Ce n'est pas aux hommes au pouvoir d'écrire les règles du pouvoir.
Les membres de l'Assemblée constituante doivent être tirés au sort
et, bien sûr, inéligibles aux fonctions qu'ils instituent eux-mêmes.
Vous n'êtes pas identifié.
L'Ukraine, gouffre de la raison politique
Un texte daté d'avril 2014 de Jean-Luc Mélenchon :
http://www.jean-luc-melenchon.fr/2014/0 … /#article3
Dernière modification par gilles (01-08-2014 21:10:23)
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Un journaliste ukrainien, Bogdan Boutkevitch, dans la ligne du pouvoir néo-nazi actuel de Kiev, appelle au génocide d'un million et demi de personnes du Donbass.
https://www.youtube.com/watch?v=fGCNKNFy5Do
Durée : 1mn 7s
Dire que ces néo-nazis ont été impulsés au pouvoir et soutenus par les États-Unis d'Amérique et leurs vassaux de l'UE.
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L'affaire ukrainienne
Malheureusement, nous voilà face à une guerre civile contrairement à ce qu'on pouvait espérer.
Sur le plan international, l'affaire prend l'allure d'une coalition occidentale dont l'objet est de transformer la Russie en paria en exploitant le lamentable incident de l'avion malaisien abattu.
Même s'il paraît évident que les factions prorusses sont responsables de cet incident et qu'elles ont utilisé comme c'était prévisible en parfaite incompétence un armement fourni par la Russie, le tapage occidental autour de cet évènement relève de la plus haute hypocrisie quand on pense à la quasi totale absence de propositions de sanctions lors de l'incident de l'avion civil iranien abattu par la marine américaine il y a quelques années.
Le fond de l'affaire d'Ukraine, même si l'on déteste à juste titre Poutine et sa politique nationalo-obscurantiste, c'est la volonté des ÉUA, appuyés pour diverses raisons par les Européens, de réduire et d'encercler la Russie militairement et politiquement, notamment en attirant sans vergogne dans le "camp occidental" les anciennes composantes de l'Union soviétique : autrement dit, en privilégiant l'affrontement par rapport à l'entente et à la coopération. La décision du gouvernement de Kiev d'enlever au russe son statut de langue officielle (même maintenant rapportée) aura joué un rôle crucial dans la détérioration de la situation sur le plan intérieur et international.
Cette détérioration des relations avec la Russie satisfait essentiellement aux intérêts géopolitiques et économiques des ÉUA. Elle est directement contraire à ceux de l'Europe (y compris l'Ukraine), qui risque en particulier de se trouver vassalisée énergétiquement par rapport aux ÉUA.
Pas du tout sûr que la position française à cet égard soit la bonne. JR
Dernière modification par Jacques Roman (03-08-2014 03:02:27)
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L'affaire ukrainienne et la désinformation de la part du gouvernement des États-Unis
Jacques Roman a écrit:
L'affaire ukrainienne
Malheureusement, nous voilà face à une guerre civile contrairement à ce qu'on pouvait espérer.
Sur le plan international, l'affaire prend l'allure d'une coalition occidentale dont l'objet est de transformer la Russie en paria en exploitant le lamentable incident de l'avion malaisien abattu.
Même s'il paraît évident que les factions prorusses sont responsables de cet incident et qu'elles ont utilisé comme c'était prévisible en parfaite incompétence un armement fourni par la Russie
Jacques, nous pourrions même nous demander si cet évènement est un incident ou bien si il a été voulu et par qui. Comment se fait-il que dès le départ les autorités des États-Unis ont accusé les partisans russophones avant même que l'enquête ait commencé ? Qui a profité de ce crime ?
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Wilfred Burchett a écrit:
« Les huit premières heures comptèrent parmi les plus hasardeuses de mon expédition. Le train était plein à craquer d'officiers et de soldats fraîchement démobilisés. Des officiers portaient encore leur long sabre [...], et il me semblait qu'ils avaient une furieuse envie de passer aux actes ».
Après vingt heures de voyage, il saute du train, en pleine nuit, dans ce qui reste de la gare d'Hiroshima. Immédiatement arrêté par la police japonaise, il ne découvre la cité qu'au petit matin. Il est le premier journaliste occidental à contempler ce champ de ruines, mais surtout à visiter les hôpitaux où des gens meurent d'une façon inconnue :
Wilfred Burchett a écrit:
« A Hiroshima, trente jours après la première bombe atomique qui détruisit la ville et fit trembler le monde, des gens, qui n'avaient pas été atteints pendant le cataclysme, sont encore aujourd'hui en train de mourir, mystérieusement, horriblement, d'un mal inconnu pour lequel je n'ai pas d'autre nom que celui de peste atomique [...]. Sans raison apparente, leur santé vacille. Ils perdent l'appétit. Leurs cheveux tombent. Des taches bleuâtres apparaissent sur leur corps. Et puis ils se mettent à saigner, des oreilles, du nez, de la bouche ».
Ce long article que Wilfred Burchett tape assis sur des gravats, en maltraitant sa vieille machine Baby Hermes, est transmis en morse jusqu'à Tokyo. Publié le 5 septembre à la une du Daily Express et diffusé gratuitement aux autres journaux, il fera le tour du monde. Car personne n'a encore parlé des ravages des radiations. Pour l'opinion mondiale, les deux bombes lancées par les États-Unis sont simplement des engins de guerre plus puissants que les autres : qu'elles aient contenu de quoi continuer à tuer longtemps après la fin de la guerre est impensable. L'état-major états-unien, qui ne pouvait imaginer qu'un correspondant non accrédité se rende aussi vite sur place, accuse le coup ».
« L'article de Burchett soulève une tempête. Les responsables états-uniens sont en colère parce qu’il y écrit que le rayonnement résiduel est toujours dangereux et qu’un mois après le bombardement, les gens continuent de mourir de maladies radiologiques, ce qu'il a appelé la peste atomique. Le jour même de la parution de l’article de Burchett sur les effets des radiations, de sévères restrictions sont appliquées aux journalistes alliés et japonais : alors que les troupes US sont prêtes à entrer dans Tokyo, le Q G du Gal MacArthur interdit la ville aux journalistes alliés. Hiroshima et Nagasaki sont placées en zone interdite ». [New York Times, 5 September 1945, cité in W Burchett Shadows of Hiroshima (1983), p 23].
« De retour d’Hiroshima dans la matinée du 7 septembre, Burchett sort du train à Tokyo pour découvrir que les hauts responsables militaires états-uniens ont convoqué une conférence de presse à l'Hôtel Impérial afin de réfuter son article. Il y arrive juste à temps pour entendre le brigadier-général Thomas Farrell, Directeur adjoint du projet Manhattan, expliquer que la bombe a explosé à une hauteur suffisante afin d'éviter tout risque de rayonnement résiduel. Quelques jours plus tard, Burchett est admis à faire des analyses médicales dans un hôpital […] ; lorsqu’il en ressort, son appareil photo contenant des clichés uniques sur Hiroshima et ses victimes a disparu. Puis, MacArthur lui retire son accréditation de presse et annonce son intention de l'expulser […]. Quelques jours plus tard, les déclarations de Farrell et de son chef, le major-général Leslie Groves, parues dans le New York Times, décrivent " les allégations de Burchett " comme une propagande japonaise, niant catégoriquement les effets des radiations résiduelles et des contaminations. […]
Lien vers la source intégrale du texte : http://www.fukushima-blog.com/2014/07/le-premier-ete-silencieux-de-l-histoire-du-monde.html
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L'histoire et l'actualité montrent que tous les États mentent impudemment chaque fois qu'ils croient y avoir intérêt. Les mensonges américains, quand ils sont découverts, sont particulièrement retentissants parce que les ÉUA et leurs actions sont particulièrement visibles.
Dans l'affaire d'Ukraine, il faut attendre les résultats de l'enquête internationale, mais à ce stade rien ne vient appuyer l'hypothèse d'un complot américain et tout pointe au contraire en direction des prorusses. JR
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A
Jacques Roman a écrit:
L'affaire ukrainienne
Cette détérioration des relations avec la Russie satisfait essentiellement aux intérêts géopolitiques et économiques des ÉUA. Elle est directement contraire à ceux de l'Europe (y compris l'Ukraine), qui risque en particulier de se trouver vassalisée énergétiquement par rapport aux ÉUA.
Pas du tout sûr que la position française à cet égard soit la bonne. JR
Tout à fait d'accord avec cette partie de votre analyse.
B En ce qui concerne votre message 27342
N'avez-donc pas lu mon message 27340 ? Un ensemble d'anciens responsables des services secrets a publié un rapport, un mémorandum, si le terme vous parle, dénonçant les accusations sans aucune preuve du gouvernement des États-Unis d'Amérique;
http://www.les-crises.fr/retraites-du-renseignement-us-obama-doit-exposer-ses-preuves-sur-lukraine/
Comment se fait-il que dès le départ les autorités des États-Unis ont accusé les partisans russophones avant même que l'enquête ait commencé ? Cela ne vous intrigue pas ?
C Les manipulations de l'OTAN en Yougoslavie contre les serbes
L'attentat du marché de Markale, extrait du livre « La Serbie aux outrages » de Michèle Savary :
http://books.google.fr/books?id=msLHT6J … mp;f=false
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Gilles,
Sur le B : Les Russes et les pro-Russes, qui sont pourtant sur place, n'ont pas non plus apporté la preuve qu'ils ne sont pas responsables et que c'est le gouvernement de Kiev qui a abattu l'appareil. J'en reste aux premières évidences.
Sur le C : Même si l'OTAN a été responsable de manipulations contre les Serbes, cela ne change rien aux évidences dans le cas de l'affaire de l'avion malaisien. Les Russes savent très bien manipuler eux aussi. JR
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Jacques révisez vos a priori :
Dernière modification par gilles (09-08-2014 15:21:02)
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Ce sont là de pures conjectures, pas des preuves.
Un article de tabloïd ne suffit pas à faire une vérité.
Je trouve beaucoup plus convaincant (à l'appui de la théorie d'une erreur des pro-Russes) le fait que les Russes, très bien équipés eux aussi en moyens de renseignement et installés sur le terrain, n'aient pas encore confirmé l'intervention des prétendus missile et Sukhoi-25 ukrainiens.
Cela dit, il faut s'attendre à tout de la part des Américains, comme des Russes – comme d'ailleurs de toute superpuissance. Voyons ce que dira l'enquête internationale.
Par contre, il faut prendre très au sérieux, je ne dis pas les menaces mais le ton de l'OTAN, quand son secrétaire général invite la Russie à s'écarter du précipice ("withdraw from the brink"). Ce ton reflète, ne soyons pas dupes, une amorce d'attitude belliciste de la part des États-Unis : attitude inquiétante dans un contexte international particulièrement délicat pour ce pays.
Obama reste préférable à tous les Bush, Reagan et autres Clinton. Mais il est prisonnier d'un système bipartiste au service d'une minorité d'Américains réactionnaires qui voient actuellement se dérouler devant eux à vitesse accélérée l'étiolement implacable de la puissance hégémonique de leur pays. Ces fauves acculés, munis de leurs armes, de leur foi dans un avenir éternel et de leurs idées rétrogrades, sont peut-être prêts à tout, ou presque tout : c'est un risque qu'il ne faut pas négliger et qui rend nécessaire que les Européens et les autres resserrent leurs rangs pour faire prévaloir la raison.
C'est dans des occasions pareilles qu'on regrette l'absence de personnalités telles que de Gaulle. JR
Dernière modification par Jacques Roman (10-08-2014 11:51:35)
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Juste une remarque.
Comme Jacques on utilise souvent le terme generique d'un groupe humain pour designer l'organisme politico administratif qui les gouverne, les russes et les américains dans le message précédent.
