dimanche 30 avril 2006
« Dette publique, rente privée » (21)
Par Étienne, dimanche 30 avril 2006 à 11:12 - Approche économique de la souveraineté
Une excellente démonstration de Michel
Husson
http://hussonet.free.fr/detpub7.pdf
Extraits :
« Depuis
plusieurs années, les libéraux tirent la sonnette
d’alarme à propos du montant de la dette publique
(…) cette dramatisation repose sur un diagnostic
erroné qui a pour fonction de légitimer la
réduction des dépenses de l’État
et les effectifs de fonctionnaires.
(…) [On nous
répète tous les
jours] un discours
simpliste qui s’appuie sur
le sens commun : on ne peut durablement
dépenser plus qu’on ne gagne, et par
conséquent il faut dépenser moins et
ajuster les dépenses aux recettes. Sinon, on accumule une
dette qui viendra
peser sur les générations futures. Cet
argumentaire semble si bien ficelé qu’il ne reste
plus au fond qu’à décider
dans quel budget il faut couper !
Pourtant, ce raisonnement apparemment irréfutable
est un tissu d’absurdités
et de contresens. Pour commencer, l’État
dispose de la possibilité - à vrai
dire assez peu répandue chez les particuliers - de fixer
lui-même ses recettes ;
et ses dépenses peuvent elles mêmes engendrer des
recettes. La dette de l’État
n’est en aucun cas assimilable à celle
d’un ménage : l’horizon de
l’État
est bien plus long, et on peut dans l’abstrait
définir les conditions d’un
recours stable à l’emprunt, comme alternative
à l’impôt.
Quant aux intérêts de la dette, ils ne seront pas
payés demain par nos enfants,
mais le sont par les contribuables contemporains. Enfin, la
montée de la dette
de l’État est principalement
liée à une baisse de ses recettes, et cette
configuration permet de comprendre pourquoi un tel déficit
public n’a pas les
vertus keynésiennes attendues. (…)











