentielle.  S'il y en a une autre, qu'on la donne !

Plus de clarté et plus de démocratie : tel est le sens général du référendum du 29 mai, comme sans doute celui du référendum néerlandais. 

[PC]  pense du bien  de la codécision.  Ce système obscur, fondé sur une institution hybride au fonctionnement encore plus obscur - le Conseil des ministres des États membres - est une des principales causes d'intransparence dans l'UE actuelle. 

La transparence exigerait qu'on transfère à la Commission toutes les fonctions exécutives et au Parlement  toutes les fonctions législatives, en faisant du Conseil européen (que les non-initiés confondent d'ailleurs très souvent avec le Conseil des ministres) le garant ultime de la souveraineté des États membres au sein de l'UE.  Voilà qui serait conforme au traditionnel principe de la séparation des pouvoirs, que tout le monde connait : alors que dans l'UE actuelle il y a confusion des pouvoirs.

En ce qui concerne la composition de la Commission, il n'est pas exact que le nouveau traité la rationaliserait.  En fait, il la rendrait plus complexe en créant des problèmes de composition là où les choses étaient très simples.  La règle actuelle (un commissaire par État membre) est conforme à à la logique confédérale de l'UE en ce qu'elle donne à chaque État membre le moyen de faire entendre sa voix au niveau opérationnel : même la voix d'un petit État est utile dans ce contexte.

Et qu'on ne dise pas qu'avec une population de 500 millions de personnes, un territoire quasi continental et des missions de gouvernance étendues on ne trouverait pas à employer profitablement 27 commissaires !

En ce qui concerne les coopérations renforcées,  je crois qu'elles seraient interdites précisément dans les domaines mentionnés par [PC] comme susceptibles de telles coopérations  : les politiques militaires et le régime fiscal.  On me corrigera si je me trompe.

Une coopération renforcée (y compris les associations d'État dans le cadre de l'Union - comme le Benelux ou l'Union économique belgo-luxembourgeoise) devrait être possible aux seules conditions de ne pas faire double emploi avec les objectifs et les activités de l'Union et de ne pas imposer d'obligations supplémentaires à celle-ci ni aux États membres.  La coopération renforcée prévue par le traité modificatif est largement dépourvue d'intérêt parce que soumise à des conditions  trop strictes.

Le sort fait aux services publics (services d'intérêt économique général) n'est pas satisfaisant parce que le principe de la concurrence continue d'être préféré à celui du service public.

À ce sujet, je me permettrai de rappeler les dispositions correspondantes du projet CIPUNCE ( Rév. 14, http://www.cipunce.net)  :

"[L'Union] a pour principe que l'économie est au service de la société et de ses membres [...]

"Tout service d'intérêt économique général impliquant égalité d'accès, continuité et adaptabilité et tout monopole de fait constituent des services publics.  Il appartient à chaque État membre de fixer par la loi les modalités de prestations de ces services, notamment de décider dans chaque cas s'il convient de recourir à l'expropriation pour cause d'utilité publique".

Néanmoins, je suis d'accord avec [PC] que sur deux points le traité modificatif (comme le TCE précédemment) permet d'envisager une évolution positive de l'Union : l'institution d'un président du Conseil européen avec un mandat substantiel de 2 ans et demi, et le passage de l'unanimité à  la majorité qualifiée. 

La nouvelle présidence du Conseil européen, en particulier, contrebalance et largement les velléités destructrices du Royaume-Uni, qui pensait priver l'UE de toute personnalité en lui ôtant ses emblèmes et en lui interdisant de parler de constitution.

De là à dire que je voterai en faveur de la ratification lors du prochain référendum,  il y a quand même loin.  JR

Dernière modification par Jacques Roman (15-11-2007 02:16:04)

Hors ligne

 

#141 18-11-2007 23:47:15

Étienne
Message n°2797
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

« Plainte collective contre le viol du droit du peuple à des élections libres »
http://www.29mai.eu/

« Un traité modificatif doit être adopté en décembre au sommet de Lisbonne
afin de remplacer le traité constitutionnel.

Le président M. Sarkozy a annoncé son intention de ne pas convoquer de référendum pour le ratifier.
Le Parti Socialiste,  a déclaré le 6 novembre qu'il approuverait le traité de Lisbonne
quel que soit son mode de ratification.

Il faut se mobiliser pour empêcher une ratification par le parlement,
mais le rapport des forces politiques au Parlement est défavorable
et a été aggravé par la décision du PS de renier ses engagements de campagne.

Afin de bloquer la ratification parlementaire, une plainte collective contre la décision de M. Sarkozy
de ne pas convoquer de référendum sera déposée, au mois de décembre 2007,
auprès de la Cour Européenne des Droits de l'Homme, à Strasbourg,
pour violation du droit du peuple à des élections libres
tel que garanti par l'article 3, protocole n° 1
de la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l'Homme.


Inscrivez-vous pour porter plainte devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme »

http://www.29mai.eu/

Moi, je trouve que c'est une bonne idée, de chercher des recours juridiques au plus haut niveau puisque ce sont les principes fondamentaux du droit qui sont bafoués (par des élus qui semblent de plus en plus indignes de leur mission).