Alors que comme pour le commun des terriens les russes et les américains ne veulent jamais la guerre. Il me semble important d'insister sur cette distinction et de souligner que les États ne sont pas les sociétés mais des organismes parasites et violents au service d'une minorité n'ayant que peu de scrupules a engager les peuples sur des chemins tortueux a seul fin de servir leurs intérêts.
Si il s'avère indispensable d'établir les dit organismes politico administratifs pour cause de biens communs, il faut bien se rendre compte que l'on joue avec le feu, la longue histoire sans cesse répétée des carnages nous l'apprend.
Alors dans un sursaut de lucidité l'humanité devrait se consacrer a rendre impuissant ses monstres que l'on nomme États en réduisant leurs tailles, leurs moyens, leurs compétences et peut être même leur existence.
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Je ne peux pas adhérer à cette définition particulièrement orientée de Frigouret.
Les états sont ce que les personnes qui les contrôlent en font.
En l'occurrence, s'il y a une distinction à faire ce n'est pas seulement entre le reste du peuple et les personnes qui peuvent exercer les pouvoirs de l'état. Il faut aussi faire une distinction entre les différentes classes sociales, car il y a bien une classe dirigeante, et une classe soumise et exploitée.
Du coup les intentions bellicistes ne proviennent pas d'états, il ne s'agit pas seulement des personnes qui exercent les pouvoirs, mais de toutes les personnes qu'elles représentent, et donc il s'agit bien des classes dirigeantes, dont l'emprise ne se limite pas aux états mais s'étend sur les organisations internationales, les entreprises multinationales, et la finance.
C'est bien pour cette raison que je combats la vision nationaliste ( nations contre nations ) alors que la réalité est bien que les classes sociales non dirigeantes n'ont aucun intérêt et aucune volonté à faire la guerre avec leurs semblables.
Avant 14-18, Jaurès en France et Rosa Luxemburg en Allemagne essayaient d'expliquer cela justement. Que ce ne sont pas ceux qui déclenchaient les guerres qui allaient mourrir au combat, mais les travailleurs que l'on envoyait se battre contre d'autres travailleurs, contre leurs frères, contre leurs intérêts.
Dernière modification par Sandy (12-08-2014 15:55:14)
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Si je comprend la position de Sandy, ce n'est pas l'outil État qui est dangereux par lui même mais les individus qui le contrôle, et que donc il faudrait concentrer nos efforts non pas a atténuer la dangerosité de l'instrument mais a le confier a des maîtres vertueux.
Mais l'experience nous apprend que les gentils defenseurs des opprimés se transforme ipso facto en oppresseurs dès qu'ils prennent le contrôle de l'instrument État.
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Sandy et frigouret, État, classes, travailleurs, nations, oui, certainement, mais faut-il attendre que les classes et l'État disparaissent pour nous positionner sur la guerre en Ukraine ?
Une pétition qui me paraît équilibrée :
Les sanctions des États-Unis et de l'UE contre la Russie initient un engrenage de confrontation et de guerre. L'extension du conflit serait fatale à la paix en Europe. La paix n'a pas d'alternative et la Suisse ne doit s'associer à aucune mesure susceptible d'aggraver les tensions.
Une nouvelle guerre frappe à nos portes. Le conflit ukrainien est de toute évidence en train de s'internationaliser en raison de l'implication massive de puissances étrangères. Dans son développement actuel, il reproduit en grande partie les schémas d'engrenage automatiques qu'on a déjà vus à l’œuvre lors de la Première guerre mondiale.
Sous l'impulsion des États-Unis, un système de sanctions visant la Russie est en train d'être mis en place par une fraction des gouvernements mondiaux. Ces mesures, dans les pays de l'UE mais en aussi en Suisse, s'accompagnent d'une mise en condition des opinions fondée sur un traitement unilatéral de l'information. Elles préludent aussi à des mesures explicitement guerrières telles que l'envoi en Ukraine de conseillers militaires étrangers, l'armement d'une des parties au conflit, voire une concentration de moyens militaires de l'OTAN aux frontières de la Russie.
Ce scénario s'est déjà concrétisé dans un passé récent sur d'autres théâtres de crise, avec des résultats indiscutablement contre-productifs et tragiques pour les populations. Aucune des sociétés "pacifiées" par la coalition occidentale n'en est sortie à son avantage et plusieurs d'entre elles sont aujourd'hui à feu et à sang. Ces interventions ne profitent qu'aux marchands d'armes et aux fanatiques, en particulier au Moyen Orient.
La situation actuelle présente de surcroît un risque de confrontation nucléaire. Comme en août 1914, la logique de l'affrontement prévaut et les Européens risquent une fois de plus de se battre les uns contre les autres. Dans le meilleur des cas, le mur des sanctions qu'on installe au milieu du continent est fait pour brouiller durablement les peuples d'Europe entre eux.
Dans un tel contexte, la paix n'a pas d'alternative ! Le dialogue doit supplanter la menace et les gesticulations belliqueuses inspirées par un acteur extérieur à l'Europe. Notre destin est entre nos seules mains.
En tant que citoyens et habitants d'un pays neutre, nous exhortons les responsables politiques suisses à ne pas s'associer à cette course à l'abîme. Il est temps qu'ils retrouvent le courage de prendre au sérieux la Constitution et la tradition de ce pays et à ne plus céder aux pressions extérieures. Nous vivons en Europe, nous dépendons de notre environnement et devons donc contribuer dans la mesure de nos possibilités au maintien de la paix sur notre continent.
La Suisse a adhéré aux Nations-Unies avec l'espoir de contribuer à la paix dans le monde. Elle ne peut donc cautionner des sanctions illégales aussi bien au regard de la Charte de l'ONU que des règles de l'OMC, dont, faut-il le rappeler, le siège est en Suisse.
Il n'est ni profitable ni honorable de s'associer à des manœuvres qui reposent sur l'intimidation, conduisent à la guerre et portent en germe le risque d'une destruction totale de nos pays.
à signer ici : http://ofreysinger.ch/petition
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URGENT : Projet de pétition européenne en faveur de la paix
La pétition suisse signalée par Gilles me paraît en effet équilibrée et judicieuse. Toutefois, sous sa forme actuelle elle ne concerne que la Suisse : je proposerais de la reprendre, en France et dans les autres pays de l'UE, sous la forme suivante (les principaux passages modifiés sont en caractères gras, les modifications purement rédactionnelles ne sont pas signalées) :
Pétition aux gouvernements de l'Union européenne et aux gouvernements russe et ukrainien
Les "sanctions" des États-Unis et de l'UE contre la Russie au sujet de l'Ukraine constituent un engrenage d'affrontement et de guerre. L'Union européenne et ses États membres, qui se sont engagés à promouvoir la paix, ne doivent prendre aucune mesure susceptible d'aggraver les tensions.
Le conflit ukrainien est de toute évidence en train de s'internationaliser en raison de l'implication massive de puissances extérieures. Ce conflit reproduit les sinistres schémas d'engrenage automatique à l’œuvre lors de la Première guerre mondiale.
Sous l'impulsion des États-Unis, le système de sanctions se met en place avec l'appui de quelques gouvernements. Cette démarche s'accompagne dans les pays de l'UE notamment, d'une mise en condition des opinions fondée sur un traitement unilatéral de l'information. Elle prélude à des mesures ouvertement guerrières telles que l'envoi en Ukraine de conseillers militaires étrangers, l'armement d'une des parties au conflit, et l'on commence à observer une concentration de moyens militaires de l'OTAN aux frontières de la Russie.
Le scénario s'est déjà produit dans un passé récent sur d'autres théâtres de crise, avec des résultats tragiques pour les populations. Aucune des sociétés "pacifiées" par la coalition occidentale n'en est sortie à son avantage et plusieurs d'entre elles sont aujourd'hui à feu et à sang. Ces interventions ne profitent qu'aux marchands d'armes et aux fanatiques, en particulier au Moyen-Orient. La situation actuelle présente de surcroît un risque d'affrontement nucléaire.
Comme en août 1914, la logique de l'affrontement prévaut et les Européens risquent une fois de plus de se battre les uns contre les autres. Dans le moins mauvais des cas, le mur des sanctions qu'on installe au milieu du continent est fait pour brouiller durablement les peuples d'Europe entre eux.
Dans un tel contexte, pas d'autre issue acceptable que la paix ! Le dialogue doit supplanter les menaces et les gesticulations belliqueuses inspirées par un acteur extérieur à l'Europe. Notre destin est entre nos mains.
En tant que citoyens européens, nous exhortons nos responsables politiques à ne pas s'associer à la course à l'abîme. Il est temps de prendre au sérieux nos constitutions et nos traités et de ne plus céder aux pressions extérieures.
Tous nos pays ont adhéré à la Charte des Nations Unies avec l'espoir de contribuer collectivement à la paix dans le monde. Ils ne peuvent donc cautionner de prétendues sanctions émanant d'autres autorités que du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Nous demandons aux gouvernements européens de ne pas participer à des manœuvres qui reposent sur l'intimidation et portent en germe le risque d'une destruction totale de nos pays, et nous demandons aux gouvernements russe et ukrainien de faire tous leurs efforts pour parvenir à une juste solution du conflit ukrainien.
Cette pétition, si Étienne acceptait de lui prêter son autorité, constituerait (enfin !) une initiative modeste mais concrète de notre Forum.
Qu'en pensez-vous, et surtout, qu'en pense Étienne ?
JR
Dernière modification par Jacques Roman (14-08-2014 11:24:19)
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frigouret a écrit:
Si je comprend la position de Sandy, ce n'est pas l'outil État qui est dangereux par lui même mais les individus qui le contrôle, et que donc il faudrait concentrer nos efforts non pas a atténuer la dangerosité de l'instrument mais a le confier a des maîtres vertueux.
Mais l'experience nous apprend que les gentils defenseurs des opprimés se transforme ipso facto en oppresseurs dès qu'ils prennent le contrôle de l'instrument État.
Et bien tu comprends mal. Tu ne fais pas beaucoup d'efforts pour bien comprendre non plus.
C'est le pouvoir qui est dangereux. Et il est évidemment nécessaire d'imaginer des institutions qui en empêchent les abus.
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gilles a écrit:
Les sanctions des États-Unis et de l'UE contre la Russie initient un engrenage de confrontation et de guerre. L'extension du conflit serait fatale à la paix en Europe. La paix n'a pas d'alternative et la Suisse ne doit s'associer à aucune mesure susceptible d'aggraver les tensions.
Une nouvelle guerre frappe à nos portes. Le conflit ukrainien est de toute évidence en train de s'internationaliser en raison de l'implication massive de puissances étrangères. Dans son développement actuel, il reproduit en grande partie les schémas d'engrenage automatiques qu'on a déjà vus à l’œuvre lors de la Première guerre mondiale.
Sous l'impulsion des États-Unis, un système de sanctions visant la Russie est en train d'être mis en place par une fraction des gouvernements mondiaux. Ces mesures, dans les pays de l'UE mais en aussi en Suisse, s'accompagnent d'une mise en condition des opinions fondée sur un traitement unilatéral de l'information. Elles préludent aussi à des mesures explicitement guerrières telles que l'envoi en Ukraine de conseillers militaires étrangers, l'armement d'une des parties au conflit, voire une concentration de moyens militaires de l'OTAN aux frontières de la Russie.
Ce scénario s'est déjà concrétisé dans un passé récent sur d'autres théâtres de crise, avec des résultats indiscutablement contre-productifs et tragiques pour les populations. Aucune des sociétés "pacifiées" par la coalition occidentale n'en est sortie à son avantage et plusieurs d'entre elles sont aujourd'hui à feu et à sang. Ces interventions ne profitent qu'aux marchands d'armes et aux fanatiques, en particulier au Moyen Orient.
La situation actuelle présente de surcroît un risque de confrontation nucléaire. Comme en août 1914, la logique de l'affrontement prévaut et les Européens risquent une fois de plus de se battre les uns contre les autres. Dans le meilleur des cas, le mur des sanctions qu'on installe au milieu du continent est fait pour brouiller durablement les peuples d'Europe entre eux.
Dans un tel contexte, la paix n'a pas d'alternative ! Le dialogue doit supplanter la menace et les gesticulations belliqueuses inspirées par un acteur extérieur à l'Europe. Notre destin est entre nos seules mains.
En tant que citoyens et habitants d'un pays neutre, nous exhortons les responsables politiques suisses à ne pas s'associer à cette course à l'abîme. Il est temps qu'ils retrouvent le courage de prendre au sérieux la Constitution et la tradition de ce pays et à ne plus céder aux pressions extérieures. Nous vivons en Europe, nous dépendons de notre environnement et devons donc contribuer dans la mesure de nos possibilités au maintien de la paix sur notre continent.
La Suisse a adhéré aux Nations-Unies avec l'espoir de contribuer à la paix dans le monde. Elle ne peut donc cautionner des sanctions illégales aussi bien au regard de la Charte de l'ONU que des règles de l'OMC, dont, faut-il le rappeler, le siège est en Suisse.
Il n'est ni profitable ni honorable de s'associer à des manœuvres qui reposent sur l'intimidation, conduisent à la guerre et portent en germe le risque d'une destruction totale de nos pays.
Je suis d'accord sur les enjeux.
Mais je ne suis pas suisse mais français.
Dernière modification par Sandy (15-08-2014 15:56:00)
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C'est pourquoi je propose une version modifiée. JR
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La politique de l'Union au sens de la présente section n'affecte pas le caractère spécifique de la politique de sécurité et de défense de certains États membres, elle respecte les obligations découlant du traité de l'Atlantique Nord pour certains États membres qui considèrent que leur défense commune est réalisée dans le cadre de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN)
https://fr.wikisource.org/wiki/Trait%C3%A9_sur_l%E2%80%99Union_europ%C3%A9enne#Article_42
D'autre part elle ne s'est pas opposée aux ÉUA qui sont intervenus de bout en bout pour soutenir les émeutiers pro-nazis du Maïdan afin de les aider dans leur coup d'État.
http://www.les-crises.fr/u4-4-le-dessous-des-cartes/
L'Union Européenne n'a aucune légitimité, elle n'est guère plus qu'un satellite des ÉUA, non-qualifiée en tant qu'intermédiaire pacificateur dans les conflits où les EAU sont impliqués.
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Alors, quel autre instrument? L'OTAN? JR
Dernière modification par Jacques Roman (20-08-2014 03:32:23)
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Dernière modification par gilles (22-08-2014 10:54:17)
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Comment l'Union européenne a financé l’État islamique.
Extrait de la page web http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/article-comment-l-union-europeenne-a-finance-l-etat-islamique-ces-etats-qui-ont-achete-legalement-son-pe-124695326.html
La révélation de l'ambassadrice de l'UE en Irak, Jana Hybaskova, le 2 septembre dernier, fait froid dans le dos et révèle d'autres complices du crime, dans nos rangs.
Elle a commencé d'abord par critiquer les pays européens qui arment les Pechmerga au risque d'une partition du pays, avec des effets désastreux sur la région.
Puis, elle a lancé une bombe. Après avoir insisté sur la nécessité d'exercer des pressions sur la Turquie pour arrêter le trafic régional qu'elle alimente, elle affirme : « hélas, il y a aussi des pays membres de l'Union européenne qui achètent ce pétrole de contre-bande ».
Pressée de divulguer les noms de ces pays qui contribuent à enrichir l'EI, l'ambassadrice européenne a refusé de donner des noms. Cette révélation, basée sans doute sur les informations des services de renseignement européens, a créé la panique au sein de l'UE. Le Service d'action extérieure de l'UE, qui gère les diplomates européens, a refusé de commenter cette déclaration.
Il y a an, l'UE légalisait l'achat de pétrole aux rebelles syriens.
Encore une fois, ceci n'est une surprise que pour ceux qui ont oublié l'histoire récente. Le 22 avril 2013, les 27 ministres des Affaires étrangères de l'UE ont décidé de lever le blocus européen portant sur l'importation de pétrole syrien venant des territoires rebelles.
L'objectif était alors d'accorder un soutien économique à la rébellion syrienne – déjà dominée par les islamistes comme Al-Nosra et l'EI.
Le ministre des Affaires étrangères allemand d'alors, Guido Westerwelle, commentait ainsi cette décision : « Nous voulons développer économiquement les régions contrôlées par l'opposition, il nous faut donc lever les sanctions qui empêchent l'opposition modérée de travailler ».
Ce que signifiait cette levée du blocus sur le territoire venant du nord de la Syrie, c'est que le trafic organisé par les rebelles islamistes était perçu comme totalement légal par les États de l'UE qui aurait eu bien tort de ne pas profiter de la manne de ce pétrole bon marché offert par l'EI.
En dépit des nuances que tentent d'apporter certains « experts » dans la presse française, même si la proportion de pétrole chez nous venant de l'EI est négligeable (mais pas nulle donc), elle a eu un poids considérable dans le financement de ce groupe islamiste.
Par ailleurs, ce n'est pas vrai que les « États européens ne savaient pas », parce que le pétrole subit divers mélanges, ou était raffiné ailleurs, transporté par des intermédiaires etc. Comment ne peuvent-ils pas savoir quand les prix pratiqués sont bien en-dessous de ceux du marché ?
Les États européens se comportent comme le feraient des acheteurs complices honteux de voleurs qui auraient trouvé un baril de pétrole « tombé du camion-citerne ». On le vend 25 au lieu de 100 $, mais on ne savait pas que ce n'était pas du trafiqué, de la contre-bande. Qui peut y croire ?
Par ailleurs, il n'est pas anodin de rappeler qu'on estime qu'il y aurait maintenant plus de 3 000 combattants européens dans les forces de l'EI, soit entre 15 et 20 % de ses forces, et le flot serait plutôt en augmentation.
Qui peut croire que ni les services de renseignement français, britanniques ou turcs ne peuvent contrôler ces flots ?
Peut-être y-a-t-il aussi des agents des services secrets occidentaux infiltrés dans ce groupe, remarquablement bien organisé (y compris dans le trafic de pétrole à l'échelle internationale!) malgré son petit nombre, alors quel rôle jouent-ils, ces agents ?
On ne sait pas toute la vérité sur l’État islamique. Mais chaque jour qui passe nous le confirme : l’État islamique a été armé, financé, aidé, soutenu par les États-Unis et ses alliés dans la région, et même par l'Union européenne et ses États. Et alors, à qui profite le crime ?
Sources :
CNN, ISIS' struggle to control its oil riches, 4 septembre 2014;
Al Monitor, Opposition MP says ISIS is selling oil in Turkey, 14 juin 2014
Washington Times : Pentagon: Most of Islamic State’s oil refineries in Syria have been destroyed, 30 septembre 2014
W. Times : Islamic State fighters drawing on oil assets for funding and fuel, 15 septembre
Daily Sabah, European diplomat: EU buys ISIS oil, 3 septembre 2014
AP, EU lifts syria oil embargo to bolster rebels, 22 avril 2013
The Independent, Islamic State: British fighters make up a quarter of foreign jihadists, 20 septembre
AFP, EU Counter-Terrorism Chief: Flow Of Europeans To ISIS ‘Isn’t Drying Up’, 24 septembre 2014
AP, ISIS Became The Richest Terrorist Group Ever By Raising Money Like A Mafia, 14 septembre 2014
El Watan, L'Occident veut-il vraiment en finir avec Daech, 23 septembre 2014
Middle East monitor, EU ambassador to Irak accuses european countries of purchasing oil from Islamic State, 3 septembre 2014
Vidéo de la conférence de Jana Hybaskova : http://www.youtube.com/watch?v=54OLF2rDSpo
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La veille de ses 60 ans, le réalisateur yougoslave et serbe Emir Kusturica a rencontré le journaliste de la chaîne "Zvezda" et lui a confié ses projets artistiques et son ressenti de la période complexe, du point de vue de la géopolitique mondiale, qu'on est en train de vivre. Il a dit réfléchir au sens de la vie et à la notion de "l'homme".
- Vous allez avoir 60 ans, que ressentez-vous la veille de cette date ?
- Je ressens de la maturité, à vrai dire. Je réfléchis au sens de la vie, puisque la jeunesse en quelque sorte, peut-être au sens intellectuel du terme, c'est maintenant du passé, mais que compte tenu de ma vivacité et ma vitalité je ne ressens absolument pas ces années. D'ailleurs, j'ai l'impression que tout est pareil qu'il y a 20 ans. Les gens ont la même vie que moi, ils appréhendent beaucoup de choses, mais en général vivent avec un taux d'adrénaline élevé. Ce qui leur garantit une jeunesse. Et voilà ce qui est remarquable. En observant tout cela en moi et, en même temps comme avec un regard extérieur, je peux dire que le passé et ce qui se passe aujourd'hui et ce qu'il y aura demain, tout tourne, malheureusement, constamment au tour du même sujet. Lorsque les américains nous donnent tout le temps des leçons sur comment nous enrichir, c'est toujours la même histoire, ce sont ceux qui ont les moyens qui doivent s'enrichir, et eux, ils (les américains) vont diriger cet enrichissement.
Mais en ce qui concerne les gens pauvres, ils ne se soucient pas du tout de tout ce monde-là et de tout ce qui se trouve sous la ligne dont ils (les américains) font la propagande. C'est-à-dire, tout ceux qui vivent comme ils sont, sans faire de démonstration de leur nature prédatrice, ils sont lancés par eux (les américains) à vau-l'eau, comme on dit. De même, le monde entier, à vrai dire, a compris une dimension métaphysique, sociologique qui, au fond, reste la même qu'il y a mille ans, mais qui a changé grâce à une quelconque preuve apparue grâce au progrès technique.
D'ailleurs, mon idée en tant que sexagénaire consiste à trouver la réponse définitive à la question : "qui est l'homme ?" "D'où il vient, où il va ?" Indépendamment de ses origines ethniques. Mon idée est que l'homme apparaît comme un être plus noble, plus sensé, qui est guidé dans sa vie par des intentions meilleures que ce que lui est "prescrit" par le capitalisme occidental. Il vit en dehors de ce cercle dominant. Je l'appellerais ceci un cercle. Le cercle du mal. Il est composé ainsi : la guerre, le capital, Wall-Street. Encore une fois : la guerre, le capital, Wall-Street. Une bête tricéphale. Elle est particulièrement puissante depuis cette influence dont dispose Hollywood et la machine de propagande américaine. Ceci dit, au fond c'est la même chose. Et il s'agit d'un pays qui autrefois possédait une grande idée qui était le rêve Américain. Aujourd'hui, il n'y a plus aucune idée là-bas. Hormis celle de s'approprier, de prendre le contrôle sur toutes les ressources énergétiques partout dans le monde. Alors, en tant qu'un sexagénaire qui comprend beaucoup de choses, je peux dire que le rêve américain, à vous dire vrai, a beaucoup été déformé durant les cinquante dernières années.
- Vous ne regardez pas la télé depuis longtemps, mais suivez les évènements qui ont lieu en Ukraine. Dans ce conflit, comment évaluez-vous les positions des parties et la nature de ce qui se passe ?