Cependant, il faut sans doute mieux étayer la requête qu'avec le seul article 3 du protocole 1 de la CEDH, car il sera facile pour nos adversaires de plaider que cet article ne vise que les élections législatives et que nous sommes bien servis.

À nous de répertorier les sources les plus solides qui permettraient d'attaquer en droit la haute trahison que constitue la ratification parlementaire de "traités constitutionnels".

Hors ligne

 

#142 18-11-2007 23:58:48

Étienne
Message n°2799
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

« Europe : Guaino cajole le non, Sarkozy s'en moque »

http://www.marianne2.fr/Europe-Guaino-c … 81059.html

« Dans son discours prononcé mardi 13 novembre à Strasbourg, le président commence par un discours noniste
  avant de se moquer du monde. (…)»



« C'est Sarkozy qui le dit : en cas de référendum sur le traité de Lisbonne,
le non serait gagnant partout »


http://www.marianne2.fr/Europe-Guaino-c … 81059.html

« Le site du quotidien The Telegraph révèle les propos tenus
par le président de la République à huis clos à Strasbourg. (…) »

Hors ligne

 

#143 19-11-2007 03:36:12

Jacques Roman
Membre
Message n°2801
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

RÉFÉRENDUM/CEDH (Protocole no 1)

Voici ce que dit la disposition correspondante du protocole n0 1 à la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH) :

"Article 3 – Droit à des élections libres

"Les Hautes Parties contractantes s'engagent à organiser, à des intervalles raisonnables, des élections libres au scrutin secret, dans les conditions qui assurent la libre expression de l'opinion du peuple sur le choix du corps législatif."


Il est clair que  cette disposition concerne exclusivement l'exercice de la démocratie représentative (élection de représentants), et non pas l'exercice de la démocratie directe.  Il n'est donc pas possible à mon avis d'invoquer ce protocole pour exiger la tenue d'un référendum. 

Il s'agit là d'une question d'interprétation de la constitution française, pas d'un droit fondamental consacré par le protocole n0 1. D'ailleurs, certains États membres de l'UE (l'Allemagne par exemple) assimilent le référendum au plébiscite et l'interdisent pour cette raison. 

Si l'affaire allait devant la Cour européenne des droits de l'homme, je n'ai aucun doute que les demandeurs seraient déboutés et que leur cause -par ailleurs légitime - en serait affaiblie. 

D'autant plus que je vois pas comment une plainte devant la Cour européenne pourrait avoir pour effet  de bloquer la ratification parlementaire.

Je suis donc, pour ma part, absolument opposé à une démarche de ce type.

En ce qui concerne les déclarations de M. Sarkozy sur l'inéluctabilité d'un non en cas de nouveau référendum en France, je crois, comme je l'ai dit, qu'il se trompe.  JR

Dernière modification par Jacques Roman (19-11-2007 03:46:27)

Hors ligne

 

#144 19-11-2007 06:58:49

Jacques Roman
Membre
Message n°2803
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

RATIFICATION DU TRAITÉ MODIFICATIF : POURQUOI PAS UNE DÉCLARATION INTERPRÉTATIVE ?

Que la ratification du traité modificatif ait lieu par la voie parlementaire ou par référendum, elle pourrait être assortie d'une "déclaration interprétative" qui permettrait à tous d'y voir plus clair.

On rappellera que la "déclaration interprétative" est une technique du droit des traités qui vise à préciser dans quel esprit l'État concerné accepte le traité - sans que cela puisse avoir pour effet d' élargir ou de restreindre l'application de ce dernier - contrairement à la "réserve", qui, elle, aurait cet effet-là. La déclaration interprétative peut d'ailleurs être formulée dès la signature.

Dans cette optique, le gouvernement, la majorité parlementaire et l'Opposition devraient envisager d'assortir la ratification du traité modificatif de la déclaration interprétative suivante :

"En relation avec la ratification du [traité modificatif] la République française déclare ce qui suit :

"1. Elle considère que le traité modificatif ne constitue qu'une étape sur la voie de l'institutionnalisation de l'Union européenne, et elle s'engage à examiner avec tous les États membres qui y sont disposés les moyens de rendre l'Union plus efficace et plus transparente par l'adoption d'un véritable instrument constitutionnel respectueux à la fois du principe de la souveraineté des États membres et des principes de la démocratie participative.

"2. L'acceptation de la Charte des droits fondamentaux ne peut en aucune manière avoir pour effet de réduire la porté théorique et pratique des droits fondamentaux tels qu'acceptés dans le droit de la République française.

"3. Les dispositions du traité modificatif relatives à l'instauration d'un dialogue entre l'Union et les Églises s'entendent dans le plein respect du principe de laïcité.

"4. Les dispositions du traité modificatif relatives aux relations de défense entre certains États membres de l'Union et l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord ne font pas obstacle à la mise en place d'une politique de défense et de sécurité pleinement indépendante au niveau de l'Union.