- J'essaie d'y voir clair et de comprendre ce qui est derrière ces évènements. C'est la raison pourquoi j'ai arrêté de regarder la télé, puisque la télévision montre quelque chose qui n'est pas l'essence du problème. On n'y montre que la façade. Je pense que l'Ukraine c'est la mise en œuvre d'une vielle idée américaine d'approcher l'OTAN de la frontière russe. C'est comme ça uniquement que je le vois. Ainsi, les évènements qui ont eu lieu au Maïdan ressemblent beaucoup à ce qui s'était passé en Bosnie et Herzégovine. Lorsque la guerre en Bosnie a éclaté, elle a aussi été sporadique, les accrochages survenaient de temps à autre, mais tout a commencé vraiment lorsque, comme par un enchantement des snipers ont apparus sur le toit de l'hôtel "Holiday Inn" et ont tiré sur les gens réunis pour manifester contre la guerre.
Par quelconque inertie, ce sont des Serbes qui y ont été accusés, mais aucune preuve n'en a jamais été fournie. Au Maïdan il a été prouvé que c'étaient des combattants de l'organisation Black Waters, et la conversation entre le ministre des affaires intérieurs de l'Estonie et Catherine Ashton a apporté des preuves qui étaient ces gens qui ont tiré sur des activistes du Maïdan et les forces de l'ordre. Ainsi, il existe une force dans le monde qui considère la guerre comme l'unique et véritable générateur de ce cercle dont j'ai parlé. Dans ce sens, je vois l'Ukraine comme un facteur inquiétant dont nous savons tous qu'il existe depuis encore 1945 des groupes armées spéciaux qui organisent des émeutes dans tous les coins du monde, et le degré que ces émeutes ont atteint depuis l'Irak, la Syrie, le printemps Arabe et Kadhafi, nous fait rentrer dans une phase très critique.
Avec le fait doublement avéré que la crise ukrainienne fait approcher les bases militaires américaines davantage de la Russie. C'est l'objectif principal. Le reste n'est fait que pour l'atteindre. Quand j'ai regardé comment la crise ukrainienne se développait, les putschistes à Kiev ont en réalité trahi cet accord conclu entre la Russie et l'Union Européenne et ont renversé le président, quoi qu'il en soit, c'était bel et bien un putsch qui, en fin du compte, a petit à petit conduit à la guerre.
- A votre avis, la Russie dans cette situation n'a pas eu d'espace de manœuvre ?
- Si la Russie avait été moins humaine, elle aurait dû défendre ses frontières. Et les frontières russes se défendent bien au-delà même de l'Ukraine. La crise ukrainienne a amené des troupes étrangères jusqu'à la frontière de la Russie. Et elle est en danger. C'est une mauvaise situation. Autrefois Gorbatchev s'est entendu avec George Bush aîné que l'OTAN n'allait pas s'étendre. Mais il s'est laissé influencer à l'époque. Cela arrive à des gens bien intentionnés de se faire tromper. George Bush a promis qu'il n'y aurait pas de l'extension, mais c'était dit oralement, il n'existe aucun accord écrit. C'était une erreur. Comme ce qu'il y a eu chez nous. De très nombreux Serbes, et des Croates et des musulmans encore plus, ont cru que c'était Slobodan Milošević qui a démanché la Yougoslavie.
Mais ils oublient qu'à l'époque George Bush a fait une déclaration qui disait qu'aucune ex-république yougoslave n'aurait pas de relations diplomatiques avec les USA si elle reste au sein de la Yougoslavie. Par conséquent, nous ne pouvons pas parler de Slobodan Milošević comme de celui qui a démanché la Yougoslavie comme il l'a été présenté par la propagande, tout en sachant que George Bush a dit qu'il n'y aurait pas de relations diplomatiques avec les républiques yougoslaves. Cela veut donc dire que ce sont EUX qui n'ont pas voulu de Yougoslavie et non pas Slobodan Milošević. C'est pareil chez vous. L'Amérique fait de la propagande et les gens ont beaucoup de mal à creuser pour découvrir la vérité.
- Aujourd'hui, certains réalisateurs russes, y compris ceux qui sont connus comme par exemple Bondartchouk parlent de leur intention de réaliser un film sur l'Ukraine. Vous avez réalisé des films sur la guerre. Sur la guerre qu'il y a eu dans votre pays natal. Comment naissent les films ? Il faut laisser passer du temps ou ce n'est pas obligatoire ?
- Les films naissent en tant que des parts des souvenirs, d'une impulsion, d'une quelconque histoire que la vie amène et qui a une certaine implication shakespearienne. Elle doit être inspirée par un évènement fort, par une émotion qui n'ont pas d'implication idéologique, qui donnent la vérité et sont dramatiques d'elle seules. Cela arrive.
- Dîtes, il a existé une idée de panslavisme. Vous venez d'évoquer une certaine crise des idées en Europe. Que leur conception a été ébranlée. Est-ce que la Russie a tout fait pour promouvoir ses intérêts nationaux en Europe ? Pourriez-vous évaluer de façon objective à quel point la Russie, dans un sens humanitaire, spirituel vise, à être présente en Serbie ? A-t-elle tout fait pour ?
- Il existe un lien fraternel logique. Et je pense qu'il existe d'énormes ressources qui n'ont pas été exploitées jusqu'au bout, et que la Russie nous influence dans un sens culturel et n'importe quel autre. Pourquoi ? Parce que je crois que des libertés minimales, dont nous disposions à l'époque de Tito nous, ne pouvons pas les perdre. Nous étions ce pays dans lequel notre culture était basée sur le fait que nous ne sommes ni l'est, ni l'occident, mais l'est ET l'occident à la fois. Et cela m'a fait très "je-ne-sais-quelle-impression" d'entendre les dernière directives que dispense le ministère de la défense de l'Allemagne où on nous met en garde contre la présence de la Russie en Serbie. Ainsi il est question non plus de la slavophile ou de la russophilie, mais de la liberté qui sous-entend notre passé et des recettes slaves qui viennent de la Russie.
Source originale : http://tvzvezda.ru/news/mneniyaa/conten … 9-i75z.htm
Source de la traduction :
http://fr.novorossia.today/au-coeur-de- … -e-am.html
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L'occident court-circuite la révolution au Burkina-Faso :
http://atlasalternatif.over-blog.com/ar … 23959.html
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Arcady Moly, un israëlien après une visite à Lviv, change d'avis sur le régime de Kiev
Arcady Molev, jugeait les dénonciations russes du fascisme en Ukraine pour le moins exagérées, et plus certainement comme de la propagande pure et simple. Molev n’aime pas Poutine, il dénonce le régime actuel en Russie, comme le montrent des articles qu’il a publiés. Il a voyagé en Ukraine, du 26 au 29 septembre. Dans son compte-rendu que reprend Russia Insider le 6 décembre 2014, Molev nous rapporte l’épisode de sa visite à Lviv, la grande ville de l’Ukraine occidentale. Il raconte ce qu’il y vit, un immense mémorial à la gloire de Stepan Bandera et de son groupe paramilitaire UPA, des inscriptions sur les murs, des librairies qui mettent en évidence la littérature ultranationaliste et bandériste, avec Mein Kampf bien en évidence, etc... D’où sa conclusion :
« En tant qu’israélien, j'ai une question à poser à mon gouvernement, au Musée de Jérusalem, au centre Wiesenthal. Vous qui chassez les criminels nazis partout dans le monde ... Comment pouvez- vous ignorer la Renaissance nazie à Lviv? Pourquoi dois-je payer des impôts? Vous ne savez pas qui sont Bandera et l'UPA ? Pourquoi n'avez-vous pas alerté et crié à ce sujet partout dans le monde, pourquoi n'avez-vous pas demandé le boycott de l'Ukraine ?»
« En l'an 2000, vous avez rappelé notre ambassadeur en Autriche, seulement parce que un certain néo-nazi est parvenu au pouvoir dans une région et a dit que sous Hitler c'était plus facile d'obtenir un emploi que sous le gouvernement actuel. Il n'avait pas érigé une sculpture de 20 mètres de Herring ( Hering? *). Il n'avait pas déclaré que les SS étaient des héros ... Et pourtant, nous avons forcé ce gouverneur à quitter la politique. Pourquoi sommes-nous si aveugle envers les événements en Ukraine ? Permettez-moi de dire quelque chose hérétique ici. Peut-être pour les membres de l'establishment israélien, pour tous ces fonctionnaires et ces officiels de l'Holocauste - toute cette affaire Holocauste est juste une - entreprise rentable ... Peut-être que les Banderites ukrainiens sont de bons partenaires, ils veulent se joindre à l'UE et à l'OTAN, ils sont contre la Russie. Lutter avec eux signifie se battre avec l'Amérique. Et c'est pourquoi leur fascisme doit être ignoré ? Si ce est le cas, je vous hais.
« Je suis convaincu que la morale doit être dessus de la politique. Aucun dividende politique ne justifie le pacte avec le diable. J'aime mon pays, mon peuple, mon Israël. Et cette semaine, quand je serai à Jérusalem, j'irai à Yad Vashem et je montrerai les Mein Kampf, les images et les souvenirs que je rapporte de Lviv. Et je vais leur demander pourquoi sont-ils silencieux. Je dois le faire pour mon peuple ... »
Source : http://russia-insider.com/en/opinion_cu … tern_press
* Il existait un SS-Hauptsturmführer du nom de Hering : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gottlieb_Hering
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Dernière modification par gilles (11-12-2014 15:59:54)
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Chute colossale de la valeur du rouble et indépendance de la Banque Centrale en Russie
Evgeny Fedorov, député à la Douma, explique le rapport de force crucial opposant le président Poutine à la Banque Centrale en Russie, sous contrôle extérieur du dollar, de la FED et du Fonds Monétaire International. Ceci illustre le danger majeur de l'indépendance d'une Banque Centrale par rapport au peuple. D'après ce député, qui doit connaître cette question, la Banque Centrale en Russie n'a, de par ses statuts, aucune obligation vis à vis de l'économie russe, mais en a vis à vis du Fonds Monétaire International. Il développe les implications géopolitiques qui sont derrière cette situation d'indépendance de la Banque Centrale en Russie.
Cliquez sur l'image pour lancer la vidéo. Durée : 12 mn - Youtube ID = n6kw7u4t6Gs
Il faudrait aussi étudier de manière détaillée les statuts de la Banque Centrale en Russie, son actionnariat pour évaluer les propos d'Evgeny Fedorov. Et aussi les traités et les relations interbancaires, les rapports avec la Banque des Règlements Internationaux, les chambres de compensation internationales, les réseaux SWIFT, MasterCard, VISA, PayPal.
Les statuts de la Banque Centrale en Russie :
http://www.cbr.ru/Eng/today/?PrtId=bankstatus
http://www.cbr.ru/eng/sitemap/
Dernière modification par gilles (18-12-2014 08:43:51)
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Bonjour à tous, je retranscris, à la suite sur ce forum, suite aux évènements survenus au siège de Charlie-Hebdo, la réaction de la sociologue Danielle Bleitrach avec laquelle je me sens particulièrement en accord.
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Mise au point à venir
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Dernière modification par gilles (07-03-2015 21:50:51)
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Pour ou contre la guerre avec la Russie: un texte de Jean-Luc Mélenchon
http://www.les-crises.fr/pour-ou-contre-la-guerre-avec-la-russie/
La guerre : faire se battre entre eux ceux qui les contestent, le dernier recours des dominants.
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15 Divers aspects de politique étrangère
Dernière modification par gilles (29-05-2015 14:02:57)
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Boko Haram : le bras armé de l’Occident pour détruire le Nigéria et chasser la Chine du Golfe de Guinée
Les amis du Nigéria ne sont pas ceux qui, par une communication surfaite, proposent leur « aide » pour lutter contre la secte islamiste. Il s’agit plutôt d’embrasser l’ennemi nigérian pour mieux l’étouffer ! Premier pays producteur de pétrole en Afrique et sixième mondial avec 2,5 millions de barils par jour, le Nigéria a commis le « crime » de céder des puits de pétrole à la Chine. Une concurrence jugée insupportable pour les USA, la France et l’Angleterre qui pompent le pétrole nigérian sans inquiétudes depuis 50 ans. De leur côté, les pétromonarchies arabes s’inquiètent d’un Nigéria trop puissant qui pourra ne plus se soumettre au diktat de l’Arabie Saoudite et du Qatar sur le marché du pétrole et du gaz. A l’image de l’Iran (2ème) et du Venezuela (5ème producteur de pétrole mondial) qui gèrent leur pétrole en toute souveraineté. Boko Haram est le cheval de Troie qu’utilisent les puissances impérialistes pour contrer la Chine et détruire la première puissance économique africaine qu’est devenu le Nigéria en le divisant en deux états comme au Soudan.
Quelques questions pour briser le tabou
Première puissance économique africaine depuis le premier trimestre 2014, premier pays producteur de pétrole en Afrique, le Nigéria qui conserve par ailleurs sa confortable position de première puissance démographique (180 millions d’habitants) du continent retient de plus en plus l’attention des médias. Seulement, dans les chaînes de télévision ou les colonnes des journaux, cette triple puissance qu’est le Nigeria est désormais réduite à un nom devenu son synonyme : Boko Haram. Présenté par les« grands »medias « presstitués » comme un groupe de « fous de Dieu », Boko Haram n’aurait pas d’autres visées que de créer un Califat dans une partie du Nigéria, à défaut de soumettre tout le pays à la loi islamiste, la Charia. Aucun lien avec les puissances impérialo-capitalistes engagées dans une lutte à mort pour conserver l’hégémonie mondiale face à la Chine. Et grâce à la grande communication faite autour de l’ « enlèvement » le 14 avril 2014 de plus de 200 jeunes filles (le nombre varie en fonction des sources) dans la localité de Chibok, la secte islamiste a acquis une renommée planétaire. Ses actions sont relayées autant que celles des autorités nigérianes sont censurées. Comme pour prouver aux yeux du monde que le président nigérian, Jonathan Goodluck n’a paradoxalement aucune chance !
Mais est-ce une surprise si ces médias « oublient » systématiquement de vous dire à qui profitent en dernier ressort les crimes commis par la secte Boko Haram ? Pourquoi notre grande presse garde-t-elle un silence complice sur les origines des fonds et des armes lourdes qui permettent aux adeptes de Boko Haram de semer la mort au Nigeria, et bientôt au Cameroun ? Pourquoi les médias qui arrosent le monde ne diffusent-ils pas ce câble de Wikileaks qui citait nommément l’ambassadeur des Etats Unis d’Amérique à Abuja, Terence P. MacCulley comme le coordinateur des actions de déstabilisation du Nigéria ? Face à la redéfinition des équilibres géostratégiques imposée par la pénétration de la Chine en Afrique, Boko Haram comme la Séléka en République centrafricaine est devenue une arme redoutable pour préserver la mainmise des multinationales occidentales sur les matières premières et accélérer la mise en place d’Africom, le Commandement militaire US pour Afrique.
BokoHaram : à qui profitent les crimes de la secte islamiste ?
Pour envahir l’Irak et tuer son président au nom du pétrole, les Etats Unis d’Amérique de Georges Bush ont trompé la planète entière en affirmant que Saddam Hussein, devenu l’ennemi à abattre détenait des Armes de destruction massive. Colin Powell est allé plus loin en sortant des tubes à essai qu’il a présentés en mondovision comme les échantillons de ces armes à la disposition de Saddam Hussein. 10 ans après, tout le monde a constaté qu’il s’agissait d’un gros mensonge made in Washington.
En 2011, une vidéo sur le chef de guerre congolais Joseph Kony postée sur You Tube et largement commentée dans les médias a été regardée dit-on par plusieurs millions d’internautes. Stupéfaits par les crimes de Joseph Kony, les internautes du monde entier ont juré la perte de Kony. En retour, les USA ont proposé leur aide pour officiellement traquer les troupes de l’Armée de Résistance du Seigneur que commande l’ « invisible » Kony. Trois ans après, le résultat est le suivant : Joseph Kony est toujours en fuite. Mais au nom de sa traque, les USA ont installé des bases militaires en République démocratique du Congo, en Ouganda, en République centrafricaine, etc.
Autrement dit, à travers cette campagne, Washington a solidement installé les bases militaires dans cette partie de l’Afrique particulièrement riche en minerais précieux et très sollicités par la Chine qui en a grand besoin pour son industrialisation. (Voir carte ci-dessous)
Bases militaires étasuniennes en Afrique
Le Nigéria fait son entrée dans la gueule du loup
Membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) depuis 1971, le Nigeria garde le record de putschs en Afrique. Le pays a connu plusieurs groupes irrédentistes parmi lesquels le Mouvement pour la Survie du peuple Ogoni (Mosop) que dirigeait l’écrivain Ken Saro-Wiwa (pendu en 1995), le Mouvement pour l’Emancipation du Delta du Niger (Mend). Le Mosop et le Mend avaient des revendications clairement formulées : gestion inclusive des ressources pétrolières. Les membres des deux organisations faisaient recours aux moyens légaux descendant dans la rue pour manifester mais n’hésitaient pas à prendre les armes pour s’attaquer au pouvoir central ou aux compagnies pétrolières, sources de leurs malheurs.
BokoHaram : un fantôme à plusieurs facettes
Crée à Maiduguri par Mohamed Yusuf en 2002, au lendemain des attentats du 11 septembre, Boko Haram évolue au gré des événements politiques nigérians et des orientations géostratégiques dessinées par les grandes puissances occidentales.
De 2002 à 2006, la secte s’inscrit dans la logique de recrutement-endoctrinement. Néanmoins, elle effectue quelques actions de violence comme pour prouver sa capacité d’action et se faire connaître. De 2006 à 2009, au fur et à mesure que le sudiste Olusugun Obasanjo s’obstinait à modifier la constitution (2006) pour briguer un troisième mandant à la tête du Nigeria, Boko Haram franchit un pallier dans la violence.
Les Etats de Bauchi, Wudil, Potiskum ,Maiduguri, Borno, Yobe, Kano deviennent le théâtre des violences incessantes. Celles-ci ont fait des morts aussi bien dans les rangs des forces de sécurité que dans la population civile et les adeptes de la secte. Son fondateur a d’ailleurs été exécuté en juillet 2009. Mais, comme cette hydre mythologique dont une tête coupée en faisait renaître 1000, Mohamed Yusuf n’est pas mort avec Boko Haram.
Quand Boko Haram s’invite dans la lutte pour le pouvoir entre le Nord et le Sud
Il est un élément qui permet de comprendre le versant nigéro-nigérian du phénomène Boko Haram. Entre 2006 et 2007, le président nigérian d’alors, Olusegun Obasanjo use de tous les stratagèmes pour écarter le candidat favori du Nord à la présidentielle.
Atiku Aboubacar qui a pourtant été son vice-président de 1999 à 2007 est tantôt accusé de corruption, tantôt exclu du parti au pouvoir, le Parti Démocratique Populaire (PDP). Déçu, il quitte le PDP et se présente sans succès à l’élection présidentielle de 2007 sous la bannière du Parti populaire de Tout le Nigéria (ANPP).
Finalement, c’est le malade Umaru Yar’Adoua qui succède à Obassanjo. Yar’Adoua est certes du Nord, mais il n’a pas le poids politique, encore moins le soutien populaire dont jouit le richissime Atiku Aboubakar que l’entourage d’Obassanjo trouve trop proche de Washington. Ce qui est sûr c’est que depuis cette brouille de plus et peut être de trop entre le Nord et le Sud, Boko Haram est devenu plus violent que jamais. S’attaquant aux écoles, églises chrétiennes et autres lieux publics. Avec ce nouveau redéploiement, l’on constate que la secte devenue le cheval de Troie de l’élite du Nord Nigéria dispose désormais d’armes lourdes. Ses troupes aujourd’hui estimées à 30 000 hommes, sont plus disciplinées, semblent plus entraînées. Bref elles sont devenues plus « professionnelles » ! Ceci fait immédiatement penser au deash en Irak c’est-à-dire une arme de chantage manipulée par des intérêts occultes…
Finalement, le 5 mai 2010, à la mort du président nordiste OumarouYar’Adoua qui n’a pas fini son mandat, le pouvoir revient au Sud avec l’élection de Jonathan Goodluck, originaire de la région pétrolifère du Delta du Niger. Les musulmans du Nord se sentent une fois de plus floués. Ils estiment que la bande à Jonathan Goodluck et Obassanjo a violé l’accord tacite qui veut que non seulement le Nord et le Sud dirigent le pays à tour de rôle, mais aussi qu’il revient à chaque partie de choisir son candidat-président.
Une disposition que le parti au pouvoir aurait violé aussi bien en 2007 qu’en 2011. On comprend par là pourquoi à l’approche de l’élection présidentielle de 2015, Boko Haram multiplie les actes de terreur qui visent sur le plan interne à fragiliser le président sudiste Jonathan Goodluck.
Pour cette mission, les grands médias jouent un rôle déterminent. Ils font une communication sélective qui consiste à communiquer sur les actions de Boko Haram et à passer sous silence les actions des forces de sécurité nigérianes qui ont fait leurs preuves à plusieurs reprises. En 2009 par exemple, l’armée nationale a infligé une cinglante déculottée aux membres de la secte, tuant son fondateur Mohamed Yusuf et un millier de ses combattants. Dans une lettre datant du 9 août 2009, Sanni Umaru qui s’est présenté comme le successeur de Mohamed Yusuf a reconnu la perte de plus de 1 000 hommes par Boko Haram. Certes gangrené par la corruption, le gouvernement fédéral n’est pas (pour l’instant) l’éléphant mort que vous présente votre téléviseur !
Le Nigéria est confronté à la guerre de quatrième génération et dans celle-ci, la guerre de l’information est un pilier central. Les mediamensonges des journaux et télévisions « presstitués » deviennent des obus de mortier qu’on tire du matin au soir. Notre poste de télévision devient un fantassin de l’ennemi installé dans notre propre salon, tirant jour et nuit en direction de notre cerveau !
Avec les financements de l’élite du Nord et ceux des acteurs extérieurs, la secte islamiste s’est suréquipée et dispose désormais d’armes lourdes ainsi que des chars. Outre les soutiens financiers et logistiques, ces islamistes terroristes bénéficient d’importantes complicités dans l’administration et dans les forces de sécurité. Ce sans quoi il n’aurait jamais été possible d’enlever plus de 200 filles dans un établissement scolaire et disparaitre sans être appréhendé. Parmi les financiers de Boko Haram, le Qatar et l’Arabie saoudite sont en tête de peloton bien sûr pour le compte de l’empire certes mais avec l’avantage de déstabiliser un acteur majeur et futur rival sur le marché du pétrole et du gaz. En 2050, le Nigéria seule aura environ 400 millions d’habitants, soit la troisième puissance démographique du monde. Cela n’arrange pas les affaires de beaucoup de gens...
La dimension occidentalo-impérialiste : fragiliser le Nigeria et écarter la Chine
Les puissances sont jalouses de leur position et des privilèges y afférents. Elles s’emploient à freiner toute concurrence, aussi petite soit-elle. En tant que triple puissance (démographique, économique et pétrolière) africaine, le Nigéria s’est involontairement attiré des ennemis hors du continent. Pour ne pas arranger les choses, l’ancien président Olesugun Obasanjo a commis le « crime » de briser le monopole des entreprises occidentales dans l’exploitation des vastes gisements de pétrole du Nigéria en ouvrant les puits au Chinois.