"5. L'économie étant par nécessité au service de la société et de ses membres, aucune disposition des traités existants ne peut avoir pour effet d'empêcher des prestations de service public.

"Sont réputés constituer des services publics dans ce contexte tout service d’intérêt économique général impliquant égalité d’accès, continuité et adaptabilité et tout monopole de fait, et il doit être présumé que chaque État membre al e droit de fixer par la loi les modalités de prestation de ces services, notamment de décider dans chaque cas s’il convient de recourir à l’expropriation pour cause d’utilité publique.

"6. Le fait que les traités existants de l'Union tels que modifiés par le traité modificatif ne mentionnent pas les symboles de l'Union n'empêche pas les États membres qui le souhaitent d'officialiser entre eux leurs pratiques à cet égard, conformément au statut et au rôle qu'ils reconnaissent à l'Union."


Ce projet de déclaration ne se veut pas exhaustif.

Il serait bien sûr excellent que les États membres s'entendent sur un projet de déclaration interprétative commune. De cette manière, on pourrait tracer la voie de l'évolution de l'Union européenne dans le sens jugé souhaitable par la quasi-totalité des États membres et de leurs populations. JR

Hors ligne

 

#145 19-11-2007 19:54:04

GRACE
Nouveau membre
Message n°2807
Date d'inscription: 08-10-2007
Messages: 4

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Quelques liens sur les travaux de Robert Joumard, qui anime notre groupe local d'Attac-Rhône :

Analyse détaillée du Traité modificatif (27 pages)
http://www.local.attac.org/rhone/IMG/pd … 071107.pdf
http://www.local.attac.org/rhone/IMG/rt … 071107.rtf

Rôle de l’ACED dans la mise au point du traité
http://www.local.attac.org/rhone/IMG/pd … 131107.pdf
http://www.local.attac.org/rhone/IMG/rt … 131107.rtf

Correspondance article par article entre le TCE et le traité modificatif européen,
http://www.local.attac.org/rhone/articl … ticle=1120

Hors ligne

 

#146 19-11-2007 19:59:02

GRACE
Nouveau membre
Message n°2808
Date d'inscription: 08-10-2007
Messages: 4

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Le plan P sur le forum

À Jacques, au passage (c'est sam17 qui écrit) :

je viens d'ouvrir sur la partie forum un volet pour débattre du Plan P : http://etienne.chouard.free.fr/forum/vi … 2806#p2806

Étienne devrait sous peu le rendre visible dans la liste.

Mes excuses, je suis un peu en vacances politiques ces temps-ci. Ce n'est sans doute pas le moment... mais ce n'est jamais le moment.

Hors ligne

 

#147 20-11-2007 03:14:37

Jacques Roman
Membre
Message n°2810
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Analyse du traité modificatif européen (TEM)

Sam /Groupe GRACE (vos 2807 et 2808).

Merci pour pour vos deux initiatives, et surtout pour les très utiles analyses du TME et la correspondance des textes TCE/TME.

Je vais diffuser dès aujourd'hui  cette information sur les deux autres sites auxquels je participe régulièrement : le blog de Valéry Giscard d'Estaing sur l'Europe < http://www.vge-europe.eu/ > et le site Eurodébat de la Commission européenne < http://ec.europa.eu/comm/coreservices/f … mp;lang=fr >.

En ce qui concerne le nouveau sujet "Plan P", comptez sur moi pour y contribuer en ce sens que je suis prêt à intégrer au projet CIPUNCE (version Rév. 15 en cours de rédaction - substantiellement modifiée par rapport aux précédentes) les idées de votre projet qui me paraîtront bonnes et à critiquer franchement celles qui me paraîtront mauvaises - mais il me sera difficile d'aller plus loin compte tenu de la grande différence entre les optiques de départ et de la difficulté psychologique de passer d'une optique à l'autre quand le temps manque.  Il n'est toutefois pas exclu d'arriver à des résultats ponctuels communs. Amicalement.  JR

Hors ligne

 

#148 21-11-2007 00:23:03

Étienne
Message n°2811
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

« Appel unitaire sur le traité européen dit "simplifié" »
http://www.collectifdu29mai.org/Appel-u … raite.html

Mercredi 21 novembre à 18h30,
Théatre Mazenod, 88 rue d’Aubagne (Marseille 1er) :
Débat public avec les signataires de l’appel unitaire.

J’aurai le plaisir d’être avec vous.

Traité Européen  -  Un même Combat

APPEL des Organisations signataires (au 5.11.2007) : AC ! – Alter - AlterEkolo - Alternatifs – Alternative Citoyenne Gennevilliers 92 - APEIS - ATTAC - Cactus La Gauche – Collectif des Socialistes pour le Renouveau de la Gauche (CSPRG) - Confédération Paysanne – Convergence Citoyenne pour une Alternative à Gauche (CCAG) – Convergence pour la défense et le développement des services publics - Coordination des Groupes de Femmes Egalité - Coordination nationale des collectifs antilibéraux - Démocratie & Socialisme – Fédération des Associations des Travailleurs et des Jeunes (DIDF) - Fondation Copernic - Forces Militantes - LCR - Marches européennes - MARS / Gauche Républicaine - PCF - PCOF – Pour la République Sociale (PRS) - Réseau Féministe Ruptures – Union des Familles Laïques - Union syndicale Solidaires.

« 2 décembre 2007 : grand meeting
contre le coup d'État de Nicolas Sarkozy »


http://www.nonnonetnon.org/index.php?ac … 5000f4e4d2

dimanche 2 décembre 2007, 15h,
salle Olympe de Gouge, 15 rue Merlin, Paris 11ème


Là aussi, je devrais être avec vous.

Hors ligne

 

#149 21-11-2007 00:41:23

Étienne
Message n°2815
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Traité européen : "coup d’État"
Par Olivier Bonnet sur Agoravox :
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=31638

« Le peuple victime d'un vice du consentement ? »
par Patrick Louis et Christophe Beaudouin :
http://www.marianne2.fr/Le-peuple-victi … 81078.html

Hors ligne

 

#150 21-11-2007 00:51:48

Étienne
Message n°2816
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Bonjour,

Si tout se passe comme prévu, je serai l'invité de David Abiker sur France Info tout à l'heure, ce mercredi 21 novembre, 9 h 45 : on aura cinq minutes pour parler du traité modificatif européen (TME).

Ce n'est pas la faute de David, qui fait ce qu'il peut, mais cinq minutes pour évoquer tout ce qui compte tant et qui est pourtant totalement absent du débat public, c'est fort peu. Ça va être difficile hmm

Dans la même série des speedy-résumés, vous avez sans doute remarqué qu'Hervé Kempf, journaliste spécialisé sur l'environnement au journal Le Monde, a publié un court entretien audio que nous avons eu ensemble à Marseille sur reporterre.net, mais vous avez vu que, même en allant vite, il nous a fallu 13 minutes pour tout survoler (voir http://www.reporterre.net/)

Alors, cinq minutes...

Mais bon, chacun fait ce qu'il peut, et les autres ajoutent leurs forces quand ils en ont le courage ; les graines d'idées les plus résistantes vont bien arriver à germer, j'espère.

Amicalement.

Étienne.

Hors ligne

 

#151 23-11-2007 02:14:54

Étienne
Message n°2828
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

La bande son de ma synthèse en 7 minutes (ouf !), hier matin sur France Info hmm

« Le traité simplifié et sa critique par les internautes avec Étienne Chouard (audio 7'30") »
"L’invité du net" (émission de David Abiker sur France Info à 9h50) le 21 novembre 2007 :

http://www.france-info.com/spip.php?art … sous_theme

Je n'ai pas eu le temps de préciser que l'assemblée constituante ne devait surtout pas être élue parmi des candidats imposés par les partis, damned.

Bonne nuit hmm

Étienne.

Hors ligne

 

#152 23-11-2007 02:27:00

Étienne
Message n°2830
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Attention, le lieu de rendez-vous a changé ; le lien qui donne des infos (programme, invités, ....) aussi :

« 2 décembre 2007 : grand meeting contre le coup d'État de Nicolas Sarkozy »

http://www.gaullisme.fr/reunion_publiqu … europe.htm

dimanche 2 décembre, 15h,
MAISON DE LA CHIMIE, 28 bis rue Saint Dominique Paris 7e
Métro INVALIDES lignes 8 et 13, RER  C


Si je trouve un train, je devrais être avec vous hmm

Étienne.

Hors ligne

 

#153 23-11-2007 02:28:42

Étienne
Message n°2831
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

« Le traité de Lisbonne dans le texte »

http://www.observatoiredeleurope.com/Le … _a777.html

Voici les éléments précis qui fondent l'appréciation à porter sur le projet de traité modificatif :
quelques symboles de la «constitution» rejetée par les Français et les Néerlandais ont disparu,
mais le fond demeure. Qu'on en juge.

Le droit communautaire s'imposerait aux droits nationaux et aux constitutions des Etats
Déclaration de la Conférence inter-gouvernementale, point 27 « Déclaration relative à la primauté ».
« La Conférence rappelle que, selon une jurisprudence constante de la Cour de Justice de l'UE, les traités et le droit adopté par l'Union sur la base des traités priment le droit des Etats membres, dans les conditions définies par ladite jurisprudence »

La Cour de justice de l'Union européenne devient une Cour suprême. Ce serait elle qui déciderait en dernier ressort (et non plus notre Cour de cassation ou notre Conseil d'Etat) dans des domaines innombrables : tous ceux visés par la Charte des droits fondamentaux,
puisque, art. 6 du traité modificatif: « L'Union reconnaît les droits, les libertés, et les principes énoncés dans la Charte des droits fondamentaux du 7 décembre 2000, laquelle a la même valeur que les traités. »

La Grande-Bretagne et la Pologne ont seules écarté cette tutelle de la Cour de Justice de l'Union
Protocole n° 7 : « La Charte n'étend pas la faculté de la Cour de justice de l'Union européenne (…) d'estimer que les lois, règlements ou dispositions, pratiques ou action administratives de la Pologne ou du Royaume Uni sont incompatibles avec les droits, les libertés et les principes fondamentaux qu'elle réaffirme ». (a fortiori, elle l'étend donc pour les autres pays …)

La politique étrangère sera faite par le Haut Représentant
Art 13bis du traité : « Dans l'accomplissement de son mandat, le Haut représentant s'appuie sur un service européen pour l'action extérieure. Ce service est composé de fonctionnaires des services compétents du secrétariat général du Conseil et de la Commission ainsi que du personnel détaché des services diplomatiques nationaux.»