En effet, pendant plus d’un demi-siècle les compagnies pétrolières françaises, anglaises et étasuniennes ont régné en maîtres imperturbables dans la production pétrolière au Nigéria. Et puis, coup de théâtre ! En avril 2006, le président Obasanjo qui n’a pas reçu l’appui des Occidentaux dans sa tentative de modifier la constitution pour se maintenir au pouvoir se fâche et se tourne vers la Chine. Au grand dam de Shell, Texaco, Chevron…, les autorités nigérianes annoncent en grandes pompes avoir signé un contrat d’exploitation avec la compagnie pétrolière China National Offshore Oil Corporation (CNOOC) pour plus de deux milliards de dollars avec une prévision de production de 225 000 barils jour. Dans la même logique, le président Obasanjo a négocié un prêt d’un milliard de dollars auprès du gouvernement chinois afin de financer la réhabilitation des voies ferrées du Nigéria et acheter du matériel roulant. La partie chinoise se donne deux ans pour produire son premier baril de pétrole au pays de ken Sarowiwa et de Wole Soyinka.
Ce rapprochement Abuja-Pékin crée des insomnies dans les capitales occidentales. Perdre le contrôle du Nigéria qui produit 2,5 millions de barils par jour est un coup dur pour Paris, Londres et Washington. D’autant plus que le Nigéria et son voisin le Cameroun constituent une sorte de glacis stratégique incontournable pour le contrôle du Golfe de Guinée.
De leur côté, l’Arabie Saoudite et le Qatar s’inquiètent de voir le premier producteur africain de pétrole s’affranchir de leur tutelle. L’Iran, deuxième producteur de l’or noir au monde se moque des directives éditées par l’Arabie Saoudite et le Qatar. Le Venezuela, cinquième producteur mondial de pétrole s’est affranchi des directives des monarchies arabes et de l’impérialisme occidental depuis plus d’une décennie. Il gère son pétrole en toute souveraineté. Or, Ad vitam Aeternam, ces pétromonarchies entendent être le centre de régulation du marché du pétrole mondial. Ce qui est le seul lot de consolation que leur laisse l’impérialisme occidental.
Face aux velléités souverainistes du Nigéria, les réactions ne se font pas attendre. Chez l’Oncle Sam, on le sait, la meilleure défense c’est l’attaque ! L’administration US lance précipitamment son Commandement militaire pour l’Afrique en 2008, année où la China National Offshore Oil Corporation (CNOOC) démarrait ses activités pétrolières dans le premier pays producteur de pétrole en Afrique. Dans la précipitation, les USA n’attendent pas l’obtention d’un accord de siège pour lancer l’Africom. Il faut faire quelque chose. Point besoin d’attendre qu’un pays africain accepte d’abriter Africom pour le lancer. Six ans après son lancement, ce Commandement militaire étasunien pour l’Afrique est toujours basé à… Stuttgart en Allemagne.
Certains peuvent toujours y voir une simple coïncidence. Mais, cela n’enlève rien sur le fait que le Commandement militaire étasunien pour l’Afrique ne vise pas à lutter contre le terrorisme comme l’indique le discours officiel. Africom est le bras militaire de la diplomatie US pour contrer l’émergence d’une puissance endogène et surtout écarter la Chine de Afrique. Pour éviter que l’Empire du milieu ne s’empare de leur place de première puissance économique mondiale, les USA, incapables de fermer les industries chinoises, empêchent que celles-ci puissent accéder aux matières premières qui leur sont indispensables.
La CIA à l’œuvre
S’appuyant sur les câbles de Wikileaks, l’organisation Greenwhite Coalition affirme que pendant plusieurs années, les USA ont déployé les gros moyens pour déstabiliser le géant d’Afrique. En fouillant dans sa mémoire, le pays de Georges Bush a constaté que les troupes de l’Ecomog (EconomicCommunity of West African States Monitoring Group), la force militaire de la CDEAO (Communauté de développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest), majoritairement constituée de militaires nigérians avait joué un rôle important (institution de cessez-le-feu) dans les guerres civiles au Libéria et en Siéra-Léone dans les années passées.
Craignant que le Nigéria utilise l’Ecomog pour supplanter l’influence des grandes puissances dans la sous-région, le président Georges Bush, fonde l’Acri (Africa Crisis Response Initiative ) en 2004. Avec l’aide de la CIA, l’Acri recrute des jeunes islamistes qu’elle forme à la collecte du Renseignement, au maniement des armes, aux techniques de survie. Les jeunes formés sont mis à la disposition de la secte BokoHaram qui s’en sert pour semer la mort !
Greenwhite Coalition constate également que la CIA a installé les camps d’endoctrinement et de formation le long des frontières poreuses du Nigéria, du Cameroun, du Tchad et du Niger. Bien plus, un autre câble diplomatique US révèle que pour conduire la déstabilisation du Nigéria, l’ambassade US au Nigéria est devenue un véritable laboratoire. Pour mieux mener le sinistre projet, Washington n’a pas trouvé mieux que Terence P. MacCulley pour occuper le poste d’ambassadeur dans ce pays. Terence P. MacCulley n’est pas un diplomate comme les autres. En plus d’être le coordinateur de la politique étrangère d’Africom, il est l’un des architectes de l’Africa Crisis Response Initiative. Son expérience est mise à contribution pour fragiliser le pouvoir fédéral afin de justifier l’intervention des pays de l’OTAN.
Il n’aura échappé à personne que les attaques de la secte islamiste se font désormais avec une précision digne d’une armée professionnelle bien entrainée ! Elle dispose d’un effectif que la rançon issue du marchandage des otages ne peut payer. Car pour enrôler, nourrir, équiper et soigner des milliers de combattants comme c’est le cas de Boko Haram, il faut avoir des financements importants et réguliers. Or le business des otages n’obéit pas à cet impératif.
Quand Michelle Obama fait le marketing des drones US au Nigéria
Pour mieux comprendre l’implication des USA dans la déstabilisation du Nigéria, il faut revisiter les derniers évènements qui se rapportent à ce pays. Le dernier en date est incontestablement la campagne « Bring Back our girls », lancée personnellement par la première dame des Etats Unis d’Amérique. Restée en retrait pendant les six premières années de présidence de son mari, Michelle Obama s’est muée en mascotte du complexe militaro-industriel US. En lançant la campagne Bringbackourgirls sur facebook, elle a légitimement attiré l’attention du monde sur le sort des 200 filles enlevées par la secte islamiste.
Mais, ce qu’on ne dit pas c’est que Michelle Obama a trouvé un nouveau ciel pour les drones US et un nouveau terrain d’actions pour les Marines et autres forces spéciales étasuniennes. Au nom de la recherche des 200 lycéennes, le président étasunien a décidé l’envoi de 70 militaires au Tchad.
Obama en a profité pour renforcer les effectifs militaires US au Nigeria. Jusqu’en mai 2014, 50 soldats étasuniens étaient régulièrement affectés à l’ambassade des USA au Nigéria. 20 Marines y assuraient la formation des militaires locaux. La campagne lancée par Michelle Obama a permis d’accroitre ce nombre.
Rappelez-vous la campagne lancée pour nous avait-on dit, traquer Joseph Kony. Elle a permis aux USA de quadriller le Congo, l’Ouganda, la RCA… Brink back our girls permet de quadriller l’Afrique de l’Ouest. Etablissant l’axe Mogadiscio-Ouagadougou, avec 12 pays sous la botte de Washington. A ce jour, 29 pays africains ont accordé le droit aux USA d’utiliser leurs aéroports. Et n’oubliez jamais que les forces spéciales sont toujours précédées des hommes de Renseignements qui collectent certes des données utiles pour les militaires, mais font de l’espionnage économique et industriel au service de l’Empire. On voit à qui profite les crimes de Boko Haram en dernier ressort. La guerre c’est le plan !
Boko Haram : un poker menteur très rentable
En français, BokoHaram veut dire : « l’école interdite ». Boko renvoie au livre Book et Haram veut dire interdit. Son contraire est Halal. Plusieurs « spécialistes » et « experts » de Boko Haram préfèrent la traduction suivante : « L’éducation occidentale est un péché ».
Cependant, il est étonnant de constater que Boko Haram ne s’attaque pas aux intérêts des Occidentaux qui sont pourtant ses ennemis objectifs si l’on en croit la traduction des « experts ». Au Nigéria, les grandes marques occidentales ne manquent pourtant pas. Les plus visibles dictent la loi dans le pétrole qui est la principale source en devises du pays.
Au lieu de s’attaquer à elles pour confirmer le caractère Haram de l’Occident, la secte préfère s’en prendre aux Nigérian(e)s dont le crime inexpiable serait d’être chrétien(e)s ou de fréquenter une école laïque. Aboubakar Shekau n’a-t-il pas revendiqué l’enlèvement des 200 filles dans une vidéo ? Quelle incohérence ! Boko Haram est donc ce que son nom n’indique pas. Autrement dit Boko Haram n’est pas ce que vous en savez.
Contrairement à Boko Haram, le Mouvement pour la Survie du Peuple Ogoni et le Mouvement pour l’Emancipation du Delta du Niger s’opposaient ouvertement aux intérêts de l’Occident. Les deux organisations s’en prenaient directement aux multinationales pétrolières et à leurs relais nigérians. En 1992, trois ans avant sa pendaison à Port Harcourt le 10 novembre 1995 par le régime de Sani Abacha, l’écrivain Saro-Wiwa (assassiné avec 8 autres militants du Mosop) indexait les compagnies pétrolières en termes : « L’exploration pétrolière a transformé le pays ogoni en immense terrain vague. Les terres, les rivières et les ruisseaux sont en permanence entièrement pollués ; l’atmosphère est empoisonnée, chargée de vapeurs d’hydrocarbures, de méthane, d’oxydes de carbone et de suies rejetés par les torchères qui, depuis trente-trois ans, brûlent des gaz vingt-quatre heures sur vingt-quatre tout près des zones d’habitation. Le territoire ogoni a été dévasté par des pluies acides et des épanchements ou des jaillissements d’hydrocarbures. Le réseau d’oléoducs à haute pression qui quadrille les terres cultivées et les villages ogoni constitue une dangereuse menace ». Poursuivi par les familles des victimes pour complicité dans l’élimination de Saro-Wiwa et ses compagnons, le pétrolier Shell a accepté de payer 15,5 millions de dollars en juin 2009.
La rançon de la mauvaise gestion
Si BokoHaram recrute avec tant de facilité au Nigéria, c’est aussi parce que les dirigeants successifs de ce pays se sont illustrés par une redistribution inéquitable des ressources pétrolières. Exemple : l’écart entre le taux de scolarisation au Sud et au Nord du pays est abyssal. Pareil pour la couverture sanitaire. Tenez ! Sur 100 000 femmes qui enfantent au Nigéria, 1 800 meurent au Nord contre 80 dans le Sud du même pays. Face à cette misère entretenue par les hommes politiques généralement empêtrés dans les affaires de corruption et de détournement de deniers publics, les populations des zones lésées sont réceptives aux manipulations.
Pour attirer le maximum de personnes qu’il a finalement converties au djihad, Mohamed Yusuf, le fondateur de Boko Haram insistait dans ses prêches sur ces inégalités. Il pointait le pouvoir fédéral comme étant la cause du chômage des jeunes. Et ces derniers étaient nombreux qui attendaient leur premier emploi après plusieurs années d’études universitaires. En usant de tous les subterfuges pour écarter le nordistes, Atiku Aboubakar et placer le malade Omaru Yarad’oua, Olesugun Obasanjo à renforcé le clivage Nord-Sud et Boko Haram prospère au Nord parce qu’il a le soutien de l’élite nordiste. Les Nordistes sont prêts à tout pour qu’un sudiste ne remporte pas l’élection de 2015.