Toute politique étrangère indépendante est enterrée
Art 17 bis : « Avant d'entreprendre toute action sur la scène internationale (…) chaque Etat membre consulte les autres au sein du Conseil européen ou du Conseil (…) Les Etats membres sont solidaires entre eux. Les missions diplomatiques des Etats membres et les délégations de l'Union dans les pays tiers et auprès des organisations internationales coopèrent entre elles et contribuent à la formulation et à la mise en œuvre de l'approche commune ».

L'autonomie des membres permanents du Conseil de Sécurité est remise en cause

Art. 19 : « Lorsque l'Union a défini une position sur un thème à l'ordre du jour du Conseil de Sécurité des Nations Unies, les Etats membres qui y siègent demandent que le Haut représentant soit invité à présenter la position de l'Union ».

La France pourra très vite se trouver sans représentant à la Commission
Art. 9 D : « A partir du 1er novembre 2014, la Commission est composée d'un nombre de membres (…) correspondant aux deux tiers du nombre d'Etats membres. Les membres de la Commission sont choisis parmi les ressortissants des Etats membres selon un système de rotation strictement égale entre les Etats membres. »

Au Conseil la France pourra se trouver otage de minorité de blocage ou contrainte par des majorités qualifiées

Art. 205 : « la majorité qualifiée se définit comme étant égale à au moins 55% des membres du Conseil représentant les Etats membres participants, réunissant au moins 65% de la population de ces Etats.
Une minorité de blocage doit inclure au moins le nombre minimum des membres du Conseil représentant plus de 35% de la population des Etats membres participants, plus un membre, faute de quoi la majorité qualifiée est réputée acquise. »

Les compétences transférées sont innombrables

Art 3 à 6 : Politique commerciale, politiques de l'emploi, coordination des politiques sociales, services d'intérêt économique général, asile, réfugiés, intégration des étrangers, Parquet européen, protection civile, espace, énergie. D'immenses domaines passent à la majorité qualifiée : espace de liberté, sécurité, justice, transports, entrée et séjour, coopération policière, culture, aide humanitaire…

La concurrence libre et non faussée, revient par la porte

Protocole n°6 : « Le marché intérieur, tel qu'il est défini à l'article 3 du traité sur l'Union européenne comprend un système garantissant que la concurrence n'est pas faussée. A cet effet, l'Union prend, si nécessaire, des mesures dans le cadre des dispositions des traités, notamment l'article 308 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne. »

Le statut de la Banque centrale européenne demeure inchangé


L'OTAN devient le cadre de la défense
Art. 27 : « Les engagements et la coopération dans ce domaine demeurent conformes aux engagements souscrits au sein de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, qui reste, pour les Etats qui en sont membres, le fondement de leur défense collective et l'instance de sa mise en œuvre. »

Protocole n°4 : « la politique de sécurité et de défense commune de l'Union respecte les obligations découlant d'un traité de l'Atlantique Nord pour les Etats membres qui considèrent que leur défense commune est réalisée dans le cadre de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, qui reste le fondement de la défense collective de ses membres et qui est compatible avec la politique commune de sécurité et de défense arrêtée dans ce cadre. »

Le pilotage économique de la zone euro devient un bavardage

Protocole n° 3 : « Les ministres des Etats membres dont la monnaie est l'euro se réunissent entre eux de façon informelle. Ces réunions ont lieu, en tant que de besoin, pour discuter de questions liées aux responsabilités spécifiques qu'ils partagent en matière de monnaie unique. »

Source : traité modificatif
V. blog de Jean-Pierre Chevènement »

Hors ligne

 

#154 23-11-2007 02:36:23

Étienne
Message n°2832
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

« Nous voulons un référendum ! »
http://www.nousvoulonsunreferendum.eu

Appel du Comité National pour un Référendum

« Un nouveau traité –dit traité de Lisbonne- vient d’être approuvé par les dirigeants européens suite au rejet du projet de traité constitutionnel refusé majoritairement par les Français et les Néerlandais lors des référendums de mai et juin 2005.

C’est donc à nouveau le suffrage universel qui doit trancher par référendum.

Sur un sujet qui a tant d’influence sur la vie de chacun et l’avenir de la France, l’organisation d’un nouveau référendum est une exigence démocratique majeure pour notre pays. C’est aussi une nécessité pour la construction européenne qui doit être fondée sur l’adhésion des peuples et la souveraineté populaire.

Seule une mobilisation sans précédent des citoyens peut obliger le président de la République à organiser un référendum. Il y sera contraint s’il n’obtient pas, début 2008, 3/5 des suffrages exprimés des parlementaires pour la modification préalable de la Constitution française, nécessaire à la ratification du nouveau traité européen. Ainsi les députés et les sénateurs ont le pouvoir d’imposer le référendum, en votant contre cette révision de notre Constitution.

C’est pourquoi des personnalités diverses, les signataires de différents appels déjà lancés sur ce sujet, ont décidé de rassembler leurs efforts au sein d’un Comité National pour un Référendum.

Nous appelons en urgence toutes celles et tous ceux qui sont attachés à la démocratie et à une Europe fondée sur l’adhésion des peuples, qu’ils soient pour ou contre ce nouveau traité, à nous rejoindre pour empêcher un déni de démocratie et exiger la tenue d’un référendum. »

Hors ligne

 

#155 24-11-2007 06:28:21

Jacques Roman
Membre
Message n°2836
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

[Voici un texte que j'ai mis aujourd'hui sur le blog de VGE : je précise que la proposition vaut aussi dans le cas d'une ratification référendaire : le texte de la déclaration interprétative figurerait dans la documentation envoyée à chaque électeur].  JR

UNE DÉCLARATION INTERPRÉTATIVE ?

Je remercie le Président Giscard d'Estaing de sa réponse, qui ouvre des perspectives intéressantes.

Il est exact que la procédure de la déclaration interprétative aurait pu être employée en 2005 . Mais l'opinion publique ne s'est réveillée que très tard contre le TCE, et jusque-là le président de la République, le gouvernement et le Parlement tenaient la ratification pour une simple formalité, de sorte qu'ils n'ont sans doute pas pensé une seconde à une déclaration accompagnante au moment du débat parlementaire ; après, c'était trop tard.

Mais il n'est pas trop tard pour bien faire !

Le gouvernement et le parlement disposent de plus d'un an pour élaborer un texte bref qui porterait sur les points suivants :

- En général, la ratification du traité modificatif par la France devrait être interprétée comme signifiant avant tout la volonté de doter l'Union européenne de mécanismes institutionnels propres à favoriser une union toujours plus étroite dans le cadre d'une libre association d'États souverains fonctionnant sur la base de la démocratie participative ;

- La ratification n'affecterait en aucun cas les principes constitutionnels français, notamment ceux concernant la laïcité et les services publics ;

- Aucune disposition du traité modificatif et des deux traités qu'il modifie n'aurait pour effet d'empêcher la mise en place d'une politique de défense indépendante de l'Union européenne.

Peut-être aurait-on le temps de s'entendre avec les États membres qui voient les choses comme nous sur un texte commun.

En tout cas, rien n'empêcherait les États membres qui le veulent d'adopter entre eux, comme le suggère le Président Giscard d'Estaing, des modalités d'application des traités - par exemple en ce qui concerne l'usage des symboles de l'UE. Au besoin, cela pourrait se faire dans le cadre des coopérations renforcées.

L'affirmation du principe de la démocratie participative (même s'il figure déjà dans les nouveaux traités) me paraît essentielle dans ce contexte.

Un des grands avantages de la procédure serait qu'elle permettrait de satisfaire au moins à une partie des réticences qui se sont exprimées en 2005 et d'aider à rassembler les Français sur une vision commune de la construction européenne.

Notre président de la République, qui voulait un 'traité simplifié" ou "minitraité", y verra peut-être d'autres avantages. JR

Hors ligne

 

#156 27-11-2007 05:02:55

Jacques Roman
Membre
Message n°2844
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Pour signer la pétition demandant un référendum

Aller sous

http://www.nousvoulonsunreferendum.eu/i … ;Itemid=26

JR

Hors ligne

 

#157 27-11-2007 08:38:28

Étienne
Message n°2845
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

Interpellons nos élus sur le Traité modificatif européen !

Une initiative de l'excellent Robert Joumard qui nous écrit ce message :

Bonjour,

Bien que tous les candidats du premier tour des élections présidentielles se soient prononcés pour un nouveau référendum en cas de nouveau traité européen, à l'exception notable de N. Sarkozy, la plupart des leaders politiques semblent se satisfaire aujourd'hui d'une ratification par le Parlement. Mais les deux tiers des Français sont en faveur de la ratification du nouveau traité européen par référendum.

Nous ne pouvons laisser ceux que nous avons élus s'asseoir sur la volonté populaire clairement exprimée : interpellons nos élus, ceux de notre commune, nos députés, nos sénateurs, nos conseillers généraux ou régionaux, nos députés européens !

Nous devrons tenir compte de leur conception de la démocratie et de celle de leur parti lors des prochaines élections, et en premier lieu lors des élections municipales du printemps, puis lors des européennes de 2009.