L’issue de cette consultation électorale déterminera probablement le cours de l’histoire du Nigéria. Si un ressortissant du Sud gagne, les actes terroristes de Boko Haram vont vraisemblablement se multiplier. Un rapport circonstancié du National Intelligence Council des USA évoque d’ailleurs une probable partition du Nigéria en 2015. Par contre si un nordiste l’emporte, les données pourront changer. Les musulmans verront l’arrivée d’un des leurs à la tête de l’Etat fédéral comme la correction d’une injustice. Comme un instrument au service de l’élite nordiste du Nigéria, BokoHaram aura atteint l’une de ses missions historiques. Mais, puisqu’elle est aussi et surtout au service des puissances étrangères, Boko Haram pourra migrer vers un autre pays exactement comme l’ont fait les djihadistes takfiri abandonnant la Lybie conquise pour la Syrie de Bachar Al-Assad. En clair, ses combattants pourront être envoyés sur un nouveau front pour une mission similaire : contrer la Chine et obtenir des contrats léonins pour les multinationales occidentales.
Après le Nigéria, le Cameroun ?
Le Cameroun est la cible idéale pour les puissances impérialistes occidentales. Pourquoi le Cameroun de Paul Biya ? Comme le président centrafricain François Bozizé renversé par une coalition rebelle en mars 2013, le malheur de Paul Biya c’est d’avoir décidé de diversifier les partenaires économiques du Cameroun. Ainsi, ce pays considéré depuis près d’un siècle comme bastion imprenable de la France a largement ouvert ses portes à la Chine. En 10 ans, l’Empire du milieu a supplanté la France dans l’économie camerounaise. Gagnant progressivement tous les grands marchés : construction des barrages de Mekin et M’mvelle, construction de l’autoroute Douala-Yaoundé, construction du Complexe industrialo-portuaire de Kribi, etc.
Le Cameroun c’est aussi le verrou du golfe de Guinée et la gâchette de toute l’Afrique. On l’appelle « l’Afrique en miniature ». Déstabiliser ce pays c’est la garantie de mettre le feu à tout le Golfe de Guinée. Déjà, depuis plus de deux ans, les incursions de la secte nigériane ont presque totalement détruit le commerce de bétail dans le nord du Cameroun alors que la misère sociale est justement la raison essentielle pour laquelle la secte recrute si facilement ses djihadistes. La stratégie du chaos est donc bien en marche. Jusqu’ici, les seuls otages occidentaux attribués ou revendiqués par la secte nigériane Boko Haram ont été enlevés au…Cameroun.
Le 19 février 2013, une famille française constituée de Tanguy Moulin-Fournier et son épouse, leurs quatre fils et Cyril le frère de Tanguy sont enlevés à l’extrême-Nord du Cameroun. En visite en Grèce, François Hollande réagira tout de suite en indiquant que cette famille est entre les mains de Boko Haram. Boko Haram n’avait encore fait aucune revendication de ce rapt. Il a fallu attendre le 21 pour qu’Aboubakar Shekau revendique l’enlèvement. En novembre de la même année 2013, un autre Français, Georges Vandenbeusch, 42 ans est enlevé à Nguetchewé, localité du Nord-Cameroun. Le Conseil épiscopal du Cameroun n’a signé aucun communiqué rendant public cet enlèvement. L’instance est restée tout aussi muette après la libération de Vandenbeush le 31 décembre. Ce qui est inhabituel. Lorsqu’un prêtre catholique est en difficulté, le Conseil épiscopal prend officiellement position en condamnant l’acte. Ce qui n’a jamais été le cas pour Georges Vandenbeusch qui était pourtant présenté comme prêtre catholique. Le 5 avril 2014, les prêtres italiens Giampaolo Marta et Gianantonio Allegri, ainsi qu’une religieuse canadienne sont enlevés à Tchère, à environ 20 kilomètres de Maroua, capitale de la Région de l’Extrême-Nord Cameroun. L’enlèvement est attribué à la secte islamiste. On dirait que BokoHaram ne voit les Occidentaux qu’au Cameroun !
En fait, à travers ces enlèvements, la secte islamiste et ses financiers impérialistes veulent faire passer dans l’opinion internationale que le régime de Yaoundé est incapable d’assurer la sécurité de ses citoyens et des étrangers et ainsi préparer les esprits à une future occupation militaire du pays comme en Centrafrique.
Une nouvelle carte de l’Afrique se dessine. Les frontières issues de la colonisation n’arrangent plus ceux qui les ont tracées à l’époque. Des informations sérieuses parlent de la constitution d’un nouvel état regroupant le nord du Nigéria, du Cameroun, de la Centrafrique et le sud du Tchad et qui sera un émirat islamique comme celui qui se prépare en Irak.
Finalement, la guerre contre Mouammar Kadhafi en Libye n’est pas différente de celle qui a plongé le Mali dans le chaos. La différence entre le renversement de Laurent Gbagbo en Côte-D’ivoire et de celui de François Bozizé en Centrafrique c’est l’identité des présidents renversés. Au Nigéria, les actions de Boko Haram servent les mêmes intérêts que ceux de la Séléka en République Centrafrique. Par ces temps de faillite économique en occident, les pays de l’Otan, conduits par le nouveau couple anthropophage : USA-France veulent endiguer la pénétration chinoise et reprendre les énormes ressources naturelles disponibles dans cette partie du monde.
Il est également question de déstructurer le continent africain qui sera tout de même la première puissance démographique mondiale en 2050 avec deux milliards d’habitants. Dans cette troisième guerre mondiale qui est la lutte pour l’hégémonie planétaire, tout Etat souverain est un danger pour l’Occident et tout Etat très grand doit être divisé en entités plus facilement manipulables comme au Soudan, et comme prévu pour l’Irak.
La guerre risque d’être longue et large. La campagne d’occultation des vraies causes aussi. Et la grande force de l’impérialisme est de toujours faire porter la responsabilité de ses guerres par d’autres. Ce qui complique évidemment la compréhension des causes profondes et des objectifs finaux des conflits contemporains. Face à cela, le choix devient simple pour les africains : soit combattre pour leur libération définitive et travailler pour devenir la puissance émergente du 21ème siècle, ou alors accepter une recolonisation directe qui cette fois est bien partie pour durer 1000 ans !
Source : "Le Journal de l’Afrique n° 003", 24 octobre 2014, Investig’Action
Dernière modification par gilles (17-08-2016 18:56:17)
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Un article de Frédric Delorca sur la situation crée par l'émergence d'une force de dissuasion nucléaire destinée à protéger la Corée du Nord.
http://delorca.over-blog.com/2017/09/cr … terie.html
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Sankara, Françafrique, CFA, où va l'Afrique ?
Interview de Louis Magloire Keumayou, Journaliste pigiste de nationalité camerounaise et Président du Club de l'Information Africaine, en direct à 19h le 13/09/2018.
https://thinkerview.video/videos/watch/ … 45c7cde3a2
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C'est en Italie que se joue l'avenir de l'Europe
Retour sur la situation italienne et les leçons qu'on en peut tirer pour la France
Depuis la formation de cet étrange gouvernement Lega-M5S, l’Italie est devenue pour les progressistes autoproclamés le repoussoir parfait. Salvini est un fasciste, son gouvernement est fasciste et il n’y a pas à discuter de tout cela. Celui qui demande une analyse un peu plus approfondie, un peu plus subtile est déjà en train de faire le jeu du fascisme, de tisser la toile des « rouge-brun » ou d’organiser le front unique des « populistes » et des souverainistes, deux catégories que tout homme de gauche se doit d’abhorrer par-dessus-tout.
Qu’on nous permette cependant de revenir sur la situation de l’Italie aujourd’hui et la réalité de ce gouvernement. Il faut d’abord commencer par balayer les accusations de fascisme, de retour aux heures sombres de notre histoire et autres calembredaines de la même farine. Le fascisme, c’est la violence politique et les bandes armées. Combien de permanences syndicales ont-elles été saccagées par les hordes salvinistes ? Combien d’antiracistes ou de « no border » ont-ils été contraints de boire de l’huile de ricin ? Combien d’intellectuels ont-ils été déportés aux îles Lipari, combien de communistes mis en prison, combien de députés socialistes assassinés ? Bon vous me direz qu’il n’y a plus ni communistes ni socialistes, mais la disparition de ces deux partis n’est pas absolument un mauvais coup de Salvini. Les dirigeants socialistes et communistes, les Craxi et les Occhetto, ont été assez grands pour saborder tous seuls leurs propres partis. Et la gauche ferait mieux de se demander pourquoi les dirigeants communistes se sont fait « hara-kiri » au congrès de Bologne en 1991. Pourquoi les d’Alema, Veltroni et tutti quanti qui ont présidés aux destinées du PDS l’ont-ils fondu dans ce truc infâme qu’est le PD, machine politique entièrement au service du capitalisme mondialisé et de la politique de l’Union Européenne, profitant de chacun de ses passages au pouvoir pour faire ingurgiter une nouvelle purge au peuple italien. Comme le disait encore hier Romano Prodi, ancien chef de la « gauche », « ll fut obéir aux règles européennes, même quand elles ne sont pas intelligentes ». Tout est là.
Un deuxième ingrédient du fascisme est l’alliance de la pègre avec l’armée et le grand capital. On ne trouve évidemment rien de tout cela en Italie aujourd’hui. La pègre mafieuse, on peut en trouver à la Lega, sans aucun doute, mais elle s’est aussi très bien infiltrée dans les « honorables » partis de gouvernement traditionnels, au premier chef Forza Italia et le PD qui a repris le pire des traditions de la démocratie chrétienne version Andreotti et, en même temps, le goût de la magouille du PCI. Le procès qui s’est tenu l’an passé contre la « Mafia capitale » de Rome a bien mis tout cela en lumière. En tout cas, le grand capital ne soutient pas vraiment Salvini et le journal de la petite-bourgeoisie intellectuelle et de la bourgeoisie de gauche, la Repubblica ne lui fait guère de cadeaux. Le Corriere della Sera, la grande bourgeoisie du Nord faite journal, ne lui est pas plus favorable. Par contre la petite-bourgeoisie traditionnelle et une partie des ouvriers lui apportent leur soutien, de même que certaines fractions des capitalistes moyens, mais ceux-ci préfèrent nettement Berlusconi bien que l’attelage du cavaliere soit aujourd’hui assez brinquebalant et ne tire plus le Carroccio.
Idéologiquement la Lega est le produit d’une bizarre transformation. Née comme un mouvement sécessionniste du Nord, visant à construire un soi-disant Padanie plus ou moins indépendante, ce parti était raciste surtout à l’égard des Italiens du Sud (Rome étant d’ailleurs souvent englobée dans le Sud). Du coup il était aussi outrageusement pro-européen : une Padanie indépendante aurait, selon ses chefs de l’époque, trouvé sa vraie place dans une Europe débarrassée des États centralisateurs. En changeant ce qui doit être changé, on pourrait rapprocher ce mouvement de indépendantistes catalans qui eux ne sont pas des fascistes mais sont au contraire parés de toutes les vertus par la gauche et l’extrême gauche… Après l’élimination de Bossi qui avait trop mis les mains dans le pot de confiture, la Lega s’est totalement réorientée. Ne se contentant plus d’être un parti supplétif de Berlusconi, elle s’est transformée en parti national italien, a cherché à s’implanter dans le Sud et est devenue pour le moins « eurosceptique ». Et son « racisme » à l’encontre des Italiens du Sud s’est tourné plutôt en xénophobie générale, dirigée cependant plus directement contre les vagues de « migrants ».
Encore faut-il comprendre pourquoi ses attaques contre les « migrants » ont rencontré un assez large écho dans la population, ce qui a d’abord permis à la Lega de passer de 4 à 18% aux élections générales et à Salvini une montée de popularité dans les sondages (plus de 60% des Italiens). Généralement la xénophobie est assez bien partagée et aucune nation n’existe si ses citoyens ne préfèrent pas leurs concitoyens à l’étranger. Rousseau avait dit à ce sujet des mots définitifs que les âmes charitables du mondialisme échevelé ne veulent plus entendre, bien que l’on sache que sous toutes les latitudes les peuples aiment bien rester « maîtres chez soi » (padrone da se), que les gouvernements exercent un contrôle vigilant à leurs frontières et que personne n’aime trop être envahi par des étrangers, surtout des étrangers aussi étranges. D’ailleurs les Français qui donnent des leçons d’humanité à la Terre entière exercent un contrôle tatillon à la frontière franco-italienne : on ne sait jamais un migrant pour passer de l’Italie à la France… Dans le cas de l’Italie, ces données générales n’avaient finalement qu’assez peu joué et les Italiens pendant des années se sont montrés bien plus accueillants que la plupart de leurs voisins. L’Italie est proche de la Tunisie et de la Libye et pendant des années sa marine s’est débrouillée seule pour sauver les barques des trafiquants qui faisaient naufrage. Des centaines de milliers de réfugiés ont été accueillis, soignés et souvent intégrés par un gouvernement qui accordait par ailleurs des aides substantielles à chaque nouvel arrivant. Pendant des années, les Italiens ont demandé aux autres gouvernements européens de les aider, de prendre leur part de ce fardeau. En vain. L’UE se contentait de rappeler à l’Italie les contraintes de Maastricht. La montée d’un sentiment d’hostilité et à l’UE et aux immigrés a sa racine là et pas ailleurs. Et Salvini a exploité ce sentiment. Ajoutons que la situation « sécuritaire » de certains quartiers n’est pas toujours très agréable. Il existe des mafias « rom » qui concurrencent ou s’allient aux différentes branches de la mafia italienne. Dans certaines régions du Sud des mafias nigérianes opèrent à grande échelle et Salvini a eu beau jeu de dire qu’il voulait bien les bons immigrés mais pas les voyous. Nous savons aussi que Salvini laisse fuiter « en privé » des propos moins policés et qu’il libère des comportements assez peu ragoûtants – mais nous avons les mêmes à la maison. Salvini a même réussi à gagner l’électorat chrétien dont les sondages montre qu’il suit plus le chef de la Lega que le pape sur la question de l’accueil des réfugiés et du coup voilà cet homme bien peu chrétien qui fait l’apologie de l’Europe chrétienne… Enfin l’alliance avec Marine Le Pen – en ce moment c’est une vraie lune de miel entre ces deux-là – et les accointances avec Orban finissent de tracer le portrait du vice-premier ministre italien. Un homme de droite, s’appuyant sur le sentiments d’hostilité aux étrangers sur l’anti-fiscalisme qu’en France on dirait « poujadiste ». Bref quelqu’un dont on sait qu’il est fondamentalement un adversaire politique.
Mais une fois ce portrait dressé, on voit bien qu’il n’y a rien de fasciste là-dedans ou alors il faut caractériser la droite dans son ensemble de « fasciste ». Si on s’en tient aux paquets de décrets anti-immigration adoptés en conseil des ministres, l’Italie se trouve maintenant à peine au niveau de la France en matière de restrictions. À côté de Collomb, Salvini est un peu « petits bras ». Et qui connait un tant soit peu l’Italie sait parfaitement que parler de « danger fasciste » en ce moment est une pure folie. Au contraire, l’événement intéressant, celui qui aurait du interpeller les commentateurs, c’est le ralliement de Salvini à une alliance avec le Movimento Cinque Stelle (M5S), un mouvement que l’on pourrait plus volontiers situer « à gauche ». Partisan de l’intervention de l’État dans une optique plutôt keynésienne mais en même temps plutôt écologiste et proche des thèses de la décroissance, critique du pouvoir bureaucratique et corrompu et partisan de la démocratie directe, c’est apparemment l’exact opposé de la Lega ! Une pomme de discorde entre eux : la ligne TAV Lyon-Turin, à laquelle la Lega est favorable alors que le M5S est très engagé dans les mouvements « no TAV ». Il y a cependant deux points de convergence : d’abord la méfiance, pour ne pas dire plus, à l’égard de l’UE – plusieurs économistes M5S sont ouvertement favorables à la sortie de l’euro et travaillent en ce sens – et ensuite le refus de l’immigration de masse et la préoccupation de l’identité italienne. Si, sur l’immigration c’est Salvini qui a mené la danse, en revanche sur le budget, ce budget qui a mis hors d’eux Juncker et Moscovici, c’est le M5S qui impose ses vues.
Le point capital aujourd’hui, ce n’est pas la « nature » du gouvernement italien, mais le fait qu’il ait engagé, pour la première fois, une dynamique de remise en question concrète, immédiate du carcan de l’Union Européenne. Ici, en France, on a beaucoup parlé de la « désobéissance », mais c’est ce gouvernement italien-là qui la met en œuvre. Où cela conduira-t-il ? Il est difficile de le dire. La Lega a été tirée en dehors de son espace traditionnel, beaucoup d’Italiens mettent leurs espoirs dans Salvini qui leur semble l’homme énergique dont l’Italie a besoin pour sortir du marasme. Ils se trompent certainement, mais leurs illusions sont un fait objectif. Pendant le même temps, Salvini a renouvelé pour les élections régionales son pacte avec… Berlusconi ! Donc au niveau local la Lega sera alliée à un parti qui est dans l’opposition au gouvernement Lega-M5S. Comment cela sera-t-il possible ? En maintenant cette alliance avec Il Cavaliere, la Lega envoie un signal : nous ne sommes pas aussi fous que le M5S et nous n’irons pas jusqu’à la rupture avec l’UE ! D’un autre côté, l’affaire du budget pourrait conduire Salvini plus loin qu’il ne l’aurait souhaité. Si la spéculation se déchaîne contre l’Italie (le fameux spread, c’est-à-dire l’écart entre les taux allemands et italiens, qui a beaucoup augmenté), le pays pourrait se trouver dans une mauvaise situation. Mais fort heureusement, les Italiens n’ont pas fait confiance à un homme de gauche comme Tsipras. Les dirigeants M5S et certains cadres de la Lega étudient sérieusement la possibilité de la sortie de l’euro pour sauver l’Italie face à la spéculation plus ou moins pilotée de Berlin ou Paris. Régulièrement, des sphères gouvernementales, fuitent des informations selon lesquelles on se préparerait à mettre en circulation en Italie une nouvelle monnaie en lieu et place de l’euro. Les dirigeants seront-ils assez forts pour résister aux pressions de l’UE ? Mystère.
Les Italiens ont un certain nombre d’atouts à faire valoir dans cette partie tendue qui se jouent en ce moment. L’économie italienne, bien qu’ayant eu beaucoup de mal à se sortir de la crise de 2008 reste exportatrice net : tout le monde ne peut pas en dire autant, et surtout pas la France qui ne cesse de s’enfoncer. La deuxième puissance industrielle d’Europe, derrière l’Allemagne, ce n’est pas la France mais l’Italie. En outre, la dette publique italienne, à la différence de la dette publique française, est majoritairement détenue par les Italiens alors que nous, nous nous finançons sur les marchés mondiaux, depuis que Pompidou en a fait la règle. Certes, le système bancaire italien est très fragile, mais pas beaucoup plus, finalement, que celui de ses voisins. En outre le fort engagement des banques françaises dans les affaires italiennes, notamment le Crédit Agricole qui a pris le contrôle de la plupart des grandes caisses d’épargne du Nord (Cariparma, Carispezia, etc.), va conduire les dirigeants français à avancer prudemment et les déclarations fanfaronnes du petit président français pèseront peu si l’effondrement des banques italiennes entraîne celui du Crédit Agricole et de la Société Générale (rien que ça !). Enfin, dernier atout : l’Italie n’est pas la faible Grèce mais l’un des membres fondateurs de l’UE qui fut portée sur les fonds baptismaux à Rome voilà plus de soixante ans. La sortie de l’Italie de l’euro entraînerait sa sortie de l’UE – c’est qui a été dit aux Grecs pour les convaincre de rester dans l’euro et d’en payer le prix – et ce serait la fin de l’UE, le détricotage de tout un système économique avec une crise profonde dans tous les pays européens.
Donc la désobéissance italienne pourrait être payante – encore une fois si ses dirigeants sont des princes machiavéliens et non une variation sur le thème archi-usé de la combine et de la tambouille à la sauce de la vieille démocratie chrétienne. Les Italiens pourraient obtenir une sorte de renégociation des traités, donnant une plus grande marge aux gouvernements nationaux. Bref, on pourrait aboutir à une situation intermédiaire entre le plan A et le plan B de la France Insoumise.
Évidemment, ça ne suit pas les chemins prévus par nos bonnes gens « de gauche », évidemment, ce n’est pas très pur et on n’y trouve l’estampille « IGP, garanti de gauche ». Mais il faut partir des réalités, pas des lubies et des discours impuissants de la « gauche de gauche ». Cela suppose que l’on soit capable de hiérarchiser les combats, de mettre ce qui est décisif au premier plan et de renvoyer à des jours meilleurs les débats sociétaux qui ne peuvent que diviser les classes populaires. Aller jusqu’au bout d’une révolution intellectuelle et politique radicale. Si nous voulons tirer des leçons pour nous, en voici quelques-unes :
La première est qu’il y a une course de vitesse entre le FN/RN et ceux qui gardent encore en tête, sincèrement, les idéaux émancipateurs du mouvement ouvrier. Si on ne veut pas avoir un Salvini français, il faut s’adresser à l’électorat populaire du FN/RN. Sinon, comme en Italie, les restes du mouvement communiste et socialiste regarderont impuissants une bataille dont les chefs sont peu reluisants. Mais comme le disait à peu près Hegel, quand l’histoire n’a de grands hommes, elle les invente.
Deuxième leçon : cesser de regarder aujourd’hui avec les lunettes d’hier et de parler de fascisme à toutes les sauces. Marine Le Pen n’est pas plus fasciste que Salvini, même si elle n’a peut-être pas le courage politique de son compère italien. En tout cas le RN n’est pas un parti fasciste contre lequel il faudrait faire une sorte de « cordon sanitaire ». La démocratie n’est pas menacée par les « hordes lepénistes » mais par les gens bien propres sur eux qui contrôlent l’État et les grandes entreprises et ont engagé la grande bataille pour broyer tous les acquis sociaux et liquider toutes les libertés démocratiques. Et pour défendre notre pays, notre modèle social, nos valeurs républicaines, il faut être prêt à faire alliance avec le diable et même avec la grand-mère du diable.
Troisième leçon : il faut un parti, construit méthodiquement, avec des sections par ville et un local par section, des fédérations départementales, en suivant l’organisation républicaine du pays, avec des adhérents qui cotisent et des secrétaires et des trésoriers, bref des choses assez « ancien monde » qui sont les seules à tenir dans le temps. Il faut cesser de citer Gramsci (sans l’avoir lu) mais faire du « gramscisme pratique ». La gazeuse France Insoumise a tourné le dos à cette tâche et ne connait pas d’autre moyen de régler les différends au sein du mouvement que l’exclusion et l’omniscience du chef suprême. Un billet assuré pour la défaite.
Je crains de n’être pas entendu par le petit monde des militants. Les défaites franches, dit Régis Debray, ont l’avantage qu’on ne peut pas se raconter d’histoires, qu’on est obligé de reprendre le problème à zéro. Nous n’avons pas eu de défaite franche et, en France, la décomposition de la gauche se poursuit et on fait comme si rien de sérieux ne s’était passé et comme si on pouvait continuer de rabâcher les mêmes litanies. Nous chassons les phobies. Mais il y en une qui se porte bien, c’est la démophobie, la crainte du peuple, la crainte de la parole qui vient d’en bas et que tous les politiques se refusent à entendre. Il serait temps de se déboucher les oreilles et d’entendre que ça branle dans le manche.
Le 12 oct. 18
Source : http://la-sociale.viabloga.com/news/c-est-en-italie-que-se-joue-l-avenir-de-l-europe-2
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@Gilles, merci l'ami^^
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