Sous www.local.attac.org/rhone/article.php3?id_article=1134, nous proposons une lettre aux élus (ci-dessous), ainsi que les adresses :

- des députés,
- des sénateurs,
- des députés européens français,
- des conseillers régionaux (Rhône-Alpes pour le moment),
- des conseillers généraux (Rhône pour le moment),
- des conseillers municipaux (Bron pour le moment),
avec indication de la circonscription qu'ils représentent.

D'autres listes d'élus sont à venir.

Une version adaptée à un mailing sous MS Word est aussi proposée. 

Amicalement

Robert JOUMARD
membre d'Attac Rhône
tel. ... (domicile), ... (travail)
Pour une autre Europe, démocratique, solidaire et écologiste
Für ein besseres Europa, demokratisch, solidarisch und ökologisch
Para otra Europa, solidaria, democrática y ecologista 
For a better Europe - for more democracy, more social solidarity and more ecology


Madame, Monsieur,

En France, comme dans les autres pays membres de l’Union, la construction européenne structure toutes les politiques, locales, nationales comme internationales. Il n’existe pratiquement aucun secteur d’activité sur lequel elle n’ait pas un fort impact. Le Traité modificatif adopté le 18 octobre à Lisbonne est appelé à modifier les deux traités régissant actuellement l’Union européenne : c'est bien sûr une réforme institutionnelle qui engage l’avenir de l’Union de façon essentielle.

Après sa signature le 13 décembre, le Président de la République devra lancer la procédure de ratification. Il a prévu de ne pas soumettre cette ratification à référendum et de recourir à la voie parlementaire. En cela le Président ne ferait que remplir les engagements qu’il avait pris lors de la campagne présidentielle. Toutefois N. Sarkozy, à l’époque, parlait de faire ratifier un mini traité purement technique centré sur les réformes institutionnelles qui faisaient consensus. Or le traité modificatif, sous une forme différente, est une copie du Traité pour une Constitution européenne rejeté par les citoyens français le 29 mai 2005 par référendum après un débat public exemplaire. Faut-il rappeler en outre que tous les candidats du premier tour s'étaient prononcés pour un nouveau référendum en cas de nouveau traité européen, à l'exception notable de N. Sarkozy qui n’avait alors recueilli que 31% des voix ?

Dans ces conditions, vouloir ratifier le traité modificatif sans demander à nouveau leur avis aux citoyens relève de la forfaiture. Ce que le peuple souverain a décidé ne peut être défait que par lui-même, et non par un arrangement intergouvernemental ratifié par les seuls parlementaires. S’asseoir ainsi sur la volonté populaire est en outre le meilleur moyen de creuser encore l'écart entre les aspirations citoyennes et la construction européenne, et plus largement entre les élus du peuple et les citoyens eux-mêmes.

D'après les sondages disponibles, deux Français sur trois se déclarent d'ailleurs en faveur de la ratification du nouveau traité européen par référendum. La démocratie française est fondée sur l'élection par les citoyens de représentants auxquels ils délèguent leur souveraineté fondamentale. Le contrat passé entre l'électeur et l'élu est d'abord un contrat de confiance, notamment quant au respect de la volonté des citoyens. C'est pourquoi j'aimerais connaître votre position personnelle quant à la nécessité d'un référendum pour ratifier le Traité modificatif européen. J'aimerais aussi connaître la position du parti politique auquel vous appartenez, si tel est le cas. Êtes-vous, est-il pour une ratification par référendum ou par voie parlementaire ?

Je ne manquerai pas, naturellement, de tenir compte de votre conception de la démocratie et de celle de votre parti lors des prochaines élections, et en premier lieu lors des élections municipales du printemps, puis lors des européennes de 2009.

Dans l’attente de votre réponse, veuillez recevoir, Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.

Merci Robert hmm

Étienne.

Hors ligne

 

#158 04-12-2007 23:13:41

Étienne
Message n°2849
Lieu: Trets (France, 13)
Date d'inscription: 28-01-2006
Messages: 1660
Site web

Re: 08 Le traité de LISBONNE

TRAITÉS CONSOLIDÉS
(modifiés par le traité de Lisbonne)


TRAITÉ SUR L'UNION EUROPÉENNE (TUE)

ET

TRAITÉ SUR LE FONCTIONNEMENT DE L’UNION EUROPÉENNE (TFUE)

http://www.assemblee-nationale.fr/13/pd … /i0439.pdf

Hors ligne

 

#159 05-12-2007 02:05:54

Jacques Roman
Membre
Message n°2850
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

TRAITÉS CONSOLIDÉS UE MODIFIÉS PAR LISBONNE

Merci, Étienne.  JR

Hors ligne

 

#160 05-12-2007 05:57:26

Jacques Roman
Membre
Message n°2851
Date d'inscription: 06-02-2006
Messages: 4259

Re: 08 Le traité de LISBONNE

[Copie légèrement éditée d'un message mis aujourd'hui sur le blog de VGE]

1) TME ET CONSTITUTION FRANçAISE
2) TEXTES DES TRAITÉS TELS QUE MODIFIÉS PAR LE TRAITÉ DE LISBONNE

[...]

En effet, la révision de l'article 88-1 de la constitution préalable à la ratification du TME pourra se faire aux trois cinquièmes des suffrages exprimés en Congrès (= suffrage effectifs, déduction faite des abstentions et des bulletins blancs et nuls).

Et c'est un scandale. L'une des premières réformes constitutionnelles qui s'imposent est d'exiger toute modification de notre constitution soit approuvée par référendum : la constitution est une chose trop importante pour la laisser modifier par les hommes d'État, et encore moins par les politiciens.

[Il ne faut pas être] pessimiste.

En 2005, la prise de conscience de l'électorat s'est faite quelques mois avant le référendum. Le TME sera signé à Lisbonne le 13 décembre prochain, c'est vrai : mais le processus de ratification s'étendra sur la période allant jusqu'à juin 2009 (date des élections européennes), et beaucoup de choses peuvent se produire d'ici là.

La reprise de conscience sera facilitée par la reproduction, comme document de l'Assemblée nationale, des textes à jour des deux traités existants : traité sur l'Union européenne (TUE), et traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE) tels qu'ils seraient modifiés par le traité de Lisbonne. Voir sous :

http://www.assemble-nationale.fr/13...

Ce texte (même s'il n'est pas tout à fait complet, puisque parmi les protocoles seuls les protocoles nouveaux introduits par le TME sont reproduits), permet de se faire une idée exacte de ce qui sera soumis à la ratification.

J'y retrouve pour ma part avec un égal déplaisir certaines des principales dispositions qui m'avaient poussé à voter non au TCE , parmi lesquelles :

- TUE, préambule, premier alinéa : "S'inspirant des héritages culturels, religieux et humanistes de l'Europe..."

Ces références aux héritages européens sont, selon moi, ridicules et malséantes.

Mais plus précisément en ce qui concerne l'héritage religieux pris comme source d'inspiration, la référence m'apparaît carrément contraire à l'article 1 de la constitution française : "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale..." (je reviens sur la question plus loin).

J'estime donc qu'il faudrait réviser la constitution française sur ce point également - en plus de l'article 88-1) avant de ratifier le TME.

- TUE, article 42-7-2 :

"Les engagements et la coopération dans [le domaine de la politique de sécurité et de défense] demeurent conformes aux engagements souscrits au sein de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, qui reste, pour les États qui en sont membres, le fondement de leur défense collective et l'instance de sa mise en oeuvre".

Cette clause d'inféodation à l'OTAN, reprise du TCE, suffit selon moi à disqualifier les traités proposés. En tout cas, ce n'est pas là l'Union européenne à laquelle j'aspire.

- TFUE, article 17-3 :

"Reconnaissant leur identité et leur contribution spécifique, l'Union maintient un dialogue ouvert, transparent et régulier avec [les églises et les associations ou les communautés religieuses dans les États membres et les organisations philosophiques et non confessionnelles]"

Cette disposition est de toute façon mal rédigée : si les organisations se divisent en deux catégories, - religieuses, non religieuses ("non confessionnelles") -, faut-il en déduire que l'UE devra maintenir le dialogue avec toutes les organisations, quelles qu'elles soient ?

Mais surtout elle confère, dans le cadre de l'Union, un statut spécial aux organisations religieuses et "philosophiques", alors que ces organisations sont suffisamment couvertes par l'article 11-2 du TFUE, qui prévoit à juste titre un "dialogue ouvert, transparent et régulier avec les associations représentatives et la société civile" : or, les organisations religieuses et philosophiques sont des "associations représentatives" et font partie de la société civile.

L'article 17-3 est, bien sûr, à lire en rapport avec le premier alinéa du préambule : l'intention claire et explicite est d'accorder un statut particulier à ce que j'appellerai des "organisations de croyance" : or, selon moi, les pouvoirs publics (de l'Union, de la République française ) n'ont pas à s'immiscer dans les croyances, que ce soit pour les empêcher ou pour les favoriser.

L'article 17-3 implique qu'il pourrait en être autrement : à ce titre il est inacceptable en l'état actuel de  notre constitution (il faudrait réviser son article 1 avant de ratifier le TUE, comme je l'ai dit déjà dit plus haut.)

Il est à supposer que, sans contester forcément la réalité des neuf avancées répertoriées par le Président Giscard d'Estaing, l'opinion publique se rendra suffisamment compte, au fil des débats à venir, du caractère nuisible des dispositions dont j'ai parlé, et que cela pourra influer sur le processus parlementaire de révision constitutionnelle et de ratification (à supposer qu'il n'y ait pas référendum).

Et si le TME ne passe pas, il sera temps de s'atteler à une vraie constitution de l'Union européenne, transparente, efficace, fondée sur le principe classique de la séparation des pouvoirs et sur la démocratie participative, et souhaitée, j'en suis sûr, par le Président Giscard d'Estaing. JR

Dernière modification par Jacques Roman (06-12-2007 01:23:06)

Hors ligne

 

Pied de page des forums

Propulsé par PunBB 1.2.12
© Copyright 2002–2005 Rickard Andersson
Traduction par punbb.fr